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Critiques de Yanick Lahens (145)
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Bain de lune

Un pêcheur découvre, échouée sur la grève, après trois jours de tempête, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du Vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là.



Ce que j’en pense :

Deux récits s’entremêlent, un écrit en italique, celui de la jeune fille échouée sur la plage et l’autre en caractères normaux, consacré à la saga familiale. D’emblée, j’ai été séduite par la langue de Yanick Lahens qui nous parle d’Haïti, toute en couleurs, ses paysages, ses coutumes, les Dieux vaudous, les rituels…

Elle raconte la dureté de la vie des pauvres à Anse bleue, Orvil qui ne ramène presque plus de poissons alors que la pêche se fait dans des conditions de plus en plus pénibles sur son bateau vétuste.

On retrouve les divinités vaudous, les croyances, le respect des Ancêtres qu’on se doit d’honorer régulièrement, les offrandes de nourritures aux divinités…

Ce pays souffre et on souffre avec lui, mais il y a toujours de la dignité. On sent la présence violente des Duvallier père et fils, et des tontons macoutes. La dictature qui resserre son étau, un des fils d’Orvil s’enfuit alors que l’autre s’engage chez les militaires pour le prestige de l’uniforme, le pouvoir d’écraser les autres, les exactions, les massacres…

Au début, j’ai fait de nombreux va-et-vient entre la lecture du livre et la consultation de l’arbre ou du glossaire, mais peu à peu on s’habitue…

Les prénoms sont beaux : Philogène, Fleurimor, Faustin, Cilianise, Ilménèse, Altagrâce….

Yanick Lahens nous livre un plaidoyer pour cette terre d’Haïti qu’elle aime et dont nous avons trop tendance à abandonner à son sort, pour les Haïtiens qui se battent pour vivre, survivre, sans s’avoués vaincus, qui ne mangent pas à leur faims et sont meurtris par les éléments autant que par les politiques politiciennes.

Donc, un bon roman bien écrit, mais qui nécessite une attention permanente, (ce qui a été difficile pour moi, vu l’état de fatigue dans lequel j’étais) pour ne pas perdre le fil et qui m’a donné envie de lire un autre roman de Yanick Lahens et de mieux connaître Haïti et sa culture.

Note : 8/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Guillaume et Nathalie

Guillaume et Nathalie c’est l’histoire d’une rencontre, celle du désir, de l’abandon, de l’osmose des corps. Guillaume la cinquantaine, sous des allures d’homme revenu de tout vit mal l’éloignement de sa femme et de leurs deux enfants. Nathalie, elle à la trentaine flamboyante. Pourtant, sous le verni se terre une terrible blessure.

L’amour charnel va leur faire oublier momentanément leur mal être. Le tout dans une Haïti, qui tente de penser les plaies de la dictature des Duvalliers.

Que l’écriture de Yanick Lahens est belle. Sans vulgarité ni voyeurisme, elle décrit cette passion ou les corps chavirent sous les caresses, ou les sens sont ravivés sans tabou, ni contrainte. Tels des aimants (des amants) l’attraction est inévitable.

Elle montre aussi un pays, son pays, livré à lui-même ou misère, violence, corruption sont omniprésents. Lahens porte un regard sans complaisance mais plein d’amour alors que Haïti tente malgré tout de se relever (le terrible séisme du 12 janvier 2010 n’a pas encore eu lieu). Après l’excellent « La couleur de l’aube », Yanick Lahens nous offre une bien belle parenthèse enchantée. Tant qu’il y a de la vie (et de l‘amour), il y a de l’espoir.

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Bain de lune

Bain de lune nous plonge dans le monde poétique, magique et terrible des Haïtiens. Sur cette île, des générations de paysans démunis ont lutté pour survivre. Des hommes confrontés aux éléments naturels et aux puissants. Des hommes qui invoquent les dieux et les divinités vaudous et dansent après la messe, rassemblés autour du poteau mitan.



Quelquefois leur souffrance semble infinie, leur résignation aussi, une sorte de fatalisme leur fait considérer la vie comme la mort mais ne les empêche pas d'aimer et d'espérer.

Un livre à l'écriture belle et audacieuse qui résonne longtemps après sa lecture.
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Bain de lune

Un roman à deux voix.

