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Citations de Tristan Egolf (139)


Il considéra toujours les harpies comme étant d’abord des nécrophiles pathologiques, et ensuite des racketteuses évangéliques. Il pensait que leurs motivations financières étaient secondaires, qu’il n’y avait pas que l’argent qui entrait en ligne de compte dans leurs activités. […] Leurs œuvres s’accomplissaient peut-être au nom de la charité chrétienne, mais, selon John, leur pulsion véritable était de rendre hommage à tout ce qui se flétrissait et mourait.
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John eut des difficultés ne serait-ce qu’à lire son emploi du temps. Il n’avait pas mis les pieds dans une salle de cours depuis des années. […] Il avait oublié à quel point les murs vert d’eau et le carrelage saumon étaient écœurants –les cartes météorologiques et les tableaux noirs poussiéreux, les géraniums anémiques, le chuintement des radiateurs à gaz, les affiches Disney, les plaques de chêne pyrogravées avec leurs adages à la noix, les frusques atroces dont s’affublaient ses pairs. […] C’était comme de passer la journée entière dans une avenue bariolée de néons braillards. […] Depuis les têtes de lard du mont Rushmore jusqu’à n’importe quelle masure bombardée à l’autre bout du monde, rien ne recelait dans son apparence une telle capacité à cloner un Reich d’eunuques que la révoltante sarabande de fantasmes médioaméricains qui s’étalait sur les murs de Holborn High. Cela lui soulevait l’estomac.
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La théorie de l’Avorton ferroviaire/Rat de rivière voulait que John ait été mis au monde avant terme dans une cuvette de W.-C. en acier brossé, à bord d’un train express filant à travers les bois au sud-ouest de Baker, et qu’il ait atterri, meurtri et perdu, mais vivant, à plat ventre sur la voie de chemin de fer de la Patokah, avec une traverse de chemin de fer dans le cul et suivi par un kilo de placenta répandu sur le ballast sur deux kilomètres de long.
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Il n'y a guère de spectacle plus désespérant dans toute la création que de voir Dennis Stauffer en train de se gratter les roustons sur son Lazy-Boy tout en dévorant des yeux Les Feux de l'Amour. C'était morbide. Mais nous n'avions pas le choix.
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Les 2 événements firent l'objet de réécritures si massives par les médias qu'aujourd'hui, après qu’une décennie s'est écoulée, laissant affluer les témoignages des uns et des autres sur l'une et l'autre affaire, la plupart des gens du cru en sont arrivés au point où ils sont prêts à croire tout ce qu'on leur raconte.
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Une partie de lui-même voulait dire que, oui, sa réinsertion progressait à merveille – depuis sa libération il avait appris à trancher la jugulaire électrocutée sous tous les angles possibles et imaginables, à baragouiner des chapelets de jurons en espagnol des ghettos, à désinfecter à l’acide borique son appartement envahi par les cafards, à laver à la main son linge trempé de sang dans un bac de douche, à préparer des plats pour micro-ondes sur une cuisinière classique sans roussir la purée, à débiter d’un seul trait une poignée de vannes de prolo, les subtilités poétiques des tubes country du moment, que tous les nègres ont le nez épaté parce que Dieu a dû leur poser le pied sur la figure pour arracher la queue, que le devoir de l’homme est d’obéir à Dieu, mais que le devoir de la femme est d’obéir à l’homme, que les Hessiens de Pottville mangent leurs enfants, qu’il vaut mieux voir sa femme se tirer avec un Juif que son gosse rouler sur une moto japonaise et que, à ce propos, les Japs redevenaient complètement incontrôlables – serait temps de leur en balancer une autre -, que tous les étrangers devraient être bannis sur un lointain récif corallien et puis, hop ! une grenade à fragmentation, à voter républicain ou mourir, qu’il n’y a rien de meilleur pour l’âme qu’une bonne journée de travail, qu’un bon pédé est un pédé mort, à s’abrutir d’alcool comme seul moyen de trouver le sommeil, et que, pour tout dire, à ce train-là il serait complètement amendé en un rien de temps. Oui, il faisait des progrès notable.
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La grève avait amené les ordures, les ordures avaient amené les asticots, les asticots avaient amené les rats, les rats avaient amené les chiens, les chiens avaient amené l'attrapeur de chiens, l'attrapeur de chiens avait rempli la fourrière, la fourrières avait débordé, les chiens avaient été piquées, leurs corps avaient rempli des sacs, et les sacs avaient attiré dans la rue, amenant plus de mouches, etc, ad infinitum...
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La bibliothèque est un maigre dépotoir de littérature de gare, soumis à l'examen sourcilleux d'un comité de censure fondamentaliste composé de harpies méthodistes illettrées et de prédicateurs à la petite semaine.
