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Critiques de Upton Sinclair (81)
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La jungle

Lire c est pour se divertir, mais c est aussi pour s instruire.

Et ici avec " La jungle " c est bien le cas.

On aura beau dire ,c est un roman, l auteur y a mis ce qu il a voulu, oui, mais l auteur s inspire aussi de l air du temps comme de ses tragédies pour trouver l inspiration

Et ici l inspiration c est la misère humaine de tous ces ouvriers étrangers venus chercher l or que leur promettait le réve américain

les conditions de travail insoutenables.

Il faut quand meme lire ces témoignages venus d un autre temps qui ne sont peut etre plus aussi visibles en Europe, mais qui doivent bien perdurer dans d autres pays.

j ai trouve que ce livre faisait un bon écho a ce que j ai lu de Steinbeck, son roman En un combat douteux , est aussi sur la dureté de la vie au début du 20 éme siècle très poignant et de la lutte des ouvriers pour obtenir de meilleures conditions de vie

J oserai peut etre un rapprochement avec Zola et son Germinal, qui etait aussi un témoignange réaliste , fait aprés que l auteur se soit rendu dans des mines de charbon

Pour ceux qui croiraient qu un patron ne pouvait maltraiter ses ouvriers ni briser une gréve en faisant tirer sur les ouvriers, jettent un oeil a l histoire du MASSACRE DE LUDLOW

Ou 1200 mineurs grévistes, dont le patron était Rockfeller lui meme, l homme le plus riche du monde, furent attaqués par des briseurs de gréves et par la garde nationale...

Massacre qui se solda par la mort de 26 personnes

eh oui, ca a bien existé...

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Pétrole !

Une fresque d’une densité impressionnante dont l’écriture (1927) et l'intrigue restent pourtant d’une modernité éclatante. La puissance du récit contraste avec la naïveté touchante de Bunny, héros attachant du roman. Édifiant d’un point de vue historique, les 992 pages se dévorent aussi grâce à de nombreux personnages hauts en couleur. A lire pour pouvoir aussi comparer avec l’adaptation ciné « there will be blood » dont Paul Thomas Anderson signe une version décentrée par rapport au personnage principal du livre.
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La jungle

Prenant! poignant! un livre qui ne laisse pas indifférent parce que nous pourrions être cet homme aspiré dans un monde dont il ne connaît aucun des rouages et des pouvoirs qui le dirigent .Dans ce livre , pas d'angélisme, pas de pathos, seulement une humanité qui espère, ploie, cède et reprend espoir....C'est à la fois terrible et magnifique à chaque fois que l'espoir surgit à nouveau.J'ai appris beaucoup sur l'Amérique de cette époque et j'ai une multitude d'annotations de l'auteur à approfondir!
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Pétrole !

Sinclair est une figure des lettres américaines , hélas un peu perdu de vue aujourd'hui. Cette oeuvre est au panthéon , de par sa folie , sa volonté de faire découvrir la frénésie qui habitait les chasseurs de l'or noir. L'on est pris au corps par cette histoire démesurée dans un univers lui méme démesuré . Le ton est ici porté vers une envolée presque lyrique , les personnages sont d'un réalisme incroyable , l'on bifurque parfois vers la poésie... Cette oeuvre est trop oubliée aujourd'hui et cela n'est pas normal .... Il faut que chacun découvre ce dont l'homme est capable quand il est pris dans une folie telle que celle de la recherche du pétrole ....
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La jungle

Quand l'on parle des lettres américaines l'on oublie trop souvent Upton Sinclair qui pourtant en quelques oeuvres est devenu l'une des plus grandes plumes de l'histoire. Cet opus publié en 1905 aborde les conditions de vie terribles des travailleurs des abbatoirs de Chicago. Cette plongée dans l'envers du décor n'épargne rien au lecteur. Tout est abordé frontalement ici , et l'okn suit sans lacher cette famille lituanienne qui a fuie son pays pour une vie meilleure .... La lutte contre le néant de cette famille est passionante , malgré la crudité qu'elle fait paraitre. Un tel naturalisme peut faire penser à Zola , pour autant Sinclair évite ici le misérabilisme de l'auteur de Germinal . Certes , rien n'est rose et la brutalité est omniprésente ici , y compris avec les syndicats , d'on l'on voit bien la main mise , pas toujours favorable aux travailleurs qui sont broyés implacablement par cette machine qui épuise les corps avant de les abandonner exsangues.... Une telle oeuvre de par l'urgence qui transpire dans ces pages , s'avére fondamentale pour qui veut réelement comprendre la détresse des travailleurs de cette époque ... Sutout que hélas rien n'a changé depuis....
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Pétrole !

