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Critiques de Victor del Arbol (600)
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Toutes les vagues de l'océan

"Toutes les vagues de l'océan" est un triller historique et choral. A partir du suicide de sa sœur Laura à Barcelone en 2002, Gonzalo son frère n'aura de cesse que d'expliquer son geste. Il va être confronté à l'histoire familiale replacée dans le contexte historique de l'URSS des années 30', de la guerre d'Espagne, de la seconde guerre mondiale, et de l'Espagne d'après guerre. Ses découvertes et ses recontres lui ouvriront les yeux et lui feront faire des choix de vie pour retrouver sa dignité. La question du choix l'individuel face au bien et au mal, qu'elles que soient les justifications notamment idéologiques est posée d'emblée. De même que celle du poids de l'histoire familiale sur les générations suivantes : subir ou se libérer..... mais à quel prix ?. Un très beau roman qui dépeint la nature humaine avec réalisme dans ce qu'elle a de meilleur et de pire.
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Par-delà la pluie

La maladie, les violences conjugales, la dépression tout cela dans un roman noir comme sait si bien les faire Victor Del Arbol tout cela annonce une bonne partie de rigolade et bien bizarrement non!!! C'est un peu lourd et oppressant mais le talent d'écriture de l'auteur sauve pour moi ce livre qui ne restera je pense pas son meilleur.
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Toutes les vagues de l'océan

Bien qu étant qualifiée de "roman policier", cette fresque dantesque mériterait de figurer dans une catégorie supérieure. C'est un véritable roman historique, bien documenté. L enquête menée par Gil n'est, à mon sens, qu'un prétexte. Elle va ouvrir les portes de son histoire familiale à partir de la figure mythique de son père Elias parti en Russie et qui a connu l enfer du goulag. Malgré cet épisode, il ira ensuite servir la révolution russe avant de nous plonger dans les affres de la révolution espagnole et plus largement dans l histoire de l Europe.

Nous allons le suivre dans la violence, dans le mal absolu et dans tout ce qu'il y a de plus abject chez l humanoïde... Un roman noir, fort, très fort, réaliste, bouleversant qui va me marquer pour longtemps et qui suscite bon nombre de réflexions sur l histoire et sa retranscription, sur la condition humaine, sur la résilience, sur la guerre et sur les pions que nous sommes dans les mains des dirigeants, sur les paradoxes de l homme capable du pire et du meilleur, sur la complexité des sentiments....
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Toutes les vagues de l'océan

Il y a de ces romans dont on sort un peu groggy , sonné par une histoire où les émotions sont à leur comble , où l'on se fiche de savoir s'il s'agit d'une polar , d'un thriller ou d'un roman historique pourvu que le plaisir de lecture soit satisfait . Où l'on communie avec les personnages dans leurs souffrances , leurs joies et leurs peines .

« Toutes les vagues de l'océan «  est de ceux-là. Il vous prend aux tripes et vous ne laisse aucun répit , aucune échappatoire qui soit satisfaisante jusqu'à la fin .

C'est une histoire de famille : celle des Gil . Une famille damnée . Cela commence par le père , Elias , ce jeune communiste enthousiaste qui part découvrir dans les années trente l'URSS pour être ensuite déporté dans un goulag soviétique , camp de concentration qui ne dit pas son nom , sur l'île de Nazino dite "l'île des cannibales ", en Sibérie . Un endroit inhospitalier où sa route va croiser celle d'Igor Stern , un bandit sanguinaire , qui règne sur le camp sans partage en terrorisant la population et en tuant celui qui se met en travers de sa route . Elias y perdra un oeil et sa fierté au passage mais il survivra , quitte à sacrifier sa compagne , Irina , et sa petite fille , Anna . Un acte qui marquera au fer rouge toute sa vie et qui conditionnera ses futurs actes .

Cela continue par son fils , Gonzalo , qui vit une vie bien tranquille dans son petit cabinet d'avocat de Barcelone au début des années 2000 , entouré de sa femme , Lola , et de ses deux enfants . Lola est la fille d'un riche avocat , Agustin Gonzalez , qui a fait fortune en conseillant les plus fortunés mais qui est peu regardant sur leur honnêteté . Il a su se tisser un réseau sous le régime franquiste au plus haut niveau comme dans la police .

