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Critiques de Tony Hillerman (268)
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La voie de l'ennemi

J’ai déjà lu par le passé plusieurs romans de Tony Hillerman sans toutefois forcément respecter l’ordre de parution. Féru de littérature policière américaine, j’ai décidé de reprendre progressivement mais de façon chronologique cette fois-ci, la lecture des 18 volumes consacrés à la police tribale navajo.

La voie de l’ennemi, paru en 1970, est ainsi le premier de la série, avec le lieutenant Joe Leaphorn comme personnage central (quoique, cela se discute…). Si l’intrigue m’a paru être un peu compliquée à suivre (l’enquête porte sur la mort d’un jeune navajo, dont le corps a été retrouvé à un endroit qui ne semble pas être celui où il a été tué), c’est en revanche avec un immense plaisir de replonger, au travers de cette lecture, dans cette extraordinaire région des four corners (le point de convergence de quatre états américains : l’Utah, le Colorado, le Nouveau Mexique et l’Arizona) et dans cette fascinante culture indienne Navajo, à laquelle cette histoire permet de s’initier.

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Là où dansent les morts

Mes goûts sont très restreints en matière de polars, un genre littéraire que je ne goûte que fort peu. Je fais une exception cependant pour ceux de Fred Vargas, les polars historiques de Philipp Kerr et bien sûr, les ethniques de Tony Hillerman.



J'ai retrouvé avec plaisir Joe Leaphorn pour une enquête au goût bien amer. Cette fois, un meurtre est commis en terre Zuni, mais le principal suspect est Navajo, c'est donc Leaphorn qui est chargé de le retrouver.



Comme d'habitude, Hillerman n'a pas son pareil pour dépayser le lecteur : les paysages, le territoire Zuni dévoilent leur beauté sous la plume conquise de l'auteur.



Et puis c'est l'occasion d'en apprendre énormément sur les rites religieux et la culture Zuni, réellement passionnants.



Hillerman ne se prive pas d'écorcher sévèrement le monde de l'anthropologie et les communautés hippies en prennent aussi pour leur grade. Tous ces gens vivent le plus souvent aux dépens des communautés indiennes, ça finit par être agaçant...



J'ai particulièrement aimé la fin, qui console un peu de ces affreux meurtres, mais l'ensemble du roman m'a vraiment plu. Tony Hillerman, c'est toujours une valeur sûre.



Traduction de Pierre et Danièle Bondil.


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Porteurs-de-peau

Jim Chee, policier Navajo, doit la vie à une chatte abandonnée…



Il ne l’a pas vraiment recueillie, puisque pour lui, un animal doit savoir se suffire à lui-même et ne pas compter sur les humains car un chat domestique n’a aucune chance de survie dans ce monde sauvage.



Mais c’est tout de même grâce à la chatière installée qu’il a échappé au tireur.



Trois meurtres ont eu lieu sur la réserve, plus une tentative en ce qui concerne Jim Chee et la police tribale Navajo est au point mort.



On a bien arrêté un homme qui a tiré sur une des victimes, mais le problème est que cette victime a été tuée à coups de couteau…



Ce roman est le premier qui rassemble le policier Jim Chee et l’enquêter Joe Leaphorn. Puisque j’avais commencé à l’envers, je me devais de revenir aux sources et ce par quoi tout a commencé.



Tony Hillerman nous immerge dans la société Navajo, dans leurs rites, leurs croyances, leur mode de vie, de pensées. Utilisant des mots de leur langue (glossaire en fin de volume), il rend ce récit encore plus réaliste.



Ne vous attendez pas à de grandes démonstrations, le Navajo se doit d’être modéré en tout chose et il ne courra pas en hurlant « YOUPIE », lui. Nos deux enquêteurs policiers sont aux antipodes l’un de l’autre. Chee est mince, Leaphorn est plus épais, Chee croit aux fantômes, Leaphorn non. Ils n’étaient pas faits pour se rencontrer, et pourtant.



On ne se plonge pas dans un Hillerman comme dans un autre roman policier. Ici, pas de page-turner, de suspense à couper au couteau. L’auteur prend son temps, développant ses personnages, leur environnement, leur mode de vie.



Pour l’auteur, ce sont les personnages qui sont les plus importants, l’enquête passe au second plan, elle est juste le moyen de nous faire découvrir une autre civilisation qui est toujours attachée à ses rites, à certaines croyances et qui vit en marge du reste du monde.