Grande fresque quasi historique de l'exploration pétrolière aux USA au début du siècle précédent, avec la relation du père autodidacte, venu de nulle part, et qui se débrouille bien dans un monde de requins avec son fils qu'il veut élever en bourgeois, en "héritier", alors que ce dernier, qui n'a jamais eu d'effort à fournir, est épris d'un idéalisme socialo-bolchévique.



Dommage, mais facile à dire aujourd'hui, que ce livre n'aie pas été écrit quelques années plus tard (il l'a été juste avant la grande crise de 1928)
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Pétrole !

Pétrole, c’est un livre sur la société et pas uniquement sur l’industrie pétrolière et sa classe ouvrière. Les raisonnements sur l’industrie par l’auteur peuvent être étendus à l’ensemble de l’économie. Un roman éducatif, sans trop verser dans le bourrage de crâne. À travers le roman, nous voyons l'évolution du capitalisme de ''compétition'' vers le capitalisme monopolistique.



Mais, ce roman est encore plus. C’est principalement l’histoire d’un fils de bourgeois de l’industrie pétrolière qui est constamment chamboulé dans ses valeurs. Il alterne entre des valeurs individualistes et un mode de vie de riche et un mode de vie simple caractérisé par l’entraide et la solidarité. C’est aussi l’histoire d’un ouvrier qui chemine dans sa pensée à cause des évènements qui lui arrive (guerre, mauvaises conditions de vie, grève, schisme dans le mouvement ouvrier, etc.). Mais, encore là, j’ai l’impression de n’avoir rien résumé. D’ailleurs, quand on lit le quatrième de couverture, le lecteur peut avoir l’étrange impression qu’elle ne dit pas grand-chose. Pourquoi? Parce que c’est dur de résumer ce livre, c’est dur de le vendre en quelques lignes.



À travers cette petite brique, on arrive à voir plusieurs facettes de la société sous un angle rarement émis. Du moins, en Amérique du Nord et au Québec, probablement moins en France. L’auteur ne cache pas ses sympathies pour les idéologies anti-capitalistes et franchement, il n’y a pas de mal. Un peu de nouveauté pour ceux qui ne lisent jamais cela et un peu de réconfort de n’être pas seul au monde pour les autres.

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La jungle

Contrairement à son roman ''Pétrole!'', le roman ''La jungle'' de l'auteur Upton Sinclair est un roman coup de poing.



Un roman sur la condition ouvrière. Ce n'est pas réellement un roman d'éducation, excepté vers la fin. C'est plutôt un roman : «Je te colle le nez dans ta merde» (pardonnez-moi les termes utilisés). Ainsi, on aime ''la jungle'' et ''Pétrole'' pour des raisons assez différentes. Le premier consiste à montrer à la face du monde plusieurs chemins de vie possible d'un ouvrier (peu reluisant) tandis que le deuxième cherche à éduquer son lecteur par rapport au monde qui l'entoure. En d'autres termes, un roman coup de poing versus un roman qui fait appel à la raison et à l'intellect.



Upton Sinclair, quelquefois appelé le Zola américain, à fait son roman à partir d'un travail journaliste sur les conditions de travail dans les abattoirs. Il a parcouru quelques abattoirs, un sceau à la main pour se fondre dans le décor et à lui-même assisté au travail acharné des ouvriers.Il a également assisté à des scènes de la vie quotidienne. À ce titre, son roman est une image des conditions de vie et de travail des ouvriers de cette époque pas très lointaine.



Toutefois, il est difficile de donner une note parfaite. Il a trop voulu faire vivre d'expériences à son personnage principal. Ainsi, il est ouvrier dans plusieurs départements, chômeur (jusqu'ici, ça va), , vagabond, gangster, responsable politique mineure, contremaître corrompu et finalement, à nouveau, ouvrier éclairé par une éducation socialiste. Tout cela, il aurait pu le séparer entre quelques personnages ou au moins, deux. Mais, il a voulu montrer plusieurs facettes, peut-être trop.



Cela dit, le livre est excellent. L'écriture n'est pas rebutante pour celui qui voudrait avoir une vue partielle sur ce que pouvait être la vie d'un ouvrier au début des années 1900.
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La jungle

Et bien voilà tout est là. Tout est dit sur cette Jungle.

Nous sommes à Chicago. Nous sommes en 1906.

Le grand capital est à pied d'œuvre.

Tous les empires industriels sont érigés sur des charniers.

Quelque soit le continent, quelque soit l'époque.



Upton Sinclair décrit tous les rouages de la grande mâchoire capitaliste.

