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1936
Liste créée par Alzie le 19/05/2016
21 livres. Thèmes et genres : histoire , 20ème siècle , front populaire , guerre civile espagnole , fascisme

1936 - 2016, liste anniversaire établie à partir de la bibliographie du hors série du Monde publié en avril pour cette occasion. Une sélection intéressante à partager, comportant un nombre important de livres parus tout récemment.



1. Le monde - HS, n°52 : 1936
Le Monde
Mai 1936, le gouvernement du Front populaire dirigé par Léon Blum s'engage dans une série de réformes (droits syndicaux, augmentation des salaires, congés payés). C'est le résultat de l'union entre les syndicats et les partis de gauche après la manifestation d'extrême droite du 6 février 1934. Ce moment particulier de l histoire de notre pays, c'est aussi l'embellie du cinéma et du théâtre, dans un air de fête, avec des photographes qui croquent la vie qui change. Dans le même temps, la guerre éclate en Espagne, Hitler menace, le président américain Roosevelt brigue un nouveau mandat en défendant les acquis du New Deal, dans les colonies françaises on rêve d'indépendance. 100 pages. Date de parution : avril 2016.
2. La belle illusion : Culture et politique sous le signe du Front Populaire
Pascal Ory
4.50★ (6)

La Belle Equipe, La Grande Illusion : deux films célèbres, témoins de la France du Front populaire. Deux formules emblématiques d'un moment capital de notre histoire, celui où est née la notion moderne de " politique culturelle ". Ce livre parle donc de théâtre ou de musique, mais aussi du nouveau CNRS ou de la télévision naissante, de l'" organisation des loisirs " ou de l'" art des fêtes ". Ses personnages s'appellent Léon Blum ou Jean Zay, mais aussi Le Corbusier ou Albert Camus, Jacques Soustelle ou Jean-Louis Barrault. Ce sont des prix Nobel de chimie, des conservateurs de musée ou des champions de tennis. Ses objets fétiches sont un bibliobus ou une chanson de Prévert, ses lieux typiques, une auberge de jeunesse ou un musée de plein air. Même si les espoirs se sont soldés par maintes déconvenues, ces quatre années de vigoureuse activité créatrice, d'intense imagination politique ont placé la France dans une position originale qui dure encore.
3. 1936, le monde du front populaire
Serge Wolikow
4.00★ (6)

Face à la crise économique et sociale actuelle, à la montée de l'extrême droite, au discrédit de la politique, aux divisions de la gauche, voici un livre qui raconte l'aventure d'un projet mobilisateur associant des réformes de tous bords. Antifascisme et revendications sociales ont fondé une alliance de toute la gauche autour d'un programme commun, qui remporte une victoire électorale inattendue en 1936 : le Front populaire est au carrefour de plusieurs combats. C'est aussi un gouvernement porté par un mouvement de grève massif qui rassemble ouvriers, employés, français et étrangers, hommes et femmes. Ce volume est actualisé à la lumière inédite des archives russes, enfin accessibles. Fascisme allemand, guerre d'Espagne et rôle de l'URSS, la dimension internationale y est fortement présente. L'expérience gouvernementale, la première du parti socialiste au pouvoir, et la difficulté du Front populaire à tenir ses engagements, à s'appuyer durablement sur le mouvement social, sont analysées. Bien au-delà d'un " air de circonstance " qui associerait le gouvernement de Léon Blum à celui de François Hollande, l'histoire d'hier incite aux réflexions sur aujourd'hui, et pour demain.
4. Le Front Populaire expliqué en images
Michel Winock
3.50★ (7)