Lire les enquêtes de Jim Chee et Joe Leaphorn est quelque chose que l’on doit savourer, un bonbon qui fondra lentement sur la langue, un bonbon qu’on ne sait pas croquer pour faire fondre plus vite. Alors, il faut lui accorder le temps qu’il mérite et ne pas vouloir aller plus vite que le temps.



Observez bien, ne ratez aucun indice car ils seront peu nombreux. L’enquête sera ardue et les mobiles pas aussi clair que Joe Leaphorn le voudrait, lui qui ne croit pas aux porteurs-de-peau…



Et n’oubliez pas, comme les Navajos, restez modéré en toute chose et n’abandonnez pas vos animaux à la campagne car ils ne sont pas adaptés à la vie sauvage.


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Coyote attend

Il ne faut pas se fier au calme apparent. Oui, au début de ce livre, tout allait bien pour Jim Chee, et pour presque tout le monde. Il pouvait même prendre le temps de savourer son café puisque Nez, l’autre agent en service, assouvissait tranquillement son obsession au sujet de cette personne qui s’amusait à peindre des montagnes. Où va-t-on, je vous le demande un peu, si quelqu’un repeint les sommets en blanc ? Jim Chee, parti le rejoindre, voit une forte lumière : il est déjà trop tard, Nez est mort, une balle et la fumée de l’incendie ayant eu raison de lui. Alors oui, Jim Chee a immédiatement arrêté le vieil indien qui avait commis ce crime – il avait encore l’arme à la main – et le vieil homme a reconnu son crime. Affaire classée, tout le monde est satisfait. Pas Jim.

L’enquête est close . Pas grave, il n’en fait qu’à sa tête, comme il le fait toujours. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Joe Leaphorn, de son côté, enquête aussi, à la demande d’une membre de sa famille et d’une universitaire, qui a bénéficié des conseils et des récits d’Ashie Pinto, le meurtrier pas du tout présumé – personne ne met en doute sa culpabilité puisqu’il a avoué, et tant pis s’il n’a pas de mobile. En souvenir de sa femme, et en vertu des liens familiaux complexes qui unissent les navajos, Leaphorn va creuser, un peu, et son chemin croisera celui de l’incontrôlé Jim Chee.

Narré ainsi, l’intrigue semble presque simple. Bien entendu, le récit va beaucoup plus loin que cela. En premier, il est question de la culture navajo, et de la manière dont elle peut être transmise. Si Jim maîtrise la langue, peut ainsi se rendre compte des troncatures et des approximations, ce n’est pas le cas de l’avocate Janet Lee. Navajo de naissance et de sang, elle n’en a pas la culture. Son retour est d’ailleurs l’occasion de mettre les choses au point entre elle et Jim, à grand coups de : « Et ton petit ami, où est-il ? – Et le chat qui vivait à côté de la caravane, où est-il passé ? »Toujours agréable de lire un auteur qui n’oublie pas ce qu’il a écrit.

Culture navajo et mythe : coyote n’est pas un personnage sympathique. Coyote, c’est le chaos, et la tentation du chaos, ce sont aussi les porteurs de peau, bien loin du hozho, cette harmonie que tout navajo se doit d’atteindre.

Cette culture est étudiée par les blancs, avec plus ou moins de respect, nous offrant ainsi une plongée dans le milieu universitaire, dans lequel les professeurs se reposent parfois sur le travail des petites mains.

Le passé rattrape toujours les protagonistes – ou bien ils croient qu’il les a rattrapés, qu’il s’agisse de la guerre du Vietnam ou d’événements plus mythiques, comme les exploits de Butch Cassidy. Et, pour terminer cette chronique, je parlerai du discours d’Ashie Pinto contre l’alcool. Il ne s’agit pas d’être moralisateur, mais de montrer, comme d’autres auteurs l’ont fait avant lui (Sherman Alexie) et le feront après (Craig Johnson) : les conséquences de l’alcoolisation sur les populations indiennes. Ashie Pinto parle en connaissance de cause. Il serait bon qu’il soit écouté.
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Le peuple de l'ombre

Le peuple de l’ombre est classé comme un policier “ethnographique” et se passe dans les terres des indiens Navajos aux Etats-Unis. Le héros appartient à la police des affaires indiennes et est lui-même Navajo. De ce fait, il a d’ailleurs du mal à comprendre les comportements des “Blancs”, en particulier leur rapport à leurs morts et leurs motivations. Il est pourtant à un croisement des routes dans sa vie où il doit décider s'il intègre définitivement la communauté navajo en devenant “chaman” ou s' il choisit la communauté “blanche” en intégrant le F.B.I.



