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Jean Briat (Traducteur)
EAN : 9782757810156
336 pages
Points (16/10/2008)
3.94/5   48 notes
Résumé :

William Butler Yeats est considéré comme le plus grand poète irlandais du XXe siècle. Les poèmes qui constituent cette anthologie illustrent la prodigieuse capacité de renouvellement de son œuvre : depuis les premiers vers de jeunesse, proches du romantisme et imprégnés du folklore irlandais, jusqu'à ceux de l'âge mûr résolument tournés vers la modernité.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il est lointain le temps qui fit naître toute l'histoire d'une belle île, d'un pays incomparable, l'Irlande. de tout ce long passé, de toute cette mémoire est née la poésie singulière de William Butler Yeats.
Composée à partir de 1885 jusqu'en 1938, ce qui saisit dans l'oeuvre poétique de Yeats, ce sont les thèmes utilisés et leur récurrence. Ceux-ci sont tous liés aux origines, aux mythes fondateurs de l'Irlande, à son folklore, à la littérature gaélique mais aussi à la religion. Ce n'est que progressivement que Yeats va orienter son écriture vers des idées politiques et nationalistes, idées pour lesquelles il s'impliquera personnellement puisqu'il fut sénateur de l'État libre d'Irlande (Seanad Éireann).

Dans un style lyrique, sans concession, qui peut paraître parfois un peu abrupte, Yeats a toujours conçu son oeuvre comme un tout organique. Chaque poème correspond pour lui à une pièce d'un système général, sensé expliquer l'univers dans son entier. La mythologie, L Histoire et ses personnages, l'occulte, le mystère fournissent à Yeats un imaginaire débordant de force symbolique, un vivier pour toute son expression poétique. Pas d'emphase, pas de déséquilibre dans la poésie de Yeats, il y a toujours à sa source une parole intime, sincère et authentique.

" Mes cinquante ans venus, passés,
J'étais assis, solitaire,
Parmi la foule d'un magasin de Londres,
Livre ouvert, tasse vide
Sur le marbre d'une table.
Mon regard errait du magasin à la rue
Quand soudain tout mon corps s'embrasa
Et pendant près de vingt minutes
Il me sembla, tel était mon bonheur,
que j'étais béni, que je pouvais bénir. "

(extrait de « Incertitude », 1931-1933) p.271

À signaler la belle traduction et les notes précieuses de Jean Briat, travail d'édition qui fait de la Rose et autres poèmes, un recueil très intéressant dans la connaissance de l'oeuvre poétique de William Butler Yeats.
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Je n'ai absolument pas l'habitude de lire de la poésie et je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à 'rentrer ' dans La rose, n'ayant pas d'histoire à laquelle m'accrocher. Re-belote au moment de rédiger la critique, puisque ça fait 15 jours que je repousse...

Vous l'aurez compris, cette Rose n'a pas été pour moi une lecture facile. Mais une lecture enrichissante, certainement. Pour la beauté de la langue, d'abord, au point que je me suis surprise plusieurs fois à lire à haute voix. L'avantage de cette édition bilingue est de nous permettre à la fois de découvrir le rythme et la musique originaux et de comprendre finement chaque allusion onirique ou mythologique. C'est tout à fait remarquable, malgré les notes du traducteur qui s'excuse ponctuellement d'appauvrir ou de trahir.

Entre les poèmes, les notes, les annexes et la notice, ce live nous apprend beaucoup de choses sur Yeats : sa passion pour l'Irlande, ses mythes et ses paysages, son amour malheureux pour Maud Gonn, ses belles amitiés, son obsession de la mort, son désir de postérité et de transmission, ses rêves d'amour, de désir ou de voyage...

Mais c'est resté pour moi un apprentissage, une découverte volontaire, un effort, pas un transport ou une révélation : j'ai eu plus de lassitude que d'émotion, plus envie d'Irlande que de revenir à ces poèmes ou de les apprendre par coeur...

C'est certainement lié à mon manque d'expérience en poésie, contre lequel je vais continuer à lutter avec le challenge Poésie. 1/xx.
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Un très grand écrivain que j'ai découvert il y a un an seulement.
C'est beau, ses mots nous font voyager dans l'espace et dans les sentiments.
La traduction aussi bonne soit elle ne rendra jamais la musique originale de ces poëmes alors lisez en VO ou au moins en bilingue.
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Timide incursion sur ma route de découverte des Nobel dans l'univers du plus grand poète irlandais, ce Yeats dont j'ai si souvent croisé le nom dans des romans sous la plume d'auteurs qui lui rendaient hommage pour avoir puisé dans son oeuvre des symboles puissants d'entendement du monde.
Un symbolisme que je suis hélas bien loin d'avoir su percer. A défaut je me suis laissée porter, tout au long de ce recueil bilingue qui rassemble des poèmes écrits tout au long de sa vie, par la puissance de l'esprit gaélique qui les traversent et magnifient la terre d'Irlande si particulière.
J'ai ressenti également beaucoup d'intransigeance, beaucoup de frustration, beaucoup de solitude aussi pour le poète seul dans sa perception singulière du monde.

Des vers que j'ai notés ici et là ressort celui qui revient comme une triste litanie dans "Méditation du vieux pêcheur", si beau et définitif :
"Mon coeur d'enfant alors ne s'était pas brisé".
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Est-ce parce que j'ai commencé cette lecture, maintes fois repoussée, par un sentiment d'appréhension tout autant que d'admiration? En tout cas, tout au long de la lecture des poèmes qui jalonnent ce recueil, j'ai eu la pénible impression que le sens et l'émotion me passaient au-dessus, insaisissables...

