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Critiques de Tom Robbins (180)
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Féroces infirmes retour des pays chauds

Encore un gros coup de coeur pour ce très épais roman de Tom Robbins. On y retrouve l'exploration de plusieurs thèmes récurrents dans son oeuvre, en rapport (sans jamais devenir indigeste) avec un certain mysticisme critique des religions établies, et une approche philosophique de la vie en société et de la vie tout court.

S'y ajoute cette fois-ci un angle politique, puisque le héros est un agent "trouble" de la CIA, vis-à-vis de laquelle il est d'une grande lucidité quant à ses actions passées et actuelles. Le personnage principal et les personnages secondaires sont tous bien campés, présents et cohérents, et l'histoire se déroule avec fluidité malgré le challenge d'un démarrage du récit décalé dans le temps : on assiste à des scènes "flash" assez mystérieuses, puis l'auteur nous ramène quelques mois plus tôt à la genèse de ce qui a mené à ces événements donnés en préambule.

Ce procédé a induit pour moi un doute pendant un moment de ma lecture : le héros est-il valide sur ses deux pieds, ou pas ? La réponse arrive en temps voulu avec une construction magnifique du récit.

Le titre du roman est tiré d'Une saison en Enfer, d'Arthur Rimbaud, dans l'extrait suivant qui résonne après la lecture :

"Le sang païen revient ! (...)

L'air marin brûlera mes poumons ; les climats perdus me tanneront. (...)

Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'oeil furieux : sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal. Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé.

Maintenant je suis maudit, j'ai horreur de la patrie. le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la grève."
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Comme la grenouille sur son nénuphar

Tom Robbins, Comme la grenouille sur son nénuphar, Editions Gallmeister

Illustration Oli Winward. Traduction François Happe.



Sans doute parce que je l'avais dans sa version ancienne (2009), d'occasion en piteux état, je l'ai oublié sous ma pile à lire.

Il m'a suffi de découvrir le totem le plus récent (2017) pour avoir envie de le lire vraiment.



Et j'ai bien ri ! Tom Robbins est un acrobate des métaphores et du second degré, presqu'à toutes les lignes. Et l'intrigue est plutôt foutraque ! Enfin, pas au début. Au début, soyons sérieux, une jeune trader voit la Bourse s'effondrer et tous ses rêves de richesse se dissoudre comme dans une tourbière à grenouilles.



Alors au début on compatit. Puis on se rend compte que cette jeune femme est totalement hermétique à autre chose qu'à l'argent. De rencontres en rencontres son obsession reste entière. Pourtant le sort lui tend la perche. Un ancien trader repenti mais déjanté lui ouvre les portes des plaisirs du sexe, des espaces lointains, d'une vie plus spirituelle aussi. Que fera-t-elle de son attirance pour lui ? Est-elle capable de changer ?



Ce livre est un tourbillon, et un réquisitoire contre une Amérique qui fait biberonner ses meilleurs éléments au capitalisme, au luxe et à la surconsommation.



C'est un livre léger qui traite de sujets importants, dans un style décalé et joyeux. Un tour de force !

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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

Critique publiée sur Senscritique (2012)



Je vous le dis tout de suite, je n'ai pas réussi à dépasser la moitié de ce bouquin, que j'ai mis pourtant un point d'honneur à atteindre, à la page près. J'ai souffert, je me suis accroché. Souvent j'ai flanché, et j'ai abandonné le bouquin le temps d'en lire un autre, comme une bouffée d'oxygène dans une lecture en apnée, étouffante. Revigoré, plein de bonne volonté, je reprenais la lecture, jusqu'à sentir le poids des profondeurs sur mes poumons, et qu'un nouveau roman salvateur ne retrouve mes faveurs.



Alors oui, je suis déçu d'avoir abandonné, mais je suis déçu de ne pas avoir aimé.



Pour Even cowgirls get the blues, un vieux bouquin de 1976 publié chez Totem (mais si vous savez, la collection poche de Gallmeister) tout récemment, je partais confiant, encore bercé par le souvenir adolescent de Féroces infirmes, retour des pays chauds, dévoré comme un exutoire psychédélique pendant des vacances d'été à l'époque de l’acné et de l'orthodontie.