L'inspecteur Alcazar est l'un de ces policiers corrompus , aux ordres comme l'était son père d'Agustin , mais pas sans état d' âme .

Cette vie tranquille et confortable va basculer , le jour où sa soeur aînée , Laura , est retrouvée morte , suicidée .Elle était rentrée quelques années plus tôt dans la police , sous les ordres d'Alcazar et avait démarré une enquête secrète sur les rapports occultes entre la mafia russe " la Matriochka" et le milieu des affaires espagnols dont l'un des dignes représentants en Catalogne n'est d'autre que Agustin Gonzalez. Des recherches qui vont lui coûter cher : l'assassinat de son fils Roberto par l'homme de main Zinoviev.

Gonzalo va décider de reprendre l'enquête en mémoire de sa soeur quitte à se mettre lui et sa famille en danger . Il va devoir exhumer les souvenirs de sa famille , fouiller dans le passé de ses proches et...pas sur que ce qu'il découvre le réjouisse vraiment ..

Victor del Albol signe donc un magnifique roman qui marque les esprits et vous fait découvrir des personnages de chair et de sentiments plus vrais que nature comme si la fiction dépassait la réalité . L'auteur , comme un véritable historien , met en lumière cette période sombre de l'ère Staline : ces déportations massives de milliers d'êtres humains vers les terres hostiles de Sibérie , malheureuse préfiguration des futurs camps de concentration nazis . C'est dur et révoltant mais cela fait partie de l'Histoire . Comme un devoir de mémoire et un rappel nécessaire à nos générations actuelles , qui n'ont pas connues la guerre et ces atrocités , qu'il faut toujours rester vigilant .
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La tristesse du samouraï

C´est le genre de roman qui me confirme, si besoin était, que nous vivons en Europe une époque où nos qualités humaines ne sont pas soumises à d´aussi rudes épreuves que celles des protagonistes du roman. Certes nos héros actuels sont –beaucoup- plus fades, ils sont souvent footballers ou chanteurs, mais quel confort de ne pas être confrontés à ce genre de situation qu´était le franquisme.

Je ne sais pas à quoi il faut attribuer cette tristesse qui court tout le long du livre, mais elle n´a rien à envier à celle des auteurs scandinaves. Cette littérature espagnole a le contestable avantage d´émettre l´hypothèse qu´à l´opposé de la littérature du Nord, les monstres qu´elle génère ou met en scène nous ressemblent beaucoup plus, qu´ils ne demandent en fait qu´à être réveillés.

Je ne pense pas que cela soit un grand roman, le style est parfois un peu lourd, mais la tension et la noirceur des personnages en font un excellent thriller facile à lire.



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Toutes les vagues de l'océan

Victor del Arbol fait partie de ces auteurs dont les qualités littéraires ne se démentent pas, roman après roman. En 2012, il signait La tristesse du samouraï où il séparait un fils d’une mère, assassinée. Dans cette même veine, sombre et noire, l’auteur publiait La Maison des chagrins, en 2013.



Avec Toutes les vagues de l’océan, le lecteur a entre ses mains, une œuvre encore très ambitieuse nous offrant une immense fresque familiale dans un XXème siècle souvent secoué.Victor del Arbol semble prendre un malin plaisir de nous emmener dans les camps staliniens en Sibérie, dans les combats de la Guerre d’Espagne, dans la seconde guerre mondiale… On comprend vite à quel point la moindre parole joue sur l’avenir d’une famille, sur plusieurs générations !







Le ton est donné rapidement, dès les premières pages. Nous sommes en 2001, à quelques encablures de Barcelone. Un jeune garçon est volontairement noyé. Sympathique, n’est-ce pas ? Mais pourquoi ?







Cet événement va obliger Gonzalo Gil, père de famille et avocat, à ouvrir un album de famille, chargé de deuils, de douleurs et de non-dits. En effet, ce garçon était son neveu et la sœur de Gonzalo se suicide, ne supportant pas le décès de son fils. Les époques et les personnages vont venir se télescoper sur fond d’industries mafieuses et prostitution enfantine.