Celle d'une femme qui se réveille sur la plage, nous ne savons pas trop ce qui l'a amené là mais elle est fortement cabossée. Un homme se penche sur elle.

Et l'histoire de deux familles sur trois générations qui se croisent et se recroisent : les Lafleur et les Mésidor.

Les seconds avides de bonnes terres, ont ruinés les premiers, qui sont devenus des petites gens du peuple, vendant leur production et leur maigre pêche sur les marchés.

Les Mésidors sont riches et puissants et ont l'habitude que l'on s'incline sur leur passage. Du haut de leurs chevaux ils toisent la populace avec un air de dédain.

Mais aujourd'hui, en plein marché, Tertulien Mésidor, la cinquantaine bien tassée, tombe en arrêt devant une jeune beauté de seize ans : Olmène Lafleur. Sa beauté est en pleine éclosion et son vêtement que le vent plaque sur son corps révèlent des trésors en pleine construction. L'homme tressaille : il l'a lui faut !

Un roman riche de descriptions, pour ce pays ravagé qu'est Haïti, pour la servitude des femmes, pour les pauvres face aux riches. Un ton au-delà du poétique qui nous plonge dans un roman empreint de souffrance. Un bouquin ou il convient d'être vigilant pour ne pas en perdre le fil : l'histoire est sur trois générations et beaucoup de protagonistes y sont décrits. Fort heureusement il y a un arbre généalogique à la fin pour s'y retrouver.

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Bain de lune

Deux familles haïtiennes dont le destin se croise. L’une est puissante, l’autre pauvre.

Le dépaysement est garanti. Entre la misère paysanne, les abus politiques, les pratiques vaudou, les ouragans, les marchés…. on est bien à Haïti, et toutes les expressions créoles rajoutent au charme de cette lecture.

L’auteur aime son pays et souffre avec lui. Elle le traduit fort bien.

Le départ est bien confus. Malgré l’arbre généalogique, il n’est pas aisé de s’y retrouver. D’autant que tous les chapitres écrits en italique sont bien énigmatiques. Il faut vraiment attendre la fin du livre pour savoir de qui ils parlent.

Mais c’est un beau livre, écrit avec âme et passion. J’aime ces auteurs qui nous font découvrir d’autres vies, d’autres mœurs, d’autres sociétés.

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La couleur de l'aube

Huit ans après sa parution, La couleur de l’aube est réédité en poche, et c’est une excellente initiative.

Une grande humanité se dégage de ce roman.

Que Yanick Lahens décrit bien son pays ! Dès les premières pages on est pris dans un tourbillon de couleurs, de senteurs, de violence, au milieu d’une population sans espoir, démunie et désorganisée Pour se faire l’écho de son peuple, elle utilise deux sœurs inquiètes de la disparition de leur jeune frère, Fignolé, qui mène sa vie « à fleur de mal ».

Angélique, l’ainée, fait partie des vaincus, des résignés.

Joyeuse, la cadette est tournée vers la vie, la joie, la rébellion.

Leur mère les protège tous trois d’un amour inconditionnel et bienveillant.

Misère, incertitude, violence et peur sont le quotidien des personnages. Paradoxalement, à tous les rêves déçus se mêle la joie de vivre.

L’écriture est poétique et envoutante. Il y a, chez Yanick Lahens comme chez Dany Laferrière, un amour et une désespérance de leur pays qui sont traduits par une écriture forte et poétique. Les lire, c’est s’éprendre d’Haïti, c’est ressentir une compréhension et une compassion sincère pour les haïtiens.

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Dans la maison du père

Tu ne trouves pas qu'il fait chaud subitement. Je me sens moite, la chemise collante et trempée de sueur. le soleil tarde à se coucher. Il n'est pas encore fatigué de sa folle journée à danser au-dessus des vagues. Je ne compte plus le nombre de verre de rhum, ni même de rondelles d'ananas. Je ne sais plus trop où j'en suis, ces effluves d'hibiscus et de bougainvilliers m'enivrent, j'ai la tête qui tourne. Tourne, tourne, tourne comme la danse de cette petite fille, la bien-nommée Alice Bienaimé.



Tu ne connais pas Alice ? Alors, laisses-moi te conter son histoire.



