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Critiques de Viet Thanh Nguyen (150)
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Le Sympathisant

De la chute de Saigon en 1975 à l’exil aux Etats Unis puis la rééducation musclée des Sud-Vietnamiens internés dans les camps par le régime autoritaire, c’est la confession d’un agent double, à la double origine. Le héros interroge le lecteur à travers ses deux angles de vue. Rien n’est vraiment simple dans cette longue fresque impitoyable d’une histoire tourmentée. Critique de l’American Way of Life tout autant que de l’idéologie communiste, une belle écriture sans concession qui ne laisse pas indifférent.
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Le Sympathisant



Ce roman, premier roman de l'auteur amérasien Viet Thanh Nguyen, a reçu le prix Pulitzer 2016 et a l'ambition formidable de traiter de la guerre du Vietnam a été un sujet amplement traité aux Etats Unis, mais uniquement racontée du côté des Américains. et jamais des vietnamiens.



" Je gardais mon regard accroché au sien, tâche extrêmement difficile, étant donné la force gravitationnelle exercée par son décolleté…le décolleté séparait l’homme de la femme. Les hommes n’avaient pas l’équivalent sauf, peut-être, le seul type de décolleté dont se souciait vraiment la femme: l’ouverture d’un portefeuille bien garni »



L'occasion de porter un regard inédit sur une guerre du Vietnam loin d'Apocalypse Now et autre Platoon où les vietnamiens étaient considérés comme de simples silhouettes.



L'intrigue , pour le moins dense et complexe, débute à la chute de Saïgon en avril 1975, signant la fin de la Guerre du Vietnam et l’exil du narrateur qui n'a pas de nom, aux Etats-Unis, et narre ses aventures de taupe auprès d’un général pro-américain.



Une plongée à l’intérieur de la guerre du Vietnam, à travers la passionnante et pleine de surprise confession d’un agent secret. La chute de Saigon, les bombes au napalm, les camps de rééducation, la terreur,les interrogatoires où le prisonnier est prêt à avouer n’importe pour abréger ses souffrances : tout est raconté avec autant d'acuité que d'humour par la plume particulièrement en verve de Viet Thanh Nguyen qui propose une oeuvre aussi exigeante que foisonnante.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Sympathisant

Par les yeux d’une taupe communiste au sein de la police secrète sud-vietnamienne, à la fin de la guerre, une chasse déterminée, hilarante et tragique, au sens culturel du cliché de l’Ouest envers l’Asie.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/11/27/note-de-lecture-le-sympathisant-viet-thanh-nguyen/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Le Sympathisant

Ce livre m'a été offert. Je l'ai lu avec scepticisme. L'écriture est parfois difficile, et j'ai eu du mal à comprendre le personnage. Il me laisse un bon souvenir, mais je ne le conseillerais pas.
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Le Sympathisant

Le Pulitzer 2016 revisite de façon inédite la guerre du Vietnam par la voix d’un métis devenu espion.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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Le Sympathisant

On est habitué aux romans sur les soldats américains du Viet Nam et leurs difficultés à retrouver une vie normale.



Il s'agit ici des Sud Vietnamiens, des vrais perdants de cette guerre. Le héros a fuit Saïgon dans les derniers et il raconte le sort des réfugiés aux USA, l'accueil gêné, l'indifférence de la société américaine et les efforts pitoyables pour lancer une contre-attaque de ces hommes tombés au bas de l'échelle du rêve américain.



Mais le narrateur est aussi un eurasien rejeté dans par les deux cultures et un agent double qui informe le Vietcong. La force de ce roman est dans cet homme multiple qui n'est nulle part à sa place et qui finalement n'est qu'un sympathisant de la révolution ou du mode de vie américain mais qui n'est jamais impliqué.

Le style est caustique, l'ironie mordante vise autant les révolutionnaires qui montrent vite leur visage totalitaire que l'administration américaine qui a passé le Viet Nam par perte et profit. Un grand livre.
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Le Sympathisant

Magistral!!

De la chute de Saïgon à son retour au "pays" l'histoire d'une taupe nord-vietnamienne chez ses frères du Sud en passant par le tournage du film non nommé Les Bérets verts. Un homme coupé en 2 comme son pays,fils illégitime d'un prêtre français , exilé chez l'allié américain vaincu. Un récit passionnant et rythmé qui défile comme les phrases du narrateur.