La déception est là, mais très sincèrement, depuis que j'ai pris la décision de ne pas le finir, de le ranger avec le marque page en place, comme dernier témoin d'un abandon honteux, je me sens beaucoup mieux. Je respire.
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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

« Les blagues les plus courtes sont les meilleures » : ce livre en est un parfait exemple. Alors que j’ai adoré les premières pages et leur insolente créativité, j’ai fini par déchanter. Il m’a même fallu une longue pause avant de reprendre – péniblement – ma lecture pour finir ce trop copieux bouquin. Au final, une histoire originale mais gâchée par les nombreuses digressions de l’auteur.



En soi, l’histoire est assez simple. Sissy, très belle femme dotée de deux énormes pouces, décide de consacrer sa vie à l’auto-stop. Ses errances la mènent jusqu’au ranch de la Rose de Caoutchouc, tenue uniquement par des cow-girls rebelles et excentriques. Elle y tombe amoureuse de la charismatique Jellybean, mais aussi du Chinetoque, un ermite vivant à proximité. Ce qui perturbe un peu sa relation avec son cher mari Julian, avec qui les rapports ont toujours été aussi compliqués que passionnés… A cause d’un kidnapping de grues sauvages, les cow-girls doivent affronter les pouvoirs publics, et Sissy choisir son camp.



Sur la forme, la narration est basiquement chronologique. L’auteur nous raconte d’abord sa jeunesse, puis son parcours de légende de l’auto-stop, comment elle rencontre et épouse son mari, puis s’en détache pour aller au ranch des cow-girls. C’est surtout à cause des nombreuses digressions que l’écriture de l’auteur est particulière : quasiment à chaque page, Tom Robbins interpelle directement le lecteur ou lui raconte une anecdote n’ayant rien à voir avec l’histoire. Au début, j’ai trouvé ça très drôle et assez brillant. Mais quand le procédé fut répété plus de 50 fois, c’est devenu plutôt agaçant et fastidieux.



Alors quand l’auteur se permet de ralentir encore son histoire pour introduire un interminable dialogue entre Sissy, son psychiatre et le pseudo-sage « Chinetoque »… j’ai eu envie d’abandonner pour de bon le bouquin.



Au final, j’avoue avoir sauté plusieurs passages afin de connaitre plus rapidement le déroulé de l’histoire (le livre est épais, mais il ne passe pas tant de choses que ça). Bref, sur un petit livre, j’aurais trouvé ça original et super, mais quand on n’a pas grand-chose à raconter, il vaut mieux éviter de gonfler le nombre de pages en le remplissant de blagues vides.

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Nature morte avec Pivert

Un hors la loi, le Pivert, s'entiche d'une princesse en rupture de bans venant d'un pays lointain et exilée à Seattle. C'est le début de cette histoire loufoque écrite en 1980 par cet écrivain barré qu'est Tom Robbins. Les pérégrinations de la princesse donnent lieu à des traits d'humour - noir le plus souvent - mais pas seulement. Le récit de l'épopée est égrainé de réflexions philosophiques aussi bien à propos des pyramides que de l'origine du paquet de Camel ! Tourbillonnant !

Extrait de la page 50 (écrite en 1980 je le rappelle) :

[...] Non, il me paraît plus probable que la technique battra les artistes sur leur propre terrain et qu'un jour nos romans seront écrits par des ordinateurs, les mêmes qui exécuteront nos peintures murales et composeront nos morceaux de musique. [...]
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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

Assez dérouté par ma lecture au début de ce roman, j’ai fini par être conquis par cette histoire foutraque et par le style très inventif de l’auteur. Sissy et ses pouces hors-norme vivront des aventures délirantes et parfois drôles mais pas dénuées de profondeur pour autant. Belle rencontre avec Tom Robbins dont j’ai apprécié le délire et l’imagination.
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Comme la grenouille sur son nénuphar

Gwendolyn, jeune tradeuse, son ami, le singe de son ami, son amie cartomancienne, un médecin japonais…



Je n’irai pas plus loin puisque j’ai malheureusement abandonné cette lecture. Pourtant j’avais bien aimé les précédents livres de Tom Robbins : B comme bière et Même les cow-girls ont du vague à l’âme. Mais là, je bloque. Je l’ai laissé de côté et lu d’autres ouvrages en espérant y revenir, mais rien à faire. Déception parce que j’aime son univers loufoque. Le choix de raconter l’histoire de Gwendolyn à la 2ème personne est troublant. Clap de fin à page 143.

