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Citations de Walter Scott (260)


MANOIR DE WAVERLEY. COUP D’ŒIL SUR LE PASSÉ.


Il y a donc soixante ans qu’Édouard Waverley, le héros de mon histoire, prit congé de sa famille pour joindre le régiment de dragons où il venait d’obtenir un brevet d’officier. Ce fut un jour de deuil à Waverley-Honour quand le jeune officier quitta sir Éverard, son vieil oncle, qui l’aimait tendrement, et dont il devait hériter des biens et du titre.

Une différence d’opinions politiques avait divisé depuis longtemps le baronnet et son jeune frère, Richard Waverley, père de notre héros. Sir Éverard avait hérité de ses aïeux de tous les préjugés et de toutes les préventions de torys et d’anglicans qui avaient signalé la maison de Waverley depuis la grande guerre civile. Richard, au contraire, qui était moins âgé de dix ans, qui ne se voyait pour tout avoir qu’une fortune de cadet, ne pensa pas qu’il y eût pour lui honneur ou profit à jouer le rôle de complaisant. Il apprit de bonne heure, que pour réussir dans le monde, on ne devait point se charger de lourds bagages. Les peintres parlent de la difficulté d’exprimer plusieurs passions à la fois sur une même figure ; il n’est pas moins difficile pour les moralistes d’analyser la combinaison des motifs qui deviennent les mobiles de nos actions.

Richard Waverley trouva dans l’histoire et dans ses réflexions des arguments en faveur de cette maxime d’une ancienne chanson,

« Une passive et lâche obéissance
Nous asservit ; vire la résistance ! »
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Cur me querelis exanimas tuis ?
— Ce qui peut se traduire ainsi : Pourquoi m’assourdissez-vous de vos jérémiades ? L’accent de tristesse avec lequel vous m’avez dit adieu à Noble-House, en montant sur votre misérable cheval de louage pour retourner à vos études de droit, retentit encore à mes oreilles. Il semblait dire : « Heureux coquin ! vous pouvez courir à plaisir par monts et par vaux, poursuivre chaque objet de curiosité qui se présente, et abandonner la poursuite quand elle perd son intérêt, tandis que moi, votre ancien en âge et en science, il me faut, dans cette brillante saison, revenir à mon étroite chambre et à mes livres moisis. »

Tel était, selon moi, le sens des réflexions dont vous attristâtes notre dernière bouteille de bordeaux, et je ne puis interpréter différemment vos adieux mélancoliques.

Et pourquoi en est-il ainsi, Alan ? pourquoi diable n’êtes-vous pas assis juste en face de moi en ce moment, dans cette auberge, à l’enseigne du Roi Georges, les talons sur le garde-feu, et votre front magistral laissant ses rides s’effacer lorsqu’un bon mot vous vient à l’esprit ? surtout pourquoi, quand je remplis mon verre de vin, ne puis-je vous passer la bouteille et dire : « À vous, Alan ! » Pourquoi, en résumé, tout cela n’est-il pas ? Pourquoi Alan Fairlord ne comprend-il point l’amitié dans un sens aussi vrai que Darsie Latimer, et ne veut-il pas mettre aussi nos bourses en commun aussi bien que nos sentiments ?
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Je suis presque résolu à aller trouver le grand maître, à abjurer l’ordre à sa barbe et à refuser de remplir le rôle brutal que sa tyrannie m’impose. – Tu es fou, répondit Malvoisin ; tu ne pourras que te perdre sans avoir une seule chance de sauver la vie à cette juive qui paraît t’être si précieuse. Beaumanoir nommera un autre templier pour te remplacer, et l’accusée périra aussi sûrement que si tu avais accepté le devoir qui t’était prescrit. – C’est faux ! Je prendrai les armes pour sa défense, répondit le templier avec orgueil ; et, si je le fais, je pense, Malvoisin, que tu ne connais personne dans l’ordre capable de garder la selle sous la pointe de ma lance.
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M. Halkit interrompit le savant avocat pour ajouter quelque chose à l’énigme : — Ayant à la porte l’enseigne de l’Homme rouge. — Enfin, » reprit l’avocat, interrompant à son tour son ami, « un endroit où l’infortune est confondue avec le crime, et dont tous les habitants voudraient en sortir. — Et où personne de ceux qui ont le bonheur d’en être dehors ne voudrait entrer, ajouta M. Halkit. — Je vous comprends, messieurs, leur répondis-je ; vous voulez parler de la prison. — La prison ! ajouta le jeune avocat ; vous avez deviné… la vénérable prison elle-même. Et permettez-moi de vous dire que vous nous devez des remercîments pour vous l’avoir décrite avec tant de réserve et de brièveté ; car de quelques amplifications que nous eussions voulu embellir notre sujet, vous étiez complètement à notre merci, puisque les pères conscrits de notre ville ont décrété que le vénérable édifice lui-même ne resterait plus sur le pied pour confirmer ou démentir nos paroles. — Ainsi la prison d’Édimbourg, leur dis-je, s’appelle le Cœur du Mid-Lothian ? — Je puis vous l’assurer. — Alors on peut dire, » ajoutai-je avec la défiance et la timidité d’un homme qui laisse échapper une plaisanterie devant des gens qui sont au-dessus de lui, « que le comté métropolitain a un triste cœur. — Juste comme un gant, monsieur Pattieson, continua M. Hardie ; et un cœur serré, et un cœur dur… Soutiens donc un peu cela, Jack. — Et un cœur méchant, un pauvre cœur, » répondit Halkit faisant de son mieux.
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On a vu deux armées prendre la fuite à ce terrible nom : oui, Douglas mort a gagné des batailles.
John Home.