Cela remonte aux années quarante, sur une île qui aurait pu être paradisiaque, Haïti. De famille bourgeoise, Alice a été élevée par un père bien trop strict et une mère bien trop aimante. Elle se confiera donc plus à son oncle et aussi à Man-Bo, la servante couleur noire charbon. L'un lui apportera le sentiment d'être libre, l'autre la bienveillance.



En fait, je connais très mal l'histoire d'Haïti, son passé ainsi que son présent. Que sais-je de cette île ? Elle est entourée d'eau, une mer bleue azure que j'imagine. Des alizées parfumés de vanille bourbon, la nostalgie des bougainvilliers et les verres de Rhum de sa voisine, Cuba. D'ailleurs, tu n'imagines pas lire ce roman sans en goûter un verre. Là fut mon erreur, je n'avais à disposition que du rhum martiniquais. Je ne reviendrai pas sur le contexte économique, du genre achetons français, si le rhum cubain est bon, je ne m'interdirai pas un embargo. Mais bon je m'éloigne à la rame du sujet. Je redescends sur la plage – de sable fin où les alizées font voler les cheveux des belles haïtiennes – pour revoir Alice faire virevolter sa belle robe fleurie. Quand la nostalgie t'étreint, tu te sens heureux. Non ? Alice continue à danser car à Haïti, la danse est synonyme de lutte des classes.



Je ne suis pas certain d'avoir tout compris dans la danse, son importance et ses racines africaines. Je sais que cela lui procure un sentiment de liberté. Je perçois que danse et vaudou entraînent une même transe. Sans la danse, Alice aurait eu l'impression d'être retenue en cage, une cage dorée sous les cocotiers. Je ne suis pas sur non plus de comprendre les changements politiques de cette île. Un aveu de faiblesse de ma part. le roman débute avec la fin de l'occupation américaine et se termine avant la prise de pouvoir de François Duvalier (alias « Papa Doc »). Par contre, tout au long de ce roman, j'ai senti la poésie de son auteure, Yanick Lahens, au même titre que les effluves de ylang-ylang venues flirter avec mes narines et mettre mes sens en émoi. Je reviendrai sur cette île, à Port-au-Prince, voir les papillons danser et boire du jus de goyave. Je reviendrai sur la terre et les racines de Toussaint Louverture...



http://www.youtube.com/watch?v=jaNhEqNIAwk
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Bain de lune

L'histoire d'Haïti traverse ce roman.

Une jeune femme est retrouvée moribonde sur une plage. Agressée, violentée, à moitié morte. C'est elle qui va nous raconter l'histoire de sa famille sur 3 générations. Mais aussi l'histoire de ce village en bord de mer.

Particularité : elle s'adresse à nous donc on ne sait pas qui elle est.

Le livre va dévoiler progressivement son histoire et pourquoi elle meurt sur cette plage.

En parallèle se déroule l'histoire d'Haïti, ses invasions, ses dictateurs. Mais aussi la violence, la pauvreté, la répression...

Et le vaudou, les esprits pour protéger la famille, espérer de meilleures récoltes.

.

Lecture qui m'a plu dans sa présentation, dans son style, dans ses mots de là-bas.

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La couleur de l'aube

Dans une Haïti pleine de misère, de sexe, de haine et de révolte, la fille mère bigote et méchante Angélique et son appétissante sœur Joyeuse attendent leur frère Fignolé qui a passé la nuit avec les insurgés.



Je suis peu sensible à ces voix qui ressassent, desquelles sourd une certaine poésie lourde, statique, triste.

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Bain de lune

La terre natale reste toujours accrochée aux souliers des écrivains. Cela semble un cliché mais n'est-ce pas encore plus vrai pour un pays parmi les plus déshérités du monde : Haïti, lequel possède une tradition littéraire très riche (Laferrière, Trouillot, Danticat, ...) y compris dans l'exil ? Yanick Lahens est une voix singulière que l'on avait appréciée dans le très beau Guillaume et Nathalie. Bain de lune est plus ambitieux encore et se déroule sur une trentaine d'années (jusqu'à la fin des années 80), dans un petit village "Anse bleue" à travers le destin de deux familles, l'une nantie, l'autre pas, et que les événements climatiques (sécheresses, ouragans) et politiques (dictatures, soulèvements) n'épargnent pas. Bain de lune est un roman fulgurant, capricieux et poétique qui demande un grand effort pour ne pas se perdre dans les méandres de ses intrigues et le foisonnement de ses personnages (l'arbre généalogique placé à la fin du livre est une bonne idée). Comme l'écrit Yanick Lahens : "Dans toute cette histoire, il faudra tenir compte du vent, du sel, de l'eau, et pas seulement des hommes et des femmes." Et si "Vivre et souffrir sont une même chose", Bain de lune est un nouvel hommage à cette capacité des haïtiens à ne jamais se résoudre au malheur et à se battre pour que s'améliore leur sort misérable.
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Bain de lune

