AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Victor del Arbol (602)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Toutes les vagues de l'océan



J'ai lu ce roman tranquillement car l'histoire est très prenante mais aussi très terrifiante, on ressent le mal qui rôde à chaque page et qui envahi nos personnages.

Cette histoire de famille nous emporte dans un passé très lourd, le récit de la vie du père de Gonzalo fait froid dans le dos, la souffrance et la haine du camp de Nazino en Russie d'où il s'échappera en laissant des traces qui le poursuivront toute sa vie jusqu'au bout de son chemin.

De l'amour à la haine il n'y a qu'un pas où juste quelques années inoubliables.

On va retrouver dans ce roman la vie des rescapés qui hante le présent, la mafia Russe présente et aussi beaucoup de récit du passé à l'époque Stalinienne et aussi au retour en Espagne pendant Franco.

Une grosse dose de souffrance face à la guerre et beaucoup de morts, des moments de torture d'où on ne ressort pas indemne. Le mal envahi l'esprit de l'homme.

Gonzalo à tout perdu, sa famille est explosée alors il part à la recherche de la vérité sur la mort de sa sœur et de son neveu, mais jusqu'à la fin de l'histoire on se trompe de chemin et le personnage vengeur n'est pas du tout celui à qui l'on pense, le passé remonte à la surface tout doucement et avec ses souffrances oubliées.

Il y a des véritables monstres dans ce livre qui nous donnent envie de hurler à certains moments.

C'est la guerre qui crée des monstres qui feront de la vie de leurs descendances un enfer qui se reproduit à chaque génération.

J'ai été subjuguée par ce roman magnifique et surtout par la plume de l'auteur qui m'a fait vivre un moment exceptionnel en compagnie de ses personnages.

Il m'aura fallu une bonne digestion car c'est dur, c'est glaçant et j'ai failli me noyer dans cet Océan.
Lien : http://sabineremy.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          60
La tristesse du samouraï

Les premiers mots qui me viennent à l'esprit à peine ce livre refermé sont: brillant, passionnant, à lire impérativement, ciselé de main de maître, œuvre littéraire!



D'entrée de jeu, j'ai été saisi par le style de la traduction de ce livre que je considère assurément comme une œuvre littéraire du 21e siècle. L'auteur nous fait voyager entre 1941 et 1981, dans la vie de plusieurs familles et citoyens espagnols, qui nous apprennent que notre présent se joue aussi dans le passé de nos familles. Selon moi, qui n'ai de cesse de répéter à l'envi que nous ne sommes pas responsables des erreurs commises par nos ancêtres et par nos proches (maxime que j'ai encore répétée récemment dans diverses conversations privées), ce roman apparaît comme une véritable occasion de remise en question (mesurée) de mes sacro-saints principes! Et c'est bien une caractéristique qui fait pour moi d'un roman une œuvre inoubliable: quand le livre est capable de bouleverser mes évidences, quand il remet en question ce que je suis, ce que je pense, et que l'auteur distille des éléments de réflexion sérieux, étayés par une intrigue réalise... j'ai alors le sentiment d'être en présence d'un "grand" livre. En termes de qualités littéraires "objectives", je dois avouer que la manière fine qu'a del Árbol de mettre progressivement son récit en route, de poser ses personnages, de manier avec brio le contexte historique dans lequel ils évoluent, de décrire les gestes, les sentiments, les lieux, sans excès, mais avec une précision "immédiate" qui lui évite les redites... tout cela a produit en moi une véritable "réjouissance"!



Il faut toutefois faire preuve d'attention dès le départ, afin de ne pas se perdre parmi les personnages qui constellent le récit. Il faut sans cesse garder à l'esprit les filiations, les affiliations politiques, les exactions de chacun... pour savourer pleinement la force de la plume de l'auteur.