Les ouvriers en grève, les usines occupées, les congés payés, les conventions collectives, les 40 heures... Nous avons tous à l'esprit ces images de joie, de fierté, de dignité conquise. Nous sommes nombreux à partager cette mémoire du Front populaire, grand moment de notre histoire sociale. En effet, le Front populaire est tout d'abord une série de premières fois : celle d'une union de la gauche, regroupant les socialistes, les communistes et les radicaux, celle du pouvoir, de la confrontation à la guerre, au fascisme. Pourtant, il est aussi un échec, politique - il ne dure qu'une année -, économique, et surtout peut-être idéologique. Pour ne pas avoir assez vu que le véritable danger se situait à l'extérieur, il ne parviendra pas à son objectif premier : faire pièce au fascisme. Si Michel Winock déconstruit les mythologies de droite comme de gauche qui participent encore pleinement de l'héritage du Front populaire, il pointe aussi la permanence des questions, voire des impasses, qu'il a mises au jour. Une leçon d'histoire pour aujourd'hui.
5. Le front populaire des photographes
Françoise Denoyelle
4.00★ (1)

Françoise Denoyelle, François Cuel et Jean-Louis Vibert-Guigue, les trois auteurs du livre, ont souhaité réunir la somme iconographique la plus complète sur la période du Front populaire. En choisissant les plus célèbres photos de Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, " Chim " (David Seymour) et Willy Ronis; en mettant en avant des photographes moins connus comme Pierre Boucher, Denise Bellon ou François Kollar; en publiant parfois pour la première fois depuis les années 30 des photographies étonnantes produites par les agences de presse. Cent soixante photographies prises par quatorze photographes connus et de nombreux anonymes, photos mythiques ou clichés inédits pour une approche globale de l'esprit de 36. Le front populaire des photographes donne, à travers un éphéméride illustré, les éléments essentiels de l'histoire politique et culturelle du Front populaire. Willy Ronis, 96 ans, revient dans une interview sur ses débuts en 1936. Cet ensemble fait de cet ouvrage le plus complet publié sur cette période.
6. L'espoir brisé : 1936, les femmes et le Front populaire
Louis-Pascal Jacquemond
3.00★ (7)

Le Front populaire est à bien des égards un moment béni, dispensateur de congés payés, de démocratisation des loisirs et d'une diminution des heures de travail. Les femmes y tiennent une place inédite: au sein du gouvernement, dans les grèves ouvrières, les occupations d'usines, mais aussi sur la route des vacances et dans les auberges de jeunesse; c'est un vent de liberté qui semble s'annoncer. Léon Blum a nommé pour la première fois trois femmes sous-secrétaires d'État alors même qu'elles n'ont pas acquis le droit de vote et d'éligibilité? que le Front populaire ne leur accordera pas. La déception des féministes est grande: les conventions collectives et les accords salariaux entérinent les inégalités de genre, seuls sont mis en avant les droits liés à la maternité. S'appuyant sur une bibliographie quasi-exhaustive et sur de nombreux témoignages et mémoires, ce livre dresse un panorama très complet à la fois de la vie des femmes de toutes conditions et de la politique du gouvernement de Front populaire à leur égard. Le bilan du Front populaire est donc mitigé, dans une société restée profondément familialiste; mais on constate cependant des évolutions avec une plus grande mixité (des loisirs, du travail) et l'apparition d'une nouvelle génération, celle qui s'est engagée pour le Front populaire, engagement politique qui, pour la plupart, se poursuivra dans la Résistance. Biographie de l'auteur
7. Histoire du Front populaire : 1936, l'échappée belle
Jean Vigreux
3.50★ (16)

Grèves, manifestations, tribunes politiques et syndicales...Par un puissant mouvement social, le Front populaire change la vie des Français : congés payés, semaine de 40 heures, hausse des salaires... Dans un élan d espérance sans pareil, c est tout un peuple qui retrouve la foi dans un avenir meilleur. De 1936 à 1938, les gouvernements du Front populaire, et notam-ment celui de Léon Blum, lancent des réformes historiques. L objectif : défendre et renforcer la République dans une Europe minée par la crise économique et sociale et l expansion des régimes autoritaires et fas-cistes. Tant dans les villes que dans les campagnes, c est la liesse. Les ouvriers occupent les usines, les paysans luttent contre les saisies, les familles partent en vacances, les femmes et les jeunes gagnent une plus grande place dans la société. Néanmoins, si l image de la joie collective frappe encore les esprits, elle masque les tensions sociales, politiques et internationales, la peur du désordre et de l entrave à la propriété privée, voire d un complot venu de l étranger. De l espoir au désenchantement, le Front populaire a suscité des sentiments variés et son bilan est aujourd hui discuté. En s appuyant sur de nouvelles archives, Jean Vigreux nous fait revivre le mythique Front populaire et prouve que, loin d être une parenthèse, cette « échappée belle » a été une expérience gouvernementale fon-damentale pour comprendre l histoire sociale et politique de la France contemporaine.
8. Un parfum de bonheur
Didier Daeninckx
5.00★ (7)

