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Critiques de Thomas Heams-Ogus (13)
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Cent seize Chinois et quelques

Cela commence par une remarquable introduction.

Un travelling superbe qui part de très loin :



Il faudrait imaginer une bille de plomb, noire à en capter toute la lumière du jour, dense de son poids et de sa chaleur mêlés, confondus. Il faudrait l’imaginer immobile. Son socle serait une montagne.



Nous sommes en Italie dans les Abruzzes, au pied du Mont Sasso. La bille roule.



Cette bille de plomb serait le petit supplément d’altitude infime et provisoire, de cette montagne. Elle serait là, il ferait jour. Et puis tout changerait.



La bille dévale la pente, le cadrage se ressert et va bientôt s’arrêter :



"Il serait dix-huit heures passées, dans ce monde aux marges du monde. On serait le 16 mai 1942 dans les Abruzzes, le village s’appellerait Isola del Gran Sasso, quelques kilomètres au sud de Teramo, il ferait vingt degrés."



Nous venons d’entrer de plain pied dans l’histoire de cent seize chinois, ou quelques.



À l’origine de cette histoire, une idée du gouvernement fasciste italien de "rassembler en un lieu tous les Chinois d’Italie". Parce qu’ils sont chinois, donc rivaux des Japonais, alliés de Mussolini, une centaine de Chinois installés pacifiquement en Italie vont donc être parqués près du sanctuaire de San Gabriele. Ici, on les parque "comme dans un poing qui se referme", sans logique ni raison.



Dans ce roman captivant, Thomas Heams-Ogus ne fait pas de psychologie.

Il décrit comme les Chinois s’intègrent bon gré mal gré à la population locale.

En témoigne ce passage où l’un d’entre eux, à cause d’un malaise, échange des regards appuyés avec une Italienne venue lui servir un verre d’eau.

En témoigne aussi ce passage d’un baptême collectif d’une quarantaine d’entre eux, qui déplace un nonce apostolique de Rome, et où les notables locaux s’achètent facilement une bonne conscience sur le dos des nouveaux convertis.



À la manière d’un tableau de Breughel, Thomas Heams-Ogus, enseignant chercheur en biologie de son état, nous les décrit tous sans presque s’arrêter sur aucun. C’est tout son talent, dans une langue très écrite, de nous faire partager un chapitre de l’histoire italienne très peu connu en nous suggérant la vie de ces chinois parqués comme celle d’un grand corps organique vivant.

Témoin la rencontre improbable entre l’Italienne et le Chinois.



La suite de l’histoire ? Ces Chinois italiens oubliés de tous rejoignirent la grande histoire, au moment où, tout proche d’eux, un Mussolini s’échappait honteusement, et au moment où la guerre véritable avec les Allemands les rattrapait. Fuyards rejoignant d’autres fuyards, ils se retrouvèrent malgré eux pris entre les tirs ennemis. Mais la proximité du réel de la guerre leur redonne une identité : "Tossica était à quelques centaines de mètres derrière eux. Il faisait frais, l’air était clair et l’après-midi avançait. On était fin septembre 43. Ils étaient de hommes. C’était un sentiment simple".



Comme un générique de fin, l’auteur récite pour finir la litanie des noms de ces cent seize chinois dont il a retrouvé la trace, réussissant par là à les faire sortir de l’anonymat, en un nécessaire devoir de mémoire.



Dans ce remarquable premier roman, Thomas Heams-Ogus parvient donc à un niveau de maîtrise incontestable de l’écriture, chose rare pour un premier ouvrage. Un rythme très travaillé et un formidable sens du détail qui lui permettent de dépasser la simple maîtrise stylistique pour en faire l’un des ouvrages les plus intéressants de l'année 2010..
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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Cent seize Chinois et quelques

Le seul mérite est de dévoiler au lecteur un pan méconnu de l'histoire. Cent seize chinois ont été internés dans un camp des Abruzzes sur ordre des autorités musoliniennes.



Pour reprendre une de mes formules favorites, la forme nuit au fond. Hélas ! Le style de l'auteur n'est qu'une suite de formules creuses et alambiquées, qui dilue les faits, déshumanise les êtres et noie le propos.Tout ce qui, à mon sens, ressort de ce livre c'est cette écriture qui prend le pas sur l'histoire.



Y-a-t-il une histoire des chinois d'Isola? Non et je le déplore car j'aurais vraiment aimé la connaître

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Cent seize Chinois et quelques

L'histoire vraie de la déportation en 1942 en Italie de 116 chinois jugés dangereux parce que venant d'une nation ennemie. Arrivés dans les Abruzzes, leur installation se fait sans heurts mais leur séjour va laisser des traces. Ces 116 chinois ont aussi participé à la résistance contre Mussolini. Malgré toutes les bonnes critiques que j'ai pu lire à propos de ce roman, je n'ai pas réussi à m'y intéresser.
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Cent seize Chinois et quelques

Sur une idée de départ vraiment intéressante : le confinement de chinois en Italie, dans un camp des Abruzzes durant la seconde guerre mondiale, le résultat est un livre décevant, ennuyeux, 120 petites pages que j'ai mis un temps fou à lire. Des moments "poétiques" qui tombent à plat, pas assez de faits, d'Histoire, d'enquête.

Bref je n'irai pas spécialement le conseiller.
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Cent seize Chinois et quelques

J' ai eu pour ce livre un véritable coup de coeur !

