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Citations de Wladyslaw Szpilman (107)


Tout au long de la guerre, nombreux sont ceux qui ont eu la vie sauve grâce à la couardise des Allemands, ces derniers n'aimant faire montre de courage que s'ils étaient sûrs d'avoir une écrasante supériorité en nombre et en moyens sur leur ennemi.
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23 juin 1942

[…] Il est difficile de croire de telles choses et pour ma part j’essaie de ne pas leur accorder de crédit, non pas tant par inquiétude pour l’avenir de notre peuple, qui devra expier ces monstruosités un jour ou l’autre, mais parce que je n’arrive pas à penser qu’Hitler poursuive un but pareil, ni qu’il y ait des Allemands capables de donner de tels ordres. Si c’est par malheur le cas, il ne peut y avoir qu’un explication : ce sont des malades, des anormaux ou des fous.

(Extrait du journal du capitaine Wilm Hosenfeld).
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les travailleurs ont suivi les nazis. l’église est restée impassible. les classes moyennes étaient trop pleutres pour tenter quoi que ce soit, tout comme les intellectuels les plus en vue. nous avons accepté la dissolution des syndicats, le bannissement des cultes, l’étouffement de la libre expression dans la presse ou à la radio. et puis nous nous sommes laissé entraîner dans la guerre. nous nous sommes satisfaits d’une Allemagne privé de représentation démocratique, nous avons toléré que des hommes sans vision ni réelle compétence prétendent parler en notre nom. mais on ne trahit pas impunément les idéaux et désormais nous devons tous en accepter les conséquences.
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Mais les rues du ghetto, et elles seules, finissaient toutes contre un mur. Il m'arrivait souvent de partir en marchant au hasard, sans but précis, et chaque fois j'étais surpris de buter sur l'une de ces barrières. Elles se dressaient là où j'aurais voulu continuer à avancer, m'interdisaient de poursuivre ma route, et il n'y avait aucune raison logique à cela. Soudain, la portion de la rue située de l'autre côté du mur devenait pour moi l'endroit le plus chérissable au monde, celui dont j'avais le plus besoin, qui à cet instant précis recelait tout ce que j'aurais désiré voir...
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Les colporteurs réalisaient d'excellentes affaires en proposant un jouet en papier qui faisait fureur : de prime abord, c'était un cochon mais en le pliant d'une autre façon vous obteniez la tête d'Hitler.
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Aussi épouvantables eussent-elles été, ces informations ne pouvaient entamer le plaisir tout animal que nous éprouvions à être toujours en vie et à savoir que ceux qui avaient échappé à la mort ne couraient plus de danger immédiat. Certes, notre subconscient imposait un voile de honte sur cette sensation viscérale, mais dans cet univers inconnu où tout ce que nous avions jadis cru immuable avait été détruit en l’espace d’un mois, les choses de la vie les plus simples, les détails les plus prosaïques, tout ce que nous remarquions à peine auparavant, avaient désormais une profonde résonance : le confort rassurant d’un lourd fauteuil, la vue apaisante d’un poêle en faïence blanche, les craquements du parquet devenaient un douillet prélude à l’harmonie du foyer familial.
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Telle allait donc être ma mort, finalement... Elle qui m'avait guetté sans relâche depuis cinq ans, et à laquelle j'avais pu échapper jour après jour, elle me rattrapait ici, en cet instant. J'avais souvent tenté d'imaginer sous quel masque elle se présenterait à moi, j'avais envisagé d'être capturé, torturé puis fusillé ou jeté dans une chambre à gaz, mais je n'ai jamais eu l'idée que je finirais brûlé vif.
Je ne pouvais que rire de l'insondable ingéniosité du destin, capable de me surprendre au tout dernier moment. Je me sentais très calme, apaisé par la certitude absolue que je ne pouvais plus rien faire pour en changer le cours. Mes yeux erraient à travers la pièce, dont la fumée rendait maintenant les contours indistincts. Dans cette pesante obscurité, je ne reconnaissais plus ces lieux, ils me semblaient chargés de mystère. J'avais de plus en plus de mal à respirer, j'étais pris de vertiges et un bourdonnement continue résonnait dans mon crâne : les signes avant-coureurs de l'asphyxie à l'oxyde de carbone.
Je suis retourné m'étendre sur le canapé. Pourquoi me laisser dévorer par les flammes quand je pouvais encore m'échapper grâce aux barbituriques, ai-je soudain pensé. Et comme cette mort allait être plus facile que celle qu'avaient connue mes parents, mes sœurs et mon frère, gazés à Treblinka ! En ces ultimes minutes, je me suis efforcé de ne penser qu'à eux, à eux seuls.
J'ai retrouvé les comprimés. Je les ai versés dans ma bouche et j'ai avalé. Je cherchais la fiole d'opium pour rendre la fin plus certaine mais je n'ai pas eu le temps de l'atteindre : sur un estomac vide, affamé depuis des jours, l'action des somnifères a été fulgurante.
J'ai sombré dans l'inconscience.
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Le mal, la férocité sont toujours tapis dans le cœur humain et il suffit qu'on les laisse se développer librement pour qu'ils se mettent à croître, à développer d'obscènes rameaux, à engendrer les idées monstrueuses qui finissent par rendre possible qu'on assassine Juifs et Polonais de cette manière.
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Mais peut être cet Allemand ... non, cet être humain portant l'uniforme allemand que j'avais connu, peut être a-t-il pu rentrer chez lui sain et sauf, finalement.
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C'est ici que j'allais perdre deux de mes grandes illusions : celle que nous étions tous solidaires face à l'adversité, et celle que tous les Juifs savaient apprécier la musique.
