Maison d`édition française, les éditions Points appartiennent à La Martinière Groupe. Elles ont d`abord été une collection des éditions du Seuil, avant de devenir une filiale autonome en 2006. Elles publient diverses éditions au format de poche.
On aurait pu appeler ce livre « l’envers du décor ». Derrière la face policée et organisée de la société japonaise, l’auteur nous fait plonger dans la réalité sordide du crime organisé et du sexe.
Journaliste au sein d’un des plus grands quotidiens japonais, il nous donne une vision dantesque de cet envers du décor. A la fois reportage journalistique et roman policier, son est un regard troublant sur la criminalité et l’exploitation humaine.
Pour parvenir à mener ses enquêtes, il va trouver des sources d’information tant auprès des policiers que des criminels, les yakuzas.
Là où le livre nous intéresse, c’est justement dans l’obtention d’information. Dans un monde professionnel de plus en plus matriciel, bien faire son travail n’est pas seulement une affaire d’exécution, mais aussi une capacité à sentir le vent, les tendances et le non-dit, voire le non-écrit.
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J'en suis sortie . Presque indemne, mais avec un grand sentiment de vacuité , tant cette lecture m'avait occupé l'esprit quelques jours durant .
J'en suis sortie riche et pauvre . Riche d'une infinité de connaissances, vraies ou fausses, que renferme la Maison. Riche des histoires entrecroisées qu'elle renferme et qu'il faut remailler, ravauder avec patience . Pauvre en mots, car il serait bien difficile d'expliquer en quoi réside la magie de ce monument littéraire .
C'est l'histoire d'une histoire qui évoque une histoire, qui parle du néant .
Non, pas tout à fait le néant . Un néant . Un espace vide, immensément ramifié, mouvant , un gouffre abyssal aux circonvolutions toujours nouvelles. Un labyrinthe d'ombre, une architecture malsaine et délirante qui ronge de l'intérieur une maison de campagne . Apparu subitement . Une nouvelle porte dans un mur, rien de plus, rien de moins . Une maison intérieure bien plus vaste que la maison apparente . Un entrelacs de couloirs, d'escaliers, de halls cendreux, qui absorbent la lumière et dont la configuration se modifie constamment .
Ce grand rien qui hante sa maison, Will Navidson veut l'explorer, le dompter. Et il va mettre tout son talent de reporter au service de cette pensée obsédante , sans réaliser que plus il s'enfonce dans son projet d'exploration , plus le monde - le vrai monde - s'effondre autour de lui . Femme, enfants, amis, c'est comme si l'ombre emportait tout . Mais filmer, filmer ce vide, voilà ce qui importe.
Le film, les films de la famille Navidson, voilà ce qui compte pour Zampano . Un vieillard aveugle qui goûte la compagnie des chats, des lectrices venues lui procurer un peu de loisir, et qui meurt après avoir accumulé un monceau de notes éparses au sujet de la bâtisse d'Ash Tree Lane. Une thèse universitaire, un puzzle de citations, de références savantes, une quête effrénée et obsédante visant à reconstituer l'expérience de "Navy", peut-être pour échapper à cette même créature qui hantait le souterrain de la Maison.
Un tas de papiers que Johnny Errand récupère à la mort du vieux . Et qui aiguisent sa curiosité , avant qu'il ne plonge à son tour dans la recherche, la folie de cette guête, rajoutant des extensions à l'ouvrage de Zampano, vérifiant des sources impossibles à trouver, recousant les morceaux de cent façons diverses . Johnny, curieux mélange de gamin des rues et d'érudit , Johnny qui sombre à son tour.
Et nous, enfin . Nous, qui découvrons avec effarement ce grand micmac de textes , ces pages couvertes d'écritures diverses, ces notes qui prennent le dessus sur le texte originel, ce chant aux mille langues. Décrire l'ouvrage, l'objet, est déjà difficile; décrire son contenu est au-delà de nos possibilités . Comme la maison des Navidson, l'intérieur est plus grand que l'extérieur. Et chacun peut le lire de la façon qu'il veut .
La seule constante, c'est sans doute l'envoûtement exercé par ces histoires . Certes, la lecture en est exigeante, et parfois rébarbative. Mais on en sort changé .
Une expérience unique .
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