Le roman contemporain ne semble pas à même de nous livrer des monuments tels ceux commis par Dostoïevski. Il est tributaire d'exigences commerciales que n'aurait certainement pas satisfaites l'auteur de Crime et châtiment. Avec un livre tel que La Tristesse du Samouraï, on se prend à rêver de voir revenir le temps des grandes plumes, qui ont le talent de proposer des intrigues lisibles sur plusieurs plans. On peut suivre, simplement, les histoires familiales dans une Espagne en proie à ses démons. On peut aussi prendre pour fil conducteur les manipulations auxquelles se livre une poignée de partisans du franquisme... on peut par ailleurs savourer la mise en perspective de la figure du Samouraï et de ses codes d'honneur pour comprendre la complexité de ce récit...



Vous l'aurez compris, La Tristesse du Samouraï est un de ces grands romans, que l'on se plaira sans doute à relire à un âge plus avancé... Un coup de cœur en ce qui me concerne!
Lien : http://les-lectures-de-thibe..
Commenter  J’apprécie          61
La maison des chagrins

Les romans de Victor del Arbol ont quelque chose d'à la fois vertigineux et de désespéré. Dans la maison des chagrins, on retrouve comme dans la tristesse du Samouraï, cette immanence du malheur liée à la condition humaine. L'homme, quelle que soit son origine ou sa position sociale, est condamné à endurer dans son corps, dans son âme ou dans son coeur, les pires tourments. le bonheur, par essence éphémère, se transforme inéluctablement en souffrance à un moment ou un autre de la vie.



« La vie est injuste, elle se comporte comme les tricheurs. Elle te met tout à portée de main, te fait croire que le bonheur n'est pas une ambition démesurée, et quand tu joues avec elle, en toute confiance, elle rafle tout à la première levée, elle ne t'a rien laissé, mais elle t'interdit de quitter la table, elle t'oblige à rester, à jouer cette partie que tu ne pourras de toute façon jamais gagner. »



Partant de ce postulat, Victor del Arbol bâtit une histoire tragiquement belle où chacun des personnages est le maillon d'une intrigue construite à la manière d'un puzzle. Il se met en place lentement, révélant les liens entre les différents protagonistes et les conséquences désastreuses de comportements vengeurs et désespérés, commis dans le passé.



Le roman débute sur une demande étrange formulée par une célèbre violoniste. Elle souhaite qu'Edouardo, un peintre autrefois célèbre, ruiné moralement par l'accident mortel de sa femme et de sa fille 14 ans plus tôt, fasse le portrait de l'homme qui a tué son fils en le renversant avec sa voiture. Morts accidentelles ou provoquées, elle s'enchaînent dans un sinistre effet de dominos...



Une fois le livre commencé, il est difficile de le lâcher. L'auteur orchestre en effet avec talent une intrigue terriblement prenante et une mise en scène de personnages attachants dans leur noirceur.

Commenter  J’apprécie          60
Toutes les vagues de l'océan

Ma critique sera succincte, étant donné les nombreuses critiques déjà très élogieuses, mais méritées. J'avoue avoir été moins sensible au style qu'au fond, cette histoire qui s'étire du début des années 30 (XXème siècle!) jusqu'au début du XXIème siècle, qui nous emmène dans la folie de l'URSS de l'avant-guerre, lors des déportations massives des "ennemis du peuple" jusqu'en Sibérie, au-delà même de ce qu'imaginaient les exécutants de ces ordres improbables. C'est là qu'Elias Gil naît une seconde fois, dans cet enfer où pour survivre, l'homme devient un loup pour l'homme...Et de ces mois d'horreur s'ensuit une vie de vengeance et de recherche de ce qu'il a été.

J'avoue avoir attendu avec impatience les pages qui replongeaient dans la genèse de l'histoire familiale, les mieux écrites selon moi. Le présent est moins bien traité, les personnages perdent de cette épaisseur qui est pourtant donnée à Elias, ou Martin, Mickael, Claude et Igor....

Un détail qui m'a étonnée : les chapitres font quasiment tous le même nombre de pages...J'avoue là encore ne pas forcément apprécier cette écriture "mécanique" alors que l'auteur aurait pu jouer sur le passé et le présent en ne donnant pas la même épaisseur" à ses excursions dans les temps différents......