C'est une première pour moi de découvrir un livre audio conté par l'auteure elle-même. Pour Bain de lune, prix Femina 2014, j'ai donc écouté le livre lu par Yanick Lahens.

Elle est haïtienne et garde un accent couleur locale mais très compréhensible.

Son accent et ses intonations donnent beaucoup d'authenticité au récit, aux expressions, aux descriptions.

Le roman commence par la découverte d'une jeune fille abandonnée sur la plage, elle a été violée. C'est un chapitre douloureux.

Très vite, le livre reprend vie et c'est toute une histoire qui va se dérouler sur plusieurs générations et qui inclut la dictature des Duvalier.

En toile de fond, on vit l'opposition entre deux familles, les Lafleur et les Mesidor, les derniers ayant racheté les terres des Lafleur qui sont devenus pauvres.

Olmène Dorival seize ans, va tomber amoureuse de Tertulien Mesidor, un homme de plus de cinquante ans avec l'espoir de vivre une vie moins pauvre. Amour, intérêt ?

Les mots résonnent comme une musique, la présence de l'âme des morts imprègne vraiment l'ambiance de Haïti.

J'aurais aimé avoir le livre pour voir sa construction et lire en même temps. J'avais besoin d'un support visuel.



Je remercie l'opération Masse Critique et les éditions Thélème pour cette belle découverte.
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Bain de lune

Le vaudou et la misère en héritage.

Lorsque le corps martyrisé d’une jeune fille s’échoue sur une plage d’Haïti après 3 jours de tempête, sa voix s’élève pour raconter l’histoire de ses ancêtres sur cette terre déshéritée et sacrifiée.

Quatre générations de Lafleur, des paysans très pauvres, se succèdent dans ce roman, quatre générations qui courbent l’échine, invoquent les dieux vaudous et parfois, s’opposent aux puissants Mesidor qui, à l’instar des Duvalier père et fils, pillent et racquettent les cinq cantons alentour.

Les Lafleur, pourtant, finiront par mêler leur destin à celui des Mesidor lorsqu’un coup de foudre réunira le terrible Tertulien et Olmène, une jeune fille d’à peine 16 ans.

Rythmée par les incantations vaudoues, le créole aux accents savoureux et une poésie âpre et violente, cette histoire rappelle qu’en HaÏti, "vivre et souffrir sont une même chose" mais c’est une tragédie universelle que nous conte l’auteure, celle d’un peuple oublié, martyrisé et spolié par des gouvernants iniques, une terre malmenée par les hommes et les éléments…

Magnifique plaidoyer pour un pays soumis aux hommes de mauvaise volonté, hymne aux paysans humbles et imprégnés de leurs croyances ancestrales, Bain de Lune est une histoire implacable et universelle magnifiquement racontée.

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Bain de lune

Comme pour beaucoup d'écrivains d'origine haïtienne , on sent d'emblée chez Yanick Lahens un amour profondément ancré pour son pays avec une écriture poétique bercée par les croyances ancestrales et le lien intense avec la nature et ses éléments.



Eléments déchainés puisque c'est ainsi que commence ce roman avec le corps d'une jeune femme rejeté sur la plage par une tempête , cette femme noyée et mutilée nous fait entendre son chant désespéré qui revient régulièrement dans le roman comme le ressac des vagues sur le sable jusqu'à l'explication finale.



Histoire de deux familles sur trois générations à Anse bleue petit village côtier bien éloigné de la capitale et de sa vie plus dissolue et moderne .



Les Lafleur, famille pauvre de pécheurs et de paysans et les Messidor devenus riches propriétaires terriens: les familles s'affrontent et s'entremêlent au gré des passions parfois violentes mais subissent les mêmes bouleversements politiques de l'Ile et , s'ils sont parfois partie prenante, ils sont de toute façon manipulés et forcément les victimes désignées.



