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Critiques de Valery Larbaud (45)
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Fermina Márquez

Une littérature peut avec le temps, -car trop marquée par la sociologie d'une période donnée-, revêtir un halo désuet, suranné, mais charmant.

Ici, la lecture de Larbaud devient pénible.

En cette occurrence, ce n'est pas temps, le contexte qui dérangent.

Ou pour être précis, c'est précisément le contexte politique de son époque, qui rend la lecture pénible.

Ouvertement affiché: un racisme, une hiérarchie dans les rapports homme/femme qui jamais, n'auraient dû appartenir à une époque particulière.



Pour rappel, bien après la 2eme guère, Larbaud à adhéré à l'Association des amis de Robert Brasillach...

De ce point de vue, l'œuvre est en accord avec la biographie de l'auteur.



Sans nouveautés particulières, ce petit roman est néanmoins assez bien fait.



Mais les émanations nauséabondes de certaines scènes rendent la lecture fastidieuse..
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Les poésies de A.O. Barnabooth

En souffrance d'une comparaison diabolique avec les lectures parallèles...

Trouvé ça faiblard,

rien de folichon,

rien de patachon,

rien de ce que j'en espérais... Trop vanté par Dany Laferrière, j'en suis déçu. Trop déçu.

Parfois je me vois emporté par les discours passionnés qui rendent passionnant un sujet qui ne m'attire pas d'entrée de coeur, mais pas ici.

Suis resté à quai.

Et de penser que ma poésie n'est décidément pas de celles qu'on nomme comme telles.
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Les poésies de A.O. Barnabooth

Valéry Larbaud en tant que poète peut-être immédiatement comparé à Thomas Chatterton, en particulier pour sa précocité avec d'excellents premiers vers dès sept ans, également pour sa démarche artistique, en créant un faux personnage littéraire, comme ce double imaginaire, héros fantasmagorique de son recueil de voyage : les poésies de A.O Barnaboth, enfin, pour la critique caustique du monde dans lequel il évolue, celui des riches occidentaux. La poésie de Larbaud ou Barnaboth est géniale, tellement le jeu de mimétisme patronymique et poétique est subtil, s'entrelaçant délicieusement pour troubler le lecteur dans un labyrinthe inextricable telle une odyssée homérique sans fin. Pour bien appréhender la poésie de Larbaud, il faut s'imaginer l'homme, dandy fantasque, aux goûts raffinés, mais sans la prétention et le mépris de sa classe envers les âmes simples. Car l'auteur est un être ouvert, aux sentiments pétris d'un cosmopolitisme sincère, désireux de connaître le monde et les cultures qui ne sont pas les siennes. Cet amoureux des voyages, sur des paquebots de luxe, cultivé, polyglotte, se veut aussi le chantre d'une révolution individuelle, sorte d'anarchie bourgeoise capricieuse pour un monde meilleur, de progrès et d'universalité, mais attention, ne nous leurrons pas, Larbaud alias Barnaboth, reste marqué par sa classe sociale, offrant dans ses vers transfigurés son amour de l'art poétique et des autres grands noms de la rhétorique versifiée, ainsi qu'un désabusement décadent sur la société qui l'entoure, l'entrainant dans une métaphysique recherche de lui-même, énigme insoluble d'une finalité existentielle plus générale sur l'avenir de l'homme, restée sûrement sans réponse et trouvant un ultime réconfort empreint d'exotisme dans ses périples aux quatre coins du monde.
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Fermina Márquez

Fermina Màrquez/Valéry Larbaud

Né en 1881, Valéry Larbaud est mort en 1957.

Son roman le plus connu est « Fermina Màrquez » qui relate les amours de l’adolescence, « ce temps de folie et de fièvre ardente », au sein de l’Institution Saint Augustin à Paris vers 1902.

Santos le mexicain, Demoisel l’antillais et Leniot le fort en thème se disputent les faveurs de la belle colombienne, Fermina , chaperonnée par sa tante Mémé Doloré qui exerce sur elle la puissance maternelle.

Les deux premiers sont de sérieux garnements, noceurs et joueurs, tandis que Joanny Léniot est le bon élève appliqué mais qui considère la religion seulement comme l’idéal suranné de quelques vieilles dévotes.

La piété de Fermina va se heurter à la fatuité de Joanny aux « pensées grandes et sublimes destinées à régénérer le monde » qui s‘est épris d’elle, « sans espoir bien entendu, mais pour toujours naturellement » !