La partie “ethnographique” est assez légère : on apprend quelques légendes navajos et quelques spécificités de leur mode de vie dans la réserve et sur les difficultés de séparation de juridictions entre les shérifs et le bureau des affaires indiennes. Mais je suis quand même restée sur ma faim. Par rapport aux romans d’Arthur Upfield (qui sont quand même ma référence pour les polars ethnographiques) où Bony est vraiment à mi-chemin des deux cultures et maîtrise les deux parfaitement, ce qui lui permet de résoudre ses enquêtes haut-la-main, ce roman policier est plus orienté sur des course-poursuite et des intuitions du héros - Jimmy Chee.



J’avais compris dès le début une partie des tenants et aboutissants de l’enquête et n’ai pas été surprise de la résolution (voire un peu déçue par la simplicité de l’enquête). L’intérêt du livre repose plus dans l’antagonisme entre le héros et les autres protagonistes et sur la façon dont il résout les différentes parties de l’intrigue. On découvre aussi la violence inhérente à la société américaine, en particulier dans ces grands espaces où on trouve des puits de pétrole et des mines.



Le héros est quand même assez naïf, la relation qu’il construit avec Mary Landon semble superficielle et malgré ce qu'elle dit, Mary Landon fait vraiment office de faire-valoir. Dans l'ensemble, une lecture pas déplaisante, avec une intrigue assez simple et l'intérêt réside dans les quelques pans de vie des navajos qui sont dévoilés.

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Porteurs-de-peau

Jim Chee adopte un chat, ou presque. Depuis quelque temps, une chatte domestique erre près de la caravane de Jim et tend à retourner à la vie sauvage. Elle a maigri, elle a des balafres, bien qu’elle chasse assez régulièrement. Jim Chee, traditionaliste, veut rendre cet animal domestique à la vie sauvage. Dans un tout autre roman, nous aurions une fin différente, que je vous laisse imaginer, selon que l’auteur ait voulu tendre vers le conte ou la fable moralisatrice. Ici, nous avons un récit réaliste, logique : Jim Chee renonce, parce qu’à long terme, un animal domestique n’a aucune chance dans le monde sauvage. A méditer par tout ceux qui abandonnent leur chat en se disant qu’il se débrouillera très bien.

Oui, je me recentre sur Jim Chee : tout a très mal commencé pour lui puisqu’on lui a tiré dessus alors qu’il aurait dû dormir dans sa caravane. « Aurait dû » parce que le chat l’avait réveillé et que, du coup, il n’était pas dans le lit de sa caravane standard. Qui peut lui en vouloir ? Certains ont leur petite idée, qui est simple, pour ne pas dire simpliste : un policier sait forcément qui lui a tiré dessus, il lui suffit d’examiner sa conscience. Et bien non, Jim Chee n’a pas commis de bavure. Quelqu’un (ou plutôt quelqu’une) lui a bien dit sa façon de penser récemment, mais cette personne a été assassinée. Elle aussi. Parce que deux autres meurtres ont été commis. Sont-ils liés entre eux ? Oui? Non ? Pas facile. Joe Leaphorn, le légendaire enquêteur est sur le coup.

Sa vie personnelle n’est pas sereine, puisque sa femme Emma, que je ne crains pas de qualifier d’amour de sa vie, présente les premiers signes de la maladie d’Ahlzeimer. Il mènera son enquête consciencieusement – on peut enquêter et souffrir en même temps, sans que jamais l’oeuvre ne sombre dans le pathos. Il n’apprécie pas vraiment Jim Chee parce qu’il n’apprécie pas la sorcellerie et que Jim est un apprenti chaman. Travailler avec lui ? Oui, mais parce qu’il n’a pas le choix. Il reconnaît cependant les qualités du jeune homme, notamment son sens de l’observation. Combien d’indices sont laissés de côté par ceux qui ne savent pas voir ? D’un autre côté, être observateur peut aussi vous causer des ennuis. Oui, je finis mon avis quasiment à la normande.