C’était vers le déclin d’un des premiers jours du printemps. La nature, au milieu même d’une des provinces les plus froides de l’Écosse, sortait du long sommeil de l’hiver. Si la végétation ne se montrait point encore, du moins la température adoucie promettait la fin des rigueurs de la saison. On vit, à quelques milles du château de Douglas, deux voyageurs qui venaient du sud-est. En se montrant à cette période peu avancée de l’année, ils annonçaient suffisamment une vie errante, et cela seul assurait un libre passage même à travers un pays dangereux. Ils semblaient suivre la direction de la rivière qui emprunte son nom au château, et qui parcourt une petite vallée propre à faciliter l’approche de ce fameux édifice féodal. Ce filet d’eau, si petit en comparaison de sa renommée, attirait à lui l’humidité des campagnes d’alentour, et ses bords offraient une route, difficile à la vérité, qui conduisait au village et au château. Les hauts seigneurs à qui ce manoir avait appartenu durant des siècles auraient pu sans doute, s’ils l’avaient voulu, rendre ce chemin plus uni et plus commode. Mais ils ne s’étaient point encore révélés, ces génies qui, plus tard, apprirent au monde entier qu’il vaut mieux faire un circuit autour de la base d’une montagne que de gravir en droite ligne d’un côté et de descendre pareillement de l’autre, sans s’écarter d’un seul pas pour rendre le chemin plus aisé ; moins encore songeait-on à ces merveilles qui sont tout récemment sorties du cerveau de Mac-Adam. Mais à bien dire, pourquoi les anciens Douglas auraient-ils mis ces théories en pratique, quand même ils les eussent connues dans toute leur perfection ? Les machines de transport, munies de roues, si l’on excepte celles du genre le plus grossier et destinées aux plus simples opérations de l’agriculture, étaient absolument inconnues. La femme même la plus délicate n’avait pour toute ressource qu’un cheval, ou, en cas de grave indisposition, une litière. Les hommes se servaient de leurs membres vigoureux ou de robustes chevaux pour se transporter d’un lieu dans un autre ; et les voyageurs, les voyageuses particulièrement, n’éprouvaient pas de petites incommodités par suite de la nature raboteuse du pays. Parfois un torrent grossi leur barrait le passage et les forçait d’attendre que les eaux eussent diminué de violence. Souvent la digue d’une petite rivière était emportée par suite d’une tempête, d’une grande inondation ou de quelque autre convulsion de la nature ; et alors il fallait s’en remettre à sa connaissance des lieux, ou prendre les meilleures informations possibles pour diriger sa route de manière à surmonter ces fâcheux obstacles.
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... celui qui prend la défense d'un absent a droit au plus aimable accueil de quiconque aime la vérité et honore le courage...
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Le Maître alors se plaça entre les deux dames, et montrant le miroir, les prit l’une et l’autre par la main, mais sans prononcer une seule parole. Elles regardèrent à l’instant la surface polie et sombre vers laquelle on dirigeait leur attention ; aussitôt cette surface prit un étrange et nouvel aspect : elle ne réfléchit plus les objets qui étaient placés devant elle, mais comme si elle contenait intérieurement des scènes qui lui étaient propres, elle laissa voir des images qui d’abord se montrèrent d’une manière indistincte et confuse, comme des formes vagues qui prennent peu à peu un corps en sortant du chaos, et enfin acquièrent une parfaite symétrie.
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Ma sœur, lui disait-elle, celui qui meurt de soif ne craint pas de se désaltérer même à une source empoisonnée ; celle qui souffre de l’incertitude doit chercher à en sortir, quand même les moyens qu’elle emploie sont défendus et viendraient de l’enfer.
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– Ce dernier symptôme d’éviter un miroir, chère tante, doit être bien rare parmi le beau sexe.