Jeu giratoire des embauches des populations migrantes, croissance des cadences , mise en concurrences de la main-d’œuvre, institutionnalisation du crédit, analphabétisme, misère, malnutrition, institutionnalisation de toutes les formes d'addictions visant à soumettre un cheptel d'humains ( alcool, jeux, sexe, drogues), alliance et désalliance des trusts ( trust des chemins de fer, trust du coton, trust de la viande, trust automobile, trust du pétrole, de la chimie, du fer, de l'acier etc...) , main mise sur l'administration, sur les partis politiques, sur la presse, main mise sur la gestion des logement, du charbon, de la production et la distribution alimentaire, sur les réseaux de communications, sur le contrôle des prix des produits agricoles, des énergies, contrôle des moyens de transports, de la distribution de l'eau, du traitement des déchets, de la voirie, contrôle des syndicats, établissement de polices parallèles, précarité entretenue des emplois, fermeture d'usines pour restructuration, flexibilité des salaires et des horaires, délocalisation des emplois, spéculation, fraudes électorales, fraudes alimentaires, pollution des sols,des sous sols, des cours d'eau, instrumentalisation de la justice et de la police.

Tout est dit.

Productivisme, consumérisme pour tous au profit de quelque uns.



Nous sommes en 1906, et cela fait déjà plus d'un siècle.



La publication de l’œuvre d'Upton Sinclair , auteur socialiste américain, fut un véritable pavé lancé dans le fumier putride du productivisme américain.



Upton Sinclair fait partie des auteurs que Roosevelt qualifiera de muckrackers, c'est à dire d'éboueurs, et plus précisément de « fouille merde ».

L'enquête menée par les autorités gouvernementales, (qui ne pouvaient plus feindre d' ignorer l'horreur du système) déclenchera une vague de réformes concernant l'organisation du travail, mais surtout concernant le contrôle sanitaire de la fabrication et la distribution des denrées alimentaires.



Upton Sinclair est de la veine des grands auteurs, de celle d' Hugo, de Zola, de Sinclair Lewis, de Dickens, de Sue, de London, de Rachel Carlson.



Considérant la défense des droits civiques , les mesures de sécurité sociale d'éducation et de santé, la protection environnementale, le droit et la défense des travailleurs et n'en déplaise aux républicains, et à 70% des démocrates de toutes nos démocraties:

«Socialism saves America ».



« Il n’est pas une réforme religieuse, politique ou sociale, que nos pères n’aient été forcés de conquérir de siècle en siècle, au prix de leur sang, par l’insurrection. ».

Eugène Sue- Les mystères du peuple – Extrait – 1849.



"Selon nous, tout ce qui tend à détruire l'oppression économique et politique, tout ce qui sert à élever le niveau moral et intellectuel des hommes, à leur donner conscience de leurs droits et de leurs forces et à les persuader d'en faire usage eux-mêmes, tout ce qui provoque la haine contre l'oppression et suscite l'amour entre les hommes, nous approche de notre but (...)"

Errico Malatesta- La Question Sociale". (1899)



Nous sommes en 1906.





Astrid Shriqui Garain
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Pétrole !

grande fresque humaine, historique, dynamique ! relation père fils, sort des ouvriers de l'industrie, achat des gouvernements par les financiers,
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La jungle

C’était le bon vieux temps… Ambiance folklorique oblige, La jungle s’ouvre sur une cérémonie lituanienne de l’acziavimas. Un défilé de personnages s’anime sous nos yeux : Teta Elzbieta apporte les mets du banquet, la grand-mère Majauszkiene complète avec le plat débordant de pommes de terre, Tamoszius Kuszleika remplit la salle des mélodies endiablées et joyeuses qu’il tire de son violon, faisant danser les invités au nombre desquels on découvre Jurgis et Ona, tandis que Marija Berczynskas, infatigable, se démène d’un bout à l’autre de la salle pour assurer le bon déroulement de la cérémonie, veillant à ce que les règles et les traditions soient appliquées selon le bon ordre. On ne s’ébroue pas dans la richesse mais enfin, il y a des pommes de terre, du jambon, de la choucroute, du riz bouilli, de la mortadelle, des gâteaux secs, des jattes de lait et de la bière ; et puis surtout, les retrouvailles sont joyeuses et animées ; elles consolident un peu plus une communauté déjà chaleureuse.





C’était le bon vieux temps, et il faudra se souvenir de cette cérémonie dans le pays comme le dernier épisode heureux vécu par Jurgis et Ona. Les deux jeunes personnes ont à peine la vingtaine lorsqu’elles décident de prendre le bateau, de traverser l’Atlantique et d’atteindre les Etats-Unis. Il paraît qu’ici, le travail se trouve facilement, que les salaires sont élevés, et que les logements et les institutions modernes permettent à n’importe quel individu méritant de s’installer confortablement dans le bonheur d’une existence aisée. Pour ce qui est du mérite, Jurgis et Ona, accompagnés de quelques autres membres de leurs familles, n’ont pas de soucis à se faire. Ils ont été élevés à la dure et ne chôment jamais. Les Etats-Unis n’ont qu’à bien se tenir.





