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Tarjei VESAAS (1897-1970) : nos fragiles existences en dix-huit œuvres-frontières...
Liste créée par dourvach le 08/08/2020
18 livres.

" Ses parents possédaient la ferme de Vesås et Tarjei, l'aîné des trois fils, devait prendre la succession de son père sur l'exploitation familiale. Ses parents étaient des personnes relativement cultivées qui entretenaient l'intérêt de la lecture, souvent collective et à voix haute, lors des longues et sombres soirées d'hiver.

Tarjei entre par la suite dans la folkehøyskole de Voss, au cours des années 1917-1918, ce qui continue de développer chez lui son attrait pour la littérature (ce type d'enseignement très prisé en Scandinavie pourrait être présenté comme une université populaire, une école pour adultes).

À son retour dans sa région natale, après son service militaire en 1919 dans la capitale où il découvre avec plaisir le théâtre, il se met à écrire de petits articles et poésies pour les journaux locaux. Il compose alors durant son temps libre un premier roman « épais et tragique », qui sera refusé par le plus grand éditeur en nynorsk. Cela l'affecte - il brûlera le manuscrit - mais, peu de temps après, il remporte le premier prix d'un concours de poésie, et on lui souhaite plus de chance pour le second roman, ce qui le pousse à continuer d'écrire. Le second manuscrit, également refusé, est un recueil de poésies en prose, et c'est à partir du quatrième essai, "Menneskebonn", qu'il est édité, en automne 1923. Le roman qui suit lui donne accès à des bourses d'État pour voyager et travailler.

Vesaas traverse alors l'Europe en 1925, puis il voyage de nouveau en 1927, grâce à ces bourses. Il est ainsi continuellement dans les plus grandes villes d'Europe jusqu'à son mariage avec Halldis Moren (1907-1995) en 1934, date à laquelle il s'installe aussi à Midtbø, ferme construite par son grand-père maternel, tout près de la ferme de ses parents.

Tarjei Vesaas et Halldis Moren ont eu deux enfants, Guri et Olav. Leur vie se déroule sans heurts particuliers.

Vesaas reçoit le prix de Venise de 1953 pour le recueil de nouvelles "Le Vent du Nord" ("Vinante", littéralement "Les Vents"), le prix Dobloug en 1957, et, en 1964, le prix du conseil nordique pour "Palais de glace" ("Is-slottet", 1963), roman qui demeure, en France, son titre le plus connu.

Élu vice-président de "Den norske Forfatterforening" (Association norvégienne des écrivains) de 1963 à 1966, Vasaas a l'honneur, en 1964, d'instituer le prix « Tarjei Vesaas » des débutants, pour venir en aide aux jeunes écrivains. Il participe aussi à des allocutions et des rencontres dans des établissements scolaires, comme Nansens Skolen par exemple.

Il est sensible à cette mission de transmission, lui qui a toujours admis qu'il devait beaucoup aux grands écrivains. Il a ainsi envoyé son premier roman à ses écrivains favoris qui l'ont indéniablement inspiré : Hans Kinck, Knut Hamsun, et même la Suédoise Selma Lagerlöf et l'Anglais Rudyard Kipling, chantre de la jeunesse. Ces auteurs, ainsi que les poètes Rabindranath Tagore, Edith Södergran, Olav Aukrust, Olaf Bull, l'écrivain de sa contrée natale Aasmund Olavsson Vinje (1818 - 1870), les dramaturges scandinaves renommés, comme le Norvégien Henrik Ibsen et le Suédois August Strindberg, sans oublier le Russe Fiodor Dostoïevski ou l'un les grands auteurs du moment, le Sicilien Luigi Pirandello, sont souvent cités dans les lectures de jeunesse de Vesaas.

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On peut dégager quatre principales périodes dans l'œuvre de Vesaas.

La première est la période romantique, marquée par ses premières influences. Elle s'étend globalement de 1923 à 1927, avec les romans "Menneskebonn" (1923), "Sendeman Huskuld" (1924), "Guds Bustader", "Grindegard", "Grindekveld".