Ce magnifique roman sur un épisode oublié de l'histoire (la captivité d'une centaine de Chinois dans des camps mussoliniens) scintille de mots qui sont comme autant de petits cristaux de glace sous un soleil d'hiver. Il y a, comme dans toute poésie, une dimension d'éternité qui rend ce texte infiniment poignant : on vit la détresse de ces prisonniers comme si on était avec eux dans un présent qui semble ne jamais devoir finir. Les métaphores par lesquelles sont exprimées les réalités psychologiques saisissent l'esprit de leurs vérités concrètes, renforçant le témoignage historique de la volonté de faire mémoire de la souffrance et du mépris qu'ont endurés ces victimes chinoises du fascisme mussolinien. Ils furent aussi les acteurs d'une guerre qui n'était pas la leur contre l'occupant allemand. Quand un Chinois se révolte...

Ce texte se lit lentement et nécessite une attention de tous les instants et je comprends tout à fait qu'on puisse ne pas aimer ce type d'écriture ;mais personnellement j' ai été subjuguée et profondément interpellée par cette oeuvre, qui nous ramène d'un bout à l'autre à notre humanité en ce qu'elle a de plus fragile et de plus vraie. Coup de coeur donc en attendant avec impatience le prochain roman de cet auteur.
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Cent seize Chinois et quelques

Le style très ampoulé de ce roman nuit au sujet, l'étouffe même. Une lecture très ardue pour aboutir a très peu, finalement. Plus concis, il eut gagné en intensité.
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Cent seize Chinois et quelques

Avec ce livre, une parenthèse oubliée s'ouvre, et on découvre un pan méconnu de l'histoire des hommes, celle de quelques Chinois émigrés en Italie , parqués brusquement dans des camps improvisés.Pourquoi?

Les maîtres du fascisme sont aux commandes: l'Autre est donc naturellement désigné comme l'Ennemi, l'aberration de l'enfermement est mise en oeuvre.



La sobre région des Abruzzes, aride mais besogneuse,devient le théâtre du saccage du temps, et l'on doit rendre vital le sentiment de défiance envers l'Autre.On est pris dans la contrainte d'avoir quelqu'un à détester: des vies jusque là continues, se brisent, sans faire de bruit.



Thomas Heams Ogus offre au lecteur une partition , comme tirée de cordes pincées délicatement.Cette écriture musicale, ciselée, au pouvoir hautement évocateur,peut-être poétique parfois, va subjuguer longtemps.



La dentelle des regards échangés et des regards perdus, cette singulière densité dans si peu de lignes,marquent durablement les esprits, comme la pépite d'une rencontre entre une femme et un de ces " cent seize Chinois et quelques". Lequel d'entre eux?

L'auteur ne le révèle pas, il reste dans le fugitif,l'effleuré,nous abandonnant

avec douceur, entre un sentiment d'absurdité et d'innocence bafouée.
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Cent seize Chinois et quelques

Je n'ai pas non plus été séduite par 116 Chinois et quelques. Malgré un sujet intéressant car jamais traité auparavant, l'auteur ne parvient pas à nous passionner, ni à nous émouvoir sur le destin tragique des chinois d'Italie victimes, eux aussi, de la déportation. On a l'impression de voir les évènements de loin et, même lorsqu'on s'approche de la scène, on n'y entre jamais vraiment, ce qui finit par causer un désintérêt du lecteur.
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Cent seize Chinois et quelques

C’est un premier roman époustouflant pour le style. A chaque page, je me disais : « si je savais écrire comme ça, je serais écrivain ! » Il y a de la poésie dans ces phrases, il y a un rythme qui m’a littéralement happée jusqu’à ne pas pouvoir arrêter ma lecture, les mots sont justes, c’est une écriture qui ne nous laisse aucun instant de répit, il faut être aux aguets en permanence, pour ne pas perdre un mot, une phrase, pour ne pas être égaré dans les montagnes des Abbruzes.



La suite sur mon blog...
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Cent seize Chinois et quelques

Je me suis vraiment ennuyée en lisant ce livre. Le thème, qui aurait pu être intéressant, est traité d'une façon lyrique que j'ai trouvé agaçante; le récit est sans structure, sans fil conducteur, sans personnage principal et les descriptions sont presque inexistantes. Enfin, je n'ai ressenti aucune empathie pour ces Chinois, qui restent anonymes du début à la fin.
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Cent seize Chinois et quelques

1940. Les Abruzzes, région aux confins de l'Italie, terre de paysans taiseux, taciturnes, coriaces et entêtés, avaient vu se construire tout un maillage de camps pour opposants politiques et détenus raciaux. C'était une de ces lubies administratives dont la dictature mussolinienne était friande depuis qu'elle se reposait sur les lauriers d'une gloire éphémère. Les Juifs, les Tziganes avaient été les premières cibles désignées. Happés, ingérés puis absorbés pour mieux disparaître, broyés par l'infernale machine fasciste. Ils s'étaient tous croisés avec les suivants sans avoir eu le temps, ni les moyens d'ébaucher un échange verbal.



Par on ne sait quel prodige – que seuls les régimes hégémoniques conçoivent quand ils s'ennuient ferme – les quelques Chinois exilés en Italie deviendront, à leur tour, leur ligne de mire. Leur seul et unique délit ? Appartenir à un pays ennemi de l'Italie.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Cent seize Chinois et quelques

Au cœur des Abruzzes, l’écriture superbe et inattendue d’un épisode peu connu de la tragique farce mussolinienne.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/05/08/note-de-lecture-cent-seize-chinois-et-quelques-thomas-heams-ogus/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Cent seize Chinois et quelques

De ce pan d'histoire ignorée, Thomas Heames-Ogus imagine une fable, décrit un engrenage absurde en mesurant chaque mot, évitant la psychologie pour mettre en lumière le délire politique et l'intolérance.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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