Beaucoup d'humour et de finesse d'analyse jusqu'à l'absolue horreur des agissement des 2 adversaires.Que l'on appelle ça technique d'interrogatoire ou camp de rééducation .

Au propre comme au figuré une formidable confession historique et politique.
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Le Sympathisant

Le lauréat du prix Pulitzer 2016 secoue l'Amérique en racontant la confession d'un agent double après la guerre du Vietnam. Magnifique.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Le Sympathisant

Un livre confession qui promène le lecteur dans les rouages politiques, coloniaux et post coloniaux de cette histoire d'Indochine / Vietnam, maintes fois formée et déformée par une succession de films et de livres et qui dénote par son intérêt et son approche inédite.



Confession tout d'abord, le style choisi est pertinent parce que plus accrocheur et crédible pour le lecteur. Ce récit documenté et totalement crédible d'un agent double dont on apprécie sa vision claire de la collusion des services secrets américains avec le pouvoir déchu anti communiste, de la chute de Saigon, les fuites et mouvements et reconstruction d'une communauté et des traditions à sa suite. C'est une succession, tentatives et échecs, manipulation, détournement de fonds de solidarité, volonté d'un pouvoir corrompu anti communiste de revenir, horreur Vietcong....Trahison, fraternité d'armes, agent double au bord de le rupture et pour maintenir une certaine crédibilité, il doit tuer pour la première fois de sa vie et des victimes. Sens du mot innocence, philosophie...



Puissant absolument.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Le Sympathisant

🌟🌟🌟🌟Américain d'origine vietnamienne, Viet Thanh NGUYEN a fui son pays avec ses parents en 1975...ils étaient ce qu'on a appelé les "boat people", ce qui n'est pas sans nous rappeler le drame qui se joue encore aujourd'hui en méditerranée avec ces populations qui fuient leurs pays dans des embarcations de fortune au péril de leurs vies. V. T. Nguyen a à peine 4 ans quand il vit cette situation et n'en a gardé aucun souvenir. Arrivés sur le sol américain, les réfugiés sont parqués dans des centres et l'auteur séparé de ses parents. Ils réussiront malgré tout à reconstruire leur vie.



Toute l'ambiguité de ce statut de réfugié se posera avec acuité à ceux qui comme l'auteur grandiront tiraillés entre deux identités. L 'histoire qu'il nous raconte ici est celle d'un agent double qui nous livre un récit sous forme de confession. Un homme entre deux cultures, entre deux mondes, qui ne parvient pas à s'intégrer et qui se considère comme un bâtard. Il soulève ainsi cette problématique du traumatisme de l'exil qui reste ancré dans les esprits même lorsque l'exilé a réussi dans son pays d'accueil comme notre auteur.



"j'avais cru naïvement pouvoir détourner l'organisme hollywoodien de son objectif, la lobotomisation et le détroussement simultanément des téléspectateurs du monde entier...", cet extrait fait référence à Apocalypse Now, film de F.F. Coppola qui figure parmi les oeuvres cinématographiques ayant traité de la guerre du Vietnam, mais qui, selon le narrateur ont rayé les victimes de leurs scénariis. Viet Thanh NGYUEN souhaite à travers son roman rendre toute sa place à la mémoire vietnamienne et aux victimes qui se comptent par millions.



J'ai conscience de ne pas en avoir dit assez et ne peux que vous encourager à découvrir par vous-mêmes ce premier roman, un des plus intelligents de cette rentrée littéraire.



L'auteur réussit en mêlant une écriture complexe, la dimension psychologique, la rigueur historique et la recherche à nous offrir un premier roman foisonnant, abouti et non dénué d'humour et d'autodérision. Grâce aux prix littéraires qu'il remporte dont le Prix Pulitzer 2016, Il gagne sa légitimité à figurer parmi les grands écrivains qui apportent une voix nouvelle sur un tout un pan de l'histoire.



*je remercie les éditions BELFOND de m'avoir adressé ce très beau roman.


