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Citations de William Butler Yeats (244)


Time drops in decay
Like a candle burnt out.
And the mountains and woods
Have their day, have their day;
But, kindly old rout
Of the fire-born moods,
You pass not away.
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"J'entends les chevaux obscurs, leurs longues crinières claquent,
leurs sabots font un lourd tumulte,
leurs yeux ont un éclat blanc,
Le Nord au-dessus d'eux déploie la nuit qui s'accroche et se traîne,
l'Est rit en cachette avant que l'aube poigne,
l'Ouest en rosée pâle pleure, soupire et disparaît,
le Sud épand des roses d'écarlate feu :
O vanité du sommeil, de l'espoir, du songe, de l'infini désir.
Les chevaux du désastre plongent dans l'argile lourde ;
ferme a demi tes yeux, bien-aimée, que ton coeur batte sur mon coeur,
et que ta chevelure tombe sur ma poitrine,
qu'elle noie la solitude d'amour en profond crépuscule de paix,
qu'elle cache leurs crinières fluctueuses, leurs pieds tumultueux
****
HEAR the Shadowy Horses, their long manes a-shake,
Their hoofs heavy with tumult, their eyes glimmering white;
The North unfolds above them clinging, creeping night,
The East her hidden joy before the morning break,
The West weeps in pale dew and sighs passing away,
The South is pouring down roses of crimson fire:
O vanity of Sleep, Hope, Dream, endless Desire,
The Horses of Disaster plunge in the heavy clay:
Beloved, let your eyes half close, and your heart beat
Over my heart, and your hair fall over my breast,
Drowning love's lonely hour in deep twilight of rest,
And hiding their tossing manes and their tumultuous feet."
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LE ROSIER
  
  
  
  
« Oh, on parle bien légèrement »
Dit Pearse à Connolly ;
« Peut-être un souffle de paroles habiles
A flétri notre Rosier ;
Ou peut-être est-ce un vent
Qui balaye les flots amers ».

« Il suffit de l’arroser »
Répondit James Connolly
« Pour faire jaillir sa verdure
Et s’étaler ses ramures
Éclater ses bourgeons
Et donner au jardin sa parure ».

« Mais où trouver de l’eau »
Dit Pearse à Connolly
« Quand tous les puits sont asséchés ?
Pour sûr c’est vrai,
Il n’y a que l’eau rouge de notre sang
Qui puisse en faire un beau Rosier ».


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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Le soleil de l’été
  
  
  
  
Le soleil de l’été dore pourtant
Le feuillage embrumé du ciel,
La lune d’hiver aussi plonge les champs
Dans un dédale échevelé de tempêtes,
Mais je ne peux le voir
Tel est le poids de mes responsabilités.

Les choses dites ou faites il y a longtemps,
Celles que je n’ai pas dites ou faites
Mais que j’ai cru pouvoir dire ou faire
Pèsent sur moi et pas un jour
Que ne revienne quelque souvenir
Où s’épouvante ma conscience ou ma vanité.


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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Tout là-bas un ruisseau dans un pré
  
  
  
  
Tout là-bas un ruisseau dans un pré,
Dans ses narines l’odeur du foin coupé,
Le noble seigneur de Chou s’écria
En rejetant la neige des montagnes,
« Que passent toutes choses ».

Des roues que tournent des ânes d’un blanc laiteux
Où s’élevaient Ninive ou Babylone ;
Quelque conquérant, serrant la bride, cria
Aux guerriers repus de combats,
« Que passent toutes choses ».

Du cœur de l’homme saoulé de sang
Jaillissent ces branches du jour et de la nuit
Où s’accroche le disque criard de la lune.
Que disent toutes les chansons ?
« Que passent toutes choses ».


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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AU FOND DU CRÉPUSCULE
Ancien titre « Le Crépuscule Celte »
  
  
  
  
Cœur épuisé, en un monde épuisé,
Défais-toi des filets du mal et du bien ;
Ris de nouveau, mon cœur, dans le gris crépuscule,
Soupire encore, mon cœur, dans la rosée du matin.