La seconde, après ses différentes bourses qui lui permettent de faire des voyages à travers l'Europe, est une période que l'on pourrait qualifier de naturaliste, ou réaliste, sans forcément tomber dans les restrictions mécanistes de ce genre littéraire. La période irait de 1927 à 1940. Elle débute par le roman "Les Chevaux noirs" (1928) dont la partie finale peut apparaître comme un superbe hommage à Hans Kinck disparu, puis il y a "le cycle de Dyregodt" (4 volumes, entre 1930 et 1938), le roman "L'arbre de santal" ("Sandeltreet", 1933), déjà un peu symboliste, et le diptyque de "Per Bufast", entamé par "Le Grand Jeu" ("Det store Spelet") en 1934, année de son installation à la ferme de Midtbø. Il signe également quelques pièces de théâtre et recueils de nouvelles.

La troisième période est liée à la Deuxième Guerre mondiale. Le roman "Kimen" en marque le début d'une certaine forme de nouveau symbolisme, peut-être pour ne pas être mis à l'index par l'occupant allemand, en dénonçant la violence. Cette troisième période, qui va de 1940 à 1945, est surtout importante pour la parution de deux romans écrits durant la guerre : "Le Germe" ("Kimen", 1940) et "La Maison dans les ténèbres" ("Huset i Mørkret", 1945)

Enfin, la dernière période se distingue par le développement d'un symbolisme particulier, pour évoluer vers le style de maturité de l'auteur, avec des ouvrages comme "Les Oiseaux" ("Fuglane", 1957), "L'Incendie" ("Brannen", 1961), "Palais de glace" ("Is-Slottet", 1963), "Les Ponts" ("Bruene", 1966), "La Barque, le soir" ("Båten om Kvelden", 1968). "

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[fiche bibliographique extraite de l'Encyclopédie en ligne "WIKIPEDIA"]



1. Les chevaux noirs
Tarjei Vesaas
3.68★ (24)

"Dei svarte Hestane" [roman], 1928 - traduit en français par Jacqueline Le Bras pour les éditions Actes Sud (Arles), coll. « Lettres scandinaves », 1995. ///// " Du premier mariage d’Ambros, force de la nature et passionné de chevaux, sont nés une fille, Viv, et un garçon, Leiv. D’un second, avec Lisle, il a eu une petite Mabb et un fils, Kjell. Tout irait pour le mieux dans ce royaume du cheval si Leiv n’était un joueur invétéré et malchanceux, et surtout si Lisle aimait son mari… Bientôt Ambros sombre dans l’alcoolisme, s’irrite de la présence d’un ancien soupirant de Lisle, dilapide ce qu’il possède jusqu’à devenir simple employé sur son ancien domaine… Sous le signe de cette irrésistible déchéance que scandent de superbes scènes paysannes, pétries d’une profonde familiarité avec la terre, Tarjei Vesaas conduit ici la métamorphose du récit édénique en son fatal contraire, la tragédie de la chute. "
2. L'arbre de santal
Tarjei Vesaas
4.07★ (32)

"Sandeltreet" [roman], 1933 - traduit en français par Marc de Gouvenain et Lena Grumbach pour les éditions Actes Sud (Arles), coll. « Lettres scandinaves », 1994. ///// " Intense et bref, un roman qui donne au thème des caprices de la femme enceinte une dimension inattendue et tragique : incapable de résister aux volontés de sa femme, un mari conduit sa famille à la ruine. "
3. Le germe
Tarjei Vesaas
3.81★ (54)

"Kimen" [roman], éditions Gyldendal Norsk Forlag (Oslo), 1940 - traduit en français par Jean-François Battail (texte de présentation de Linda Lê) pour les éditions Flammarion (Paris), 1992 ; réédition par LGF (Paris), coll. « Le Livre de Poche. Biblio », 1993. ///// " Une île verdoyante où règne la plus profonde paix... Dans la ferme des Li, deux truies allaitent une douzaine de porcelets. Un étranger, affamé de quiétude, débarque dans l'île. Et c'est le chaos. L'une des truies dévore ses petits. Le voyageur assassine une jeune fille, avant d'être pourchassé par la meute des habitants de l'île... et d'être à son tour assassiné. "Le Germe" se déroule en un seul jour, dans un seul lieu. C'est une tragédie qui n'est rien de moins qu'une tentative de réécrire le Livre de Job. Vesaas ne pose son regard que sur les innocents et les réprouvés. Ceux qui ne sont pas encore de ce monde, comme ceux qui n'en sont plus. "
4. La maison dans les ténèbres
Tarjei Vesaas
4.20★ (18)