Mais une lecture intéressante à n'en pas douter!
Commenter  J’apprécie          60
La tristesse du samouraï

V. Del Arbol captive son lecteur grâce à sa plume somptueuse et à la construction de son récit habile et tortueuse.

40 années d'histoire de l'Espagne traitées avec finesse et vérité, des personnages charismatiques certains attachants d'autres détestables, un excellent roman impeccable et marquant.
Commenter  J’apprécie          60
Toutes les vagues de l'océan

Attention, coup de cœur ! Avec ce dernier titre, Victor del Arbol démontre toute sa maîtrise dans le domaine du noir, et s’impose comme l’un des chefs de file de la jeune génération d’auteurs hispaniques.



Scène d’ouverture : un petit garçon sort d’une voiture, accompagné de Zinoviev. Quelques instants plus tard, le corps du petit garçon flotte à la surface du lac, sur le ventre, « comme une étoile de mer ». Zinoviev est assassiné quelques jours plus tard. Pas seulement assassiné, mais écorché, ses testicules dans la bouche et la photo d’un jeune garçon clouée sur la poitrine. La photo de cet enfant est celle de Roberto, le fils de Laura, qui fut assassiné d’après tous les indices, par Zinoviev. De plus, les menottes qui le maintenaient prisonnier étaient celles de Laura, il n’en faut pas plus pour la transformer en principale suspecte.



« Laura méprisait et haïssait avec virulence ceux qui commettaient ces abus, elle les appelait “voleurs d’enfances” et s’efforçait jour après jour de les combattre, elle se mettait en quatre, jusqu’à épuisement, et bientôt je me suis rendu compte que cela la dévorait. Je lui ai dit qu’elle ne pouvait pas lutter seule contre toute la méchanceté du monde, que ses efforts n’étaient qu’une goutte dans l’océan. Et tu sais ce qu’elle m’a répondu ? “L’océan, ce n’est jamais qu’un million de gouttes ?” (Un millon de gotas est le titre original). »



Laura était policière, elle travaillait depuis longtemps au démantèlement d’un réseau de prostitution infantile au sein d’une organisation mafieuse russe, la Matriochka, et son implication fut telle qu’elle lui coûta la vie de son fils.



Peu après, Laura sera retrouvée morte, une balle dans l’estomac. Un suicide, selon toutes les apparences. Laura, ce personnage très sombre, qui bien que disparaissant dès le début du roman, en reste tout de même le personnage central, et autour de qui s’articule toute l’histoire.

Après le suicide de Laura, son frère Gonzalo qui avait rompu tout contact avec elle depuis une dizaine d’années, va chercher à comprendre les raisons de ce geste. Pour cela il va devoir remonter le fil du temps, remonter l’histoire de leur père, Elias Gil, héros de l’Espagne républicaine.



Ce roman, très ambitieux, nous fait voyager sur deux époques : de nos jours, et dans le passé, à partir de 1932, avec le voyage en Russie d’Elias Gil, au temps des grandes utopies, jusqu’à la guerre civile espagnole, le franquisme, la IIème guerre mondiale, les purges de Beria, en passant par le goulag stalinien de Nazino, « l’île aux cannibales ». Et dans l’ombre se tient la Matriochka, cette poupée Russe mafieuse, qui tire les fils du destin.



« Telle était la défaite. Le silence collectif, conscient, mortuaire. Ils savaient tous que ce silence s’abattait à jamais sur cette terre. Sur les chemins vers la France, les gens se dépouillaient de toute identité, les sentiers se remplissaient de cartes déchirées du parti communiste, socialiste ou catalaniste, de la CNT, mais ils se débarrassaient aussi de leur extrait de naissance, de leur carte d’identité, de leur livret militaire. Il n’y avait plus ni Espagnols, ni Basques, ni Catalans, ni républicains. Ils étaient devenus une masse superstitieuse, fatiguée, détraquée, prisonnière de rumeurs, parfois vraies, parfois délirantes, qui évoquaient des massacres dans la zone occupée et qui annonçaient l’approche de troupes expéditionnaires italiennes ou africaines. Alors, aiguillonnée par cette peur, la masse paisible devenait furieuse, désespérée, et forçait les passages de la frontière, affrontant les gendarmes à mains nues. Beaucoup moururent d’une balle ou d’une baïonnette étrangère alors qu’ils se croyaient sains et saufs. »