J’ai beaucoup aimé ce livre, j’aime beaucoup l’oeuvre de Tony Hillerman. Si vous ne connaissez pas cet auteur, n’hésitez pas à vous laissez tenter.
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La voie de l'ennemi

Petit roman très court, à peine 216 pages, premier d'une série que j'avais envie de découvrir depuis bien longtemps.



J'ai beaucoup aimé cette lecture dépaysante qui nous plonge dans la culture navajo. Il faut bien avouer que l'entrée en matière n'est pas des plus simple, on est immergé immédiatement dans cette culture spécifique avec foison de notes de bas de pages, un lexique final assez conséquent, une entrée en matière compliquée mais vraiment passionnante !

J'ai appris tellement de choses sur le mode de vie, de pensée des navajos.



Mais le tableau d'une grande richesse sur les traditions de ce peuple fascinant ne fait pas oublier qu'il s'agit bien d'un polar avec une enquête simple et un peu courte (216 pages !) mais plutôt bien menée. Jo Leaphorn doit arrêter le jeune indien Horseman, recherché pour avoir poignardé un homme mais on le retrouve assassiné selon un rite bien particulier sur les terres anazasis, des terres hantées. On dit qu'un loup navajos a été vu dans les environs...



C'est surtout grâce à son ami anthropologue Bergen McKee qui travaille sur les sorciers, les légendes navajos et qui a monté un campement dans la région que le lieutenant Leaphorn va mener à bien ses investigations.



Des personnages singuliers, une nature aride et inhospitalière à la croisée de plusieurs états, des légendes et les coutumes indiennes au centre du récit, un roman alternant avec succès descriptions et péripéties, une chouette lecture distrayante et enrichissante !


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Le Vent sombre

"Le vent sombre" fait partie de la trilogie Jimmy Chee avec "La voie du fantôme" et "Le peuple des ténèbres".

La particularité de ses romans c'est que l'on retrouve à chaque fois notre sergent de la police tribale navajo Jim Chee. Et dans ses trois histoire il porte seul l'enquête. Et comme souvent Jim Chee se retrouve alors confronté à ses propres contradictions entre son attachement au peuple navajo et ses ambitions personnelles.

Encore un très bon Tony Hillerman où Il tisse une fois de plus une intrigue qui souligne les différences entre les civilisations tout en discernant leurs points de convergence.




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La trilogie Jim Chee

Plus qu'une trilogie de romans policiers, le parcours d'un homme : Jim Chee. Nous le découvrons jeune enquêteur qui se doit de choisir entre le FBI et la police tribale. Nous le retrouvons, enquêteur qui a frôlé la mort à plusieurs reprises, qui s'est trouvé face à des tueurs expérimentés, mais surtout, enquêteur ayant fait son choix, imposant ainsi une voie à sa vie personnelle.

Jim Chee n'est pas indien : il est navajo. Et l'auteur, que ses fans connaissent bien, respecte les croyances des navajos, jamais ses romans ne deviennent des documentaires ou des démonstrations sur ce qu'est la culture navajo, sur l'importance qu'elle donne à la famille. Jim Chee distingue, tout comme ses semblables, les crimes des blancs des crimes des indiens : les mobiles ne sont pas les mêmes.

Une série à découvrir pour les fans de polars américains.
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Femme qui écoute

J'ai du mal à apprécier les romans que je lis depuis quelques mois, exception faite des Pierre Pevel :-) J'ai donc pioché sur mes étagères une valeur sûre (genre, je ne prends pas de risque...), un Tony Hillerman, qui ne m'a pas enthousiasmée non plus, hélas...

L'enquête de Joe Leaphorn promettait pourtant d'être intéressante, en tout cas le début m'avait bien accrochée. Et puis comme toujours avec l'auteur le récit fourmille de détails passionnants sur la religion des Navajos ou le mode de vie des Kiowas. De belles descriptions du désert, de ses canyons et des mesas, on s'y croirait.