Lien : https://www.Instagram.com/au..
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Le Sympathisant

« C’étaient de bons élèves, comme moi. Ils avaient bien appris leur leçon, et moi aussi, alors si tu pouvais éteindre les lumières, si tu pouvais couper le téléphone, si tu pouvais arrêter de m’appeler, si tu pouvais te souvenir que toi et moi nous avons été et sommes peut-être encore les meilleurs amis du monde, si tu pouvais voir que je n’ai plus rien à avouer, si le navire de l’Histoire avait suivi une autre route, si j’étais devenu comptable, si j’étais tombé amoureux d’une autre femme, si j’avais été un amant plus vertueux, si ma mère avait été moins mère, si mon père était parti sauver des âmes en Algérie plutôt qu’ici, si le commandant n’avait pas besoin de me transformer, si mon propre peuple ne me soupçonnait pas, s’il me voyait comme un des siens, si on oubliait toutes nos rancœurs, si on oubliait la vengeance, si on admettait que nous sommes tous des pantins manipulés par d’autres, si on n’avait pas fait la guerre entre nous, si certaines d’entre nous ne s’étaient pas appelés nationalistes ou communistes ou capitalistes ou réalistes, si nos bonzes ne s’étaient pas immolés, si les Américains n’étaient pas venus nous sauver de nous-mêmes, si nous n’avions pas acheté ce qu’ils nous vendaient, si les Soviétiques ne nous avaient jamais appelés camarades, si Mao n’avait pas cherché à les imiter, si les Japonais ne nous avaient pas appris la supériorité de la race jaune, si les Français n’avaient jamais cherché à nous civiliser, si Hô Chi Minh n’avait pas été dialectique et Karl Marx analytique, si la main invisible du marché ne nous tenait pas par la peau du cou, si les Anglais avaient battu les insurgés du Nouveau Monde, si en voyant l’homme blanc les indigènes avaient simplement dit, Certainement pas, si nos empereurs et nos mandarins ne s’étaient pas battus entre eux, si les Chinois n’avaient pas régné sur nous pendant mille ans, s’ils s’étaient servis de la poudre autrement que pour faire des feux d’artifice, si le Bouddha n’avait jamais existé, si la Bible n’avait jamais été écrite et Jésus-Christ jamais sacrifié, si Adam et Ève folâtraient encore dans le jardin d’ Eden, si nous n’étions pas les descendants du dragon et de la fée, si leurs chemins ne s’étaient pas séparés, si cinquante de leurs enfants n’avaient pas suivi leur mère dans les montagnes, si cinquante autres n’avaient pas suivi leur dragon de père dans la mer, si le phénix de la légende était vraiment né une nouvelle fois de ses cendres au lieu de s’écraser et de brûler dans nos campagnes, s’il n’y avait ni Lumière ni Verbe, si le Paradis et la Terre ne s’étaient jamais séparés, si l’Histoire n’avait jamais existé, ni comme farce ni comme tragédie, si le serpent du langage ne m’avait pas mordu, si je n’avais jamais vu le jour, si ma mère n’avait jamais été pénétrée, si tu n’avais plus besoin de corrections, et si je ne voyais plus ces visions, s’il te plaît, pourrais-tu me laisser dormir ? »

(p. 447 à 449)



Rassurez-vous, cette phrase (2914 signes espaces compris) est sans doute la plus longue phrase du livre…

Si vous doutiez encore du fait qu’aucune guerre n’a jamais opposé les Bons aux Méchants, si comme moi, vous avez grandi en regardant les images de cette « sale guerre », si elle vous a fait connaître les mots impérialisme, communisme et même pourquoi pas idéalisme, si vous avez cru qu’en se battant, on construirait un monde meilleur, si vous avez été surpris de constater combien la mémoire collective est oublieuse, si à cette indignation-là ont succédé bien d’autres indignations sans que fondamentalement la marche du monde n’ait été modifiée… alors, sans doute, vous laisserez-vous emporter par la lecture âpre de ce roman…

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Le Sympathisant

Les vietcongs sont aux portes de Saigon, le narrateur prépare l'évacuation du général sud vietnamien dont il est l'aide de camp. L'attente à l'aéroport, la promiscuité,les bombes, le départ pour Guam une ville de tentes provisoires, faire la queue pour manger, ils sont devenus des réfugiés apatrides.