Joanny déclame dans sa folle mégalomanie : « L’amour de nulle femme ne suffira jamais à remplir mon cœur. Ce que je veux, c’est la gloire. Et la vraie gloire, celle qu’on n’a pas demandée…J’aime à sentir que je suis antipathique à tous les professeurs, et que, malgré cela, ils sont bien obligés de me donner les meilleures notes. »

Qui l’emportera ?

Il est dommage que l’auteur nous parle si peu de Fermina elle-même, l’essentiel du récit s’attardant sur ses prétendants. De plus, il faut avouer que la trame du roman est ténue et que l’histoire ne nous dit pas à la fin ce qu’est devenue cette galerie de personnages.

Un ensemble assez terne finalement.











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Sous l'invocation de saint Jérôme

J'ai lu ce texte, fin 2012, dans l'édition de 1953 des Oeuvres complètes publiées chez Gallimard (tome VIII emprunté à la médiathèque « Grand'rue » de Mulhouse). C'était dans le cadre d'un cours de traductologie à l'ITIRI de Strasbourg. J'ai gardé quelques notes éparses, contenant surtout des bribes de texte et le souvenir d'une rédaction assez complexe, mais très intéressante pour qui prend goût aux théories de la traduction.

La première partie (« Le patron des traducteurs ») débute par une présentation de Saint-Jérôme, auteur d'une grande partie de la Vulgate et « chef d'une communauté latine en terre de langue étrangère » puisqu'il a passé la seconde moitié de sa vie à Bethléem.

En commentant le style de Saint Jérôme, l'auteur constate la présence de belles constructions poétiques chez celui qui a traduit par amour, pour se consoler, mais aussi « contre » des gens, mettant ainsi au service de ses colères et de ses rancunes de polémiste son art de traducteur. le grand principe de Saint-Jérôme était qu'il faut rendre plutôt le sens que les mots des textes, autrement dit l'illustration ingénieuse de la maxime « Non verbum e verbo, sed sensum exprimere de sensu ».



Dans le chapitre « Droit et devoirs du traducteur » Larbaud insiste sur le sentiment de responsabilité : ne pas trahir, éviter d'un part le mot à mot insipide et infidèle à force de servile fidélité, et d'autre part la « traduction ornée ». Il s'agit donc pour le traducteur de saisir et recréer « l'impression esthétique voulue par le poète ». Se pose donc la question comment être à la fois l'interprète de l'autre et nous-même ? Nous « ne voulons pas plus, mais pas moins », au risque, sinon, de défigurer complètement le texte.



Dans le chapitre « Joies et profits du traducteur », Larbaud affirme que les débuts même du plaisir de la lecture coïncident avec une certaine forme de plagiat, conscient ou inconscient, qu'il qualifie de « primitif instinct d'appropriation ». Dès lors, la traduction apparaît comme un moyen de jouir des « objets de beauté » et devient « une forme de la critique : la plus humble, la plus timide, mais aussi la plus agréable à pratiquer ». Je suis parfaitement d'accord. Traduire donc, pour accroître sa richesse intellectuelle, enrichir sa littérature nationale et honorer son propre nom.



Dans ce contexte, le traducteur dispose des « peseurs de mots », pour peser « jusqu'aux virgules ». le métier de traducteur est un commerce intime et constant avec la Vie, une vie que nous ne nous contentons pas d'absorber et d'assimiler comme nous le faisons avec la Lecture, mais que nous possédons au point de l'attirer hors d'elle-même pour la revêtir peu à peu, cellule par cellule, d'un nouveau corps qui est l'oeuvre de nos mains.



L'auteur rappelle, en évoquant diverses théoriciens de la traduction que Paul Valéry, par exemple, compte parmi ceux qui n'ont pas publié de traduction, mais qui ont exprimé d'importants avis sur l'art de traduire.



Qui dit responsabilité et métier, dit aussi conscience professionnelle. Celle-ci imposerait selon Larbaud de corriger les contresens (je pense quant à moi que les faiblesses du texte d'origine doivent être gardées) et de concevoir donc la traduction comme « une belle et constante école de vertu ». « Qui dit traducteur, dit serviteur de la vérité », car « en tant que texte à traduire, l'édifice verbal ayant un sens précis, il est vérité, et la déformer ou la mutiler, c'est offenser la vérité ».