Que les personnages, jamais négligés, sont denses et travaillés au contexte familial et social particulièrement complexe et documenté ! Victor del Arbol a un sens de la psychologie particulièrement fin et une écriture particulièrement puissante et foisonnante de détails tous essentiels dans la remise en question de l’image paternelle.



Ancien policier et historien de formation, Victor del Arbol reste fidèle à lui-même et à cette littérature espagnole de qualité qui se nourrit son histoire, parfois sombre et dramatique. C’est sans crainte qu’il faut aborder ces 600 pages.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Toutes les vagues de l'océan

Un ouvrage passionnant qui entraîne le lecteur dans un univers impitoyable assis sur le parcours de personnages ballotés entre deux mondes totalitaires: la Russie stalinienne et l'Espagne franquiste. Qui est réellement Elias Gil ? Quel est l'homme qui se cache derrière une image idéalisée et qui a disparu sans laisser de trace ? Quel "héritage" laisse-t-il à ses proches et à ceux qui ont souffert à ses côtés ?

Grace à un style fluide mais percutant, Victor DEL ARBOL décrit des personnages attachants à la personnalité complexe qui transportent le lecteur dans un parcours historique aux rebondissements multiples. La cruauté des univers totalitaires formant le cadre de ce roman en rend toute la violence, toute la réalité de systèmes que l'on voudrait savoir disparus à jamais.

Les personnages principaux de cet ouvrage oscillent entre les sentiments ambivalents que sont l'amour et la haine.Avec pour seul dénominateur commun: la fascination qui en découlent. On se laisse prendre au jeu des ressentis issus du "jeu" de l'auteur. A tel point qu'il est difficile de refermer ce livre avant d'être parvenu à la fin.

Il importe toutefois de préciser que je trouve le terme de "polar" qui lui est associé comme un peu déplacé. Le terme de "suspense" me semblant plus approprié. Dans tous les cas, pour les amateurs du genre, il s'agit d'un ouvrage qu'il faut avoir lu.
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Toutes les vagues de l'océan



Une écriture d'une rare beauté qui nous donne des moments de clarté qui nous donne l'impression d'avoir tout compris. La guerre civile espagnole le jeu des puissants le goulag des faits pas si vieux devant l'histoire mais vite oubliés et je me permet de faire un parallèle avec ce qui se passe en Syrie présentement seul les lieux et les noms ont changés mais la donne est la même. Un bouquin que j'ai adoré lire et que je regrette de l'avoir lu.

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Toutes les vagues de l'océan

Une découverte extraordinaire, un roman noir mais pas seulement. Je viens de finir le livre et je n'ai pas de mots. L'auteur nous emmène à partir d'un fait divers sur les traces de l'histoire de l'Espagne et de l'URSS quand le communisme était un idéal pour tous les ouvriers. Une terrible leçon d'histoire et surtout d'hommes et de femmes face à leur conscience et à leur devoir. Un livre inoubliable, un auteur à découvrir et à suivre absolument.
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Toutes les vagues de l'océan

Pour son troisième livre Victor del Arbol a tapé dans le milles avec moi , ce roman et captivant, surprenant , super bien écrit !







Il parle de la guerre , des camps et tout y ai expliqué .





Mon grand-père espagnol à moi m'avait déjà parlé de la guerre d'Espagne avec Franco et son franquisme qui s'appuie sur une idéologie conservatrice et nationale catholique alors qu'en fait son nom et tiré du non général Franco et repose plutôt sur la personnalité d'un dictateur qui a une idéologie bien définie , comme Staline dans le livre .





Tout ça pour dire que ce roman m'a rappelé tout ce que mon grand-père m'avait raconté et fui l'Espagne pour éviter la guerre qui fessait des ravages et se livre du coup, je l'ai dévoré page par page .







J'ai eu le coeur accroché quand on a parlé des camps sibériens ça ma fait mal de me dire que l'homme et capable de faire des endroits pour le peuple parce qu'il ne partage pas le même point de vue qu'eux alors on prône la censure et on les enferme , du coup même s'il arrive à sortir de là, ils ont vécu quelque chose qui va les traumatiser et leur vie et détruite à jamais .







" Je peux dire que se livre m'a interpellé , ah ! mon grand-père qui repose en paix était encore parmi nous j'aurais aimé lui dire ce que j'ai lu et je sais que l'on en aurait reparlé pendant des heures ."







