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Citations de Un-su Kim (116)


Dans tous les quartiers, de Haeundae à Gwangalli, de la station thermale à Yeongdo, de Nampo à Seomyeon, les crapules de Busan traînent de-ci de-là dans leurs complets de croque-mort. Alors que ceux de Gamcheong attendent en grande tenue sur le quai les bateaux russes chargés de contrebande, volant en douce un peu de chaleur aux feux allumés par les dockers dans des tonneaux rouillés, que ceux de la gare centrale, du genre à racketter des prostituées indigentes dans les ruelles sombres, friment dans leur frac, et ceux des lointaines banlieues, après avoir glandé toute la journée à regarder barboter les canards sur la rivière Nakdong, le fil de leur canne à pêche plongeant négligemment par-dessus la digue, ressortent de chez eux au coucher du soleil, le pas traînant et l’allure chic, sillonnant la campagne avec pour seuls compagnons quelques lampadaires solitaires, les voyous de Guam, eux, ne portent pas de costard.
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À Guam, les voyous ne portent pas le costard.

Ailleurs dans Busan, port tentaculaire de Corée, mondialement connu, les voyous tirés à quatre épingles sont aussi nombreux que les containers entassés sur les quais. Ces types-là ne se soucient guère des besoins de leur épouse et de leur progéniture, mais ils mettent un point d’honneur à arborer une tenue repassée, impeccable. Ils peuvent se trimbaler la journée entière l’estomac vide pour économiser le petit sou avec lequel ils se feront cirer les pompes. Tandis que les voyous de Guam, eux, ne sauteraient jamais un repas pour un coup de cirage. Ni costume, ni rien à cirer.
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Ailleurs dans Busan, port tentaculaire de Corée, mondialement connu, les voyous tirés à quatre épingles sont aussi nombreux que les containers entassés sur les quais.
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À Guam, les voyous ne portent pas le costard.
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Le sens du devoir du bon voyou ? Sa fidélité ? Son honneur ? Des couilles de chien ! C’est le putain de baratin que crachent les putains de boss pour pouvoir tout bouffer tout seuls. Parce qu’entre nous, il fait quoi, concrètement, le vieux pacha ? A part lécher le miel collé sur ses doigts, qu’est-ce qu’il fout ? Si les affaires tournent à Guam, c’est parce que nous, on se démerde, qu’on se fait trainer en prison et qu’on prend les coups de couteau, pas vrai ? Voilà notre vie, pendant que le vieux, peinard dans son fauteuil, l’une des personnalités les plus respectées et les plus influentes de la région, va couper les rubans d’inauguration avec les maires et les députés.
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- Où l'as-tu trouvée ?
- dans les WC chez moi
-T'aurais pu y laisser tes fesses.
- Ce petit truc aurait pu m'arracher le cul ?
- C'est une question de pression par rapport à la cuvette.
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Tu sais ce qu’on dit : on peut survivre après avoir avalé du poison, mais on ne peut pas survivre après avoir avalé le temps.
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- Réponds-moi franchement, tu continues à broyer des corps, n'est-ce pas ? - Mais non, ce genre de truc, ça arrive une fois tous les 3 ou 4 ans, répond Daeyeong d'un ton innocent. Balançant sa tête, Huisu n'en croit manifestement pas un mot. - Je ne mangerai plus un seul flétan jusqu'à la fin de mes jours. Qui va croire que votre activité principale est l'élevage, allons.
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De retour en mer il reprenait son pénible labeur. Les jours où le capitaine ne détectait aucun banc, Huisu restait planté à la proue, le regard vide. Deux ans plus tard, rentré à Guam, Père Sohn lui a demandé dans un sourire :
- Il y a pas grand-chose non plus, au bout de la mer, n’est-ce pas ?
Et Huisu a répondu :
- Effectivement, pas tant.
Alors il a repris sa vie de voyou, où l’on frappe et m’on menace les gens, parfois, on plante un couteau dans un ventre inconnu.
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On l'appelle Vidé. Pourquoi un tel surnom, léger, aérien, pour un type de cent trente kilos, mystère, sinon peut-être sa tendance à se vider un peu trop tôt au lit. Vidė est si gros qu'au moindre mouvement il transpire par litres. En revanche, contrairement à ce que son volume suggère, il est d'une nature douce, paisible et se montre infiniment lent et franchement inefficace en cas de bagarre. Bref, un corps de brute mais aucune qualité en tant que truand. Pour valoriser son physique intimidant, il a été vigile dans un bar, un boulot qui consiste à rester planté droit en affichant une mine patibulaire. Mais une opération du genou lui a rendu impossible la station debout prolongée. Entre tôt dans le milieu, il pourrait faire figure d'ancien, mais les plus jeunes le méprisent. Pour toutes ses raisons, Père Sohn lui a confié la surveillance de l'entrepôt, pensant que puisqu'il ne peux pas bouger, il devrait faire un bon gardien.
p.22
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Cezam 2021. Des longueurs mais un livre intéressant. Le pauvre Huisu est pris à son propre piège... la réussite, la reconnaissance dan s’un milieu corrompu ce n est une sinécure. Se passe en Corée du Sud , beaucoup de références aux codes de langage.