Le désenchantement commence sitôt arrivés dans les quartiers pauvres de Chicago. Grisaille et misère se conjuguent avec l’aspect déshumanisé d’un monde industriel qui a aboli toute ressource naturelle. Les paysages verdoyants de la Lituanie semblent ne pas pouvoir trouver d’égaux, jusqu’à ce que Jurgis découvre les abattoirs, dont le système de production ingénieux rivalise avec les prodiges de la nature. L’installation est gigantesque : entièrement mécanisée, elle permet d’abattre huit à dix millions d’animaux chaque année. Pour cela, l’usine emploie trente mille personnes. Elle fait vivre directement deux cent cinquante mille personnes ; indirectement un demi-million. Ses produits submergent le marché mondial et nourrissent une trentaine de millions de personnes. Nous sommes en 1906 et les prémisses catastrophiques d’un monde industrialisé, sans âme, perdu dans les affres du bénéfice, ont déjà germé : la déchéance est imminente.





La jungle semble d’abord accueillante. Elle fournit du travail à tous nos lituaniens nouvellement arrivés et leur offre un salaire plus généreux qu’ils ne l’auraient espéré. Malheureusement, le coût de la vie aux Etats-Unis est également plus élevé que prévu. On leur promet la propriété puis on les roule en leur faisant payer des charges mensuelles et annuelles qui les éloignent sans cesse davantage de l’acquisition définitive. Les enfants doivent bientôt se mettre au travail pour permettre à la famille de subsister. Pour une journée entière de labeur, ils ramènent quelques cents, une somme dérisoire. Passe encore lorsque les parents ont du travail mais bien souvent, après la frénésie productive qui précède les fêtes de fin d’année, les usines ferment sans préavis et laissent à la rue des milliers d’employés affamés et abrutis par la fatigue. Il faut alors trouver du travail ailleurs –même si toutes les entreprises du coin appartiennent à la même famille-, vivre d’expédients, envoyer les enfants faire la manche dans la rue, grappiller quelques repas en échange d’un verre d’alcool. Très rapidement, la force vitale d’Ona et de Jurgis s’éteint. On se souvient de l’émerveillement naïf, de l’énergie intarissable et de la joie pure qui les animait encore en Lituanie. On constate que tout cela a commencé à s’éteindre après quelques mois aux Etats-Unis, avant de disparaître complètement au bout de quelques années. On comprend que la misère et la fatigue seules ne sont pas responsables de leur déchéance. Le mal est plus sournois : derrière des apparences accueillantes, il désolidarise les individus, les isole dans un mur de silence et les empêche de trouver du réconfort en faisant briller sous leurs yeux des promesses de richesse et d’ascension sociale plus attirantes que l’assurance d’un foyer uni, se satisfaisant à lui-même.





Si la Jungle désigne métaphoriquement cette vie tournant autour des abattoirs de Chicago, les abattoirs constituent quant à eux la métaphore terrible de la destinée humaine :





« On dirigeait d’abord les troupeaux vers des passerelles de la largeur d’une route, qui enjambaient les parcs et par lesquelles s’écoulait un flux continuel d’animaux. A les voir se hâter vers leur sort sans se douter de rien, on éprouvait un sentiment de malaise : on eût dit un fleuve charriant la mort. Mais nos amis n’étaient pas poètes et cette scène ne leur évoquait aucune métaphore de la destinée humaine. Ils n’y voyaient qu’une organisation d’une prodigieuse efficacité. »





Les animaux aussi bien que les êtres humains sont à la merci des abattoirs. Sophistiqués comme jamais, ils émerveillent encore, alors qu’aujourd’hui ils répugneraient aussitôt. C’est que tout leur potentiel d’hypocrisie, de manipulation –pour ainsi dire de sordide- n’a pas encore été révélé. Qu’est-ce qui tue vraiment les employés des abattoirs ? Outre le travail inhumain, on soupçonne la perfidie des moyens.