J'ai apprécié aussi la manière dont sont listés les plaisirs de la traduction : « la rare volupté des recherches étymologiques, le fait d'avancer toujours vers plus de certitudes, entrevoir quelque chose des secrets de Babel ».



Pour le traducteur, les mots de la langue écrite sont des « guirlandes, bouquets et brassées de paroles à porter, avec le blé et les grappes, aux autels du Dieu qui emplit de joie la jeunesse éternelle des âmes, et leur inspire le langage avec le chant ». Ainsi, la langue maternelle, on la conserve comme « on conserve les portraits des aïeuls et l'argenterie familiale ».



Avec du recul, je pense que ce texte est un incontournable pour qui s'intéresse à la traduction littéraire. Et puis, Larbaud écrit dans un style très agréable.
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A.O. Barnabooth, son journal intime

L'écrivain pour écrivain. Si vous lisez rarement ou si vous n'aimez pas la poésie, passez sans doute votre chemin. Larbaud a mis dans ce livre sa poésie (ici en prose) et son âme au travers du personnage de Barnabooth (et de ceux que ce dernier va être amené à croiser). Les états d'âmes d'un jeune célibataire richissime et oisif qui veut faire quelque chose de sa vie, cherche l'amour, poursuit l'art, hésite, envie et méprise les coureurs, les bourgeois, les pauvres, les riches. Il y a de véritables perles, de beaux portraits de femme, et quelques longueurs. Préciosité et intelligence du cœur. Femmes-fleurs. Odeurs. Paysages. Humeurs stendhalienne et proustienne.
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Les poésies de A.O. Barnabooth

Écrits et publiés pour la première fois en 1908 sous le titre étrange de "Poèmes par un riche amateur", "Les poèmes de A.O Barnebooth" - hétéronyme de Valéry Larbaud - (Barnebooth est la contraction de la ville de de Barnes, située près de Londres et de Booth, nom d'une chaîne de pharmacie anglaise) restent une oeuvre assez particulière.



A.O Barnebooth, nous dit Valéry Larbaud, est un riche rentier, un jeune homme au caractère volontiers irrévérencieux, cynique. Érudit polyglotte, il est aussi un grand voyageur. Ses poèmes retracent les nombreux voyages qu'il a faits, ils sont les souvenirs, les rêveries et les aspirations de son auteur. Sous sa plume, il décrit une réalité d'apparat, sa vie fastueuse mais qui ne va pas sans un certain désenchantement, une idéalisation qui compose avec la gravité, une intimité qui touche à l'universel, au doute métaphysique. Les poèmes sont surtout la marque d'un rejet des classes dominantes de l'époque dont son auteur (Valéry Larbaud également) est issu, une vive condamnation de cette hérédité d'esprit et de moeurs, de cette élite refermée sur elle-même.



Tout au long des pages, des images se succèdent qui mêlent présent et souvenirs, réalité prosaïque et grandeur historique. Les textes sont pleins d'exaltation, de lyrisme mais aussi d'ironie, de cynisme. Outre la très belle écriture, c'est sans doute ce refus chez le poète des rêves trompeurs que procurent l'argent, des convenances d'une élite refermée sur elle-même, ce voyage fait jusqu'au bout de soi, de sa condition d'homme, qui rend ce recueil des Poèmes de A.O Barnebooth si singulier et si attachant. 

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Enfantines

Nouvelles sur des passions amoureuses, jeux enfantins qui sont comme un résumé de la vie à leur niveau.

Juste superbement bien écrit, beau, intense et riche.

L'enfance par des points de vue et des émotions positives ou négatives très fortes.

Grande poésie dans la vision du monde, les descriptions.
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Fermina Márquez

Récit d'une belle écriture fluide qu'on peut lire en une seule journée. Mais il n'en reste pas grand-chose après lecture. « Vanité, tout est vanité », a-t-on envie de dire en fermant le livre.



Une riche et belle jeune fille, Fermina Marquez, venue d'Amérique du Sud, va semer le trouble auprès des jeunes collégiens.

Le meilleur élève du collège, J. Leniot, va tenter de la séduire par défi ou par bravade afin de se venger des autres élèves qui le méprisent et le jalousent, pour finir lui-même par tomber amoureux et se prendre un râteau, tandis que Santos, du genre beau et séduisant avec du panache, obtiendra les faveurs de la jeune fille sans aucun effort.

Fermina servira à son premier prétendant un discours mystique assez indigeste, auquel elle croit, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il ne lui sert qu'à masquer sa passion amoureuse pour Santos.