Magnifique mais tragique tableau de la vie dans ce pays attachant, rythmé par les rites vaudous.
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Guillaume et Nathalie

Troisième livre de Yanick Lahens que je lis, et j’avoue être un peu déçue.

Comme d’habitude ça se passe en Haïti, et on sent l’amour de Yanik Lahens pour son pays.

Ici, elle raconte l’attirance entre Nathalie et Guillaume, qui travaillent sur le même projet.

Lui est sociologue, elle est architecte.

C’est un livre très intime et sensuel.

Deux êtres sans illusions qui se trouvent sans s’être cherchés.

L’auteure est toujours lucide et sans complaisance, mais tendre et bienveillante pour un pays et un peuple qu’elle affectionne particulièrement.

Je ne sais pas pourquoi j’ai moins aimé celui-ci.

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Bain de lune

Après une tempête, un homme découvre le corps d’une jeune femme échouée sur la plage. Elle est brisée et, pourtant, sa voix va s’élever pour nous raconter comment un siècle d’histoire familiale dans les montagnes d’Haïti l’ont amenée là. Cela commence par la rencontre entre Tertulien Mesidor et Olmène Dorival. Leur union charnelle crée un lien entre ces deux familles sans pour autant gommer les terribles ressentiments qui les opposaient.

À travers leur histoire et celle de leur descendance, Yanick Lahens nous conte la tragédie d’un village pris entre ses traditions, ses croyances et les bouleversements politiques du pays. C’est une histoire de femmes assujetties à la volonté des hommes, d’hommes menés par leur désir, la vengeance et le pouvoir.

L’histoire de ceux qui ont cru aux mirages des bouleversements politiques, aux sirènes de la ville et de l’ailleurs, l’histoire d’une communauté déchirée par des rancœurs ancestrales et pourtant unie par son profond attachement au sol et aux traditions.

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La couleur de l'aube

Je ne saurais trop quoi dire face à ce roman d'une auteure haïtienne que je ne connaissais pas avant que je me mette à chercher un certain mot dans un titre pour valider un challenge sur notre Ronde des livres.

Certes c'est un roman à la sensibilité certaine mais ce ne fut pas la mienne, je suis restée hermétique face à cette écriture pour laquelle je n'ai pas trouvé de défauts mais qui ne m'a fait aucun effet à la lecture.

Je suis sûre que je suis passée à côté de quelque chose de fort, les personnages n'étaient pourtant pas inexistants, les soeurs bien différentes de par leurs portraits et en constante inquiétude face à leur frère qui n'était pas rentré à la maison... Des descriptions correctes aussi mais il m'a manqué ce petit quelque chose qui a fait que je n'ai pas accroché à l'histoire en elle même.

Bon, j'aurais tenté mais les choix ne sont pas toujours une réussite.
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Bain de lune

Le roman s’ouvre sur une jeune femme rejetée sur une plage par l’océan, après un ouragan de trois jours, quelque part sur une île. Elle est découverte bléssée par un autochtone visiblement bouleversé.

La narratrice tente de recouvrer la mémoire des événements.

Originaire d’Anse Bleu, modeste village d’Haïti, elle remonte le fil du passé sur plusieurs générations afin de restituer l’histoire de sa famille, celle de sa naissance, jusqu’à son naufrage sur cette grève étrangère.

Au moment même où les Américains bombardent les villes et villages de l’île, Bonal Lafleur, paysan pauvre, se voit contraint de céder ses propriétés à un riche et puissant Don de la région, Anastase Mesidor.

Le fils du noble espagnol, Tertulien Mesidor, âgé de 55 ans, rencontre la petite fille de Bonal, Olmène Dorival, âgée de 16 ans, au marché : il la désire immédiatement.

Une lignée est appelée à naître de cette union.



Sous un soleil de plomb, au son des chants créoles vaudous, la terre battue des chemins collant à la peau, la destinée de la famille Dorival épouse celle d’Haïti au grès des soubresauts de la grande et de la petite histoire.

L’intrigue m’a hypnotisée dans un jeu subtil et enivrant de senteurs et de goûts.

Le suspense est soutenu par une alternance de temps, entre conte et lamentations.

Un vrai bijou.