"Huset i Mørkret" [roman], 1945 - traduit en français par Élisabeth et Éric Eydoux pour les éditions Flammarion (Paris), 1992. ///// " Couloirs obscurs, portes infranchissables, craquements sinistres, La Maison dans les ténèbres est le lieu d’un inquiétant huis-clos, le théâtre d’un combat sans merci qui oppose les tenants, clandestins, du Bien, à ceux, tout-puissants, du Mal. Écrit en pleine période d’occupation allemande de la Norvège, ce roman s’affirme évidemment d’emblée comme une allégorie de la situation politique de l’époque. Les symboles y sont aussi transparents que l’atmosphère est étouffante. L’action se déroule entièrement à l’intérieur d’une immense maison, qui représente à n’en pas douter la Norvège de l’époque. Pas de fenêtres, pas de ciel visible ; l’obscurité partout régnante n’est qu’à peine - et encore de façon sinistre - atténuée par la présence, au long d’interminables et effrayants couloirs, de flèches lumineuses et presque vivantes, toutes pointées vers un centre hors d’atteinte, d’où se pense, se régule et se perpétue l’oppression. Disparitions, enlèvements, assassinats ; la population terrifiée vit dans la soumission et l’indigence, n’osant même plus rêver à des jours meilleurs. Seuls quelques courageux retranchés dans des caves organisent la résistance, risquant leur vie dans d’hasardeuses opérations d’espionnage ou de sabotage, sévèrement réprimées, mais assez peu efficaces. L’aspect schématique de la situation de départ, la lourdeur et l’évidence de la symbolique utilisée, peuvent laisser craindre l’écueil d’un trop grossier manichéisme. Il n’en est rien. Le camp du Bien et le camp du Mal sont certes désignés sans nuances ni ambiguïtés : rien à sauver chez celui-ci, toutes les vertus possibles et imaginables pour celui-là. Mais à ces deux pôles opposés ne sont pas attachés de personnages qui en incarneraient les différentes caractéristiques : ce sont des repères, des bornes abstraites entre lesquelles les acteurs du roman se positionnent chacun selon sa personnalité propre, son caractère, sa situation matérielle ou familiale, sa position sociale, etc. Les personnages de Vesaas sont complexes, ambigus, vulnérables : ils sont vivants. Ainsi Stig, héros clandestin au courage apparemment indéniable, est-il constamment harcelé de scrupules, de doutes, au point de ne plus vraiment savoir lui-même quels objectifs exacts il veut atteindre par son action. L’un de ses plus grands admirateurs est un homme qui, dans le but de gagner de quoi élever décemment ses enfants, travaille pour le Pouvoir en place, en entretenant dans les couloirs les flèches dorées qui symbolisent celui-ci. Il caresse le rêve de rejoindre un jour la clandestinité, jusqu’à ce que, simplement déçu et vexé que Stig ne lui accorde aucune attention, il fasse volte-face et le dénonce purement et simplement aux autorités. Nombreux sont ainsi les personnages dont Vesaas, au long de son roman, nous brosse le portrait. Sur les motivations de chacun d’entre eux est montrée de façon habile et convaincante la pression qu’exercent les convictions, les sentiments, les circonstances. Mais en dernière analyse, et quel que soit le camp dans lequel chacun finit par se trouver, le ressort le plus puissant qui meut ces personnages apparaît comme n’étant autre que la peur. Cette peur est présente à chaque page du livre, et le lecteur ne peut que la ressentir lui aussi. Il y a dans l’atmosphère une menace constante, souvent difficile à identifier, mais en tout cas épuisante. Le style de l’auteur, rugueux, servi par ce présent de narration qui ressemble fort au présent perpétuel sur l’illusion duquel les régimes totalitaires essaient toujours d’asseoir leur pérennité, sait rendre cette menace presque tangible. Mais aussi, au-delà des circonstances historiques et géographiques au milieu desquelles le livre a été conçu, "La Maison dans les ténèbres" impose un univers onirique et fantastique, une écriture efficace et une profondeur psychologique qui lui confèrent une inquiétante actualité. "
5. La blanchisserie
Tarjei Vesaas
3.65★ (36)