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Jambes fluettes, etc.

Je n'ai pas du tout accroché à ce roman et au ton de cet auteur dont les livres me faisaient envie depuis un moment... Ce n'est pas que ce soit trop barré, ( ça j'aime, en principe ) , c'est que c'est trop confus . Moults histoires (dont celle du conflit israëlo-palestinien ) viennent se superposer à des personnages aussi improbables, qu'une Chaussette Sale , une Boite de Haricots, une Cuillère à dessert et une Conque...



Une jeune femme qui veut devenir artiste peintre se laisse épouser par son petit-ami du coin, un soudeur, qui construiit pour elle une dinde géante dans le seul but de l'épater. C'est que la dinde , en dessous, est une sorte de caravane, dans lequel ils iront à New York pour sa carrière à elle. Et là, patatra ! c'est monsieur qui sera repéré par le monde de l'art qui craquera sur sa dinde ( la vraie pas sa femme !). Elle est un peu vexée (son épouse) et trouve un job de serveuse dans un restaurant tenu par un juif et un arabe, en face de l'ONU.

S'il est ,certes, intéressant que Tim Robbins parle de religion, du berceau de l'humanité et nous livre sa vision du conflit israélo-palestinien, j'avoue qu' être confrontée à ( la vraie ) actualité brûlante, n'était pas mon but. Mon but étant justement de m'évader de l'actualité avec des romans qui me sortent du quotidien. J'ai trouvé ça indigeste, ennuyeux, et très superficiel en ce qui concerne la psychologie des personnages principaux que sont Ellen Cherry et Boomer ( le couple du début ) qui sont résumés en deux ou trois gros traits : elle est "bonne", il est chauve. Ils aiment s'envoyer en l'air ensemble . Elle est vexée qu'il soit devenu "artiste" car elle le tenait pour inférieur à elle au niveau intellectuel.

Certaines phrases sortent du lot et je comprends à travers elle, que Tim Robbins soit devenu une sorte d'auteur "hype " publié par Gallmeister.

Moi, je ne suis pas sensible à son côté foutraque , il ne me fait pas rire, ni sourire ( même intérieurement ), mais d'autres apprécieront sûrement ...
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B comme bière

Gracie, presque 6 ans, a un papa qui aime la bière, comme le mien. Elle aimerait savoir ce que ce mystérieux liquide a de magique pour que les adultes en ingurgitent autant avec tant de plaisir. À cause d'une déception de la part de l'Oncle Moe ( tiens donc, il me dit quelque chose lui ) et il faut avouer que les adultes sont souvent décevants pour les enfants, Gracie va se siffler une canette trouvée au frigo et la fée de la bière va lui apparaître. AH AH ! Moi aussi j'aime bien les canettes qui sortent du frigo mais je vois plutôt des éléphants roses !!!



Alors j'ai trouvé ça très intéressant, je suis même allée vérifier des choses qui me faisaient douter… eh oui, il y a plein de vitamines dans la bière ! Et pas que ça ! En fait, ce livre dit plein de choses très intéressantes sur plein de sujets, en partant de la bière jusqu'au Costa Rica, mais aussi que la Belgique, pays de mes ancêtres, compte trois cent soixante-cinq appellations de bières. Waouhhh !!!

Et puis c'est très drôle aussi ! Les saillies de Tom Robbins fusent aux moments où on ne s'y attend pas forcément, c'est percutant !



J'ai beaucoup aimé la tournure d'esprit de Tom Robbins et ses comparaisons rigolotes, pourtant… oserais-je dire que l'Oncle Moe m'a un peu soûlée avec sa bibine par-ci, sa binouze par-là ?! Un vrai jeu de piste initié par un pochtron. Heureusement qu'il a été remplacé assez rapidement par la Fée de la Bière.



Donc, c'est hyper intéressant, et c'est drôle. J'adore m'instruire de cette façon.

J'ai trouvé cet ouvrage marrant et didactique, et, contrairement à ce que j'ai lu parfois, je ne crois pas qu'il s'adresse aux enfants. Il y a certains passages qui selon moi ne sont pas à la portée des enfants car ennuyeux pour eux. En tout cas j'ai beaucoup aimé que l'auteur s'adresse à moi parfois comme si j'étais encore une petite mouflette qui a un grand-père.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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B comme bière

Je voulais une lecture facile, légère et divertissante. Je me suis dit que ce « B. comme bière » devait correspondre à cette description. Et en effet, le roman de Tom Robbins est tout cela. Facile à lire, ça glisse tout seul. Acidulé tout en étant pas trop corsé. Frais et pétillant comme une bulle de… bière.