Didier Daeninckx restitue toute l'énergie, l'exaltation de ces jeunes gens, leur construisant une vie imaginaire remplie de ces instants de bonheur, de liberté et d'enthousiasme pour un avenir qui semble prometteur. Dans un contexte de profondes mutations sociales, se lit aussi l'engagement politique en ces sombres heures de la montée du fascisme. La grande histoire se vit à travers l'histoire personnelle. Nous sommes à la veille de la Seconde guerre mondiale, alors que les Jeux Olympiques de 1936 à Berlin s'organisent. Passionné par la photographie humaniste, Didier Daenninckx a déjà publié A nous la vie !, (Hoëbeke, 1996), un texte accompagnant les photographies de Willy Ronis. Jeune ouvrier qualifié dans la mécanique de précision, France Demay a deux passions : la photographie et le sport. Comme nombre d'ouvriers du Front populaire, il goûte aux joies nouvelles du dimanche en famille sur les bords de Marne ou du camping. Adhérent du " Club pédestre de l'étoile rouge " à Paris, membre de la première heure de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail en 1936, il participe avec sa femme et ses amis aux activités et sorties sportives jusqu'en 1939.
9. Le Front populaire
Jean Vigreux
4.00★ (8)

Le Front populaire fait partie des moments fondateurs de l'histoire contemporaine de la France. Événement mythique, inscrit au Panthéon des gauches, le Front populaire est une étape historique qui participe aux changements de la société française ; ayant suscité des espoirs, mais aussi des peurs et certains désenchantements, ses traces restent profondes au sein de la culture nationale. Toutefois, au-delà des légendes, il demeure important de comprendre les enjeux de l'époque, les tensions à l'oeuvre au cours de la période 1934-1938. L'enchaînement des manifestations, l'émergence de nouvelles pratiques politiques et culturelles permettent de mieux saisir l'expérience du Front populaire. Ces dimensions multiples invitent également à penser l'événement dans un jeu d'échelles, où les logiques internationales rencontrent les logiques nationales, voire locales (le « front populaire au village »). Le Front populaire s'inscrit alors dans différents territoires tout en cumulant trois dynamiques : un mouvement social, une séquence politique et un foisonnement culturel sans précédent. De l'antifascisme à la lutte contre la crise économique et sociale, il propose une alternative aux politiques menées depuis la fin des années 1920, pour défendre et renforcer la République. Grâce à l'ouverture d'archives nouvelles en particulier celles de Moscou, ou encore celles des banques suisses on peut revisiter cette période fondatrice, tout en l'inscrivant dans une séquence historique plus longue, puisqu'elle reste une matrice de la Résistance, du CNR et de la Libération.
10. Le front populaire
Michel Margairaz
L'été 1936 voit se conjuguer, comme rarement l'histoire en fournit l'occasion, une victoire électorale de toute la gauche, un puissant mouvement populaire exprimé dans des grèves et la formation du premier gouvernement à direction socialiste, qui engage nombre de réformes sociales. Par-delà les instants de bonheur célébrés et malgré les contraintes et les contradictions auxquelles il est confronté, l'événement va s'inscrire dans la durée en amorçant une double révolution culturelle: au sommet, en créant une nouvelle culture de gouvernement; au sein de la société même, en suscitant une véritable culture de mobilisation et de lutte. Grâce à une traversée des textes et une importante iconographie, souvent inédite, les auteurs nous convient à parcourir ainsi une (autre) histoire du Front populaire.
11. Carnet du Front populaire 1935-1936
André Malraux
3.00★ (8)