Eire ta mère est toujours jeune,
La rosée brille toujours, le crépuscule est toujours gris ;
Bien que l’espoir te quitte et que s’étiole l’amour
Consumé dans les flammes de la calomnie.

Viens, mon cœur, par les lieux où s’entassent les collines :
Là-haut s’exprime librement la fraternité mystique
Du soleil et de la lune, des vallons et des bois,
Du fleuve et du ruisseau.

Debout et solitaire, Dieu y sonne du cor
Et le temps et le monde s’enfuient encore ;
Et l’amour est moins doux que le gris crépuscule
Et l’espoir moins précieux que la rosée du matin.


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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L’ÎLE AU LAC D’INNISFREE
  
  
  
  
Allons, je vais partir, partir pour Innisfree,
Et y bâtir une petite hutte d’argile et de rameaux tressés :
J’aurai là-bas neuf rangs de fèves, une ruche pour l’abeille à miel,
Je vivrai seul dans la clairière embourdonnée d’abeilles.

Là-bas j’aurai un peu de paix, car la paix tombe doucement
Des voiles du matin sur le chant du grillon ;
Là-bas minuit n’est que miroitement et midi y rougeoie d’une pourpre lueur,
Là-bas le soir est plein des ailes de linottes.

Allons je vais partir, car nuit et jour j’entends
L’eau du lac clapoter en murmures légers sur la rive ;
Arrêté sur la route ou sur les pavés gris,
Je l’entends dans le tréfonds du cœur.


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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MÉDITATION DU VIEUX PÊCHEUR
  
  
  
  
Ô vagues qui dansez à mes pieds comme des enfants qui jouent
Vous lancez vos éclairs furtifs et vos flèches, vous savez ronronner ;
Mais aux juins plus chauds d’autrefois les vagues étaient plus gaies ;
Mon cœur d’enfant alors ne s’était pas brisé.

Le hareng ne vient plus comme autrefois dans les courants;
Quelle tristesse ! comme craquait la bourriche dans la charrette
Qui ramenait la pêche au marché de Sligo ;
Mon cœur d’enfant alors ne s’était pas brisé.

Et vous, fière jeune fille, vous n’êtes plus si belle
Quand sur l’eau retentit son aviron, que les fières et solitaires
Qui le soir près des filets marchaient sur les galets ;
Mon cœur d’enfant alors ne s’était pas brisé.


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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Ô corps balancé en musique
  
  
  
  
Ô corps balancé en musique, ô regard de lumière
Comment donc séparer le danseur de la danse ?


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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LES SPIRES
  
  
  
  
Les Spires ! Les Spires ! Vieux Visage de Pierre, regarde ;
À penser trop longtemps, tu ne peux plus penser,
Trop de beauté se tue, trop de valeur aussi,
Les formes de jadis sont aujourd’hui perdues.
Un sang irrationnel coule et salit la terre ;
Empédocle partout a semé le désordre ;
Hector est mort, il y a des flammes à Troie ;
Et nos yeux qui regardent ont un rire tragique.

Qu’importe si triomphe une vision de mort
Si le corps est meurtri, sali de boue, de sang ?
Qu’importe ? Les soupirs et les larmes sont vains,
La grâce de nos jours plus beaux s’en est allée ;
Je ne désire plus trouver des figures peintes
Ni des boîtes de fard dans les anciens tombeaux ;
Qu’importe ? Une voix sort du fond de ces cavernes,
Et ne sait que ce cri : «Homme, Réjouis-toi ! ».

Nos actions et nos actes, notre âme aussi sont vils,
Qu’importe ? Ceux que chérit ce Visage de Pierre,
Amoureux des chevaux et amoureux des femmes,
Sauront, brisant enfin le marbre du sépulcre,
Hors de la nuit étrange des fouines et des hiboux,
Ou de tout le néant riche et noir, déterrer
Le saint, le noble, l’ouvrier, et de nouveau
Le monde tournera sur la spire insolite.


/Traduction de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
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William Butler Yeats
I am with you always, my beauty
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IL SOUHAITE LES VÊTEMENTS CÉLESTES

[...]
Je jetterais sous tes pieds tous ces vêtements ;
Mais je suis pauvre et je n'ai que mes rêves ;
J'ai voulu que mes rêves soient jetés sous tes pieds ;
Fais-toi légère car tu foules mes rêves.