La jeune Gracie, à peu près 6 ans, se pose des questions sur la bière. Il faut dire qu’il y a de quoi se poser des questions pour une gamine qui voit son oncle adoré et pas mal d’adultes se délecter de ce breuvage. La fée de la bière va faire irruption dans sa vie et lui apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur la bière, son histoire, sa fabrication, ses effets.



Avec ses allures de conte décalé, « B. comme bière » est un véritable régal. Le récit est à la fois instructif et très ludique. S’il a bien une dimension pédagogique, le roman de Tom Robbins n’oublie pas d’être un roman. En premier lieu grâce à des personnages très attachants. Gracie est une adorable petite fille espiègle et futée tout en ayant l’innocence d’une gamine de son âge. Je rêve maintenant de rencontrer la fée de la bière. Car malheureusement elle ne m’est jamais apparue, ou bien je n’y ai pas prêté attention. La prochaine fois que je me boirai une de mes trappistes préférées je regarderai bien autour de moi pour ne pas la louper et lui faire un petit coucou. Quant à Moe, c’est un peu l’oncle qu’on aurait tous aimé avoir. Complètement loufoque, original, excentrique, c’est le genre d’adulte qui s’adresse aux enfants sans les prendre pour des cons. Outre les personnages, l’autre réussite du bouquin réside dans le style de Robbins. Ce type a un sens de la formule absolument réjouissant. On sourit et on rit souvent à la lecture de « B. comme bière ». Au passage, il faut souligner le boulot de traduction de François Happe qui est très bon.



J’ai adoré ma lecture de « B. comme bière ». C’est un roman rafraîchissant, énergisant, drôle, bref un vrai feel-good book. Je suis ravie que le roman culte de l’auteur, « même les cow-girls ont du vague à l’âme », soit déjà dans ma PAL. Et si ce livre est du même tonneau, il m’en faudra d’autres.

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Un parfum de Jitterbug

UN PARFUM DE JITTERBUG de TOM ROBBINS

À Seattle, Priscilla vit seule dans un studio, elle est serveuse dans un bistrot et un matin en se rendant au travail, elle trouve une betterave sur son paillasson.

À la Nouvelle Orléans, V’lu est la bonne de madame Devalier, la patronne du Vieux Carré, boutique spécialisée dans les parfums. Ce soir là, en se couchant, une betterave trônait sur le couvre lit.

À Paris, quand Claude Le Fever rentra dans le bureau de son cousin Marcel, celui ci portait son masque de baleine et sur son bureau était posée une betterave, la troisième en quelques jours. Marcel est un des meilleurs nez au monde, ses parfums sont réputés, les bureaux des Le Fever sont face à une ancienne brasserie où des moines faisaient de la bière et des parfums.

Il y a longtemps, très longtemps, la terre était encore plate, vivait le roi Alobar qui régnait sur une cité état. Dans cette cité, la règle était qu’au premier digne de vieillissement du roi, on le tuait. Or ce matin là, un cheveu blanc apparut, il fut donc obligé de manger un œuf empoisonné, la tradition! C’était logique, un vieillard ne pouvait plus mener ses guerriers à la victoire ni empêcher les betteraves de pourrir dans les champs, mais Alobar se débrouilla pour ne pas mourir et s’enfuir, il aimait la vie et se demandait s’il n’y aurait pas un truc pour vivre éternellement. On est dans les années 1300, et Alobar va sillonner le monde, découvrir que la terre n’est plus plate, et s’initier avec des moines, des ascètes et autres chercheurs tranquillité et de vie éternelle.

Priscilla de son côté cherche à créer le »Taco Parfait », passe ses économies dans l’achat d’huile de jasmin et espère trouver l’ingrédient final, la note qui change tout.

Quant à madame Devalier, elle cherche aussi et elle en a bien besoin car les affaires vont mal.

Un jour, la fondation « Rira bien qui rira le dernier » spécialisée dans la recherche sur l’immortalité, organise une conférence où Priscilla, V’lu et Le Fever, entre autres sont invités… et pendant ce temps Alobar voyage…et les betteraves continuent de s’empiler à Seattle, à Paris et à la Nouvelle Orléans!