San Diego, un travail administratif au sein de l'université, et l'envoi des premières lettres avec entre les lignes un message rédigé à l'encre invisible à base d'amidon de riz, car le narrateur est un espion communiste. le général et Claude un agent de la CIA sont persuadés qu'il y a parmi eux un espion et cet espion il faut l'éliminer…



Une plongée à l'intérieur de la guerre du Vietnam, à travers la confession d'un agent secret. La chute de Saigon, la confusion, le chaos et la terreur, les bombes au napalm, les camps de rééducation, les interrogatoires où le prisonnier est prêt à avouer n'importe pour abréger ses souffrances. Les tortures psychologiques qui vous font perdre votre identité .A la fois thriller et drame historique,un roman dont la lecture n'est pas facile qui apporte une perspective différente sur la guerre du Vietnam et ses conséquences.


Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Le Sympathisant

Le Sympathisant est le Prix Pulitzer 2016 et cela est amplement mérité !



Nous connaissons tous la guerre du Vietnam grâce aux livres et aux romans américains, nous avons toujours eu la vision d'un seul des belligérants. Viet Thanh Nguyen donne la parole à l'autre côté au travers d'un personnage central inoubliable. Le narrateur est un agent double, un être qui sera continuellement tiraillé entre son pays d'origine et son pays d'accueil. Le plus terrible étant de cacher constamment sa véritable nature, ses pensées et ses actes.



Le Sympathisant est un roman riche, fascinant, complexe : on ressent tout le travail fondamental et important effectué par l'auteur afin de retranscrire parfaitement les lieux et l'époque. C'est un roman qui se digère, il faut prendre le temps de le lire attentivement pour comprendre tous les tenants et aboutissants d'un tel récit mais je peux vous dire que vous en sortirez avec de nombreuses connaissances et aussi avec des émotions fortes.



Lorsque je pense qu'il s'agit d'un premier roman, j'ai hâte de lire les prochains de ce romancier tellement le talent est présent dans le fond et dans la forme. Pendant tout le long du roman on ressent les questionnements perpétuels du personnage, on sent à quel point il est coupé entre l'amour et la politique, entre son cœur et son esprit, entre sa mission et ses espérances.



En définitive, un très grand roman de la rentrée littéraire !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le Sympathisant

Si vous pensiez avoir tout vu et tout lu sur la guerre du Vietnam, il va falloir réviser votre jugement. Et oui, ce que vous avez vu ou lu jusqu'alors, c'était surtout le point de vue des américains. Les vietnamiens, eux, se sont très peu exprimés sur ce conflit. Mais ça c'était avant...

Avant que les Éditions Belfond publient le premier roman de Viet Thanh Nguyen, Le Sympathisant. Alors si l'envie de porter un autre regard sur la guerre du Vietnam vous titille, je ne peux que vous conseiller la lecture du roman de Viet Thanh Nguyen, vous ne le regreterez pas !



Viet Thanh Nguyen est amérasien. Enfant, il a fui le Vietnam après la chute de Saïgon pour se réfugier aux Etats-Unis. Il a vécu la guerre, l'exil, le déracinement, les camps de réfugiés et le racisme. C'est justement parce qu'il a connu la guerre de l'intérieur et qu'il ne retrouvait pas son histoire dans les films ou les livres qui témoignaient de ce conflit, que Viet Thanh Nguyen a souhaité rétablir certaines vérités et imposé le point de vue des vietnamiens. C'est cette quête qui l'a conduit à écrire Le sympathisant.



Le héros du sympathisant, dit le Capitaine, est lui eurasien. Il est né d'un père français et d'une mère vietnamienne. Tout comme Viet Thanh Nguyen, il est déchiré entre deux cultures. Nulle part, il n'est vraiment chez lui. Où qu'il aille, il est étranger. Alors lorsque le moment venu, il lui faut choisir, il se remémorera ce que sa mère lui disait "Tu n'es pas l'union de deux moitiés mais au contraire, tu as tout en double". Binational, il jouera de sa double culture. Il sera agent double. Envoyé comme espion aux Etats-Unis, il incarnera l'Occident et l'Orient, le capitaliste et communiste, l'humanité et l'inhumanité.