Joanny Léniot par fierté laissera la place à son rival en prétextant prendre des cours d'aquarelle.

Ambition, désir de gloire, orgueil et passion se chevauchent et les sentiments changent plus vite que l'air du temps.

On retient néanmoins le regard sans concession et non dénué de lucidité de l'adolescent sur les adultes :

« Ils tiraient vanité de n'avoir jamais rien désiré de chimérique, c'est-à-dire rien de grand, dans toute leur existence [...] Ils avaient traversé la vie en silence, pareils aux animaux, que la nature a inclinés vers la terre et qu'elle a faits esclaves de leurs appétits grossiers... »



Le narrateur omniprésent (sans doute l'auteur) reviendra sur les lieux plusieurs années plus tard : Leniot, le jeune homme dévoré d'ambition est mort à l'armée et Santos s'est mariée avec une belle blonde.

On ne saura même pas ce qui est arrivé à Fermina Marquez.

Rien qui puisse laisser une trace indélébile dans cette histoire sinon la beauté de l'écriture.





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Allen

Un drôle de sacré p'tit bouquin, ma foi. Un récit de voyage semblable à son auteur, pendant sa jeunesse de dandy de province issu d'un milieu de notables du Bourbonnais aussi bien dans leurs terres que dans leur époque. Dans son "Allen" Larbaud nous mène ailleurs, dans l'Histoire de son Bourbonnais qu'il exalte au travers de faits d'un passé qui fut duché, noble, prospère et objet de convoitise de la part d'un monarque qui tira profit d'une tragédie pour s'en emparer. Allen, c'est de la nostalgie, l'amour d'un territoire, d'un pays, d'une langue, d'une culture et de la littérature régionaliste. C'est une brassée d'apparence disparate liée par une langue érudite et soignée, un parfum à la fois champêtre et élégant, d'un chic raffiné. — "Ah ! que de souffles aux Provinces !" — Et pour les respirer nous voilà tous unis, tous ensemble, Todos Unos, Allen !"
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Les poésies de A.O. Barnabooth

Il y a ce paradoxe majeur dans "les poésies d'A.O. B." à savoir qu'elles sont écrites par le double imaginaire du poète mais composées de souvenirs de voyages très personnels, de vécu débordant la à la forme et la métrique plus que personnelle... paradoxe irréductible donc où se trace un paysage à la fois cosmopolite et intime.

De cette expérience de dédoublement, de l'exil perpétuel mais voulu décrit dans les vers, de ce sentiment de rejet par la condition financière très favorisée de Barnabooth (et l'auteur) ressort une fort sentiment de solitude.

Impossible de démêler un quelconque vrai d'un visiblement faux. Tout est sincère et signé de vent.

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Journal

Le Journal de Valery Larbaud est difficile à lire, il tient péniblement en main : ses mille six cents pages, ses deux kilogrammes, son format géant et inusité. Pour le lire on recherche désespérément une position idéale : assis il est propice à la crampe lectorale. Couché il vous pèse sur le thorax, debout c’est hors de question sans une prise préalable de substances illicites. Ajoutons qu’outre ces diverses questions de positions on ne peut pas le lire non plus en extérieur puisqu’il est de fait intransportable, rapport à son volume. Néanmoins une solution médiane et pour ne pas dire centriste peut être trouvée, on peut le lire alternativement, assis, debout, couché, puis couché, debout, assis ; c’est une bonne gymnastique, mais toujours en intérieur.

Ces problèmes pratiques et logistiques passés il faut savoir que notre ami Valery commence ses phrases en anglais, continue en italien pour mieux finir en français. C’est très bien : les trilingues sont ravis. Il faut également savoir que sa « montagne diariste » est aussi un scrupuleux exutoire où il note tout de façon quasi obsessionnelle : lectures, voyages, heure du lever, du coucher ; itinéraire de ses promenades dans Paris avec son chien ; visites chez le médecin, pulsations cardiaques. Larbaud de santé fragile est toujours à l’écoute de son corps, observant minutieusement le moindre trouble, la moindre anicroche. Cette habitude lui vient de l’enfance où héritier surprotégé des sources Saint-Yorre il avait quand même été victime d’un paludisme inopportun ; on l’avait tenu à l'écart des autres enfants, dispensé d’exercice physique, il était resté dans la solitude avec ses livres : voilà comment naissent les écrivains !