Sûrement le Tom ROBBINS le plus flamboyant, le plus délirant et en même temps le plus « tenu » dans les limites du compréhensible. Si mon résumé peut sembler en dire beaucoup, en fait il ne parle que des premières dizaines de pages. Les aventures d’Alobar seules pourraient mériter un livre séparé. ROBBINS, tout en délirant pour notre plus grand plaisir et sous couvert de considérations philosophico métaphysiques hilarantes passe en revue bien des thèmes essentiels.

A lire absolument, Tom ROBBINS est un ovni dans le paysage littéraire et ce roman est pour moi son meilleur dans ce que j’ai lu jusqu’à présent. Amusez vous.
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Comme la grenouille sur son nénuphar

Lorsqu'on aborde un roman de Tom Robbins, il ne faut s'attendre à rien de connu ni d'habituel dans les situations et leur traitement.

L'héroïne est ici trader, très peu sûre d'elle (physiquement et intellectuellement), cherchant avec une volonté de fer (et des résultats moyens) à atteindre une réussite matérielle qu'elle juge nécessaire à sa légitimité - en tant que personne intégrée à la société dont elle rêve. Elle court après les dollars pour (faire) oublier sa mère poète et son père musicien, et son métissage. On pourrait la croire accro aux cours de bourse, aux statistiques et la rationalité, mais sa meilleure amie est medium et lectrice de tarots, et son fiancé, bien sous tous rapports, l'ennuie au plus haut point. J'ai vraiment aimé ce personnage ambivalent, dont on est forcément proche puisque la narration se fait à la seconde personne du singulier : l'auteur "me" tutoie ... difficile de prendre de la distance ;-)

Les développements de l'histoire sont pour partie réalistes et contemporains (crach boursier mondial, émergence d'un gourou guérissant le cancer et déclenchant une passion internationale) et pour partie ésotériques (d'où viennent les cultures anciennes, certains mythes anciens sont scientifiquement fondés etc).

J'ai lu ce roman avec énormément de plaisir, par petits bouts pour ne pas être totalement submergée par toutes les théories et les discours qui soutiennent le déroulé de l'intrigue, tout en reconnaissant qu'on peut être totalement hermétique à la plume de Tom Robbins . Pour ma part j'aime ces histoires à la limite du réalisme mais toujours étayées, ses personnages forts et son style dynamique et percutant.
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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

MÊME LES COW-GIRLS ONT DU VAGUE À L’ ÂME de TOM ROBBINS

Sissy Hankshaw a une particularité, elle a les deux pouces hypertrophiés, c’est ainsi qu’elle arrive un jour à la Rose de Caoutchouc, en auto stop, comme d’habitude. Jeune, ses pouces n’arrêtaient pas de grandir, le docteur ne constata aucune anomalie et elle commença à faire du stop, domaine dans lequel elle était très avantagée. Sa mère l’emmena consulter une célèbre chiromancienne qui en la voyant s’exclama »que Dieu me baise », c’est dire!! Un jour elle fût emmenée au poste de police pour une infraction mais quand ils voulurent lui prendre ses empreintes ils la relâchèrent immédiatement. A 17ans elle était belle. C’est un saxophoniste noir qui l’emmena le premier quand elle quitta ses parents, puis continua le stop 127 heures sans boire et sans manger. Elle fera de la pub pour la Comtesse( un homme)qui vendait des produits d’hygiène intime, elle ne montra jamais ses mains. Sa rencontre avec Julian sera mémorable, celle avec Howard et Mary également, ils passèrent des jours au lit mais quand la Comtesse lui demanda ce qu’il en était de sa virginité elle lui répondait que bien que des fluides fussent échangées, elle était toujours vierge! Les aventures de Sissy prendront une toute autre tournure lorsqu’elle rejoindra ce ranch de la Rose de Caoutchouc où vivent des cow-girls féministes ingérables, elle fera la connaissance du Chinetoque, vaguement japonais, évadé d’un camp, recueilli par des indiens, le Peuple de l’Horloge. Sa mission est de surveiller une Horloge au fond d’un terrier…si vous voulez savoir pourquoi, lisez ce livre bien barré, et vous en apprendrez de bien belles sur les grues du lac Siwash et l’art de prendre les nuages au lasso. Amusez vous bien!
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B comme bière

La petite Gracie, petite fille éveillée et fort vive, admire son oncle, un original au franc-parler amplifié par la bière qu'il ingurgite, ce qui agace largement sa mère. Mais à la veille de ses six ans, suite à une déception, Gracie va se réfugier dans cette "boisson magique", ...qui lui fera apparaître la Fée de la Bière. Celle-ci va lui donner une leçon de vie dans un univers tout à la limite du nôtre.