"Bleikeplassen" [roman], 1946 - traduit en français par Élisabeth et Éric Eydoux pour les éditions Flammarion (Paris), 2001. ////// " Tander, quarante ans, marié et propriétaire d'une blanchisserie prospère, voit son univers basculer le jour où il tombe fou amoureux d'une de ses jeunes employées. Taraudé par son image, en proie à un désir tournant à l'obsession, il supporte de plus en plus mal de ne pas voir sa passion partagée. A bout de nerfs, il décide de tuer l'homme qui partage la vie de celle qu'il aime douloureusement. Mais on ne décide pas impunément du sort d'autrui. Et l'implacable vengeance ne tarde pas à se mettre en marché. Dans ce roman d'atmosphère et d'inquiétante étrangeté, Tarjei Vesaas brosse un tableau tout en clair obscur des affres du désir et des caprices de la fatalité. La blanchisserie, resté jusqu'à ce jour inédit en France, est considéré comme un grand classique de la littérature scandinave. "
6. Le vent du nord
Tarjei Vesaas
4.24★ (63)

"Vindane" [recueil de nouvelles], Gyldendal Norsk Ferlag (Oslo), 1952 - traduit en français par Marthe Metzger pour les éditions La Table Ronde (Paris), coll. « Le Damier », 1954 ; réédition La Table Ronde coll. « Le Petit Vermillon », 1993. ///// Dans les romans et les nouvelles de Vesaas, la mort, le plus souvent violente, ou la folie furieuse surgissent sans prévenir au détour d'un chemin. Contraste saisissant : l'auteur nous promène dans des décors de rêve ou de labeur tranquille, entre des gaillards solides et des petites filles modèles, avant de nous faire entrevoir quelques-unes des plus sombres virtualités de l'homme. Le diable rôde jusque sous la magnifique lumière boréale, semble vouloir nous dire Vesaas, et, s'ils n'y prennent garde, les hommes dégringolent dans les gouffres qui s'ouvrent à eux. Entre-temps, la paisible chronique paysanne que nous croyions lire est devenue littérature de l'abîme. Dans "Le Vent du nord", on retrouve tout l'art et la manière du Vesaas de la maturité. C'est-à-dire un parfait équilibre entre réalisme, symbolisme et fantastique, sobriété et lyrisme, espoir et pessimisme. Tarjei Vesaas (1897-1970) est l'un des plus grands écrivains du XXème siècle. Il est l’auteur de très nombreux romans dont les plus célèbres sont : "Le Germe" ["Kimen",1940], "Les Oiseaux" ["Fuglane", 1957] et "Palais de Glace" ["Is-Slottet", 1963] , ainsi que de plusieurs recueils de nouvelles. Le recueil "Le Vent du Nord" comprend les treize nouvelles suivantes : - "La fourmi intrépide" - "Le cavalier sauvage" - "Le bonhomme de pain d'épice" - "L'anniversaire" - "Le petit Trask" - "Celui qui rentra le dernier" - "Samedi soir" - "Le blé qui vient" - "Le petit être sans nom" - "La chute" - "Le Redoux" - "Arne" - "Tusten" Cet ouvrage a reçu le prix Venise en 1952. "
7. Nuit de printemps
Tarjei Vesaas
3.53★ (80)

"Vårnatt" [roman],1954 - traduit en français par Jean-Baptiste Coursaud pour les éditions Cambourakis, 2015 ; réédition aux éd. Actes Sud (Arles), coll. "Babel". ///// " Condensés en une seule nuit, les événements, aussi tragiques que réjouissants, qui constituent la trame de "Nuit de Printemps" (publié en Norvège en 1954, quelques années avant les immenses "Oiseaux" et "Palais de Glace") interrogent tous la place de l'individu dans un Grand Tout, à la fois humain et non animé, matériel et atemporel, réel et fantasmé. À travers l'histoire d'un frère et de sa sœur plongés par hasard au cœur d'un drame familial et transformés, du haut de leur adolescence, en médiateurs de conflits qui leur échappent, on retrouve les thèmes chers au « plus grand magicien que la Norvège du siècle dernier nous ait donné » : l'amour et la mort côtoient le rêve et la vie intérieure, la nature constitue cette éternelle échappatoire pour des personnages qui ont peine à trouver leur place dans une communauté humaine souvent ingrate. "
8. Les Oiseaux
Tarjei Vesaas
4.18★ (622)