Comme dans les autres romans de Victor del Arbol, ce sont les personnages qui insufflent le souffle romanesque à l’œuvre. Ce sont eux qui forment la trame, qui transmettent des émotions et des sensations au lecteur, créant de l’empathie pour les uns et de l’aversion pour d’autres. L’auteur nous laisse le soin de les juger dignes ou indignes de notre compassion. Cela lui demande l’effort de prendre un peu de distance par rapport à ses personnages, en se plaçant un peu en marge, comme un observateur, pour les abandonner aux mains du lecteur, ou du moins le lui laisser croire.



« Ce qui l’offensait, c’était ta lâcheté, le refus d’accepter ta véritable nature. Tu en appelais à l’éthique pour torturer et tuer, lui, il appelait cela simplement du pragmatisme. Il était convaincu de l’inévitable nature corrompue de l’être humain et toi tu cachais tout cela sous la répugnante théorie de l’idéalisme. »



Dans le style des grandes épopées, passé et présent se confondent, se croisent et se recroisent dans une histoire d’une grande intensité dramatique, une incroyable histoire d’amour, de trahison, de faute, de vengeance, et peut-être de rédemption.



Comment ne pas être ému par le destin de ces femmes et de ces hommes, partis en Russie communiste pleins d’espoir en leur idéal d’un monde meilleur, qui vont se trouver piégés par le système stalinien, et perdre dans ses goulags toute leur humanité, et pour certains, leur vie. Elias Gil, Igor Stern, Irina, Anna Akhmatova, Esperanza, Alcazar, Gonzalo et Laura resteront présents dans ma mémoire pour un bout de temps encore…



Un très grand roman, une histoire d’hommes et de femmes entraînés dans les soubresauts de l’histoire européenne récente, qui a trouvé en moi un écho tout à fait particulier.



Un vrai coup de cœur!
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
Commenter  J’apprécie          60
Toutes les vagues de l'océan

Entre la Russie des années 30 et la Barcelone des années 2000, nous assistons à la rencontre de familles issues de la Guerre d'Espagne et du stalinisme : goulag, mafia, amitiés, trahison, sang qui coule, haines ancestrales, toute l'ambivalence et la nature humaine y sont décrites, ce qu'illustre fort bien la phrase "La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre. La première goutte qui tombe est celle qui commence à être océan."

Ce livre est passionnant.









L
Commenter  J’apprécie          61
Le Poids des morts



Il s'agit du premier livre de Victor del Arbol Le Poids des Morts, paru en 2006 en Espagne mais publié seulement en 2020 en France. Comme l'écrit l'auteur dans le prologue " Aujourd'hui je n' écrirais sans doute pas cette histoire de la même façon...avec ses défauts et ses qualités, ce roman était une déclaration d'intentions". En effet on y reconnaît les thèmes chers au romancier, l'histoire espagnole, la guerre, les années noires du franquisme, les souvenirs, les secrets et la filiation. On navigue entre 1945 et 1975, le passé servant à éclairer les faits du présent. Lucia, jeune femme tourmentée, exilée à l'étranger depuis longtemps avec son mari Andrés, décide de retourner à Barcelone pour y ramener les cendres de son père. C'est un appel téléphonique énigmatique d'un ancien ami d'enfance Octavio Cruz qui l'entraîne dans ce périple de mémoire. Elle y fera face à des fantômes de son passé, et on découvrira au fil du récit les horreurs et exactions commises trente ans plus tôt. Au péril de sa vie et celle de ses proches, elle affrontera son tortionnaire et devra faire face à ses propres démons en remuant la fange dont personne ne ressortira indemne. Si l'on ne trouve pas dans ce livre la même puissance narrative que dans les autres romans qui ont suivi, il n'est pas inintéressant de se pencher sur les débuts de Victor del Arbol, un écrivain majeur dont les livres sont toujours intéressants et prenants.
Commenter  J’apprécie          50
Avant les années terribles

Je crois qu'il me faut un petit roman à l'eau de rose pour oublier les horreurs que je viens de lire. Le mérite de ce livre est de révéler la réalité de l'Ouganda, un pays méconnu du grand public.