Une découverte pleine de bonne humeur que cet auteur! Il s'adresse à vous avec un style direct, désopilant, ses descriptions sont imagées et sonnent vrai, et il instaure immédiatement une connivence avec son lecteur. C'est un livre tout public, accessible aux enfants, sans les traiter comme tels, tour à tour instructif et décalé...une très bon apéro pour cette première rencontre avec l'univers de l'auteur!


Lien : https://instagram.com/danygi..
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B comme bière

La bière et l'ivresse racontée aux enfants (1).



Gracie, l’héroïne, est une petite fille de presque six ans. Un jour, son oncle Moe lui promet de lui faire visiter une brasserie… promesse qu’il ne tiendra jamais. Heureusement, la fée de la bière va venir à son secours.

B comme bière est écrit avec un style de roman jeunesse, féérique, avec une petite fille espiègle et curieuse confrontée au monde des adultes, avec une part éducative dans le récit : un roman pour enfant pour nous parler de la bière ! Amis du politiquement correct, vous pouvez aller vous coucher, on vous rappellera quand ça sera fini. Évidemment, c’est drôle et subversif, le ton décalé est un régal, l’histoire égratigne au passage la société américaine, le monde des adultes et ses nombreux mensonges. B comme bière est un petit bijou d’humour, de cynisme, et de légèreté, à savourer de la première à la dernière gorgée, sans modération… et j’ai même appris des trucs.



(1) Pas forcément pour les enfants, faut pas croire toutes les conneries que j’écris.

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Une bien étrange attraction

Après avoir lu une chronique sur ce roman, j'avais noté ce livre dans les livres à lire ... un jour...



On me l'a offert pour Noël. Et je viens d'en finir sa dégustation. Oui, dégustation, le mot est juste car au départ je l'ai lu assez rapidement et j'ai été un peu "écœurée" car c'est un livre un peu too much. Trop déjanté, trop d'images partant dans tous les sens.



Mais il y avait quelque chose dans ce roman.



Alors je l'ai laissé reposer. Et je l'ai dégusté à petites doses. Bien m'en a pris. Car ce fut un vrai festival...



La seconde partie est plus "sérieuse" dans le sens où le(s) message(s) de l'auteur sont plus explicites.



Un livre sur l'importance de la nature avant que l'écologie soit mainstream.



Un livre également sur les rôles de la religion. Malheureusement l'auteur qui a vu la déperdition de l'importance de la religion catholique n'a pas vu venir son remplacement par les évangéliques et la montée de tous les autres extrémismes religieux (islam, hindou, etc).



Avec beaucoup d'humour, l'auteur fait passer son message. Et c'est très impressionnant car la forme est vraiment déjantée alors que le message ne l'est pas.



Je le recommande à toutes celles et ceux qui sont prêt.e.s à se laisser emporter dans un tourbillon de mots et d'images farfelues.

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B comme bière

Enfin, j’ai découvert Tom Robbins. J’ai profité du Challenge Gallmeister et du thème du mois de février « Un auteur jamais lu » pour sortir ce court roman de ma PAL.



Il n’y a qu’un américain pour écrire un roman comme celui-ci. Déjà ça commence par un adulte qui trouve ça normal de faire boire de la bière à une gamine de 5 ans. Puis cette même gamine, décide de se prendre une cuite à la bière bien évidemment lorsqu’elle a 6 ans. Voilà un peu dans quoi je me suis embarqué.



Autant le dire tout de suite, Tom Robbins doit sacrément aimé la bière pour lui offrir ce petit conte loufoque mais sympathique. J’ai beaucoup aimé la manière dont il prend à parti son lecteur. Il en arrive même à imaginer un grand-père racontant ce conte le soir pour que son / ses petit(s) enfant(s) s’endorme(nt).