La Jungle nous révèle que la déchéance moderne a déjà une longue expérience derrière elle. La pourriture de l’hyper-industrialisation que l’on connaît aujourd’hui existait déjà au début du 20e siècle aux Etats-Unis. Ce qui nous différencie des lituaniens ignorants de ce roman tient à peu de choses : eux pensaient vraiment que la société capitaliste permettrait l’épanouissement des individus tandis que nous sommes bien peu nombreux à le croire encore –mais dans les deux cas, les individus sont bernés. La tactique début du 20e siècle pour juguler le mécontentement consistait à épuiser les travailleurs, à les désolidariser, à leur faire perdre toute dignité humaine. La duperie ne pouvait cependant pas fonctionner éternellement et Upton Sinclair nous décrit la constitution progressive des forces opposantes socialistes s’unissant pour faire face aux débordements de l’entreprise Durham. Dans cette dernière partie de la Jungle, la tension rageuse accumulée tout au long du livre trouve un exutoire dans le discours et l’action politiques. Si les socialistes finissent par remporter les élections locales, la victoire reste cependant fragile : « Les élections n’ont qu’un temps. Ensuite, l’enthousiasme retombera et les gens oublieront. Mais, si vous aussi, vous oubliez, si vous vous endormez sur vos lauriers, ces suffrages que nous avons recueillis aujourd’hui, nous les perdrons et nos ennemis auront beau jeu de se rire de nous ! ».





La suite de l’histoire reste en suspens. Pendant ce temps, la Jungle sera traduite en dix-sept langues et entraînera les menaces des cartels mais aussi l’approbation de la masse populaire. Des enquêtes viendront confirmer la véracité des propos rapportés par Upton Sinclair avant que le président Theodore Roosevelt ne le reçoive à la Maison-Blanche pour entamer une série de réformes touchant l’ensemble de la vie économique du pays. La conclusion n’est pas joyeuse pour autant. Plus d’un siècle vient de passer mais le roman entre encore en écho avec la déchéance industrielle de notre époque. Certes, aux Etats-Unis ni en Europe, plus personne ne meurt d’épuisement physique, plus aucun enfant n’est exploité et tout employé peut bénéficier –en théorie- des protections sociales et sanitaires de base. Mais nous sommes-nous vraiment échappés de l’abattoir ? Il semblerait plutôt que le mal se soit déplacé –peut-être même a-t-il carrément retourné sa veste pour s’emparer de ce qui manquait alors cruellement aux personnages du roman : le confort. Les coups, les mutilations, le froid destructeur, la chaleur vectrice de maladies, les engelures, les brimades, la tuberculose, les noyades –toutes ces violences physiques faites aux corps des habitants du premier monde deviennent des métaphores vénéneuses des violences morales faites aux habitants du deuxième monde. A bien y réfléchir, notre situation est tout aussi désespérée : nous ne savons plus que nous sommes victimes car notre corps ne se désagrège plus –ou si peu- au fil des saisons. Nous ne savons pas, et nous sommes comme ces porcs que l’on conduit à l’abattoir :





« Chacun d’entre eux était un être à part entière. Il y en avait des blanc, des noirs, des bruns, des tachetés, des vieux et des jeunes. Certains étaient efflanqués, d’autres monstrueusement gros. Mais ils jouissaient tous d’une individualité, d’une volonté propre ; tous portaient un espoir, un désir dans le cœur. Ils étaient sûrs d’eux-mêmes et de leur importance. Ils étaient pleins de dignité. Ils avaient foi en eux-mêmes, ils s’étaient acquittés de leur devoir durant toute leur vie, sans se doute qu’une ombre noire planait au-dessus de leur tête et que, sur leur route, les attendait un terrible Destin. »





Le socialisme a changé la couleur des murs de l’abattoir. On aimerait pouvoir dire qu’il a œuvré davantage mais ce n’est certainement pas le cas car la lecture de la Jungle, plus d’un siècle après sa première publication, est encore saisissante et ne laissera pas de remuer des plaintes sourdes qui signifient que le massacre ne s’est pas arrêté.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Pétrole !

lu après avoir vu le film
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La jungle

Hallucinant tableau de la naissance de la civilisation industrielle et de son maître, le capitalisme! Un "voyage" aux racines du mal de notre société, faisant malheureusement tristement écho dans notre époque... Le roman a souvent des accents de tragédie grecque, avec ses destins écrasés...par le nouveau dieu tout puissant de l'Olympe: l'argent, et ce au mépris de toute humanité. La fin se veut optimiste, le recul fait que nous le sommes moins.Chef d'oeuvre de littérature sociale!
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La jungle

Ce livre nous plonge dans l'enfer de l'industrie de la viande, dans les Etats-Unis du début du XXéme siècle. Une famille d'immigrés va déchanter en découvrant l'envers du décor du rêve américain. Ils découvrent un système capitaliste qui broie l'humain dans sa chair et son esprit.

