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Citations de Éric Vuillard (999)


Les événements brûlent leurs racines. C'est de ça qu'ils se chauffent.
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La jeunesse est sans fin, le secret de notre égalité immortel, et la solitude fabuleuse. Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime, seule est souhaitable la victoire. Je la raconterai.
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La voix de l'ordre, à laquelle nous sommes au fond si attachés que nous cédons à ses mystères et lui livrons nos vies.
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Les exaspérés sont ainsi, ils jaillissent un beau jour de la tête des peuples comme les fantômes sortent des murs.
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On voit que les excès des mass média sont leur penchant de la première heure.
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Ils s'appellent BASF, Bayer, Agfa, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telefunken. Sous ces noms, nous les connaissons. Nous les connaissons même très bien. Ils sont là, parmi nous, entre nous. Ils sont nos voitures, nos machines à laver, nos produits d'entretien, nos radios-réveils, l'assurance de notre maison, la pile de notre montre. Ils sont là, partout, sous forme de choses. Notre quotidien est le leur. Ils nous soignent, nous vêtent, nous éclairent, nous transportent sur les routes du monde, nous bercent. Et les vingt-quatre bonshommes présents au palais du président du Reichstag, ce 20 février, ne sont rien d'autre que leurs mandataires, le clergé de la grande industrie; ce sont les prêtres de Ptah. Et ils se tiennent là impassibles, comme vingt-quatre machines à calculer aux portes de l'enfer.
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Même le monde le plus sérieux, le plus rigide, même le vieil ordre, s'il ne cède jamais devant le peuple qui s'insurge, plie devant le bluff.
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On ne tombe jamais deux fois dans le même abîme. Mais on tombe toujours de la même manière, dans un mélange de ridicule et d’effroi. Et on voudrait tant ne plus tomber qu’on s’arc-boute, on hurle. À coups de talon, on nous brise les doigts, à coups de bec on nous casse les dents, on nous ronge les yeux. L’abîme est bordé de hautes demeures. Et l’Histoire est là, déesse raisonnable, statue figée au milieu de la place des Fêtes, avec pour tribut, une fois l’an, des gerbes séchées de pivoines, et, en guide de pourboire, chaque jour, du pain pour les oiseaux.
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Un mot suffit parfois à congeler une phrase, à nous plonger dans je ne sais quelle rêverie ; le temps, lui, n’y est pas sensible. Il continue son pèlerinage, imperturbable au milieu du chaos.
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La vraie pensée est toujours secrète, depuis l’origine du monde. On pense par apocope, en apnée. Dessous, la vie s’écoule comme une sève, lente, souterraine.
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La cervelle est un organe étanche. Les yeux ne trahissent pas la pensée, les mimiques imperceptibles sont illisibles aux autres ; on croirait que le corps entier est un poème dont nous brûlons, et dont nos voisins ne comprennent pas un mot.
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C’est curieux comme jusqu’au bout les tyrans les plus convaincus respectent vaguement les formes, comme s’ils voulaient donner l’impression de ne pas brutaliser les procédures, tandis qu’ils roulent ouvertement par-dessus tous les usages. On dirait que la puissance ne leur suffit pas, et qu’ils prennent un plaisir supplémentaire à forcer leurs ennemis d’accomplir, une dernière fois, en leur faveur, les rituels du pouvoir qu’ils sont en train d’abattre.
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La littérature permet tout, dit-on. Je pourrais donc les faire tourner à l’infini dans l’escalier de Penrose, jamais ils ne pourraient plus descendre ni monter, ils feraient toujours en même temps l’un et l’autre. Et en réalité, c’est un peu l’effet que nous font les livres. Le temps des mots, compact ou liquide, impénétrable ou touffu, dense, étiré, granuleux, pétrifie les mouvements, méduse.
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Sûr qu’il en connaissait un bout en sciences politiques, lui qui avait su dire non à toutes les libertés publiques. Aussi, une fois passée la petite minute d’hésitation – tandis qu’une meute de nazis pénètre dans la chancellerie –, Schusnigg l’intransigeant, l’homme du non, la négation faite dictateur, se tourne vers l’Allemagne, la voix étranglée, le museau rouge, l’œil humide, et prononce un faible ‘oui’.
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On avait jamais vu ça. On n'avait jamais vu tant d'États essayer de se mettre d'accord sur une mauvaise action.
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Au paradis, nous ne sommes restés que quelques heures.
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Dans un guide de voyage sur l’Indochine de 1923, après une page de publicité pour la maison Ridet & Cie, armurier du centre de Hanoi, fournissant "armes et munissions de chasse et de guerre, tous accessoires pour chasseurs et touristes, pistolets automatiques ou carabines", avant même que ne soit évoquée "la partie la plus pittoresque du Haut-Tonkin où se trouvent quantité de curiosités naturelles", on tombe sur un petit lexique, manuel de conversation à l’usage des vacanciers, dont voici en français les premiers rudiments : "va chercher un pousse, va vite, va doucement, tourne à droite, tourne à gauche, retourne en arrière, relève la capote, baisse la capote, attends-moi là un moment, conduis-moi à la banque, chez le bijoutier, au café, au commissariat, à la concession". C’était là le vocabulaire de base du touriste français en Indochine.
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Ainsi, la sédition. Elle surgit dans le monde et le renverse, puis sa vigueur faiblit, on la croit perdue. Mais elle renaît un jour. Son histoire est irrégulière, capricante, souterraine et heurtée. Car il faut bien vivre, il faut bien mener sa barque, on ne peut pas s'insurger toujours ; on a besoin d'un peu de paix pour faire des enfants, travailler, s'aimer et vivre.
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Comme si un énorme gendarme réglait la circulation de nos victuailles, le délectable et le gourmand prennent la direction de Versailles, le fade et le maigre celle des faubourgs. L'exquis, le savoureux cahotent vers l'ouest de la capitale, l'aigre va aux masures. Le moelleux et le succulent galopent à la cour, l'insipide et le blet s'en vont à Paris.
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Les querelles sur l’au-delà portent en réalité sur les choses de ce monde. C’est là tout l’effet qu’ont encore sur nous ces théologies agressives. On ne comprend leur langage que pour ça. Leur impétuosité est une expression violente de la misère.
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