Le sympathisant est un roman foisonnant, dense et complexe qui oscille entre confessions, témoignages et œuvre politique. A l'instar du narrateur, il est double, drôle et léger, cynique et caustique. Viet Thanh Nguyen voulait juste écrire un bon roman qui rende hommage au peuple vietnamien. Malgré quelques longueurs, il a plus que rempli son objectif puisqu'il offre à ce peuple meurtri, rien de moins que le Prix Pulitzer.


Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Le Sympathisant

Merci aux éditions Belfond et au site Net Galley de m'avoir permis de lire Le sympathisant de Viet Thanh Nguyen.

C'est la première fois que je lis un roman ayant remporté le prix Pulitzer. J'avoue que j'avais peur de trouver ça un peu compliqué à lire mais en fait pas du tout, c'est un livre abordable même pour moi qui préfère les romans populaires aux romans primés.

Le sympathisant m'a surpris pour une chose : on ne connait pas le nom des personnages, notamment des personnages principaux, à commencer par notre agent double. Souvent, cela m'empêche de m'attacher aux personnages, mais pas là.

J'ai aimé cet agent communiste infiltré qui roule en réalité pour le Viêt-Cong. C'est vraiment pas mal du tout, bien ficelé et j'ai été captivée de la première à la dernière page.

J'ai aimé apprendre des choses sur le Vietnam, j'ai aimé l'ambiance... et Le sympathisant est vraiment un bon roman, que je conseille chaudement :)

je mets avec plaisir quatre étoiles et demie.
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Le Sympathisant

Avis Le sympathisant de Viet Than Nguyen



Le peu de critiques lues sur ce livre ont toutes encensé ce livre. Personnellement, je vais me montrer plus critique. J’ai trouvé Le sympathisant long, trop long. Bien entendu, ce n’est pas mon domaine de prédilection mais j’aime et j’adore sortir de ma zone de confort. J’ai déjà lu des autobiographies, biographies puisque c’est ce dont il s’agit que j’ai jugées beaucoup plus intéressantes à lire.



Le Sympathisant n’est pas du tout inintéressant. C’est l’histoire d’un agent double, un homme qui travaille pour l’armée de son pays, le Vietnam, et qui de l’autre côté donne de nombreuses informations aux communistes qui tentent de prendre le pouvoir. Déjà, c’est un pan de l’histoire que je ne connais pas suffisamment. A part la Chine qui m’intéresse beaucoup, je n’ai pas trop d’atomes crochus avec les pays asiatiques. Est-ce pour cela que j’ai trouvé cette lecture trop longue ?



L’auteur explique tout. Il ne jette aucune fleur à cet homme. Il explique son passé d’agent double. Il ne justifie pas ses faits et gestes, il les explique. Comment, pourquoi, ce que cela a entraîné. Son passé n’est pas en cause, le fait qu’il soit un bâtard, que son père, prêtre, ne l’ait pas reconnu. Il a conservé toujours de l’amour pour sa mère qui est décédée. L’amitié pour ses deux frères de sang est importante pour lui. C’est un homme qui ne cherche pas à avoir une relation durable qui mène au mariage, même s’il aime les femmes. Il a pourtant la confiance de son général puisqu’il a vécu avec lui, il l’aide dans tout. Et même aux Etats-Unis, il continue. Il a fait des études là-bas et c’est là qu’a commencé son engagement pour le communisme, d’ailleurs, il y a ensuite vécu quand la défaite de l’armée était sans équivoque. Mais le fait que cet homme soit profondément cultivé ne l’aide pas avec les uns et les autres. Il doit être rééduqué pour prouver sa valeur et son engagement.