Isaïe est un réfugié ougandais qui a refait sa vie en Espagne, où il est marié avec Lucia. Quand une ancienne connaissance vient le voir pour lui demander de participer à une conférence sur la réconciliation, il retourne en Ouganda et sa femme enceinte décide de l'accompagner.

Le récit se déroule en parallèle sur deux époques : le présent avec le retour en Ouganda, et d'autre part on revit l'histoire d'Isaïe, et son enfance heureuse en famille jusqu'à ce que les rebelles de la LRA atteignent son village. Ensuite c'est l'horreur, Isaïe et son frère Joel sont emmenés comme enfants soldats. Ils subissent l'horreur, et en même temps ils sont obligés d'y participer. Isaïe devient même le spécialiste de la chasse aux albinos, les malheureux étant très recherchés parce que leurs organes sont utilisés en sorcellerie.



Le plus affreux, c'est que tout est vraisemblable. La LRA est une armée de fanatiques créée par une femme, Alice Lakwena, qui arrosait les enfants d'une eau censée les rendre invisibles avant de les envoyer au combat. Le chef de la LRA, Joseph Kony, est encore l'homme le plus recherché d'Afrique pour répondre des exactions commises pendant 3 décennies. En fait l'Ouganda est sorti de la férule d'Idi Amin Dada pour tomber dans l'anarchie sous Milton Obote, puis tout le nord a été ensanglanté par la LRA depuis 1986. Aujourd'hui l'Ouganda a un fort développement économique, mais il reste des progrès à faire question liberté. En 2019 le président ougandais a décrété que toute personne possédant un béret rouge serait condamnée à la prison à perpétuité. Ça serait presque risible, mais on voit bien qu'il reste encore du chemin à faire sur la route des droits de l'homme.

Les meurtres rituels d'albinos sont une autre réalité de la région, même si la Tanzanie est encore pire que l'Ouganda dans ce registre. Quant aux enlèvements d'enfant, c'était la méthode traditionnelle de recrutement de la LRA. Ensuite l'enfant doit subir la violence et la cruauté pour qu'à son tour il devienne un combattant sans pitié. C'est la réalité d'un certain nombre de conflits en Afrique, mais la LRA a battu des records dans l'exploitation des enfants.



Le retour d'Isaïe en Ouganda ne se passe pas du tout comme prévu, et la conférence n'est qu'une anecdote dans le récit. Isaïe, qui en Espagne désirait avant tout oublier son passé, va retrouver les protagonistes de sa vie d'enfant-soldat et va devoir se confronter avec ses vieux démons. Sa femme est kidnappée et retenue en otage pour mieux s'assurer de son soutien, et il devient la marionnette d'une lutte de pouvoir impitoyable. Tous ont une bonne raison de le tuer, la LRA pour sa désertion, l'armée pour ses activités passées.



Avant les années terribles est un ouvrage sur la culpabilité et la recherche de soi. Un enfant qui massacre des villageois innocents est coupable, mais il est également innocent puisqu'il n'a agi ainsi que parce qu'on l'a forcé à commettre ces tueries. Soit il devient aussi fou que les leaders qui l'ont envoyé se battre, soit il garde son âme, mais comment peut-on vivre avec un tel poids sur la conscience ?
Commenter  J’apprécie          50
Le fils du père

Depuis « La Tristesse du samouraï » (2012) qui l'a fait connaître en France, Victor Del Arbol n'a eu de cesse de sonder l'histoire de son pays et les violences qui la constituent, qu'elles soient politiques, sociales ou familiales.

Dans « Le Fils du père », certainement son meilleur roman, il s'est surpassé dans la noirceur.

Après l'incendie en septembre 2011 d'une unité d'évaluation et de soins psychiatriques sont retrouvées les notes d'un certain Diego Martin qui y a été interné pour avoir assassiné l'infirmier en charge de Liria, sa sœur adorée.