Avec le régime de Staline qui fait froid dans le dos . On y lit une histoire qui rend le lecteur accro de vouloir savoir ce qui va se passer à la fin du roman .





Je le recommande, c'est un bon pavé de 500 pages et en plus ou ne s'ennuie pas du tout , mais pour ma part, je l'ai savouré d'une traite, c'est un sacré polar noir .





"Victor del Arbol,tù livro es una bomba entre las manos de los lectores " .



Bonne lecture ^^.
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La maison des chagrins

Dans ce roman, on croise une galerie de personnages que nous ne sommes pas près d’oublier, dont les destins sont – tragiquement – liés. Ce roman est un véritable puzzle, chaque chapitre apporte une nouvelle pièce qui vient s’imbriquer dans l’histoire.

Tous les personnages – Edouardo, Arthur, Ibrahim, Gloria, Olga, Andrea, M. Who, Maribel –

sont des êtres cabossés par la vie, ou dont la vie a basculé, qui sont tous unis par la douleur, principalement celle de la perte d’un être cher (un enfant, une femme, un mari, un amant…) et par la haine. « À quoi sert la douleur, si on ne peut la partager avec celui qui te l'inflige ? Je ne suis pas là pour pardonner, Eduardo. J'ai besoin de comprendre, et j'ai besoin de haïr » dit Gloria à Eduardo, le peintre à qui elle a demandé de réaliser le portrait de l’homme qui a tué son fils. « Qu'est-ce qui nous unit ? La perte, la culpabilité, le remords ?"

Et tous, à commencer par Edouardo sont à la fois victimes et coupables. Ces êtres portent tous une blessure qui a laissé en eux ou sur eux (pour Ibrahim) des cicatrices. Que cherche réellement Edouardo en acceptant la commande de cette célèbre violoniste de réaliser le portrait du chauffard qui a tué son fils alors que lui-même a perdu femme et enfant dans les mêmes circonstances et qu’il s’est fait justice lui-même ? Le portrait qu’il va faire d’Arthur, le chauffard, n’est-il pas en réalité une sorte d’auto-portrait ? Où la vérité est-elle ailleurs ?

Aucune horreur ne nous est épargnée dans ce roman : viol, torture, assassinat, pédophilie, prostitution, on plonge petit à petit dans la noirceur la plus absolue. Et rien n’est laissé au hasard, et c’est là toute la puissance de ce roman policier, pas de place pour les coïncidences, tout s’explique et tout est lié, chaque acte découle d’un autre. Aucun détail n’est gratuit et les indices laissés par l’auteur sont nombreux pour tisser sa toile.

Del Arbol nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine et dans le cercle infernal de la vengeance. L’intrigue est complexe mais ficelée de main de maître et le suspense est soutenu jusqu’à la fin car on ne sait quelle vérité va finalement se révéler, celui qu’on croyait coupable se retrouve victime, et vice-versa. Tous les personnages sont fouillés et l’auteur leur donne tant d’épaisseur qu’on ne peut que s’y attacher.

La construction de ce roman est si habile qu’on ne peut le lâcher : le portrait de chaque personnage est fait par petite touche, à l’image d’une peinture, et on est tour à tour plongés dans leur présent puis dans leur passé et les moments clés de leur vie, qui les ont fait basculés.

Un roman d'une grande noirceur où l’adulte n'est pas protecteur, le père, le mari souvent absents ou défaillants. Ce thème de l'enfance trahie est particulièrement touchant.

Une vraie réussite et une vraie découverte pour moi d’un auteur espagnol que je ne connaissais pas et dont je vais m’empresser de lire le premier ouvrage. Un coup de cœur !

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La maison des chagrins

C'est peu dire qu'on trépignait après avoir lu La tristesse du samouraï, qui détonnait carrément dans le paysage de la littérature policière contemporaine.



Eduardo, portraitiste reconnu, est dévasté depuis la mort de sa femme et de sa fille, dans un accident qui lui a coûté son genou. Il est contacté par Gloria Tagger, célébrissime et talentueuse violoniste, pour une commande bien particulière : elle lui demande de peindre Arthur, le responsable de l'acident qui a tué son fils. Sur cette trame viennent se greffer d'autres intrigues, secondaires, subtilement entrelacées avec la première, puisqu'avec Del Arbol, il n'y a jamais de hasard, qu'il s'agisse de l'OAS, des ateliers chinois clandestins dans Madrid, ou des petites mains de Pinochet.