C'est très bien écrit, la description d'une société, le Chicago laborieux des années 1920, est réaliste et vraiment prenante. Car si ce livre est un plaidoyer il nous raconte surtout l'histoire d'un homme. A la fois documentaire et romanesque.



Amateurs de romans historiques ou de récits à la Zola foncez !
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Pétrole !

Vous ne l'avez pas lu? Courrez! Allez dans la première petite librairie et commandez cette épopée, ce monstre à cinq pattes. C'est l'histoire fabuleusement bien conté d'un garçon fils d'un futur magma du pétrole, de la lutte des classes, du socialisme balbutiant aux Etats-unis. Sinclair le Zola Américain comme le nomme la presse hexagonale, écrit avec ces poings mais parle avec son coeur. Du coup on a un livre qu'on dévore, qui raconte l'épopée du pétrole mais pas que... C'est avant tout l'éveil d'un homme ( le fils) vers ce que l'humanisme à de plus beau. Ce fils qui pourrait tout avoir, s'ouvre à la condition humaine, témoin des injustices il va prendre des chemins de justice... Mais point trop n'en dire comme disent les Deschiens... Faut lire cette masse puissante de vigueur, de vie...
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La jungle

Ce livre est composé de deux tomes, « Les abattoirs de Chicago », et « Les affranchis ». (Selon les éditions, ils peuvent être rassemblés, ou, suivant la traduction, avoir un autre sous-titre)

tome 1 : Les abattoirs de Chicago

Dans le premier tome, Upton Sinclair décrit la spirale de la misère dans laquelle est entraînée une famille lituanienne, récemment immigrée aux USA. Ils arrivent à Chicago, dans une vaste zone industrielle, sale et polluée, un désert urbain. Le lieu où ils vivent est un ancien marécage, devenu ensuite une décharge de détritus et de polluants. Renfloué, le site reste insalubre. Tous leurs rêves (avoir une maison à eux, élever un enfant, mettre de l'argent de côté, etc.) sont broyés par le système capitaliste, qui ne leur laisse même pas le minimum pour vivre, afin de les maintenir dans une dépendance continuelle à l'égard des patrons de la ville. Les conditions de travail aux abattoirs où travaille Jurgis sont particulièrement sordides, et l'exploitation féroce (les contremaîtres sont de vrais tyrans). Sinclair décrit pendant plusieurs pages les différents postes de travail : chargeurs de bœuf, hisseurs, arracheurs de laine, employés en salles de cuisson, aides de cuisines, ouvriers aux ateliers de boîtes de fer-blanc, aux ateliers d'engrais, etc...

Finalement, il peint de manière très poignante la lente descente aux enfers de cette famille, la pauvreté de leur condition de prolétaires faisant du moindre problème ou accident de la vie une catastrophe qui précipite leur chute dans une spirale infernale de malheur...



tome 2 : Les affranchis

Le travailleur immigré lituanien Jurgis, après que sa femme et son fils soient décédés, s'enfuit à bord d'un train de marchandise, qui va l'amener à retrouver la campagne, la nature qui l'enchante et lui rappelle sa verte Lituanie natale. Vivant comme un vagabond, au gré de menus travaux agricoles, puis de rapines, il va suivre les déplacements de centaines, de milliers de tâcherons qui trouvent à s'employer en suivant les récoltes, qui se succèdent au gré de la saison dans le pays.

L'hiver venu, il doit cependant revenir chercher du travail en ville. Il croise à nouveau la route d'un jeune cambrioleur, un peu anarchiste, et pour qui voler les riches rétablit un peu de justice sociale. Celui-ci initie Jurgis aux différents procédés de vols et d'escroqueries. Ayant intégré la “ pègre ” de Chicago, il trouvera ensuite à s'employer lors de campagnes électorales, car les politiciens véreux de Chicago utilisent les voyous pour effectuer leurs coups-fourrés. Jurgis va même devenir un “ jaune ”, lors de la grande grève des ouvriers de la viande de Chicago, avant de devenir inemployable pour les patrons et la pègre eux-mêmes.

Se retrouvant à nouveau pauvre et à la rue, c'est en s'abritant dans une salle où se tient un meeting socialiste que va se révéler à lui un nouvel avenir : la lutte ouvrière.

Upton Sinclair, à travers le personnage de Jurgis, voudrait bien montrer que le militantisme est plus grisant... que l'alcoolisme ! : “Pour le prix d'un verre de bière, on pouvait acheter cinquante exemplaires d'une brochure, les distribuer aux malheureux que l'Idée n'avait pas encore régénérés, et s'enivrer ensuite de la pensée du bien qu'on pouvait faire.”