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HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN

[...]
I would spread the cloths under your feet :
But I, being poor, have only my dreams ;
I have spread my dreams under your feet ;
Tread softly because you tread on my dreams.
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IL PARLE DE LA BEAUTÉ PARFAITE

Beaux yeux voilés de songe, pâles nuages de paupières,
Les poètes peinant tout le long de leurs jours
Pour que leur chant élève une beauté parfaite
Sont terrassés par un regard de femme

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HE TELLS OF THE PERFECT BEAUTY

O cloud-pale eyelids, dream-dimmed eyes,
The poets labouring all their days
To build a perfect beauty in rhyme
Are overthrown by a woman's gaze
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IL SE RAPPELLE LA BEAUTÉ OUBLIÉE

Quand mes bras font le tour de toi je presse
Mon coeur contre une gentillesse
Qui depuis longtemps a disparu du monde

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HE REMEMBERS FORGOTTEN BEAUTY

When my arms wrap you round I press
My heart upon the loveliness
That has long faded from the world
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L'AMANT PLEURE LA PERTE DE SON AMOUR

Pâles tempes, mains calmes, chevelure trouble,
J'avais une belle amie
Et je rêvais que le vieux désespoir
Finirait en amour à la fin :
Elle regarda dans mon cœur un jour
Et vit que ton image était là ;
Pleurant elle est partie au loin.

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THE LOVER MOURNS FOR THE LOSS OF LOVE

Pale brows, still hands and dim hair,
I had a beautiful friend
And dreamed that the old despair
Would end in love in the end :
She looked in my heart one day
And saw your image was there ;
She has gone weeping away.
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LE POISSON

Quoique tu te sois cachée dans le flux et le reflux
De la pâle marée quand s'est couchée la lune,
Les hommes de l'avenir sauront
Comment j'avais lancé mon filet
Et comment de temps immémoriaux
Tu as sauté par-dessus les petites mailles d'argent,
Et ils penseront que tu fus dure et cruelle
Et ils t'accableront de maints blâmes amers.

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THE FISH

Although you hide in the ebb and flow
Of the pale tide when the moon has set,
The people of coming days will know
About the casting out of my net,
And how you have leaped times out of mind
Over the little silver cords,
And think that you were hard and unkind,
And blame you with many bitter words.
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«  J’ai voulu que mes rêves soient jetés sous tes pieds ;
Fais - toi légère car tu foules mes rêves » .
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Je prendrais le monde et le mettrais en morceaux dans mes mains pour te voir sourire et le regardant s’effriter. (La terre du désir et du coeur)
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LA LUNE FOLLE



Folle d’avoir porté trop d’enfants,
La lune dans le ciel titube ;
Frappés de déraison par les regards désespérés
De son œil qui divague,
Nous cherchons à tâtons, toujours en vain,
Les enfants nés de sa souffrance.

Enfants faibles d’esprit ou morts !
Quand dans tout son orgueil virginal
Elle foula pour la première fois le haut de la montagne,
Quelle agitation parcourut la campagne
Où tous les pieds obéissaient à son regard !
Quelle virilité menait la danse !

Gobe-mouche de la lune,
Nos mains blêmissent, nos doigts
Semblent de fines aiguilles d’os ;
Ce rêve malfaisant les fait blêmir,
Elles sont largement ouvertes afin que chacune
Puisse attraper ce qui passe à sa portée.
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- Que faites-vous toute la journée ? - Je suis assis à un bureau, parfois à écrire, et parfois, quand j’ai un moment de paresse, je lève les yeux et je regarde les mouches. Il y en a quatorze sur le plâtre du plafond au-dessus de ma tête. Elles sont mortes depuis l’avant-dernier hiver. De temps en temps, je songe à les faire enlever, mais il y a si longtemps qu’elles sont là qu’au fond, cela m’ennuyerait. – Ah, dit-elle, vous las aimez parce que vous y êtes habitué.
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