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Quels lâches nous sommes, à nous croire au-dessus de pareilles horreurs sans rien faire pour les en empêcher ! Nous serons punis, nous aussi, et nos enfants le seront aussi, bien qu'innocents, parce que nous devenons des complices en tolérant que tous ces crimes soient perpétrés.
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Toute guerre fait émerger au sein des minorités nationales une fraction trop lâche pour se battre ouvertement, trop inconsistante pour jouer un rôle politique, mais assez veule pour se transformer en bourreaux stipendiés par l'une ou l'autre des puissances du conflit.
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"Ah ! Pas d'inquiétude, voyons, pas d'inquiétude ! Puis, m'attirant à lui par un bouton de mon manteau, il a rapproché son visage rougeaud du mien et, avec une conviction peut être sincère, peut être feinte : Tu verras, ils nous laisseront sortir très bientôt. Attends seulement que les Américains l'apprennent ! "
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"Attendez ! Je lui ai pris la main et j'ai continué d'une voix pressante : Je ne vous ai jamais dit mon nom et... Vous ne me l'avez jamais demandé,mais je voudrais que vous le gardiez en mémoire. Qui sait ce que l'avenir nous réserve ? Vous êtes encore très loin de chez vous. Si je m'en sors, je recommencerai certainement à travailler à la radio polonaise. Comme avant la guerre. S'il vous arrive quoi que ce soit, si je peut vous aider de quelconque manière, retenez mon nom : Szpilman, à Radio Pologne. "
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Citation de la page 136-137
« Lorsque je les ai croisés rue Gresia, les Bambins ravis chantaient tous en cœur, accompagnés par le petit violoniste. Korczak portait deux des plus jeunes orphelins, lesquels rayonnaient aussi tandis qu’il leur racontait quelque conte merveilleux.
Je suis certain que même bien plus tard, au camp, lorsque le gaz zyklon B commençaient à attaquer leurs poumons et qu’une terreur indicible succédait soudain à l’espoir, je suis certain que Papy Docteur a dû parvenir à leur murmurer, dans un dernier effort : - tout va bien, les enfants, tout ira bien »
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Quand il avait refusé d'entrer dans les forces policières juives, soutenant que c'était un repaire de bandits, Henryk avait eu entièrement raison. Les jeunes recrues étaient pour la plupart issues des milieux les plus aisés et plusieurs de nos relations en faisaient partie. Le choc n'en a donc été que plus grand lorsque nous avons vu ces hommes dont nous serrions jadis la main, que nous avions traités en amis et qui hier encore jouissaient d'une bonne réputation, se conduire désormais de façon méprisable. On aurait dit que la mentalité gestapiste était devenue une seconde nature chez eux. Il suffisait qu'ils endossent leur uniforme et empoignent leur matraque en caoutchouc pour changer du tout au tout. Ils n'avaient plus d'autre ambition que de travailler avec la Gestapo, de complaire à ses officiers, de parader dans les rues avec eux, de faire montre de leur maîtrise de la langue allemande et de rivaliser avec leurs maîtres dès qu'il s'agissait d'accabler la population juive.
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Je joue pour des enfants polonais qui n'imaginent pas les souffrances, l'angoisse mortelle dont leurs salles de classe lumineuses ont jadis été le théâtre.
Et je prie pour qu'ils n'aient jamais à connaître cette peur et ces tourments.
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Au début, j’avais un foyer, des parents, des sœurs et un frère. Ensuite, nous avions perdu notre maison, mais nous étions restés ensemble, au moins. Puis je m’étais retrouvé seul, quoique au sein d’un groupe. Et maintenant j’étais devenu sans doute l’être le plus esseulé au monde. Même le héros de Defoe, Robinson Crusoé, cet archétype de la solitude humaine, avait gardé l’espoir qu’un de ses semblables apparaisse, il s’était consolé en se répétant que cela finirait par se produire et c’était ce qui l’avait maintenant en vie. Alors que moi, il me suffisait de surprendre des pas pour être pris d’une terreur mortelle et pour aller me cacher au plus vite. L’isolement absolu était la condition de ma survie.
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Maigres, sales, chancelants, les captifs ne prêtaient aucune attention aux simagrées de leurs geôliers. On aurait cru qu'ils descendaient l'allée Niepodleglosci de leur propre gré, conservant une grande discipline dans leurs rangs, les plus valides aidant les blessés à marcher, les yeux fixés droit devant eux, sans un regard pour le champ de ruines qu'ils étaient en train de traverser. Oui, malgré leur piètre allure ils donnaient I'impression que la défaite n'était pas pour leur camp.
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Un garçon d'une dizaine d'années est passé en courant sur le trottoir. Il était très pâle, et si effrayé qu'il en a oublié d'enlever sa casquette devant le policier allemand qui arrivait en sens inverse. Celui-ci s'est arrêté et, sans articuler un mot, il a sorti son pistolet, I'a braqué contre la tempe du petit et a fait feu. Le gamin est tombé, les bras agités de soubresauts, puis tout son corps s'est raidi et il a expiré. Imperturbable, I'Allemand a remis son arme à la avant de poursuivre sa route. Je l'ai observé de là où je me trouvais. Il n'avait pas les traits d'une brute endurcie ni même l'air d'être en colère. C'était un homme normal, posé, qui venait d'accomplir l'une de ses multiples tâches quotidiennes et l'avait aussitôt éliminée de son esprit car des missions autrement plus importantes l'attendaient...
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