Finalement, ce livre est très intéressant. Upton Sinclair fut accusé d'avoir déformé la réalité, afin de servir sa cause (il était militant du parti socialiste, et aux USA, cela veut dire beaucoup !). Il répondit toujours que la réalité qu'il avait décrite était malheureusement le lot de beaucoup de gens aux USA. D'ailleurs, le gouvernement US de Roosevelt réagit, en élaborant une législation sur l'abattage des animaux de boucherie... car ce qui choqua le plus, ce ne sont pas les conditions de travail des ouvriers, mais le risque sanitaire que faisait courir à la population le traitement industriel du secteur de la viande... Upton Sinclair déclara, après le triomphe de son livre à l'époque : “J'avais visé le cœur, et j'ai touché l'estomac de la nation ! ”.
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La jungle

Le voici enfin! Le livre que nous attendions depuis tant d'années! "La Case de l'oncle Tom" de l'esclavage du salariat! L'ouvrage du camarade Sinclair, "la Jungle", et, ce que la "Case de l'oncle Tom" a fait pour les esclaves noirs, "la Jungle" a de grandes chances de le faire pour les esclaves du salariat d'aujourd'hui.

C'est essentiellement un livre actuel. (...) Il est vivant, plein de chaleur. Plein de vie, jusqu'a la brutalité. Il est écrit de la sueur, du sang, des gémissements et des larmes. Il décrit, non pas l'homme tel qu'il devrait être, mais comme il est contraint d'être dans notre monde du vingtième siècle. Il décrit notre pays, non pas tel qu'il devrait être, tel qu'il semble être dans l'imagination des orateurs éloquents célébrant l'anniversaire du 4 juillet, c'est-à-dire la patrie de l'égalité des chances; mais il le dépeint tel qu'il est en réalité, la patrie de l'oppression et de l'injustice, un cauchemar de misères, une géhenne de souffrances, un enfer pour l'homme, une jungle de bêtes féroces.

Jack London

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La jungle

(...) Il y a malheureusement de bonnes raisons de croire qu'une part considérable de vérité, indéniable et facile à établir, soutient les accusations portées. La Jungle est une tragédie humaine. Ce livre a troublé dans l'ancien et le nouveau monde les digestions, et peut être les consciences du genre humain.

Winston Churchill

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Pétrole !

Upton Sinclair m’avait déjà impressionnée avec son autre roman La Jungle dans lequel il dénonce les conditions de travail effroyables des ouvriers de l’industrie agro-alimentaire américaine du début du XXème siècle. Basé sur du vécu ( Upton Sinclair était journaliste d’investigation et n’a pas hésité à endosser lui-même le rôle d’ouvrier avant d’écrire son roman), le roman a fait un tel scandale à sa sortie que les autorités n’ont pas eu d’autre choix que de légiférer afin d’améliorer le quotidien des travailleurs.

Cette fois-ci, c’est au secteur du pétrole que Sinclair s’attaque. Et je peux vous dire qu’après ça, cet auteur entre définitivement au panthéon des auteurs que j’admire le plus.



Pétrole ! est un roman d’apprentissage, celui de Bunny fils et héritier de Jim Arnold Ross grand magnat du pétrole. Le père emmène le fiston partout avec lui pour lui transmettre son savoir et ses connaissances du métier. Bunny apprend toutes les « combines » et petit à petit développe un certain esprit critique qui l’amène à juger certaines des dites « combines » pas très honnêtes.

La rencontre de Bunny avec Paul va accélérer sa prise de distance avec son père. Jeune garçon rebelle à l’autorité paternelle, Paul amènera Bunny à réfléchir à la condition des ouvriers et à sympathiser avec les idées communistes.

Tiraillé entre son affection pour son père et son admiration pour Paul, Bunny se cherche entre deux mondes qui s’oppose : celui que l’on appelle « le monde » d’où est issu Bunny et qui regroupe toutes les grandes fortunes et celui des travailleurs.

Bien qu’il ait parfois des jugements assez tranchés et désagréables vis-à-vis de « la masse », le père de Bunny se révèle finalement être un patron soucieux de ses employés et qui n’hésite pas, lorsqu’il le peut, à céder aux désirs de son fils qui tente de l’infléchir dans sa direction.

Ce tiraillement entre les deux milieux transparaît également à travers la vie amoureuse de Bunny. Doit-il choisir celle qui partage son rang ou celle qui partage ses idées ?

Seulement voilà, lorsqu’on dirige une entreprise pétrolière, on ne peut pas faire tout ce qu’on veut.



Et Pétrole ! devient alors aussi un roman d’apprentissage pour le lecteur.