Victor del Arbol paraît, à première vue, confirmer son talent avec La maison des chagrins, son deuxième roman traduit en français. Dans une logique haletante, il propose une intéressante construction en miroirs qui laisse peu de répit à un lecteur à la fois fasciné et horrifié, tout en manipulant à loisir ses thématiques fétiches - la vengeance, la culpabilité, le pardon, l'enfance dévoyée ou volée.



Et pourtant, La maison des chagrins ne séduit pas autant. Comme si la mécanique Del Arbol tournait un peu à vide. "J'ai l'impression que cette histoire est comme le sparte noué en tresse. Plus on l'arrose, plus il durcit et s'enroule sur lui-même". Et c'est bien le problème, puisque Del Arbol multiplie ad nauseam les coïncidences, les victimes et les suspects dans un scénario toujours plus glauque et émaillé de violence gratuite.



Reste qu'il manipule gentiment son lecteur en emboîtant les pièces du puzzle avec une perfection qui confine à la maniaquerie. De quiproquos en trahisons, dans le vertige d'un suspense extrêmement maîtrisé, une chose est certaine : on ne s'ennuie pas !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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La tristesse du samouraï



Ne voulant en rien dévoiler le fond de ce polar espagnol dont il suffit de lire la quatrième de couverture, je ne donnerai mon avis que sur la forme.

Cette histoire de haine et de vengeance familiale sur trois générations est particulièrement travaillée, par de multiples personnages, des chapitres qui s'entremêlent avec aisance sur plusieurs époques et une recherche sur le contexte historique qui colle au plus près des années plombées du franquisme, de la guerre d'Espagne, de la division Azul dans l'armée allemande.

J'ai donc plutôt apprécié ce roman noir, bien que certaines situations d'enlèvement et de meurtres soient peu crédibles, un peu "surdosées" et alambiquées et demandent donc un effort de concentration pour ne pas perdre le fil.Trop de malheur et de noirceur finissent par lasser...

L'intrigue est donc un peu en décalage avec la trame historique, qui reste, en arrière fond, très intéressante.



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Le fils du père

En général c'est un livre très sombre, mais fort riche d'enseignements. À travers l'histoire d'une famille Espagnole étalée sur trois générations d'hommes dont l'existence ne fut pas une sinécure, l'auteur ratisse large en terme de thématiques abordées.



Sommes-nous inéluctablement marqués par les tares de nos géniteurs? Les fictions que nous construisons à partir de nos vécus ont-elles une part de vérité qui soit en tout point conforme à la réalité? Avons-nous le droit de porter un jugement global et péremptoire sur la vie de ceux qui nous ont précédés? Qu'est-ce que le bien, le mal? Qui est courageux et qui est lâche? Existe-t-il toujours une rivalité père et fils? Qu'est-ce que l'amour?



Pour voguer sur ces thèmes universels et intemporels, nous parcourons une partie du XXe siècle, en passant par l'Espagne sous Franco, l'Union Soviétique envahie lors de la seconde guerre mondiale, sous oublier une incursion au Sahara Oriental.



Tout au long du livre, l'auteur nous présente des vies faites de misère psychologique et de dénuement matériel, de torpeur intérieure et d'avenirs bouchés. Des existences remplies d'amours trahis, de rêves bafoués, et ce, dans un cycle qui semble, parfois, se répéter sans cesse.



L'histoire se termine sur une note touchante, empreinte d'humanisme et d'espoir. C'est tout en l'honneur de l'auteur après nous avoir fait voir toute cette noirceur.

Bref, c'est encore du grand art de la part de V. del Arbol!
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Toutes les vagues de l'océan



Toutes les vagues de l’océan.

Víctor del ÁRBOL



Espagne, Russie, France.

1930, 1960, 2000.



Elias Gil est un jeune ingénieur communiste espagnol qui part avec 3 camarades en Union Soviétique pour construire des routes et des ponts.