Ces carnets totalement inédits ont été tenus par André Malraux des tout premiers jours de la naissance du Front populaire jusqu'à son accession au pouvoir, qui coïncide avec les prémices de la guerre d'Espagne. Ces notes devaient fournir la matière d'un roman sur le Front populaire, projet que Malraux abandonnera pour se consacrer à la rédaction de L'Espoir. À cette époque-là, Malraux est partout: à Moscou où il prend la parole sur la place Rouge, à Paris, dans les meetings électoraux sous les préaux d'école... À travers ses notes, on revit les événements, des plus spectaculaires aux plus ténus, on ressent la vibration de l'instant, la beauté du moment. Qu'il s'agisse de la poésie des mises en scène qui président aux grands rassemblements populaires, de la cocasserie de certains détails, ou de réflexions d'ordre personnel, voire intime, c'est toute une époque, et tout Malraux, qui revivent dans ces pages. L'ouvrage est complété par une lettre inédite de Malraux et par un hommage à Léo Lagrange. Il est illustré d'intéressantes photographies d'époque.
12. Le Front populaire : La vie est à nous
Danielle Tartakowsky
3.00★ (11)

Au lendemain du 14 juillet 1935, la gauche française rassemblée contre le fascisme s'unit « pour le pain, la paix, la liberté ». En mai 1936, sa victoire électorale s'accompagne d'une explosion sociale sans précédent. Le gouvernement Blum prend des mesures qui modifient irréversiblement le monde du travail : les quarante heures, les congés payés... Par-delà ces acquis, le Front populaire, c'est aussi et surtout un souffle neuf : la dignité reconquise, la vie qui change, l'espoir d'un avenir meilleur enfin réalisé. Malgré les contradictions qui emporteront le gouvernement, un mythe est né. Danielle Tartakowsky évoque l'esprit de 1936 qui catalysa les forces de gauche et infléchit le cours de leur histoire.
13. Un été impardonnable : 1936 : la guerre d'Espagne et le scandale de la non-intervention
Gilbert Grellet
3.75★ (18)

À l'été 1936, les troupes nationalistes du général Franco, avec l'appui d'avions allemands et italiens, remontent du sud de l'Espagne vers Madrid. C'est une véritable « colonne de la mort », formée de légionnaires et de mercenaires marocains. En chemin, ils multiplient les massacres de civils et assassinent les responsables politiques d'une République espagnole fragile, qui avait appelé au secours le gouvernement français du Front populaire. Indifférentes à ces crimes de masse, la France de Léon Blum, l'Angleterre de Churchill et l'Amérique de Roosevelt ont refusé d'intervenir pour aider les démocrates espagnols, alors que les régimes fascistes prenaient fait et cause pour Franco et les militaires putschistes. Le livre de Gilbert Grellet est le récit de cette faute impardonnable, qui allait meurtrir le peuple espagnol et accroître l'appétit de conquête d'Hitler et de Mussolini, préfigurant Munich et la Seconde Guerre mondiale. A l'heure où se repose la question des interventions extérieures, cette leçon d'histoire sonne comme un avertissement. L'attentisme et la démission sont inexcusables dans les situations extrêmes.
14. La guerre d'Espagne ne fait que commencer
Jean-Pierre Barou
3.17★ (7)