Dans ce manuscrit il consigne le récit de sa famille en soulignant la malédiction qui pèse sur sa composante mâle tout juste capable de semer le malheur, de briser ce qui l'entoure et de s'autodétruire.

Pourtant Diego, dernier représentant de ces trois générations délétères, pense qu'il est différent de ceux qui l'ont devancé parce qu'il les a fuis et qu'il est devenu un professeur d'université respectable. Mais le passé vous rattrape toujours avec le poids des haines ancestrales et la transmission ne s'arrête jamais, comme une fatalité.

Malgré la désolation qu'ils répandent, on ne parvient pas à détester ces hommes. Victor Del Arbol fait d'eux un portrait en clair-obscur où le mal cohabite avec le bien et où l'amour se transforme en violence parce qu'il est indicible pour des machos de leur espèce incapables de dévoiler leurs blessures honteuses et tues.

Et ce tableau tout en nuances, nourri d'événements historiques tragiques (guerre civile, Seconde Guerre mondiale...) et de discriminations sociales, c'est une voix extérieure à celle de Diego qui nous le révèle en s'interrogeant sur la frontière parfois ténue entre la vérité et l'illusion, entre la réalité et les faux-semblants.

Avec son écriture précise, fulgurante et puissante, « Le fils du père » est un roman ambitieux et tortueux qui s'empare du lecteur pour ne plus le lâcher.



EXTRAITS

Son talent, c'était la démolition.

Il était un malheureux de vocation.

Tu te bats parce que tu ne sais pas être en paix.

Les gens vivent autant qu'ils peuvent et comme ils peuvent. Peu le font comme ils veulent.


Lien : https://papivore.net/littera..
Commenter  J’apprécie          50
Le fils du père

le récit à travers plusieurs génération d'hommes en Espagne retrace la vie affreusement dure d'une population très pauvre. Certaines scènes sont pénibles, les flash back s'enchaînent pour dépeindre les déviances des personnages d'hommes qui s'expriment dans la violence. De l'enfance à l'âge adulte, point de salut, du grand père, au père puis au petit fils, chacun dérape. Impossible de sortir de cette spirale infernale qui va , tour à tour, les entrainer à tuer. Peu d'optimisme, une ambiance lourde, sous fond de guerre . Les femmes sont malmenées, aucun respect de la part des époux, des pères. Quelle tristesse cette population martyrisée, exilée au fond des grottes, ces enfants qui meurent en bas âges et que l'on met en terre sans même un tissu pour les humaniser. Ici, il est question de mensonges, de non dits, d'amour impossible entre les garçons et leurs pères, d'incestes ou pas.
Commenter  J’apprécie          50
Le fils du père

Déjà on va s'arrêter un peu sur la sublime couverture qui claque !

Ensuite, on se penche sur cet auteur barcelonnais que j'affectionne particulièrement, enfin je vous pitch l'histoire qui, je l'espère, vous donnera envie de découvrir cet opus, dense, à la construction narrative hyper prenante.

Diego Martin, professeur à l'université, marié à une femme formidable, écrit depuis un centre psychiatrique où il est enfermé pour avoir assassiné Martin Pearce.

On ne sait s'il s'adresse à quelqu'un ou s'il écrit sa vérité avant son procès. Aussi, on ne sait pas pourquoi il a tué Martin Pearce.

Ça c'est la base qui ouvre le roman mais pour comprendre le geste de Diego, il va raconter l'histoire de sa famille. Il va remonter à l'origine. Les époques s'enchaînent de 1936 à aujourd'hui avec tout d'abord l'histoire de son grand-père puis de son père. De l'Espagne franquiste aux goulags russes, c'est l'histoire d'une malédiction familiale et les parallèles entre les riches et les pauvres, les puissants et les invisibles donnent une trame romanesque absolument remarquable ! La transmission du père au fils, de ses traumas, ses silences, ses désirs, et surtout de la violence impactant l'ensemble de la famille de Diego, offrent des personnages marquants, étoffés et complexes. C'est une lecture fascinante qu'on ne lâche pas. Les deux dernières pages délivrent une fin totalement bouleversante.

En somme, le fils du père est une histoire intense du début à la fin.