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Si tu lis des livres, ta vie sera pleine de peurs et de honte. C'est çà que tu veux ? p 33
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La chambre de Mito, où il s'était également introduit, n'avait quant à elle rien de particulier. S'il avait fallu à tout prix lui trouver une caractéristique, c'eût été la saleté et le désordre qui y régnait. Une véritable cage de chimpanzé!
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Il y a quelques jours, Yongkang, accompagné de ses hommes, s’est emparé de la blanchisserie de Patron Og sous prétexte des dettes de ce dernier. S’agissant de paris, c’est largement de l’argent virtuel, Yongkang s’approprie le commerce pour pas un rond. Or cette blanchisserie n’appartient pas à Patron Og mais, comme presque tous les commerces de Guam – hôtels, salles de jeu, gogo-bars, boîtes de nuit, etc. -, aux vieux du bouillon de bœuf. Ils ont l’habitude de placer des patrons fantoches à la tête de leurs commerces pour toucher les bénéfices sans prendre de risques. Quand Patron Og, après avoir cédé secrètement la blanchisserie à Yongkang, s’est enfui à Séoul, Père Sohn a envoyé des hommes à sa recherche, de vrais traqueurs professionnels qui n’ont pas mis plus de trois jours pour le retrouver.
– Sûr qu’il se planque dans une salle de jeu, a déclaré Père Sohn peu avant la capture de Patron Og.
– Il sait que s’il se fait attraper, il est mort. C’est le dernier lieu où il penserait aller, non ?
– Allons, Huisu, tu connais la notion de réincarnation dans le bouddhisme ? Eh bien, figure-toi que ça ne signifie pas qu’on peut, par exemple, avoir été un porc dans une vie antérieure, être né homme dans celle-ci, etc. Non, non, ça signifie que si un homme naît stupide et qu’il fait des bêtises, eh bien, il répétera ces bêtises tout au long de sa vie.
Sur le moment, Huisu a eu du mal à y croire, jusqu’à ce que Patron Og soit retrouvé dans une salle de jeu. Le seul endroit où il peut être repéré en quelques coups de fil. L’homme est stupide. Plus encore quand il est acculé.
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C’est en 1989 qu’Amy est parti en prison. Huisu compte les années sur ses doigts, quatre exactement. Cinq ans auparavant, Amy avait déclaré la guerre au clan de Yeongdo, un différend territorial. Yeongdo était la source de tous les gangs majeurs de Busan, le sein dont ils étaient tous sortis avant de prendre leur indépendance et de partir régner sur d’autres quartiers. Originellement composée des réfugiés fuyant la guerre, c’était une organisation d’ampleur nationale qui tenait la ville sous son joug depuis près de cinq décennies. Les premières générations mafieuses de Busan avaient vu le jour dans les quartiers de réfugiés éclos pendant la guerre : Nambumin, Chojang, Ami, Wanwol, Gamcheong et Yeongdo. Parmi ces différents gangs, Yeongdo avait toujours été le plus puissant. Dominant le port de commerce, ceux de Yeongdo avaient développé leurs activités de manière spectaculaire, écoulant les stocks des surplus américains des guerres de Corée et du Vietnam. Grâce à ce port, ils avaient également développé des relations solides avec la mafia russe et les yakuzas japonais. Bref, Yeongdo est une organisation de grande envergure, sans commune mesure avec Guam.
Ce sont les ports qui ont fait de Busan un paradis pour la pègre. Dans les années trente, la ville comptait à peine deux cent mille têtes et n’était qu’un modeste embarcadère. Un grand port n’aurait servi à rien puisque les rois de Joseon, peureux, avaient toujours mené une politique isolationniste, bloquant les échanges culturels et commerciaux avec l’étranger. Quand la guerre a éclaté, l’arrivée massive de matériel et de ravitaillement a nécessité l’aménagement d’un vrai port et la population de Busan, abreuvée de marchandises, a explosé. En moins de quatre ans, elle a atteint les quatre millions.
Ceux qui ont contribué à la construction du Busan d’aujourd’hui n’en sont donc pas originaires, mais sont descendus de Mandchourie après un long vagabondage. Ce sont des gens porteurs d’une étonnante force de vie, enragés d’avoir été si souvent rejetés et ne possédant rien que leur propre corps. Des gens qu’on ne peut plus forcer à reculer car derrière eux, c’est la mer.
En revanche, Guam est peuplé de purs natifs de Busan. Pour les voyous de Guam, c’est une source de fierté que le père de leur père soit né ici, qu’il ait traîné sur la même plage qu’eux. Ils sont su conserver leur terre d’origine, contrairement aux voyous de la station thermale, de Dongnae ou de Haeundae, qui ont cédé la leur à des étrangers. À vrai dire, si ceux de Guam ont pu préserver leur territoire jusqu’à présent, c’est parce que cette misère ne fait envie à personne.
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On peut survivre après avoir avalé du poison, mais on ne peut pas survivre après avoir avalé le temps. 
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