Franchement, c’est marrant, la fée de la bière qui apparaît à Gracie pour lui expliquer tous les rouages de cette fameuse boisson que nous sommes beaucoup à apprécier. J’avoue qu’il y a eu quelques petits passages un peu lourds, mais dans l’ensemble, ce fut une lecture plutôt plaisante.



Je suis donc bien content de cette découverte. Avec quel autre roman de cet auteur me conseillez-vous de continuer ?
Lien : https://readlookhear.fr/2023..
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B comme bière

Gracie, bientôt six ans, attend son anniversaire et ses cadeaux avec impatience. Un chiot ? Un téléphone rose ? Ou une visite de la brasserie de Redhook avec oncle Moe ? Rien de tout cela. Frustrée, voilà que Gracie avale d’un trait une cannette de bière…



Un livre loufoque. Je suis tout de suite entrée dans cette histoire de bière.

Ce n’est pas une ode à la bière que nous raconte la « fée de la bière » compagne de Gracie dans cette histoire.

Même si en boire détend les hommes !!! qui ont besoin de s’évader du quotidien… Mais en boire trop, c’est dangereux, on peut devenir quelqu’un d’autre et faire de mauvaises choses.



Je n’aime pas la bière : nous habitions près d’une brasserie à Sedan et ça sentait très mauvais (Beurrk !! comme dirait Gracie) et mon père en buvait trop. Mais j’ai dégusté ce petit livre avec plaisir.

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Une bien étrange attraction

Il est difficile de classer ce livre tant il est dense, par ses inventions, ses situations dont la loufoquerie va crescendo, ses personnages improbables auxquels on s'attache, ses réflexions philosophiques sur l'état du monde, les motivations des gouvernements, et les religions ...

Tous les mysticismes sont passés en revue, d'une façon ou d'une autre, ce qui rend ce roman moins léger que la 4ème de couverture ne pourrait laisser croire !

C'est à mon sens un roman qui peut se relire à plusieurs reprises, en variant la saison et la période de la vie. Il n'a que l'apparence d'une fantaisie, mais doit être capable de nourrir la réflexion à tous les âges - la garantie de rester en contact avec la réalité étant assurée par la belle Amanda connectée au cosmos :-)

Je reconnais, comme d'autres lecteurs l'ont signalé, qu'il est assez difficile de passer le premier quart du livre, où il est facile de se perdre, mais l'ambiance est accrocheuse, pour ceux qui aiment.
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Une bien étrange attraction

UNE BIEN ÉTRANGE ATTRACTION de TOM ROBBINS

Le genre de roman qui ne se raconte pas, il a fallu 40 ans pour le traduire, alors quelques éléments malgré tout. Amanda veut réunir des papillons particuliers pour les installer dans des parcs et des jardins. Pour y arriver elle importe des œufs et des larves mais la douane s’en mêle et elle finit en prison. Elle rejoint un Cirque où elle fait des voyances lors de transes! Elle se marie avec jean Paul Ziller, né au Congo dont les parents sont missionnaires. A la mort du père, JP étudie l’art à Paris avec un babouin en laisse. Le cirque où travaille Amanda se nomme « cirque indo tibétain et Gipsy Blues Band du Panda Géant ». Plusieurs éléments du cirque sont arrêtés pour consommation de drogues et JP recruté comme batteur! Alors débarque Plucky Parcell, dealer et criminel avec le babouin que JP avait perdu. Entre temps, Amanda a mis au monde un bébé, Thor. Avec JP elle ouvre un restaurant de hot dogs et un zoo sans cage avec une couleuvre et des mouches tsé-tsé! Plucky rejoint un monastère de moines tueurs pendant que Max Marvelous tente de voler Moncul, le babouin de JP. Je passe sur la découverte du corps de Jesus Christ momifié dans le frigo du restaurant suite à une perturbation géologique qui ouvre les catacombes!!

Il y bien plus dans ce bouquin délirant, décalé, abracadabrant notamment quand Amanda apprend aux papillons à plier les serviettes de table mais je ne vais pas tout raconter. Chacun des personnages du livre est étudié minutieusement d’un point de vue psychologique et sous des dehors loufoques, l’auteur délivre de vrais messages sur le rapport de l’homme à la nature.

Un de ces livres qui ne peut venir que des États Unis, Tom ROBBINS est né en 1932 en Caroline du nord, il a écrit une dizaine de romans. Merci Gallmeister
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