"Fuglane" [roman], éditions Gyldendal Norsk Forlag (Oslo), 1957 - traduit en français par Régis Boyer pour les éditions Pierre-Jean Oswald (Paris), coll. « L'Exemplaire », 1975 ; réédition aux éd. LGF (Paris), coll. « Le Livre de Poche », 1977 ; réédition aux éd. Plein Chant (Bassac), coll. « L'Atelier furtif », 1987. ///// " Dans "Les Oiseaux", Tarjei Vesaas, un des plus grands écrivains norvégiens, raconte l'histoire de Mattis, simple d'esprit au coeur vierge et à l'âme candide que la dureté du monde réel a définitivement refoulé dans un univers de rêves. Ce roman poignant invite le lecteur à mieux aimer la vie, à apprendre à dépasser, à transfigurer les contingences : la nature, la simplicité, l'évidente et immédiate beauté d'un lac, d'une forêt, d'une aile d'oiseau, d'un regard de jeune fille en sont l'irréfutable preuve. Ils sont au-delà du malheur et de la mort et leur miracle ne périt jamais, il est à la portée du plus déshérité. "
9. L'incendie
Tarjei Vesaas
4.08★ (42)

"Brannen" [roman], 1961 - traduit en français par Régis Boyer pour les éditions Flammarion (Paris), coll. « Lettres étrangères », 1979 ; réédition éd. La Barque-L'Œil d'or (Paris) , coll. « Fictions & Fantaisies », 2012. ///// " Paru alors que Tarjei Vesaas était âgé de 64 ans, "L’Incendie" est un « roman limite » dans son œuvre. Avec une force inégalée, l’auteur parvient à faire coexister différents pans de réalités. Jon, « l’esprit » du roman, pénètre ainsi toutes choses et nous-mêmes. Chaque chose, chaque être, est une voix qui parle et se tait sans que se taire soit ne plus parler, cesse d’être une adresse. ///// « D'un pas mal assuré, Jon sortit de la maison. Ça avait sonné. Il n'en savait pas davantage. Longtemps, il avait senti que ça sonnerait un jour. Mais tout de même, c'était brutal et inattendu. D'un pas mal assuré, sortit de la maison. »
10. Palais de glace
Tarjei Vesaas
3.88★ (631)

"Is-Slottet" [roman], 1963 - traduit en français par Christine Eydoux pour les éditions Flammarion (Paris), coll. «Connections», 1974 ; réédition aux éd. LGF, coll. « Le Livre de Poche », 1977 ; rééd. aux éd. « Garnier-Flammarion (Paris) avec un texte de présentation de Régis Boyer, 1985 ; nouvelle traduction de Jean-Baptiste Coursaud pour les éditions Cambourakis (Paris), 2014 ; réédition aux éd. Actes Sud (Arles), coll. « Babel », 2016. ///// " Le don de Tarjei Vesaas, peut-être le plus grand écrivain norvégien de ce siècle (1897-1970), aura été de savoir abolir la dérisoire ligne de démarcation entre vie et mort, solitude et présence. Il n'y a pas d'explication toute prête à proposer de ce chef-d'œuvre qu'est "Palais de glace", tant la symbolique en est riche et les harmoniques multiples. Peut-être ne s'agit-il que d'une variation intensément poétique sur le grand secret du thème sacré : l'amour plus fort que la mort. Les deux petites filles qui s'aiment à en mourir, qui aiment l'amour plus qu'elles-mêmes réalisent leur rêve fou, l'une dans la fantastique splendeur de la cascade figée par le gel en un sublime château de glace, l'autre dans un immatériel palais du souvenir."
11. Ultimatum - Pluie dans les cheveux
Tarjei Vesaas
[théâtre] 1932/1963 ; 1958 - traduit en français par Marina Heide, Guri Vesaas et Olivier Gallon pour les éditions La Barque (Rennes), 145 pages 2017. ///Ce livre en tête-bêche réunit deux pièces de Tarjei Vesaas : "Ultimatum" et "Pluie dans les cheveux". Le théâtre de Tarjei Vesaas est demeuré jusqu'à ce jour inconnu en France et reste peu connu dans le pays d'origine de son auteur, la Norvège. Pourtant Tarjei Vesaas était attaché à cette forme où le dialogue soutient seul ou presque l'édifice de la narration. "Ultimatum", ici dans sa version de 1963, fut d'abord écrite en 1932, alors que Tarjei Vesaas se trouvait à Strasbourg. Il s'agit d'une pièce éminemment politique (lucide, Vesaas savait ce qui alors naissait en Allemagne) où de jeunes gens sont suspendus à l'ultimatum d'une déclaration de guerre. Cette pièce de Tarjei Vesaas est inédite en français, ainsi que dans cette seconde version en Norvège. Il en de même de "Pluie dans les cheveux", quant à elle de 1958, l'une et l'autre pièces paraissant donc pour la toute première fois (une première mondiale pourrait-on dire). "Pluie dans les cheveux" raconte la naissance de l'amour et du désir chez de jeunes adolescents. Ces deux pièces s'opposent par leur thème, "Ultimatum" s'imposant comme le coup d'arrêt porté à l'amour naissant de "Pluie dans les cheveux" (Ce basculement, ce renversement dans le cours de l'histoire, justifie le tête-bêche du livre.)"
12. Les Ponts
Tarjei Vesaas
3.81★ (131)