Sur place il découvre l’ horreur : la prison et surtout le camp de Nazino qui l’enfer sur terre (violence, faim, cannibalisme, froid, tortures…).

C’est là aussi qu’il rencontrera son seul et unique amour : Irina ainsi que la fille de celle-ci Anna dont il gardait le portrait dans un petit médaillon.

Et c’est là aussi qu’il rencontrera son ennemi éternel Igor Stern qui lui crèvera un œil pour un manteau.

Quand Elias sort de cet enfer c’est pour en rencontrer un autre : l’Espagne de Franco et la guerre civile où il n’aura pas une attitude exemplaire.

Puis le voilà en France au moment de la seconde guerre mondiale dans un camp de réfugiés à Argelès sur mer.

Ça c’est pour le passé du père.

Le présent de son fils Gonzalo c’est une lettre lui annonçant le suicide de sa sœur Laura avec laquelle il est en froid (depuis qu’elle a écrit un portrait au vitriol de leur père dans un journal).

Il faut dire que Laura a perdu son fils (assassiné), son mari (divorcée) et que son métier de policière lui était devenu insupportable.

Version à laquelle Gonzalo ne croit pas et pour laquelle il va décider de mener l’enquête.

Lui qui n’est pourtant qu’un avocat mollasson écrasé par son flamboyant beau-père avocat renommé.

Cette enquête va l’emmener très loin sur les traces du père faisant ressurgir un passé extrêmement difficile expliquant bien des comportements chez la fille morte, le fils apathique, la mère taiseuse et mystérieuse et bien d’autres encore…

Un très bon roman noir une fois de plus de cet auteur exceptionnel.

C’est extrêmement riche, c’est historique, c’est malin.

Les chapitres alternent entre le père et le fils, le passé et le présent.

Les rebondissements sont intelligents, imprévisibles et surtout ils sont crédibles.

Victor del Arból maitrise vraiment le roman noir !









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Le fils du père

Une nouvelle fois Victor Del Arbol nous conte l'histoire de 3 générations, de 3 pères qui vont traverser l'histoire espagnole (Décidement en ce moment, je ne lis que cela....) de 1930 à 2010 avec le Mal au centre de ces histoires de fils qui ne sont pas aimés de leur père.

Victor Del Arbol est souvent classifié dans les rayons polar, mais ce dernier Opus n'est pas un roman policier, c'est bien le roman qui manquait à son crédit.

L'histoire est complexe, et il faut un peu de temps pour situer les personnages, leur vie, leur destin, leur violence, leurs maux pour mieux comprendre ce prof d'université qui, de la prison où il est en attendant son jugement, nous parle de son lien cassé avec son père depuis 24 ans et de son amour indéfectible vers sa soeur.

Au cours de ce roman, l'histoire du grand-père nous emportera vers la Russie et la brigade Azul que j'avais oubliée et l'histoire de son père nous entrainera vers le sahara et la dernière colonie espagnole pour enfin comprendre comment le malheur (le mal) peut s'installer dans une famille au cours des générations.

La fin est magnifique mais je ne la dévoilerai pas.

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Le fils du père

Nouveauté Actes Sud / actes noirs, Le fils du père, selon les échos et bruits de couloir serait le meilleur de Víctor del Árbol. On me prête un exemplaire afin que je découvre cet auteur espagnol qui tisse la petite histoire dans la grande Histoire.



Ce qui s’avère très casse-gueule dans les romans fresques, les romans familiaux comme Le fils du père, c’est qu’avec la présentation de toute la famille, on se perd dans les générations, on se perd dans les situations de chacun (Je vous ai pas dit que j’étais un lecteur distrait ?). Víctor del Árbol a presque réussi un sans-faute.Il y a juste un passage dans lequel je n’étais plus certain du degrés générationnel dans lequel je me situais. Pour le reste, le lecture a été d’une fluidité exemplaire ce qui m’a permis d’entrer et ne jamais sortir de Le fils du père.



J’en ai aimé la force, la dramaturgie, la structure, la tension, la thématique et les personnages. Le fils du père est un roman qui semble manichéen mais ne l’est pas du tout. Il est d’une richesse thématique qui le rend plus profond sans être ennuyeux.