Le hic, c'est l'enquête. Là vraiment, tout était tiré par les cheveux, et le problème c'est que je n'y ai pas cru une seconde. Pire, l'intrigue traînait en longueur.

c'est la première fois que je suis déçue avec un Hillerman, ça me fait un drôle d'effet. Pas grave, d'autres titres m'attendent, ce n'est que partie remise.
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Porteurs-de-peau

Si vous n’êtes pas familiers de l’œuvre de Tony Hillerman, laissez-moi vous donner quelques éléments ! Dans la lignée de l’auteur australien Arthur Upfield, il est une plume majeure du polar ethnologique. Entre 1970 et 2006, il donne vie aux personnages de Joe Leaphorn et de Jim Chee, deux policiers navajo, en leur consacrant à chacun une trilogie avant de les rassembler pour une série de douze enquêtes qu’inaugure "Porteurs de peau".



Dans cet ouvrage, nos deux héros font connaissance dans d’étranges circonstances puisque Jim Chee se fait tirer dessus alors qu’il est chez lui, une affaire supplémentaire à traiter pour Joe Leaphorn, déjà préoccupé par trois meurtres commis sur la réserve. Les meurtres – une femme par balles, un homme à coups de couteau de boucher, et un autre homme d’un coup de pelle à l’arrière du crâne – sont étonnants sur la réserve où la police doit surtout régler des problèmes liés à l’alcool et à la violence domestique.



Si l’intrigue policière est au cœur du récit, tout le talent de l’écrivain tient à la façon dont il y mêle des éléments propres à la culture navajo, que ce soit dans les mentions de la sorcellerie ou les exemples d’humour autochtone réputé incompréhensible aux non-initiés, demandez à N. Scott Momaday ("Voix Ancestrale – Conversations avec N. Scott Momaday", Editions du Rocher). Ainsi, Joe Leaphorn et Jim Chee vont chercher à repérer tous les éléments qui ne correspondent pas à la politesse et à l’éthique navajo qui invite les individus à "marcher dans la beauté".
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Le Vent sombre

Agréable histoire.



Désert de l'Arizona. La lune était jaune, réfléchissant sa lumière sur cette immensité.

Un bruit au loin, celui d'un avion, à quelques mètres au-dessus du sol.

Soudain, des lumières et un signal, par fusées éclairantes. Tout va bien pour cette mission clandestine. Atterissage.

"Parfait pensa Pauling. Il faut apprendre à faire confiance.

Et pendant la fraction de seconde où cette pensée lui venait à l'esprit, il vit que cette confiance était une effroyable erreur"...



Jim Chee surveille un moulin vandalisé cette nuit là, et rapidement il devra enquêter sur un corps mutilé.

Beaucoup d’événements subitement, dans la réserve des indiens Hopi.



Au travers de son enquêteur, Hillerman nous fait aimer la culture indienne, ces étendues sauvages pas si désertiques, et tous ces petits détails qui font le sel de cette histoire.

Roman plaisant, un bon moment de lecture.

(plus d'avis sur PP)
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L'Homme Squelette

Un indien Hopi, Billy Tuve, met en gage un diamant contre 20 dollars. Le prêteur sur gages fait expertiser la pierre et alerte la police quand il apprend qu'elle vaut vingt mille dollars, et dans le même temps qu'une bijouterie a été braquée, et qu'il y a un mort.



Arrêté, Billy Tuve affirme que ce diamant lui appartient depuis longtemps, un vieux shaman le lui a donné au fond du Grand Canyon.



Bien entendu personne ne le croit, et il fait appel à son cousin, Cowboy Dashee, adjoint du shérif, pour le tirer d'affaire. Lequel fait appel à son tour à Joe Leaphorn, lieutenant de la police tribale désormais à la retraite, et à Jim Chee, qui lui travaille toujours pour la police tribale, comme sergent. Ils ne seront pas trop de trois dans cette chasse au trésor.



Parce que trésor il y a : en 1956, une collision entre deux avions au dessus du Grand Canyon a fait cent-vingt-huit morts, dont John Clarke Jr qui convoyait plus de soixante-dix diamants dans une mallette attachée par une chaîne à son poignet.



S'ajoute à cela la fille naturelle et posthume de John Clarke Jr qui a besoin de retrouver ce qui pourrait prouver sa filiation et lui permettre d'hériter d'une fortune, gérée par un avocat véreux en l'absence d'héritier direct.



Les romans policiers "amérindiens" de Tony Hillerman sont toujours passionnants pour moi. Il y a une intrigue qui se tient, des personnages bien campés, des descriptions précises, et surtout, un contexte particulier sur lequel il a beaucoup travaillé : ils se déroulent souvent dans ou autour de la réserve Navajo qui s'étend à travers le plateau du Colorado.