"Bruene" [roman], 1966 - traduit en français par Élisabeth et Christine Eydoux pour les éditions Gallimard (Paris), coll. « Du monde entier », 1971 ; réédition aux éd. Autrement (Paris), coll. « Littératures », 2003. ///// " Le passage de l’adolescence à l’âge adulte de deux amis d’enfance, à l’occasion d’une découverte inquiétante qui va précipiter et dramatiser ce passage. "
13. La barque le soir
Tarjei Vesaas
4.30★ (63)

"Båten om Kvelden" [journal], 1968 - traduit en français par Régis Boyer pour les éditions José Corti (Paris), 2002. ///// " Romancier, nouvelliste et poète norvégien, né le 20 août 1897 à Vinjem et mort le 15 mars 1970 à Oslo, Tarjei Vesaas, fils de paysan, hésita longtemps entre le métier de son père et l’écriture. Il écrit en néo-norvégien (nynorsk), langue autrefois connue sous le nom de « langue rurale ») dès les années vingt mais n’atteindra une notoriété nationale et européenne qu’en 1934, avec "Le Grand jeu" ; puis viennent les années de guerre, la peur et la violence ("Le Germe", "La Maison dans les ténèbres"). Parmi les grands romans d’après-guerre, deux chefs-d’œuvre : "Les Oiseaux" et "Palais de glace". Dans l’œuvre de Tarjei Vesaas, "La barque le soir", publiée en 1968 et curieusement restée inédite en français est une œuvre fondamentale, crépusculaire. Appelée « roman » par son auteur, il s’agit plutôt d’amples réminiscences poétiques semi-autobiographiques. Il révise les thèmes qui ont accompagné sa vie de créateur : l’effroi face à l’invisible, la condition spirituelle de l’homme, tandis qu’il brosse son propre portrait psychologique, de sa prise de conscience que l’homme est seul jusqu’à l’acceptation finale de la mort. Mais Vesaas n’est pas un auteur abstrait, fidèle à ses origines, il sait rendre présentes les choses les plus essentielles, les plus élémentaires : du pas d’un cheval dans la neige jusqu’aux variations infinies de la lumière. Plus subjectif que ses autres livres, "La Barque le soir" illustre avec une rare densité les talents de Vesaas, sa capacité d’évoluer « du rêve au réel, en passant par le symbole et l’allégorie, sans qu’il soit jamais possible de séparer l’un de l’autre » (C.G. Bjurström)
14. Une Belle journée : Nouvelles
Tarjei Vesaas
4.00★ (5)

[recueil de nouvelles] - traduit en français pour les éditions Le Passeur (Paris), 1997. ///// " Choix des meilleures nouvelles fait par le fils et la fille de l'auteur des "Oiseaux" : huit récits mystérieux qui se dispensent de tout prétexte narratif. "
15. Etre dans ce qui s'en va : Edition bilingue français-norvégien
Tarjei Vesaas
5.00★ (9)