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Bain de lune

La plume de Yanick Lahens est très poétique. Chaque phrase mériterait que l'on s'y attarde pour ne rien laisser échapper. Cependant, si la prose est proche de la poésie, l'histoire n'a de romanesque que le titre que je trouve magnifique. On baigne dans un monde de misère, de violence au milieu des esprits du vaudou haïtien et des invisibles... Certaines scènes de torture sont particulièrement difficiles à écouter. Le sort des femmes de cette île n'a rien d'enviable et la seule histoire d'amour qui semblait pouvoir adoucir un peu le récit m'a rapidement glacé le sang... C'est techniquement un très beau texte, mais qui ne me parle pas !

J'ai découvert ce livre en version audio. Je me suis perdue entre les noms des personnages (Tertulien, Mésidor; Philogène, Olmène...), le nom des villes, les références au passé... Bref, un support visuel pour mémoriser les éléments essentiels m'a manqué. Certains chapitres sont plus simples à suivre que d'autres, mais je reconnais que je serais bien incapable de raconter fidèlement l'histoire que j'ai entendue.

J'ai beaucoup apprécié le principe du livre audio car je passe de nombreuses heures sur la route. Le livre audio m'offre une alternative à la musique pour optimiser ce temps perdu.

Merci aux éditions Thélème et à Babelio pour cette découverte !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Guillaume et Nathalie

Voilà un roman que j'aurais pu inclure dans ma sélection des livres d'amour que j'avais faite pour la Saint Valentin, sauf que je ne l'avais pas encore lu à l'époque. En effet, second ouvrage du Prix Cezam littérature après la lettre à Helga, un autre roman d'amour, voici une preuve que la littérature haitienne est très interessante, et ne se cantonne pas à l'excellent Dany Laffériere.



Yanick Lahens, la romancière - que je ne connaissais pas du tout- de ce Guillaume et Nathalie ( amusante coiencïdence, c'est le nom d'un couple d'amis à moi, c'était assez amusant de voir leurs noms sur le chevet de ma table de nuit), nous propose ainsi une histoire d'amour charnelle et impossible, entre deux haïtiens de classe moyenne qui se rencontrent très peu de temps avant le séisme qui a ravagé Haïti en janvier 2010 (le plus grand cataclysme de l'histoire de l'ile, faisant plus de 200 000 victimes).



Guillaume et Nathalie travaillent ensemble, il a près de 20 ans de plus qu'elle, n'ont pas forcément les mêmes gouts et les mêmes parcours de vie, mais savent tous deux, et ce, dès leurs premiers regards échangé,s qu'ils vivront ensemble une histoire qui sera bien plus qu'une simple liaison.



Grâce à la plume poétique, subtile et acérée de l'auteur, on croit fortement à cette histoire d'amour qui devient au fil des pages, à la fois poignante et captivante, et sait formidablement éviter les pièges inhérents à un roman d'amour, en ne fonçant pas les deux pieds devant dans les clichés et les stéréotypes.



Et surtout, ce beau et fort roman nous apprend énormément, mine de rien, sur cette société haïtienne contemporaine, qui tend de plus en plus vers la paupérisation, une société empreinte d'un racisme latent mais incontestable, de culture vaudoue et d'une certaine lassitude. Une société dans laquelle un amour inattendu peut néanmoins survenir et tout bouleverser sur leur passage, aussi ephèmère soit il.



Une très belle histoire d'amour et un roman instructif sur un pays qu'on connait mal, bref que demander de plus?


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Guillaume et Nathalie

Rencontre amoureuse à Port-au-Prince entre Nathalie, jeune architecte qui revient au pays après des études en France, et Guillaume, sociologue haïtien plus âgé, autour d’un projet de construction en milieu rural très pauvre.

Grosse déception que cette deuxième lecture de Yanick Lahens : j’avais tellement aimé Bain de lune, une grande fresque des années Duvalier, que celui-ci, plus court et moins ambitieux, m’est apparu trop superficiel, même si l’on y retrouve la belle écriture sensible et imagée de Yanick Lahens.

Oui, ses personnages ont des failles, oui leur vécu en dit beaucoup sur l’état de la classe moyenne haïtienne, mais ils n’ont pas réussi à me séduire. (Entre eux par contre, ouh la la c’est chaud^^)



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