J’ai aimé découvrir cette Espagne par ce prisme là, le prisme d’un microcosme géographique et de 2 familles intimement liées par des rapports de forces ataviques qui fluctuent dans le temps.



Une réussite !
Lien : http://livrepoche.fr/le-fils..
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Toutes les vagues de l'océan

Je viens de terminer, et enfin respirer, après un séjour en apnée dans le monde de Gonzalo Gil, personnage au coeur d'un incroyable roman, mais pas vraiment au centre.



Comme vous l'aurez compris, j'ai été happé par ce roman qui m'a avalé tout entier.

Il est référencé en tant que polar ou thriller, mais l'auteur nous fait naviguer, sans nous perdre, au travers de plusieurs périodes et plusieurs contrées,

Et il le fait vraiment avec Brio !

D'exactions sous l'époque stalinienne, à la Barcelone contemporaine, d'une mafia trafiquant des humains à la guerre sous Franco , le lecteur découvre que le crime qui semblait barbare mais banal prend ses racines dans une histoire qui l'est moins.



Bravo à l'auteur pour m' avoir tenu en haleine sans me perdre et avoir su conclure (ce qui n'est pas simple non plus et coûte souvent une étoile) un très bon roman palpitant !

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Le fils du père

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu l’auteur. Sur les conseils (et le prêt d’une amie), je me lance.



J’ai aimé cette lignée d’hommes qui joue de malchance : le grand-père envoyé en Sibérie ; le père dans le Sahara et qui ne trouve pas d’emploi fixe ; le fils qui collectionne les étudiantes malgré ses pratiques douteuses.



J’ai aimé la Grande Maison, point de repère de la famille, même si au début du roman, elle ne leur appartient pas.



J’ai eu de la peine pour les réfugiés dans les grottes du Mocho où se retrouvent les bannis de la société.



J’ai aimé les leitmotivs qui relient les fils à leur père : la veste de cuir, les rails du train, le vent que rien n’arrête, la bague à la perle noire.



J’ai aimé que l’auteur m’emmène en Russie avec les espagnols et autres européens au côté des Allemands : le froid, les prisonniers, et puis la déportation. Mais j’ai trouvé un peu facile Olga qui revient et libère le grand-père.



Un peu sortie de nulle part également M. Luna, qui prend le père sous son aile et qui devient un ami jusqu’à la fin de sa vie. Au début du roman, M. Luna n’était jamais mentionné.



Je n’ai pas aimé le personnage de l’infirmier anglais qui se prend pour le Prince des Ténèbres : que fait-il exactement, à part prendre des photos ? Mon imagination n’est pas allée jusqu’à imaginer le pire.



Mais j’ai aimé que ce roman me parle des pères incapables de dire leur amour pour leur fils, ce qui les handicapera toute leur vie.



Quelques citations :



Sans doute parce que je ne vois pas le Diable, mais seulement un fils imparfait abandonné par un père trop cruel et arrogant pour comprendre et pardonner sa révolte. (p.110)



…même si tu es le fruit d’une tragédie dont tu n’es absolument pas responsable. (p.352)



L’image que je retiendrai :



Celle de la belle-fille du fils qui se rend dans des soirées échangistes à 17 ans.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-f..
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Le fils du père

Le dernier ouvrage que j’ai lu de Victor del Arbol était « Avant les années terribles » qui m’avait vraiment déroutée par sa noirceur et sa violence. Mais comme c’est un auteur que j’apprécie généralement beaucoup, j’ai décidé de lire « Le fils du père » espérant revenir à une lecture plus tempérée. Et bien pas du tout, ce nouveau roman est tout aussi sombre. Il n’y a pas un seul moment où pointe la lumière.

Malgré l’écriture toujours aussi magique de Victor del Arbol (excellement traduite par Claude Beton et Emilie Fernandez) ce thème familial sur trois générations est d’une noirceur absolue : guerre, misère, inceste, violences, meurtres, incompréhension absolue entre générations.

Je l’ai pourtant lu de bout en bout, car j’ai été emportée par le récit du protagoniste principal, Diego Martin, en prison pour avoir tué de façon atroce le violeur de sa sœur, et qui, dans sa cellule, écrit le journal de sa vie, en passant par celle de son père et de son grand-père.

Difficile de s’en remettre.

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