Du grand Victor Del Arbol !
Commenter  J’apprécie          50
Le fils du père

Avec son dernier roman « Le fils du père », Victor Del Arbol, auteur espagnol que j’apprécie énormément, décrit une violence familiale trans-générationnelle inévitable qui frôle la folie.

Trois générations d’hommes que la violence et l’accumulation de secrets va entrainer vers un gouffre insondable. Un roman noir ou la haine et la lutte des classes côtoient la maltraitance familiale que la pauvreté n’excuse pas. Inéluctablement l’auteur nous englue dans ce roman puissant ou chaque homme de cette famille maudite vit un destin tragique.

De son grand-père Simon déporté sur le front russe, et d’Antonio son père obligé d’intégrer la Légion étrangère, Diego enseignant, n’a pas envie de laisser la place à toute cette violence qui bout en lui depuis son enfance. Il espère échapper à ces gènes qui ont détruits toute sa famille depuis plusieurs générations. Mais le mal est puissant et l’homme faible. La spirale infernale entraine Diego jusqu’au meurtre…

Un roman fort ou l’amour du père pour le fils n’est pas assez puissant pour sauver celui-ci de la fatalité. Un amour jamais avoué et donc jamais partagé.

Commenter  J’apprécie          50
Le fils du père

Une terrible malédiction frappe les hommes d'une famille, à travers plusieurs générations, nous suivons leur histoire, qui se mélange avec la grande histoire et ses nombreux conflits.

L'auteur nous offre un très bon roman noir magistral et flamboyant.
Commenter  J’apprécie          50
Toutes les vagues de l'océan

Proche de l'excellence à mon goût. On en sort chamboulé, un peu étourdi par tant d'intensité. Un roman/récit car on touche tant la grande histoire qu'on se laisse captivé par le plaisir d'apprendre et l'effroi des destins brisés, broyés par la brutalité qui éclabousse parfois l'humanité.

C'est noir, très noir, l'âme est disséqué à vif. C'est peut-être le seul bémol, pas de lumière au bout tunnel. Mieux vaut en être conscient mais tellement fort malgré tout. Et qu'elle écriture! En tout cas, moi, elle me porte et j'en redemande.

C'est dur mais chaque personnage prends sa place et jusqu'au bout comme un très grand thriller.

Je ne reparle pas du contexte historique, et cet enfer, personnellement je savais pas, maintenant oui et c'etait nécessaire je crois.

Être accroché mais à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          50
Toutes les vagues de l'océan

Ça n est pas donné à tous les auteurs de faire d une multitude de tissus un patchwork réussi. C est le cas ici dans ce roman qui couvre tous le XXè siècle , des purges russes aux réseaux mafieux en passant par l Espagne phalangiste. Un grand roman sur la nature humaine Le tout, sans que cela soit indigeste ! On en redemande
Commenter  J’apprécie          50
Le Poids des morts

Premier roman de cet auteur découvert en France grâce à La tristesse du samouraï, ce polar contient déjà toutes les thématiques chères à l’auteur : poids du passé, de ses secrets, franquisme, violence familiale…

Après 30 ans d’exil, Lucía revient en Espagne, alertée par son ami d’enfance Octavio. Celui-ci aurait repéré l’homme qui a sauvé sa vie lorsqu’elle était adolescente. L’homme résiderait dans un asile psychiatrique sous un nom d’emprunt. Or celui-ci a été exécuté pour meurtre juste après la Seconde guerre mondiale.

Alors que Franco est au seuil de la mort, son régime pourrissant avant même son corps, les habitudes des autorités n’ont pourtant guère changé et notamment celles de la police et du commissaire El Moro aux méthodes violentes et arbitraires. Ce policier a connu Lucía dans sa jeunesse et semble avoir encore des comptes à régler avec celle-ci. Une femme qui a connu la liberté mais qui a beaucoup de secrets à cacher, notamment à son mari Andrés. Et qui se retrouve plongée dans un univers de violence qu’elle avait oublié. Une lutte à mort s’engage entre la femme et le policier dont personne ne ressortira indemne.