– Vous êtes un novice dans les usages de la toilette, mon cher neveu. Toutes les femmes consultent le miroir avec anxiété, avant de se rendre dans la société, mais à leur retour la glace n’a plus le même charme. Le dé a été jeté, l’impression qu’elles désiraient produire a eu ou n’a point eu de succès. Mais, sans aller plus loin dans les secrets des miroirs, je vous dirai que moi-même, ainsi que beaucoup d’honnêtes personnes, je n’aime point avoir un large miroir dans une chambre faiblement éclairée, où la lumière d’une bougie semble plutôt se perdre dans la profonde obscurité de la glace, qu’être réfléchie dans l’appartement.
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Cette reddition du château de Douglas, le jour du dimanche des Rameaux, le 19 mars 1306-7, fut le commencement d'une suite interrompue de conquêtes, dont le résultat fut de remettre la plus grande
partie des places et des châteaux forts de l ' Ecosse entre les mains de ceux qui combattaient pour l'indépendance de leur pays.Enfin, l'action décisive eût lieu dans les plaines à jamais célèbres de Bannockburn, où les Anglais essuyèrent la défaite la plus complète dont il soit fait mention dans leurs annales.Il reste peu de chose à dire sur le sort des personnages de cette histoire.Le roi Édouard fut dans le premier moment furieux contre Sir John de Walton, de ce qu'il avait rendu le château de Douglas en s' assurant en même temps l'objet de son ambition, la main enviée de l'héritière de Berkely.
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Le roman n'est véritablement historique que lorsqu'il peint des mœurs et des caractères véritables sous des noms empruntés et à l'aide d'aventures imaginaires. Or c'est ce qu'a fait l'auteur de Rob-Roy. Son but principal a été de faire connoître les montagnards d'Ecosse, peuplade qui n'est encore qu'à demi civilisée ; et l'histoire n'auroit pu employer un pinceau plus fidèle pour en tracer le tableau.