Il y a toujours foule d'informations à propos des tribus Navajo, Hopi, Paiute, Zuni... de leurs coutumes, de leurs rites, des relations qu'elles ont eues dans l'histoire et de celles qu'elles entretiennent ou non de nos jours. La police tribale doit en tenir compte dans les enquêtes qui relèvent de sa juridiction.



Cet ouvrage-ci se déroule aux confins de la réserve, près du Grand Canyon. Les différentes pistes, imbriquées les unes dans les autres, suivent les efforts des policiers pour comprendre d'où vient exactement le diamant de Billy Tuve et surtout chercher comment le prouver ; ceux de Johanna Craig, la fille naturelle, qui doit trouver de quoi faire reconnaître sa filiation ; ceux enfin de l'avocat véreux s'évertuant à résoudre à sa façon le problème de l'existence d'une héritière.



Comment tout cela va-t-il se terminer ? le suspens tient jusqu'aux dernières pages.

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La voie de l'ennemi

Marche en harmonie avec l'univers navajo tout en étant conscient de ce que tu es !



"La voie de l'ennemi" de Tony Hillerman a été publié en 1970 aux États-Unis. Ce livre est le premier d'une trilogie mettant en scène le lieutenant Joe Leaphorn de la Police Tribale Navajo.



Luis Horseman, un jeune Navajo, est devenu fugitif depuis qu'il a poignardé un homme dans la ville de Gallup au Nouveau-Mexique. Pour ne pas être pris par le "Policier Bleu", il s'est réfugié sur les terres anasazis, un endroit hanté par des fantômes et fui par le peuple Navajo. Mais dans ce désert rocheux et poussiéreux, longé par le canyon, Horseman va faire une mauvaise rencontre, celle d'un loup Navajo...



Begen McKee est professeur d'anthropologie à l'Université du Nouveau-Mexique, et aussi tueur de monstres ! Il est spécialisé dans l'étude des sorciers indiens. Dans une lettre adressée à son ami Joe Leaphorn, il fait part de son intention de revenir dans la réserve afin d'approfondir ses recherches sur la sorcellerie. Et c'est en compagnie d'un collègue, Jeremy Canfield, qu'il fait le choix d'aller établir ses recherches du côté du versant ouest des Lukachukai, sur les terres anasazis...



Pour aiguiller ses recherches, McKee se rend au comptoir des échanges chez Shoemaker, avec son ami policier Joe Leaphorn. Pendant ce temps, Canfield reste seul à leur campement. Alors que l'anthropologue perçoit des informations sur des rumeurs de sorcellerie, Leaphorn fait courir le bruit que l'homme poignardé par Horseman est seulement blessé. Ainsi, il espère que le fugitif sera prévenu et se rendra de son propre chef...



Plus tard, McKee rejoint le campement, et à sa grande surprise, Canfield est absent ! Ce dernier lui a laissé un étrange mot...



Dans ce "polar ethnologique", Tony Hillerman nous plonge dans la culture indienne des Navajos, épicentre de l'histoire. L'intrigue policière, et surtout son dénouement, sont à mettre de côté tant ceux-ci sont insignifiants, et pas crédibles. D'ailleurs, le personnage de Joe Leaphorn est peu présent, voire effacé par celui de McKee.



L'une des difficultés du texte est de se familiariser avec tous les termes liés à la culture navajo, car l'auteur nous plonge profondément au sein de ce peuple. Mais cette immersion est aussi sa force, puisqu'elle nous apprend énormément sur cette culture : ses rites, ses croyances et ses mœurs.

De plus, Hillerman possédait une narration de grande qualité : maîtrise du rythme, description des paysages et de l'action, avec la justesse du détail. Nous avons un parfait visuel de toute l'histoire et avons la sensation d'être en balade dans les " four corners" !

YB.
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Là où dansent les morts

Plus d'un an entre le premier tome de Hillerman et ce deuxième tome, Dance Hall of the Dead, dérogeant ainsi à mon habitude terriblement chronophage de dévorer au moins quelques tomes consécutifs d'une séries en quelques jours. Je ne comprend pas ce qui s'est passé. Il semble cependant que ce soit une habitude à prendre: patience, pas de lassitude trop rapide, et un peu de place pour d'autres livres qui m'attendent (patiemment?) depuis des lustres.