Ce que j’ai tout de même aimé est sa faculté à analyser le caractère de toute personne, qu’elles soient de son pays ou américaines. Cet homme de l’ombre sait comment sont les gens, ceux qui souffrent, ceux qui ont l’air d’être heureux. Il connait les différences entre les deux pays, comment les gens y vivent. Et surtout ceux qui sont devenus des réfugiés. Ils quittent un pays, leurs racines, leur foyer et ne trouvent pas l’Eldorado. Ils ne sont pas franchement bien accueillis. Eux aussi sont des ombres. Entre les caractères, la vie des uns et des autres, c’est tout un pan de communautés qui est passé au crible. Il montre très bien la souffrance des asiatiques, des boat-people qui ne sont plus considérés comme des être humains. Il montre très bien également ce que l’on attend de lui. Il souffrira lui aussi et en sortira différent.



D’un autre côté, il, car on ne connait pas son nom, est obligé de tuer ou faire tuer. Ces morts resteront sur sa conscience. Agent de l’ombre, certes, qui donne des informations mais qui ne met pas les mains dans le plus difficile, à savoir prendre les décisions pour faire la guerre. Ce n’est pas un reproche, c’est juste un constat.



Agent double, certes, mais humain avant tout. Je comprends pourquoi ce livre a été encensé par les critiques et pourquoi il a reçu une récompense.



Je remercie Netgalley et les Editions Belfond.



Résumé Le sympathisant de Viet Than Nguyen



Cet homme est prisonnier. Il est en train d’écrire sa confession.



Il était le seul officier à vivre avec le Général. Le Vietnam est en proie à la guerre. Les Américains sont censés aider le pays.



Mais d’un autre côté, le communisme tente de s’emparer du pouvoir.
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Le Sympathisant

Je suis allée au bout de ma lecture, mais je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Et encore, suis-je vraiment entrée dedans ? Je n'en suis pas sûre.

Je ne me suis pas sentie proche du narrateur/personnage principal qui était omniprésent puisqu'il s'agit de ses confessions, de ses mémoires, comme on voudra. Il nous raconte son double jeu, d'un côté, homme de confiance d'un général pro-américain, de l'autre agent secret communiste. Il ne choisit pas son camp parce que sa naissance a fait de lui un être double, occidental par son père, oriental par sa mère, jeune fille séduite par un prêtre français - abusée me semble plus juste.

Au cours de la lecture, on découvre la nature de ses trahisons et des renseignements qu'il transmet au pays. Ce livre aurait pu être une histoire d'amitié mais non, pas vraiment, bien que ses deux amis les plus proches soient bien présents dans l'ensemble du récit. Il aurait pu être une histoire d'amour, mais ce n'est pas non plus le cas. Le narrateur-capitaine côtoie pourtant des femmes, il entame même une liaison, presque une vie commune avec l'une d'entre elle. Leur histoire n'ira pas vraiment très loin. Elles font pourtant partie des rares personnages, avec les deux amis, à posséder un prénom. Les autres sont plutôt désignés par leur grade, leur rôle, leur caractéristique, voire un mélange des deux (l'adjudant glouton), pion d'idéologies qui dérapent.

Le capitaine est l'homme de deux camps dont au final aucun des deux ne gagne, chaque idéologie ayant des méthodes bien à elle, bien différentes, mais tout aussi coercitives.

Ce roman offre une vision très large, dans le temps et dans l'espace de la guerre du Vietnam, jusqu'à ses conséquences ultimes, sur un peuple, sur ceux qui le composent, chair et esprit souffrant. Un roman pour ceux que la culture vietnamienne et la culture américaine passionnent. 
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Le Sympathisant

Tout d'abord, je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour l'envoi de ce roman dont la 4ème de couv' m'avait titillée!



Le sympathisant est un petit pavé dense, complexe et riche mais avant tout, c'est la confession d'un bâtard.

Bâtard par sa naissance d'une mère sud-vietnamienne et d'un prêtre français. Il ne sera jamais accepté par les siens.

Bâtard et déraciné de sa terre natale, réfugié aux États-Unis au moment de la débâcle américaine lors de la guerre du Vietnam, dans les années 70. Il ne sera jamais intégré sur sa terre d'accueil et restera orphelin de sa terre d'origine.

Bâtard dans une existence louée à l'idéologie communiste du Vietcong alors que son quotidien est aux côtés des sud-vietnamiens et des américains. En choisissant l'espionnage, il renonce à sa propre essence.

Bâtard, finalement, car il n'a même pas de nom dans ce roman...