(Préface du traducteur - 1822)
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À peine les trompettes eurent-elles donné le signal, que les
champions quittèrent leur poste avec la rapidité de l’éclair, et se
rencontrèrent au centre de la lice, dans un choc semblable à un
coup de foudre. Leurs lances volèrent en éclats jusqu’au poignet,
et il sembla un moment que les deux chevaliers étaient à
terre ; car le choc avait obligé les deux coursiers à ployer sur le
jarret. L’habileté des cavaliers les fit redresser au moyen de la
bride et de l’éperon, et, après s’être regardés mutuellement un
instant avec des yeux qui semblaient lancer l’éclair à travers la
grille de leur visière, chacun d’eux fit une demi-volte et se retira
à l’extrémité de la lice, où il reçut une nouvelle lance de ses serviteurs.
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– Ces motifs sont-ils un secret ?
– Pas absolument, car je ne crains pas que tu trahisses la confiance que je te témoigne en cet entretien ; et d’ailleurs, quand tu serais capable de cette bassesse, la proie est trop loin pour que les chasseurs puissent en suivre la piste. Mais le nom de ce digne homme sonnera mal à ton oreille, à cause d’une action de sa vie, à cause de la part qu’il prit à une grande mesure qui fit trembler les îles les plus éloignées de la terre. N’avez-vous jamais entendu parler de Richard Whalley ?
– De Richard Whalley le régicide ? s’écria Peveril en faisant un mouvement d’horreur.
– Donnez-lui le nom qu’il vous plaira, répondit Bridgenorth ; il ne fut pas moins le sauveur de ce malheureux village, quoique, avec les autres esprits entreprenants du siècle, il ait siégé sur le banc des juges quand Charles Stuart fut accusé à la barre, et quoiqu’il ait souscrit la sentence de condamnation ren-due contre lui. (p232/233)
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– Il est possible que vous ignoriez, sir Jasper, que depuis que la lumière du christianisme est répandue sur ce royaume, bien des gens respectables ont douté que l’effusion du sang d’un de nos semblables puisse jamais être justifiée ; et quoique cette règle me paraisse difficilement applicable au temps d’épreuve où nous vivons, puisque le défaut de résistance, s’il devenait général, met-trait nos droits civils et religieux entre les mains du premier tyran audacieux, cependant j’ai toujours été et suis encore disposé à limiter l’usage des armes charnelles à la nécessité de la défense personnelle, à la protection de notre patrie contre une invasion étrangère, et au maintien de nos propriétés, de nos lois et de notre liberté de conscience, contre tout pouvoir usurpateur. Comme je n’ai jamais hésité à tirer l’épée pour aucune de ces causes, vous m’excuserez si je la laisse dans le fourreau dans une circonstance où l’homme qui m’a fait une injure grave me provoque au combat, soit par un point d’honneur frivole, soit par pure bravade, comme cela est plus vraisemblable. (p148/149)
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la fidélité n'est pas toujours compagne inséparable de la bravoure et du bonheur.
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il y a des dangers qui s'évanouissent quand on les brave, et qui deviennent certains et inévitables quand on laisse voir qu'on les craint.
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mais notre histoire a prouvé que la trahison peut s'introduire par le trou que fait une vrille
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Le vieux roi supporta si bien la mort de sa fille, que le second jour après cet événement il s’occupait à arranger une procession pompeuse pour les funérailles, et à composer une élégie qui devait être chantée sur un air également de sa composition en l’honneur de la reine défunte, qui y était comparée aux déesses de la mythologie païenne, à Judith, à Débora et autres héroïnes de l’ancien Testament, pour ne point parler des saintes du martyrologe. Nous ne pouvons nous dispenser d’avouer que lorsque la première violence de son chagrin fut passée, le roi René ne put s’empêcher de sentir que la mort de Marguerite tranchait un nœud politique qu’il aurait trouvé sans cela difficile à dénouer, et lui permettait de prendre ouvertement le parti de son petit-fils, c’est-à-dire de l’aider d’une partie considérable des sommes contenues dans le trésor public de la Provence, et qui, comme nous l’avons dit, ne montaient en ce moment qu’à dix mille écus.
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Homme fier, ambitieux, dénué de scrupules, dôté d'une âme politique, le marquis de Montferrat n'était pourtant pas d'une nature cruelle. C'était un voluptueux et un épicurien, et pareil à tant de ceux qui en tirent gloire, il n'aimait pas, même poussé par des motifs égoïstes, infliger de blessure ou assister à des actes de cruauté, et il conservait également pour sa propre réputation un respect certain qui parfois remplace ces principes plus louables qui sont à la base d'une bonne réputation.
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Les Anglais se battaient pour soumettre l'Écosse, et les Écossais, avec la détermination et la farouche obstination qui les a toujours caractérisés, pour défendre leur indépendance par les moyens les plus violents, dans les circonstances les plus hasardeuses et en courant les risques les plus extrêmes.
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