Revenons en à nos bouquins.

Dans Dance Hall of the Dead, on retrouve des thèmes et particularités du premier tome avec plaisir. Leaphorn, personnage principal mais pas central, très particulier, lent, têtu, dont la pensée organisée et claire contraste avec le manque de logique et de sens des événements (meurtre d'un adolescent zuñi) et de l'homme blanc (comme il le remarque à plusieurs reprises), notamment. Je trouve très appréciable une intrigue qui ne se trouve pas constamment ponctuée des détails inutiles de la vie du héros. Ici, on ne trouve que quelques détails importants, liés aux éléments de l'intrigue: ancêtres de Leaphorn en lien avec les Navajos et les Zuñis face à l'exil imposé vers les réserves. Savoirs sur les diverses cultures amérindiennes... voilà. Pas besoin de plus pour que le personnage prenne vie.

Les plus grand plaisirs à la lectures se trouvent dans le jeu de piste entre communauté hippie parasite, fouille archéologique et deux cultures amérindiennes.

Justement, après un premier tome sur les Navajos, on voit ici les Zuñis, rites & mythes et leur perpétuation millénaire. Également quelques remarques où certains protagonistes prennent bien soin de distinguer Navajos et Zuñis, bien sûr différents, mais d'un point de vue mystique et social, les mettant sur des niveaux complètement différents... intéressant.



Ah et aussi, ce qui me fait généralement halluciner dans des articles ou ouvrages de non-fiction, et que l'on retrouve un peu ici, le nombre d'agence gouvernementales de police et autres et leurs juridictions: Bureau of Indian Affairs Police, différents représentants des différentes réserves (ici Navajo et Zuñi), Bureau du Sheriff du county, FBI, sans compter les narcotiques, et que sais-je. Chaos et organisation à la fois très bien écrit et caricaturé à travers les yeux de Leaphorn.



Et évidemment, le plaisir de l'environnement qui prend vie sous la plume de Hillerman, qu'il soit paysage naturel ou urbain (Zuñis) ou encore rituel et mystique.



Une lecture presque trop rapide, mais qui se termine agréablement sans trop se soucier d'un dénouement dans les règles. On a les détails, mais à quoi bon tout clore. Leaphorn désabusé. Fin plus ou moins ouverte. Aaaah!
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Le peuple de l'ombre

Ce livre marque la première apparition littéraire d’un personnage que j’aime beaucoup et que j’ai pu voir évoluer tout au long des récits écrits par Tony Hillerman : Jim Chee. Il ne comprend pas trop pourquoi la riche madame Vines l’a fait venir. Il est d’autres personnes qui peuvent enquêter, d’autres personnes qui sont même sacrément plus légitimes pour enquêter ! Non, elle ne veut pas que l’affaire s’ébruite, elle ne veut pas que son mari soit au courant. Elle pense même que les enquêteurs officiels ne prennent pas l’affaire au sérieux : c’est simplement une boite qui a disparu, une boite, rangée dans un coffre, et qui contient des souvenirs de son mari. Reste à savoir si elle veut vraiment le retrouver par crainte du souci que se ferait son mari, ou pour enfin mieux connaître son mari.

Ce n’est pas que cette affaire dépasse Jim Chee, c’est qu’il n’en voit pas l’intérêt. Non, ce qui est bien plus fort, ce sont les événements qui ont lieu ensuite – une disparition de cadavre, un meurtre; et enfin, quelqu’un qui essaie de tuer Jim Chee, en présence de Mary London, une institutrice de la réserve, jeune femme blanche, passionnée par la culture indienne, et qui ne comprend pas pourquoi un indien est devenu policier – la police, c’est le mal absolu. Il est pourtant une scène saisissante, celle où Mary accompagne Jim, blessé, et où celui-ci perd la notion du temps, de ce qui se passe. Jim veut vivre, et quelques temps plus tard, après une autre tentative de meurtre, s’en voudra d’avoir survécu. Il est des personnes qui ne s’embarrassent pas de la vie humaine, et le tueur qui est à sa poursuite, qui a déjà tué à plusieurs reprises, est de ceux-là.

Reste le mobile. La sorcellerie a alors bon dos. Il est tellement facile d’imaginer que c’est un sorcier qui a fait ceci, qui a fait cela, et de ne surtout pas enquêter plus loin. Alors que si l’on part du principe que le crime, les crimes qui se sont étalés sur plusieurs décennies n’ont pas été commis par des indiens, cela ouvre une toute autre perspective.

