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Citations de Violette Leduc (497)


Je l'enveloppe dans mes mousselines et dans mes nuages, je lui mets avec mes lèvres un bandeau de brouillard sur les yeux, je le couche dans la chaleur confondante des cailles, je pose sa tête sur la blancheur lointaine des mouettes. Deux calmes ramiers le surveillent.
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Et c'est le nom de L.F. Céline qui me vient tout à coup à l'esprit à cause de sa truculence dans le désespoir. Les grands qui écrivent pour leur époque écrivent pour toutes les époques.
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J'ai su à Albi que la beauté n'est pas le superflu mais le nécessaire.
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Violette Leduc
Je voulais embellir. Hermine acheta d’autres numéros de Vogue, de Fémina, du Jardin des modes. J’apprenais par cœur des bienfaits du tonique, de l’astringent – l’ennemi du pore dilaté –, de la mousse à nettoyer, de la crème nourrissante, du jus d’orange, de la poudre abricot. Ma tête dans mes mains, je lisais conseils, avertissements avec anxiété. Rides, pattes-d’oie, pellicules, points noirs, cellulite atteignaient l’aigu des calamités de Jérémie. Je lisais, je relisais de page en page mes points noirs, mes rides, mes pores dilatés, mes cheveux qui tombaient. De page en page je me désolais sans me regarder. Je voulais rajeunir avant ma vingt-cinquième année. Je le voulais pour Vogue, Fémina, le Jardin des modes.
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La perfection n'est pas de ce monde, même quand nous la rencontrons.
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Elle essuyait notre chagrin avec le même mouchoir.
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Mes larmes que je retenais me nourrissaient.
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Monique déplace beaucoup d'air pour ceux qu'elle aime. Elle apparaît, elle remue l'atmosphère. Elle vous accueille, c'est une bouilloire en ébullition dont le couvercle est prêt à sauter. Monique arrive, elle lime vos épines, elle émousse la pointe de vos clous. Elle arrondit. C'est une réconciliation avant son bonjour.
(à propos de Monique Lange)
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Je te cacherai, lecteur, un des plus grands moments de mon existence: Van Gogh, Les lettres de Van Gogh. Assis sur son trône de gloire, je veux qu'il crache sur la société qui l'a assassiné.
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Apprendre d'un autre ce que nous savons, nous aide.
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Folie + folie = folie. En voulant vivre, elle précipite sa fin. Cette lumière, soudain, qui prophétise la lumière… Quelqu’un braque le réflecteur du bonheur dans sa chambre. Le bonheur. Il a fallu qu’elle vieillisse pour y songer à l’improviste sans avoir appris, sans avoir compris ce que c’est.
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Hurler qu’elle ne peut pas recommencer sa vie ne servirait à rien. La jeune fille à l’intérieur du pressing ne lève pas la tête : elle enferme des cadavres dans des machines, elle transforme des morts flasques avec son fer à repasser.
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Si je m'arrête, je supprime Simone de Beauvoir. C'est elle qui m'a aidée à écrire mes livres, j'ai continué d'écrire pour elle.

Elle s'appelait Paule Allard, elle était une de leurs amies. Elle m'a reçue dans la salle de rédaction de la revue, elle m'a montré le premier numéro des Temps Modernes. Je le tenais sans le tenir. Avec trop de respect. Elle n'était pas encore en librairie mais elle se portait bien, leur revue. Vibrante malgré l'épaisse couverture, cette actualité choisie, pesée, passée au crible.
J'ai vos épreuves.
Elle les cherchait. Mes épreuves. Un mot à double sens. Mon coeur battait plus vite, ma main tremblait à cause de mes chagrins d'enfant imprimés noir sur blanc.
Paule Allard les assemblait, mes épreuves à corriger. Comment parviendrais-je à rectifier le regard bleu acier de ma mère, l'hémorragie de Fidéline ? me disais-je. Je perdais mon identité, Paule Allard mettait les crises de fureur de ma mère, la douceur céleste de Fidéline dans ma main.
Elle me les reprit. Elle les enfermait dans une enveloppe, mes épreuves.
La lucidité du linotypiste me découragea. Je me demandais ce qu'il en pensait. Un juge, parmi les rotatives monstrueuses, jugeait mon texte sans desserrer les lèvres. Des verbes, des adjectifs se seront affaiblis, d'autres se seront fortifiés dans l'imprimerie. Mon texte ? Rejoué sur un échiquier. Mon style ? Le souffle d'une asthmatique.
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A mon chagrin, il fallait, cette nuit-là, les orgues de la pluie dans les caniveaux et les tonneaux.
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Je ne quittai pas mon manteau d'orphelinat acheté à la Samaritaine, je voulais séduire avec mes misères.
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Nous courions pour essouffler la liberté, nous courions à côté des cônes d'anthracite de l'entrepôt, nous longions les miroitements bleus, nous redressions à proximité des pyramides d'orgueil.
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Nous nous aimions et nous nous retenions : nous nous tenions en équilibre sur le pétale d'une églantine.
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Je ne désire pas Maurice. Je désire l’enfer de notre organisation. (p. 548)
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Elle mourra. Je ne m'y habitue pas. Je me dis elle mourra : je frissonne. C'est un grand moment d'amour.
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Elle dit : “Nous déjeunerons ensemble.” Déjeuner ensemble est une punition. Je veux dîner avec elle, c’est plus long.
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