Citations de Vincent Cuvellier (168)
[Dédicace à Hugo]
La première fois que j'ai vu papa, il pleurait. Mais il avait aussi un immense sourire. Il me regardait comme s'il me voyait pour la première fois. D'ailleurs, il me voyait pour la première fois.
La première fois que j'ai fait pipi, c’était sur papa.
La première fois que j'ai craché mon petit pot sur papa, il est devenu vert.
Non, Élisabeth ne savait pas tenir une maison. Elle pensait que les maisons se tenaient toutes seules et qu’il valait mieux courir de hors toute la journée et toute la nuit.
Charles a un prénom de vieux, une tête de vieux, des habits de vieux. Mais c’est pas un vieux. C’est un type de ma classe.
Mouais. Julie sa chérie, c'est pas pareil. C'est pas une copine. C'est Julie sa chérie. Bon,. Si Julie est là, Emile veut bien y aller.
- Bon, on fait quoi aujourd'hui ?
Papa a bâillé et a répondu...
- Je sais pas, y a qu'à aller à l'école, tiens, c'est la rentrée... le ciel est dégagé.
"Emile n'a que des très bonnes idées."
" Otto, Karl, allez chercher la petite Juive à la ferme de la Croix-Lucé ! Je la veux avant ce soir, a crié le major Schlumper."
Moi, quand je suis parti faire la guerre, je croyais pas que c'était contre les enfants.
(p. 33)
Avant de vivre sous les toits de Paris, Élisabeth dormait n'importe où. Par terre, sur l'herbe, sous les nuages, sur un banc, sur le sable, sous l'eau de pluie qui tombe au bord de la rivière, n'importe où, mais surtout pas dans un lit.
Et le lendemain matin, quand le sommeil a rêvé, euh, je veux dire quand le réveil a sonné, on avait toujours notre sourire.
Il aime pas l'eau, il aime pas le soleil, il aime pas les gens qui courent, mais il aime bien la piscine quand même.
"Emile n'est pas fou. Il ne veut pas se faire mal. Il veut un plâtre c'est tout !"
Jean-Christophe Monchon, il dit que mes parents ils ont pas le droit de pas avoir la télé, que normalement la télé, c'est comme l'école, obligatoire.
- N'importe quoi, ils font ce qu'ils veulent, y a le droit de pas avoir la télé.
- Non, y a pas le droit : on est obligés de la regarder.
- Comment tu sais ?
- Ils l'ont dit à la télé.
(p. 12-13)
"Je me suis inventé des jeux dans ma tête pendant que je marche : parler à l'envers (mettre les lettres de chaque mot à l'envers), le jeu des panneaux (me souvenir de chaque panneau, même les petits avec le nom des endroits qu'on a traversés. Chaque fois qu'on passe devant un nouveau, réciter toute la liste depuis le début).
Un autre jeu plus difficile, c'est de penser à rien. Mais vraiment à rien. J'ai pas encore réussi."
C'est décidé. Aujourd'hui, Emile est invisible. C'est comme ça, et c'est pas autrement. A midi, plus personne ne pourra le voir.
Les pièces de théâtre de mon père, elles ne marchent pas trop bien (...) alors il est obligé de faire des petits boulots pour gagner de l'argent. Souvent, il joue des tout petits rôles dans des films. (...)
C'est marrant, parce que des fois, je tombe dessus à la télé. (...) Il fait souvent policier, mon père. Un jour, il a même mis en prison Gérard Depardieu. Il a bien fait, je l'aime pas trop, moi, Gérard Depardieu.
(p. 22-23)
"Voilà, c'est comme ça, c'est pas autrement. Emile veut un plâtre. Un vrai. Un beau. Un plâtre, hein pas un plâtre en plastoc."
Maman fait des endives. Des endives ! Mais c'est horrible, les endives ! " Mais, Émile, j'ai mis plein de crème, de gruyère et de jambon. " Ça ne change rien. Les endives, c'est horrible. De toute façon, ça fait longtemps qu'Émile avait envie d'être invisible, alors.
"_Tiens, Hôtel du Centre, c'est bien ça, c'est dans le centre. En plus, regarde, il paraît que Napoléon a dormi ici, alors...
Il regarde les prix (Ben dis donc, il avait les moyens, Napoléon !), hésite puis dis encore :
_Oh puis zut !"
[Ma mère] sourit. Ça l'amuse de voir [mon père] galérer avec les gonzesses, vu que quand ils étaient ensemble, il arrêtait pas de la tromper, et maintenant qu'il est célibataire, il arrive plus à s'en taper une... (p. 21)
Moi, bêtement, je pensais qu'on écrirait des articles sur mes livres. Genre, on aime, on aime pas, c'est bien écrit, bof, bref des critiques littéraires, quoi ! (...) Et là, je tombe des nues : un résumé, l'âge, le thème du livre et une ligne de "critique" genre "livre sympa sur la tolérance et le vivre ensemble"... Et merde ! (...) Pas un mot sur le style, mais les thèmes abordés écrits en gros...comme si en littérature jeunesse, le thème était plus important que le style...