La plume de l'auteur est caustique, noire et n'épargne rien ni personne. Si le moteur de cette confession est un passage dramatique de l'Histoire, le conflit vietnamien, elle ne donne aucune leçon: l'ombre et la lumière forme un couple aux facettes changeantes et troubles.



L'Histoire est trop souvent un ramassis de dates indigestes et de résumés stériles alors que l'humain en est le terreau trop souvent occulté.

Avec Le sympathisant, c'est l'intimité d'un chaînon entre les ennemis d'une même terre, vietcongs et sud-vietnamiens, entre deux idéologies opposées, le communisme totalitaire et l'impérialisme américain.

C'est l'intimité de l'enfant de ce couple qui se déchire sans issue.

Si le choc est idéologique, l'auteur analyse finement et souvent avec humour le choc également culturel de l'Orient et de l'Occident. Quand le Sympathisant est nostalgique de sa terre et de ses spécificités sociales, il n'en reste pas moins admiratif de l'américan way of life.

Paradoxe de l'espion qui bataille parfois pour préserver la "pureté" de ses convictions quand il épouse, dans les apparences, une cause opposée...



Où se situe la vérité et les mensonges quand l'homme est déchiré entre ses deux frères de sang, Man et Bon. Man, agent communiste et Bon, bras armé du sud? Quand l'un est à ses côtés et l'autre, resté au pays? Quand la loyauté et l'amitié se disputent la morale?

Quand l'homme vit et s'abreuve au sein capitaliste alors que ses convictions intimes sont inverses?

Quand l'abandon par les alliés d'hier ne résiste pas à l'horreur des camps de rééducation des gagnants d'aujourd'hui?



Ce roman va bien au-delà du choc des idéologies politiques véhiculé par la guerre du Vietnam, c'est une grande fresque humaine de la scène de théâtre hypocrite de la société: les personnages sont les masques interchangeables de chacun. Madame, l'Auteur, le Capitaine, le Général ne sont que les symboles de l'ambivalence identitaire de tout un chacun.

En ne donnant pas de nom à son personnage, l'auteur nous renvoie, à des degrés moindres à nos propres contradictions, au combat entre notre nature profonde, nos convictions intimes et les concessions que nous sommes obligés de d'adopter dans la société dans laquelle nous évoluons. C'est la sphère intime qui s'entrechoque avec l'intérêt général et les girouettes gouvernantes.



Je dois bien avouer que j'ai arrêté ma lecture par certains moments. Les récits à la première personne m'ennuie parfois par leurs longueurs, leur égotisme et leur redondance. Toutefois l'histoire est captivante et l'analyse du déracinement du personnage est passionnante. Elle est faite de mille petits riens et de blessures profondes. C'est le deuil de son statut et de ses repères, l'assassinat d'un passé, un échouage dans l'inconnu, une agression perpétuelle de ses racines et la difficulté à s'intégrer dans un monde qui n'est pas le sien. L'auteur alterne grandes réflexions quasi-philosophiques avec des anecdotes plus légères. Je pense que la scène du calamar restera inoubliable!



Viet Thanh Nguyen évoque avec pudeur et retenue les Boat People, symbole de la répression communiste sur le peuple vietnamien, tout comme le racisme des américains envers les témoins vivants de leur défaite. Que ce soit la politique occidentale ou le communisme révolutionnaire, le sympathisant en dévoile les violences et manipulations, les mensonges et les libertés idéologiques. Les idées volent, s'envolent, endoctrinent, emprisonnent, trahissent et au final, les morts de chaque camp rougissent du même sang la terre qui les porte.



Le sympathisant est un premier roman auréolé du Prix Pulitzer. Je suis totalement allergique aux bandeaux sur les bouquins et prix de toutes sortes. Mais pour le coup, pour sa trame historique, ses réflexions justes et dérangeantes sur l'âme humaine et ses critiques sociétales, je trouve que c'est une récompense justifiée et méritée pour une jeune plume puissante et profonde!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Le Sympathisant

Tout au long de ce roman de Viet Thanh Nguyen, nous suivons un narrateur dont nous ne connaîtrons jamais le nom. Celui-ci est une taupe communiste infiltrée sur fond de guerre du Vietnam. Les détails historiques, bien documentés malgré quelques adaptations, permettent à ceux ayant peu de connaissances sur le sujet d’avoir une première approche des évènements ayant eu lieu, et aux autres d’avoir une approche originale, différente de ce qu’ils ont pu déjà lire.