Yeats est le plus grand poète irlandais du XXème siècle, et sans aucun doute l'un des plus importants de tous les temps, notre Victor Hugo en quelque sorte. Combien de fois est-il cité dans les romans et les essais de grands écrivains, admiratifs de ce poète? de quoi impressionner...
La Rose regroupe les premiers poèmes romantiques et empreints de mythes irlandais datant des années 1890 jusqu'aux derniers, ceux d'un homme vieillissant datant de la veille de la deuxième guerre mondiale.
Mythes celtiques et grecs se mêlent à son amour non partagé pour Maud, qu'il poursuivra toute sa vie et à l'histoire de l'Irlande, en proie à la guerre civile. Il y évoque les héros de son pays et écrit vouloir s'inscrire dans leur lignée, en tant que poète engagé.
Malheureusement, ses longs très longs poèmes sont emplis de références que je n'ai pas, d'un monde que je ne saisis pas, et je pense sincèrement qu'il fait partie de ces auteurs qu'il vaut mieux étudier - en classe, à l'université, dans un mooc peut-être! - pour mieux saisir et être touché par son écriture?
Peut-être aussi que je ne me laisserai pas abattre et essaierai de dégoter un recueil de quelques poèmes seulement pour ne pas me sentir submergée par la densité de ce recueil, pourtant bilingue! A ce sujet, pour la musicalité de la langue, il faut lire en version originale et en version audio, ce doit être fabuleux!
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
L'ÎLE AU LAC D'INNISFREE

Allons, je vais partir, partir pour Innisfree,
Et y bâtir une petite hutte d'argile et de rameaux tressés :
J'aurai là-bas neuf rangs de fèves , une ruche pour l'abeille à miel,
Je vivrai seul dans la clairière embourdonnée d'abeilles.

Là-bas j'aurai un peu de paix, car la paix tombe doucement
Des voiles du matin sur le champ du grillon ;
là-bas minuit n'est que miroitement et midi y rougoie d'une pourpre lueur,
Là-bas le soir est plein des ailes des linottes.

Allons je vais partir, car nuit et jour j'entends
L'eau du lac clapoter en murmures légers sur la rive ;
Arrêté sur la route ou sur les pavés gris,
Je l'entends dans le tréfonds du cœur.


(extrait de "La Rose") - p.63
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INCERTITUDE
V (extrait)

Les choses dites ou faites il y a longtemps,
Celles que je n'ai pas dites ou faites
Mais que j'ai cru pouvoir dire ou faire
Pèsent sur moi et pas un jour
Que ne revienne quelque souvenir
Où s 'épouvante ma conscience ou ma vanité .
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Les mages

Aujourd'hui comme toujours je les vois en imagination
Roides dans leurs robes de couleurs, ces pâles insatisfaits
Venir et disparaître dans le bleu profond du ciel,
Et leurs visages antiques comme des pierres battues de pluie.
Et leurs heaumes d'argent glisser côte à côte dans le ciel,
Et le regard fixe de leurs yeux, déçus par le tumulte du Calvaire,
Espérant retrouver sur la terre des bêtes
Le mystère que l'homme ne peut contrôler.
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Léda et le cygne

Brutal assaut: les grandes ailes encore frémissantes
Sur la vierge qui chancelle, les cuisses caressées
Par les sombres palmes, le cou saisi par son bec,
Il tient sur sa poitrine sa poitrine sans défense.

Comment ces doigts terrifiés et perdus pourraient-ils
Repousser de ses cuisses qui s'écartent cette gloire emplumée?
Et comment pourrait le corps, couché dans ce flot de blancheur,
Ne pas sentir battre, sur sa couche, ce coeur étranger?

Un frisson au creux des reins y dépose en germe
La chute des murailles, les flammes de la tour
et la mort d'Agamemnon.
Ainsi prisonnière,
Ainsi maîtrisée par ce sang brutal venu des airs,
A-t-elle reçu de lui avec sa puissance son savoir
Avant d'être lâchée par le bec indifférent?

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LES BLANCS OISEAUX



Ah ! Si nous étions, mon amour, de blancs oiseaux sur l’écume de la mer !
Nous sommes las de la flamme du météore, qui va pâlir et disparaître ;
Et la flamme de l’étoile bleue du crépuscule si basse à la frange du ciel
A fait naître en nos cœurs, mon amour, une tristesse qui peut durer
    toujours.

Une langueur nous vient de ces rêveurs, perlés de rosée, le lys et la rose ;
Ah ! Chasse-les de tes rêves, mon amour; la flamme du météore qui passe
Ou la flamme de l’étoile bleue qui s’attarde à l’horizon quand tombe la
    rosée ;
Car je voudrais que nous soyons changés en oiseaux blancs sur l’écume
    vagabonde, toi et moi !

Mon esprit est hanté d’îles innombrables et de maints rivages Danéens
Où le temps sûrement nous oublierait, où le chagrin ne nous toucherait
    plus ;
Nous serions vite loin de la rose et du lys et de la turbulence des flammes,
Si nous n’étions que de blancs oiseaux, mon amour, portés sur l’écume
    de la mer !


/Traduction de l’anglais (Irlande) Jean Briat
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Videos de William Butler Yeats (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Butler Yeats
Rendez-vous ce mercredi 4 octobre : deuxième épisode de notre série Dans les pages, où des écrivains se promènent dans la librairie pour nous parler de leurs livres préférés. Au programme : G. Simenon, F. Aubenas, J. Vallès, Antigone d'Anouilh (on ne peut pas oublier "Le quatrième mur" ) et le grand poète irlandais W.B. Yeats.
Merci Sorj et @editionsgrasset7893
Arthur Scanu à la réalisation au montage et à la prise de son et Antoine Daviaud au mastering
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