Si l’ensemble est peut-être moins abouti que ses futurs romans (par exemple, deux scènes extrêmement violentes auraient pu être édulcorées sans porter préjudice à l’énigme ou à l’atmosphère), Víctor del Árbol signe ici un roman sombre et âpre, une vision sinistre de l’humanité, sans oublier le poids écrasant d’une histoire nationale tragique encore non assimilée.
Commenter  J’apprécie          50
Témoin oculaire

Qu’ont-ils vu dans ces photos réalisées par des reporters de l’Agence Magnum?

Seuls avec leur plume, face à ces instantanés du monde, les plus grands auteurs de polars ont laissé leur imagination tisser le fil d’une histoire.

Et c’est un tour du monde qu’ils nous offrent en quelques pages, nous entrainant en Ukraine, en Suède, en Russie, en Islande, aux Etats Unis ou en banlieue parisienne, avec des nouvelles toutes plus sombres les unes que les autres.

On y retrouve le grand thème de la destinée, menace oppressante et inexorable, comme celui de la vengeance d’autant plus terrible qu’elle est longuement mûrie.

J’ai lu avec intérêt ces onze nouvelles mais j’ai été plus particulièrement touchée par l’émotion qui émane de celles de Victor Del Arbol, de Marcus Malte et d’Alexandra Schwartzbrod. Franck Thilliez, Olivier Truc et R.J.Ellory, se distinguent également par l’ambiance saisissante de leurs histoires.

Une fois les nouvelles lues, il reste, imprimés en nous, ces clichés qui les ont inspirées et dont notre mémoire se souviendra.

Si illustrer un écrit est une démarche courante, il est beaucoup plus rare de lire des textes inspirés d’une photo. Ce concept original m’a semblé lumineux tout au long de la lecture de ce recueil au titre évocateur et j’espère que les éditions Alibi renouvèleront l’expérience avec de nouveaux auteurs, pour notre plus grand plaisir.

Commenter  J’apprécie          50
Toutes les vagues de l'océan

ATTENTION: Livre à lire quand vous aurez assez de temps libre pour le finir d'une seule traite.



Toutes les vagues de l'océan est une fresque incroyable au cours de laquelle le passé et le présent s'entremêlent. On suit l'histoire Gonzalo Gil qui apprend que la soeur avec laquelle il avait coupé les ponts s'est suicidée. A mesure qu'il cherche à faire la lumière sur cette histoire les secrets de famille ressurgissent, les traumatismes remontent et des connexions interpersonnelles se révèlent.



En parallèle de cette histoire c'est tout le XXème siècle en Europe qui est traversé, par les yeux (enfin, l'oeil) de Elias, jeune communiste espagnol qui va vivre les grandes tragédies de ce siècle les unes après les autres sans jamais renoncer à ses valeurs.



Toutes les vagues de l'océan est un magnifique roman sur la vie, sur l'humanité, sur la famille, sur l'amour, sur les regrets...



Difficile d'en dire plus sans rien dévoiler mais une chose est sûre c'est un véritable coup de coeur et un roman de grande qualité à recommander sans modération.
Commenter  J’apprécie          50
La maison des chagrins

Ah ! Un excellent Polar psychologique très noir.. qui m'a plombé moralement. Blessures indélébiles de la mort de son enfant. Désir de venger sa mort. Vies brisées, cicatrices de l'enfance ....un roman bien construit comme un puzzle qui vous plonge dans les pensées des personnages...( pour cette raison il m'a plu ) l'un a un passé sous Pinochet et est devenu détective, un autre balafré ado en Algérie durant la guerre retrouvera son amour d'enfance et bien d'autres personnages inquiétants.



Le roman démarre quand Eduardo portraitiste sorti de prison pour le meurtre du chauffard qui a causé la mort de sa femme et de sa fille, reçoit une étrange commande.... C'est un gros pavé de presque 600 pages. A lire mais attention au moral !

Mireine
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Victor del Arbol Voir plus

Quiz Voir plus

Des écrivains aux prénoms rares

Première question, facile: quel était le prénom de l’immense romancier Balzac ?

Eustache
Honoré
Maximilien

20 questions
158 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}