Tout au long du roman, écrit sous forme de confession, le narrateur exprime ses sentiments les plus profonds : sa haine, sa peur, ses espoirs, les manques qu’il ressent, notamment le manque de reconnaissance que celui-ci éprouve dès son plus jeune âge : il est en effet le fils illégitime d’un prêtre français à qui il voue une haine sous-jacente. Sa mère vietnamienne, qu’il aime profondément, ne pourra malheureusement pas le protéger des insultes des autres enfants. Celle-ci essaie tout de même de lui faire comprendre qu’étant un enfant eurasien, il pouvait en tirer une richesse : « Rappelle-toi, disait ma mère, tu n’es pas une moitié de quoi que ce soit, tu as tout en double ! ». Le narrateur se sentira cependant toujours exclu, n’étant pas considérait comme Vietnamien au Vietnam, ni occidental aux Etats-Unis. En tant que taupe, là aussi il se sentira exclu et non reconnu, effectuant un travail dans l’ombre.

Le narrateur fuit le pays en même temps que le général, dont il est l’aide de camp, et les Américains. Il continue de donner des informations à son contact communiste sur les intentions de reprise du pays par les Vietnamiens ayant fuis. Il exprime le mal être de ces exilés, qui ne se sentent pas chez eux aux Etats-Unis : « Nous étions des personnes déplacées, mais c'était le temps, plus que l'espace, qui nous définissait. Si la distance qui nous séparait de notre pays perdue était grande mais finie, le nombre d'années qu'il nous faudrait pour réduire cette distance était, lui, potentiellement infini. Moyennant quoi, pour les déplacés, la grande question était toujours celle du temps, Quand pourrais-je y retourner ? » Ces derniers essaient de monter une armée, celle de la dernière chance, mais que nous découvrirons bien chancelante. Le rôle de notre narrateur est délicat, il sera parfois forcé de faire des choses qui lui resteront sur la conscience. Nous le voyons à maintes reprises en proie avec ses démons, hantés par ses fantômes.

Ce livre poignant est écrit avec finesse, laissant parfois la place à un humour mordant. Dans ce premier roman de cet auteur prometteur, certains sentiments humains sont décrits avec beaucoup de précisions, par exemple comment un homme s’enfonce peu à peu dans la folie. Malgré des passages un peu noirs parfois, nous en tirons une belle leçon, celle d’une amitié pour laquelle les hommes seront prêts à tout !

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Le Sympathisant

Ce roman est une confession.

Le narrateur, dont le lecteur ne connaîtra jamais le nom, est un agent du Viêt-Cong infiltré dans l'Armée du Sud et qui côtoie à ce titre l'Armée américaine.

A la chute de Saigon en avril 1975, il est évacué vers la Californie où il deviendra agent dormant au profit des communistes qui ont pris le pouvoir au Viêt Nam.

La particularité du narrateur est d'être métis (père français) et d'avoir endossé ce rôle de duplicité. Il se targue d'avoir la capacité de toujours concevoir chaque situation de deux points de vue, fort du précepte de sa mère : « tu n'es pas l'union de deux moitiés mais au contraire, tu as tout en double ».

Cela donne une tonalité particulière au récit car finalement, même le lecteur ne sait jamais de quel côté penchent le coeur et la raison du narrateur.

J'ai trouvé certains passages difficiles en raison de ma méconnaissance du sujet. Beaucoup de détails militaires et politiques m'ont fait parfois perdre le fil.

Il s'avère que cela n'a pas d'importance. J'ai été récompensée par le dernier quart du roman où tout se met en place sur la base d'une vision glaçante, mais attendue, de l'idéologie communiste qui réduit l'individu à un corps sans esprit.

Je recommande donc cet ouvrage qui évoque des évènements dans un contexte inhabituel avec une trame qui ressemble à une intrigue avec chute finale.

Car la question est la suivante : une confession sur quoi ? Une confession à qui ?

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