Un roman policier sombre, tragique, qui montre à quel point faire le mal est facile, et l’empêcher l’est nettement moins.
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Le voleur de temps

Lecture quelque peu laborieuse, impossible de m'immerger dans ce polar qui se passe dans une réserve navajo.



J'ai trouvé cela "fouillis", trop de personnages, une intrigue que je n'arrivais pas à cerner. Aucun personnage ne se détache des autres, un rythme étrange peut-être celui des indiens d'Amérique....



Ou bien est-ce la traduction, est-ce les quelques coquilles que j'ai trouvé aux fil des pages, ou tout simplement un rendez-vous manqué je ne saurais le dire.



En tout cas les quelques 300 pages m'ont paru une éternité. J'ai un autre livre de cet auteur donc je retenterais le coup mais pas tout de suite.

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Dieu qui parle

Un Tony Hillerman plus politique, plus international que les autres et qui se déroule en grande partie à Washington...

C'est un petit monsieur bien habillé qu'on a retrouvé mort près de la voie de chemin de fer de Santa Fé...

Que faisait-il là ? L'Amtrak ne s'arrête pas au milieu du désert. Et pourquoi n'y-a-t-il absolument rien pour permettre de l'identifier ? Et pourquoi ce seul petit papier au fond d'une de ses poches "Yeabachay ? Yeibeihay ? Agnès Tsosie...

Voila qui intrigue Leaphorn, que son copain du FBI Kennedy a contacté, bien que le corps n'ait pas été trouvé vraiment dans la réserve.

Quand à Jim Chee, il a été chargé d'arrêter un certain Highhawk. Un Universitaire qui veut devenir indien et qui se consacre à défendre certains de leurs droits. Avec ses nattes et sa veste en cuir à franges il a l'air tout droit sorti d'un film de Hollywood. Personne ne s'habille comme ça dans la réserve !

On retrouve donc nos deux héros dans ce livre avec un troisième homme...un tueur à gages bien inquiétant...Et à la place des espaces infinis de la réserve les couloirs et les "coulisses" de la Smithsonian, sorte du Musée de l'Homme de Washington...

Qu'a-t-on le droit de mettre dans un musée ? Est-ce qu'on ne pille pas les peuples dont on veut montrer les civilisations en fouillant leurs cimetières et en exposant leurs oeuvres d'art ?

C'est une des nombreuses questions posées par Dieu qui Parle...
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La voie de l'ennemi

Ce premier tome de la série de Tony Hillerman m'a paru très différent de mes autres lectures de ce genre, mais de manière très agréable: on y trouve un rythme lent, sans être ennuyeux, qui semble aller de pair avec celui des Navajo (probablement aussi celui de tous les autres peuple amérindiens) qui veut que l'on ne doit pas se presser ; une mine d'informations sur la culture Navajo sans explication sur-détaillée de type encyclopédie et qui ne rompt pas le rythme narratif ; des personnages intéressants mais qui n'éclipsent ni les éléments culturels ( en particulier les légendes et croyances relatives à la sorcellerie et aux Skinwalkers et les cérémonies traditionnelles) ni les paysages envoûtants de l'Arizona et des autres états se recoupant à Four Corners, canyons et mesas, personnages à part entière.

Encore une série de polars sur des cultures étrangères "exotiques" que je vais me faire un plaisir de poursuivre...
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Là où dansent les morts

Ce premier roman de Tony Hillerman n'a pas une once de gras : il a su trouver le juste équilibre entre les rebondissements de l'intrigue, les descriptions des croyances du pays navajo et les sentiments des uns et des autres.

L'auteur aime cet endroit, ses paysages, sa faune, sa flore, ses habitants, et ça se sent.

Avec Jo Leaphorn, le lieutenant de la police tribale, il a su créer un personnage complexe, tiraillé entre sa culture amérindienne et la nécessité de s'adapter au monde nouveau.

Après "Là où dansent les morts", Hillerman écrira encore onze romans ayant le même cadre, le policier navajo Jim Chee succédant à Joe Leaphorn (sans que ce dernier disparaisse tout à fait).

On aurait pu s'attendre à une effet d'accoutumance.

Et bien non, à chaque fois fonctionne la magie navajo.

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