Le Larbaud adulte souffre de rhumatisme articulaire, il est victime de crises d’humeur qui le paralysent et le poussent hors de tout lien social. Il peut rester enfermé des journées entières. C’est un problème sans en être un puisque enfermé il lit, il écrit, il traduit… De toutes les façons Larbaud ne vit que pour et de littérature. Il y a bien les voyages : le charme de cette France début de siècle, l’Espagne, Londres, l’Italie, la Suisse, Vaduz et le Liechtenstein. Il y a bien les amis : Charles-Louis Philippe, Gide, Léon-Paul Fargue, mais l’essentiel est la littérature, la littérature, et cet amour pour les adolescentes opalines qui ne laissera pas Nabokov de marbre.
Lien : https://novland.blogspot.com/
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Fermina Márquez

Certaines lectures restent vivantes, prégnantes dans nos esprits, d’autres meurent, d’autres s’éloignent et s’endorment.

J’avais lu Fermina Marquez il y a fort longtemps ( à 16, 17 ou 18 ans , l’année est incertaine) je n’ai conservé aucun souvenir de l’histoire, seul le titre évoquant un certain exotisme et son auteur étaient bien présents dans ma mémoire.

Récemment j’ai eu à relire la transcription d’une conférence, le nom de Valéry Larbaud (1881-1957) y apparaissait ( mal orthographié en Largot!) . J’ai eu envie de relire ce roman paru en 1911, classé en 1950 parmi les douze meilleurs romans de langue française publiés entre 1900 et 1950 par le jury du Grand prix des meilleurs romans - prix littéraire français unique - alors qu'aujourd'hui, il est presque oublié, peut être parce qu'il ne répond plus tout à fait à la sensibilité actuelle.

Ce roman se déroule dans le collège Saint-Augustin, lieu inspiré par le collège de Sainte-Barbe des Champs à   Fontenay-aux-Roses où Valery Larbaud y fut pensionnaire d'octobre 1891 à juillet  1895. C'est un établissement cosmopolite qui accueille de nombreux élèves étrangers riches , notamment d'Amérique latine.

Quand Fermina Marquez, jeune colombienne, accompagnée de sa tante, Mama Doloré, et de sa petite soeur Pilar vient rendre quotidiennement visite à son frère Paco , pensionnaire dans cet établissement , la vie des collégiens et lycéens va en être chamboulée. Chacun va tenter sa chance auprès de cette adorable jeune-fille : le fort en thème, Joanny Léniot, timide, terne, d' une physionomie peu agréable, avide de gloire scolaire, le bellâtre émancipé , Santos Iturria, de Monterrey  le tout jeune Caille Moûtier, âgé de treize ans... Ces adolescents seront plongés dans un tourbillon de passions et la vie reprendra son cours...

C'est un narrateur omniprésent qui relate le quotidien de ces jeunes pensionnaires.

Un roman sur l'adolescence qui nous fait partager la vie de ces jeunes pensionnaires privilégiés par leur statut social , à la fin du 19e siècle.



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Fermina Márquez

"Fermina Marquez" est considéré comme un des plus grands romans français de la première moitié du XXème siècle (sorti en 1911) et quand je vous expliquerai comment j'ai découvert ce roman, vous ne me croirez pas, vous disant "mais oui mais bien entendu", alors que c'est la vérité vraie : c'est en lisant un livre sur le rock, et précisément, une anthologie des textes publiés dans Rock'n'Folk par Philippe Paringaux, "It's Only Rock'n'Roll & autres bricoles". Dans l'introduction du livre, Paringaux dit que pour lui, le plus beau livre du monde est ce roman de Larbaud. Juste ça, sans dire de quoi ça parle. Me connaissant comme je me connais, il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité.
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A.O. Barnabooth, son journal intime