Nous sommes dans les années 1920 et l’industrie pétrolière en est à ses tout débuts. Le roman nous apprend dans les moindres détails comment cette industrie s’est développée. A travers la figure du père de Bunny, self-made man symbolique de la réussite à l’américaine, on voit comment un simple muletier finit par arriver à la tête d’un empire pétrolier.

Sinclair ne laisse rien de côté, des détails techniques ( comment forer un puits) à la gestion, vous saurez tout sur le fonctionnement d’une entreprise pétrolière. Rassurez-vous, les détails techniques sont très rares, pas très faciles à comprendre sans internet mais on peut facilement sauter le passage pour ceux que ça n’intéresserait pas.

Le plus intéressant et c’est ce que dénonce Sinclair, ce sont les fameuses petites « combines » : propriétaires de terrains escroqués, corruption de simples fonctionnaires d’abord puis carrément achat des candidats aux présidentielles, achat des médias, des banques, les grands du pétrole ne reculent devant aucun moyen pour parvenir à leurs fins.

On assiste aussi à la guerre entre les gros exploitants et les plus petits. La rapacité des premiers est telle qu’ils font tout pour couler les petits : on les force à adhérer à un syndicat qui leur impose une certaine réglementation. Celui qui voudrait, pour éviter la grève de ses employés, modifier la dite réglementation, se verrait automatiquement fermer les vannes par les banques (à la solde des « gros »).

Le contexte du roman, première guerre mondiale et années 1920, est important à prendre en considération. La première guerre a permis l’appropriation des ressources pétrolières par les vainqueurs, elle a surtout permis aux exploitants américains de s’implanter en dehors du territoire national.

Cette période de l’Histoire, c’est aussi les révolutions russes et l’éveil de la doctrine communiste. Sinclair dépeint alors les exactions dont étaient victimes les sympathisants bolcheviques aux Etats-Unis : une véritable chasse aux sorcières (le maccarthysme avant l’heure) dont Bunny et surtout Paul feront les frais.

Alors oui, Sinclair ne mâche pas ses mots parfois et le capitalisme dans tout ce qu’il comprend en prend pour son grade. On pourrait accuser et regarder d’un mauvais œil la sympathie évidente de Sinclair pour le communisme qui transparaît à travers ce roman mais il ne faut pas oublier que Pétrole ! a été écrit en 1926 et que le communisme en Russie n’avait pas encore connu les dérives du stalinisme.

Il faut voir Pétrole ! avant tout comme le roman qui dénonce les conditions de travail difficiles qu’étaient celles des ouvriers du début du XXème siècle.



Alors voilà, j’ai évidemment adoré ce roman coup de poing. Je n’ai pas senti les 980 pages. Les personnages sont extrêmement bien campés et très attachants, surtout Bunny et son père torturés tous deux entre devoir et conscience. J’ai parfois détesté Bunny, sans cesse en train de réclamer de l’argent à son père pour sortir ses camarades de prison. Je l’ai trouvé un peu gonflé mais bon … lui-même était gêné de cette situation. Pour les autres personnages, on a la sœur de Bunny, détestable à souhait, la petite fille de riche par excellence qui ne pense qu’à l’argent, Vernon Roscoe, associé de J. Arnold Ross, figure même du grand patron sans scrupules, Paul l’idéaliste prêt à sacrifier sa vie pour ses idées, Viola l’actrice qui charmera Bunny, Rachel la militante etc…

Un roman riche, très vivant, au style simple et parfois ironique, qui est, par sa portée, probablement au pétrole ce que Germinal est à la mine. Romans classiques très célèbres aux Etats-Unis, Pétrole ! et La Jungle restent méconnus en France et c’est vraiment dommage ! Il ne tient plus qu’à vous d’y remédier.







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Pétrole !

Oui, c'est une grande fresque sur la conquête du pétrole aux Etats-Unis ; oui le personnage de J. Arnold Ross est un "magnat à l'ancienne". Mais que son fils Bunny est soumis à son père, s'en est désolant.



Et puis il manque un vrai souffle épique, une vraie passion dans ce récit.



Il est vrai que je suis de parti-pris : l'histoire du pétrole ne m'a jamais exalté...



A la limite, l'évocation de la création de "l'Eglise des Saints des derniers jours" qui prend un autre nom dans le livre. Et encore. Cette histoire vient tellement en filigrane que s'en est décevant.



Pas de grande histoire d'amour non plus, rien que du pétrole, des champs de patates transformés en champs de pétrole, la construction de derricks ou encore comment analyser les carottes de pétrole, et j'en passe.



Les rêves sociaux de Junior ne m'ont pas paru bien réalisables ni réalistes dans une Amérique du profit.



Seul le personnage de Paul sortait du lot, mais je n'ai pas eu le courage de suivre son histoire.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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