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La plus grande réussite de son existence fut sans doute d'avoir trouvé le moyen de rester en vie toutes ces années.
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Il se tortilla un joint si enflé qu'il en devenait comique et, se trémoussant au rythme de Miles, s'étouffant et pouffant de rire, le tété jusqu'au West Side, aussi goulûment que si l'avenir de l'espèce en dépendait La fumée qui descendait dans sa gorge en frayait un chemin jusqu'au tréfonds de ses poumons avait un goût de miracle.
A son arrivée au club, il planait comme un cerf-volant.
Ses neurones hurlaient un million de mercis.
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Le martyre de l'entraînement prouvait l'étendue de son besoin. Il avait de la chance de souffrir alors qu'il était encore relativement jeune.
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Personne, sinon les résidants de la ville de Stepford, n'exige de sa face les contorsions d'un anus.
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C'est ce qui rendait le club indispensable : sans lui, ces gamins se seraient retrouvés à la rue. Seul le West Side - l'unique centre de loisirs pour les jeunes encore ouvert toute l'année en centre ville - séparait un Franklin du foyer pour mineurs. Et pourtant, alors que les prisons coûtaient des millions de dollars aux contribuables, le Coach ne trouvait même pas de quoi régler sa facture d'électricité.
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Certains affirmeraient que cette image tachetée évoquait un chien -mais vu de dos , dressé sur ses pattes arrières et atteint d’une épouvantable affection cutanée . D’autres soutiendraient que ces « lésions purulentes » étaient en fait des cals.ou peut-être des parasites.Quelqu’un croirait reconnaître Richard Nixon , couvert de boue ou d’excréments.D’autres pencheraient plutôt pour un ours brun à cinq pattes descendu des Poconos, entortillé dans du treillis métallique.
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Rien n’était sacré, même les choses impies.
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« D’où ce récit : une tentative de mêler archives publiques, folklore local et épopées de basse-cour en un récapitulatif chronologique, basée sur des faits et d’une lecture agréable, compilée par le contingent des nègres verts/torche-collines de Pullman Valley. » (p. 576)
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« Les bars étaient le creuset de l’idiosyncrasie de Baker. » (p. 265)
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Au rez-de-chaussée, les trolls s'étaient lancés dans une querelle enflammées. Comme de coutume, il les entendait échanger des remontrance par dessus la table du dîner quant à divers impers et manquements à l'étiquette. Leur télévision gueulait si fort qu'il pouvait même suivre l'action du sitcom parallèlement à leur dispute. Parfois, tard le soir, il entendait le père et la mère miauler de grands cris tout en copulant avec une frénésie terriblement suggestive. Il savait qu'avec pareille éducation, nés d'un pool génétique aussi pollué, avec les vices et tares de leurs ancêtres si profondément gravés dès l'origine, tous les enfants trolls étaient automatiquement voués à perpétuer la lignée, ad aeternam. Ils n'avaient pas une chance. Ils n'en auraient jamais une. En l'occurrence, la grossièreté tonitruante et les explosions de violence de leurs parents menaçaient de contaminer tout ce qui se trouvait à portée d'oreille, apparenté ou non.
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Si une personne normale pouvait entrer dans une pièce, refermer la porte et s’asseoir à la table sans dommages, John, lorsqu’il tentait d’en faire autant, ne manquait pas d’accrocher sa jambe de pantalon au chambranle, de déchirer toute la couture de bas en haut, d’abîmer le mur en essayant de se dégager et de voir un pied de chaise céder sous lui quand il finissait par s’asseoir. Wilbur l’avait vu des centaines de fois. Il aurait pu prendre des paris. Si un individu parmi cinquante devait se faire chier dessus par un vol de mouettes, ce serait John, à chaque fois, sans exception.
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Selon les termes de Dale Murphy, la plèbe de Baker est une foule surmenée, intarissablement mélancolique, de patriotes sectaires qui verraient volontiers tous leurs voisins bien-aimés se balancer au bout d’une cravate en fil de fer, pendus aux réverbères tout au long de la route du boulot. C’est le pays des autocollants « Jésus est parmi nous ! » sur les râteliers à fusils, le pays où l’église est le pivot de la vie quotidienne, où la marque de sa voiture compte plus pour le prestige d’un homme que sa femme, où les racines familiales plongent, et parfois s’entrelacent, aussi profond que l’eau de source. La communauté tourne autour de mariages, d’enterrements, de rencontres sportives scolaires, de la maxime éternelle selon laquelle « ça ne peut pas merder si je bosse un max », et de l’absorption quotidienne d’une quantité aussi importante que possible de bibine.
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