Archibald Olson Barnabooth occupe la position, ô combien enviable - aux yeux du commun des mortels, d'homme le plus riche du monde. Pourtant... D'origine Sud-américaine, mais d'un cosmopolitisme défiant toute attache, l'homme a hérédité d'une fortune colossale, bâtie dans le commerce du guano. Pecunia non olet. Désirant se réaliser, il a tranché dans le vif pour se libérer de toutes attaches... en réalisant sa fortune, comprenez en ce débarrassant de toutes ses demeures, casinos, écuries privées, voitures, titres boursiers ... pour être libre selon lui et voyager léger. Problème : le jeune homme traverse une crise existentielle. La vie de poète dilettante, d'esthète, l'éternelle promenade de capitale en ville européenne, de boutique en magasin, de Palace en résidence éphémère, c'est amusant certes, çà étourdit un moment, mais tuer le temps çà n'est pas vivre, surtout quand tout vous est possible. Mais peut être que le problème vient de là, prendre place au festin de la vie, déjà rassasié, mais l'âme vide. Car quand on a guère de soif d'étude, d'ambition de réussite ou de doctrine comme mode d'emploi de l'existence, l'horizon peut sembler singulièrement restreint. Barnabooth a bien des velléités d'amour, mais ses conceptions en la matière, très traditionnelles, ne sont guère au goût de celles qu'il honorerait volontiers d'un mariage princier, et quant aux amitiés, transcendant les milieux, çà n'est finalement que des interludes peu satisfaisants, bien qu'il essaye de tirer une philosophie de vie des soliloques de ses connaissances.





Prenant la forme d'un journal intime, le présent récit est une manière de roman de formation. C'est un peu la vie hyperbolique de l'auteur lui-même, grand voyageur, qui n'eut guère à s'encombrer l'esprit de soucis financiers, ni à vivre des lettres. Et cependant, Valéry Larbaud est un remarquable écrivain, à la plume alerte et brillante, étant doué d'un vrai sens de la formule, du trait d'esprit, bref d'un style délectable. A la lecture du présent texte, on se dit que l'écrivain, éclipsé par ses illustres contemporains, Proust, Gide ou Valery, mériterait qu'on le sorte de l'oubli relatif dans lequel il subsiste, attendant l'hypothétique mais "fortuné" lecteur.
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Fermina Márquez

A l'institut Saint Augustin se côtoie des élèves de nationalités et de classes sociales différentes. L'apparition de Fermina, la sœur de l'un d'entre eux, va bouleverser ce petit monde. Elle devient l'enjeu des rivalités et des alliances, le déclencheur des passions et des désirs. Ce roman narre le passage de l'enfance à l'adolescence, mettant à mal la piété et l'humilité de Fermina, la raison et l'ordre face à la découverte des sens adolescents.
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Fermina Márquez

Je m'attendais à succomber aux charmes de Fermina Marquez... et je me suis un peu ennuyé ... quelle déception .... sans doute une question d'âge: le mien ou celui du roman ...
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Fermina Márquez

Abandonné à la page 60
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Enfantines

Ce recueil de Valéry Larbaud intitulé "Enfantines" comporte huit nouvelles, dont six dédicacées à une figure du monde littéraire : Léon-Paul Fargue, André Gide, Francis Jourdain, Gaston Gallimard, Régis Gignoux, Marcel Ray et une à Marcelle Jeanniot, la fille du peintre Pierre Jeanniot.

L'auteur semble posséder un accès magique à l'univers enfantin. Ces textes, teintés d'un léger voile de nostalgie, comme si les enfants eux-mêmes avaient la prescience de vivre une éternité fragile qui ne leur sera donnée qu'une fois, sont pleins d'images vivaces et subtiles. Les enfants sont d'impitoyables petits explorateurs, des poètes à la fois durs au mal et si fragiles, à la capacité d'émerveillement illimitée. Immortels dans l'âme, ils affrontent la mort avec le stoïcisme de qui est sûr de survivre. Tout est en germe dans leur affects bouillonnants, la vie ne fera qu'éliminer une multitude de petits bourgeons.

J'ai retrouvé à cette lecture des impressions depuis longtemps évanouies, comme celle d'observer à la loupe le monde alors à ma portée, ainsi que cette capacité imaginaire liée à la soif de donner un sens à tous les évènements bruts révélés, trop à la fois, trop riches.

Valéry Larbaud avait conservé sur lui la clé de l'enfance, et il en a fait ici un usage merveilleux.
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Fermina Márquez

Fermina Marquez narre l'émoi juvénile de collégiens de bonne famille d'un établissement cosmopolite suite à l'arrivée d'une jeune sud américaine pieuse et noble dans ses aspirations.



Ce roman aux motifs autobiographiques allie clarté de la langue et multiplicité des points de vue narratif. C'est dans l'apparente simplicité des moyens mis en oeuvre, témoignant de la maîtrise de l'auteur, que réside le charme du roman qui connut un grand succès critique. C'est délicieusement désuet et assez rapide à lire. Pourquoi pas.
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