[poésie] - traduit en français par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix, préface de Régis Boyer pour les éditions Rafaël de Surtis (Cordes-sur-Ciel), 2006. ////// " Là où ses romans, ses nouvelles ou ses pièces de théâtre proposent une fragmentation du réel, une représentation volontairement limitée des stratégies initiales d'approche du vide et de l'éternel, des escarmouches du bien et du mal et de l'affrontement terminal entre le néant et le désir de vivre, les poèmes de Vesaas recomposent eux l'éphémère totalité de l'expérience humaine dans son unique et vain cheminement - " Tout est pur et maintenant. Et bientôt fini. " ("Matin sur le lac de Vinje"). Rares sont les créateurs d'une œuvre plurielle à avoir ainsi trouvé dans la Poésie le regard ultime de leur recherche formelle. Les plus grands ont souvent privilégié une approche soit hétéroclite soit clairement distincte, la Poésie étant au pire une recherche complémentaire, au mieux un monde en soi. Mais il est quasiment exceptionnel qu'un écrivain " classique " se soit décidé à considérer le passage par la forme poétique comme un viatique indispensable au dernier affrontement. Il fallait pour cela un paysan du Telemark, fier de sa terre, inébranlable dans sa foi et si soucieux de la dureté du monde. Cette première traduction en français constitue donc davantage qu'une réponse nécessaire à un inexplicable oubli. Elle fournit en réalité une clé de voûte à une cathédrale littéraire que les lecteurs francophones ont découverte peu à peu depuis une vingtaine d'années. Car Vesaas est probablement moins universel qu'Ibsen ou Hamsun. Mais il est certainement plus authentique. "
16. Vie auprès du courant
Tarjei Vesaas
4.36★ (21)

"Liv ved straumen" [poésie], éditions Gyldendal (Oslo), 1970 - traduit en français par Céline Romand-Monnier pour les éditions La Barque (Rennes), 122 pages, 2016. /// "Ce livre de poèmes, "Vie auprès du courant" ("Liv ved straumen"), est l'ultime ouvrage de Tarjei Vesaas. Il parut à l’automne 1970 aux éditions Gyldendal à Oslo quelques mois après la mort de son auteur (le 15 mars) ; il en lut les épreuves à l’hôpital. Vesaas y apparaît lui-même, comme dans ses œuvres romanesques, cependant peut-être encore plus « nu », plus solitaire. Un don véritable... "
17. Lisières du givre
Tarjei Vesaas
4.50★ (10)

[poésie et autres textes] (anthologie) - traduit en français par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix, éditions Grèges, 2007. /// ARGUMENT : "Lisières de givre" est une anthologie composée à partir des onze recueils publiés par Vesaas, tout en incluant également des poèmes de jeunesse, comme d’autres posthumes. Elle reprend les textes les plus importants de son œuvre, dont certains ont une valeur déclarée d’art poétique. La composition du recueil s’efforce en outre de refléter les différents genres pratiqués par l’auteur (de la suite, au poème bref, en passant par le poème en prose), et de rendre justice à sa palette tonale, ainsi qu’à l’ampleur de registres qu’il sollicite."
18. Plein chant n°25-26: Tarjei Vesaas
Tarjei Vesaas
5.00★ (4)

[revue] "Plein Chant : Tarjei VESAAS", Cahier dirigé par Régis BOYER, n° 25-26, juillet-août 1985, 244 pages. /// " J'étais dans le Palais de glace : l'extraordinaire scène de la mort d'Unn, au cœur du « palais de glace » précisément, c'est-à-dire de la cascade pétrifiée par le gel en une ineffable féerie de silences et de blancheurs, peut-être le morceau le plus parfait qu'ait jamais conçu Vesaas, se situe précisément à ce subtil point d'articulation où les extrêmes inverses ne s'opposent plus, où la résolution s'obtient d'elle-même. Au vrai, il y a bien longtemps que les Scandinaves, selon leurs antiques croyances mythologiques, ne distinguent pas entre vie et mort, récusent l'absurde frontière. Unn ne "meurt" pas, toute la suite du livre le montre. Elle a changé d'état, elle est entrée, consentante, dans une gloire de beauté totale qui ne nie pas le réel, pas plus qu'elle ne l'incorpore. Elle a changé d'état : cela se peut-il dire autrement que par approches frêles, suggestions retenues, tout cet immense domaine de la poésie où il reste à susciter, à ressusciter en autrui une émotion bouleversante qui a mené celui qu'elle visita aux extrêmes limites de la joie de la création. […] "
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