Dans un texte oublié, écrit en 1936, Espagne, Thomas Mann, prix Nobel de littérature, identifiait dans la guerre d'Espagne "le scandale le plus immonde de l'histoire de l'humanité", un crime contre "les revendications de la conscience", avec la participation des "démocraties d'argent". Gide et Camus, ainsi que le catholique et royaliste Bernanos, le relayèrent, Camus espérant la "renaissance" d'une humanité que tous sentirent menacée dans cette guerre terrible. Cet ouvrage est une enquête historique mais bien davantage aussi : dans les bourgs d'Estrémadure et d'Andalousie où débuta ce crime ; sur la triple terreur, franquiste, communiste, anarchiste, à ne pas amalgamer mais à dénoncer ; sur les lieux de la bataille de l'Ebre, qui marque le dénouement de la guerre ; enfin sur la mort de Lorca, événement hautement tragique et symbolique. Camus disait que l'Espagne détient des "secrets royaux" : et si le moment était venu d'un retour possible de "l'homme de bonne volonté", tel que le définit Bernanos, et tel que l'incarna Camus ?
15. Hommage à la Catalogne : 1936-1937
George Orwell
4.24★ (1463)

La guerre d'Espagne à laquelle Orwell participa en 1937 marque un point décisif de la trajectoire du grand écrivain anglais. Engagé dans les milices du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM), le futur auteur de 1984 connaît la Catalogne au moment où le souffle révolutionnaire abolit toutes les barrières de classe. La mise hors la loi du POUM par les communistes lui fait prendre en horreur le «jeu politique» des méthodes staliniennes qui exigeait le sacrifice de l'honneur au souci de l'efficacité. Son témoignage au travers de pages parfois lyriques et toujours bouleversantes a l'accent même de la vérité. À la fois reportage et réflexion, ce livre reste, aujourd'hui comme hier, un véritable bréviaire de liberté. Le texte le plus personnel et le plus émouvant de George Orwell.» Sébastien Lapaque, Le Figaro littéraire.
16. Léon Blum : Un portrait
Pierre Birnbaum
3.92★ (48)

Dans ce portrait passionné et souvent inattendu, Pierre Birnbaum redonne pleinement vie à Léon Blum : le dreyfusard, l'homme de Juin 36 et de ses immenses conquêtes sociales, mais aussi le jeune dandy aux goûts littéraires d'avant-garde, l'homme d'action doté d'un réel courage physique, l'avocat de l'émancipation sexuelle des femmes, l'amoureux aux multiples vies. II relit aussi ses engagements à la lumière de l'histoire de ces Juifs d'Etat, "fous de la République", auxquels il a consacré un livre qui a fait date. Figure accomplie de la citoyenneté républicaine, Blum ne renia jamais sa judéité. Une vision singulièrement renouvelée.
17. Thérèse : Le grand amour caché de Léon Blum
Dominique Missika
4.12★ (12)

Un adage populaire dit que derrière chaque grand homme se cache une femme. Léon Blum n'échappe pas à la règle. Trois amours scandent sa vie. Mariée à Lise Bloch en 1896, il entretient pendant vingt ans une liaison tumultueuse avec Thérèse Peyrera. Un an après la mort de son épouse, il convole enfin, à 60 ans, avec Thérèse, de neuf ans sa cadette (1933). Mais Thérèse meurt en 1938, à 56 ans. La troisième femme de Léon Blum sera Jeanne, la compagne des mauvais jours, ceux de l'Occupation et de la déportation à Buchenwald. Thérèse ? qui fut au c?ur de la vie littéraire et politique de Blum ? resta, bien malgré elle, son grand amour caché. Née dans la bourgeoisie qu'on disait encore israélite, mariée à un agent de change, Thérèse, est une jolie fille, piquante, sportive, au tempérament d'artiste dans le Paris de la Belle Epoque. Infirmière décorée pendant la Grande Guerre, elle tombe amoureuse de Léon Blum, alors conseiller d'état, critique littéraire, dandy, et auteur d'un sulfureux ouvrage Du Mariage. Alors qu'elle divorce, Blum, lui, ne s'y résout pas. Commence une liaison qui durera 20 ans. Libre, résolument moderne, Thérèse accepte, malgré son féminisme, de rester dans l'ombre du leader de la SFIO. Décoratrice, elle ouvre une boutique rue de Miromesnil au temps des Années folles, conduit son amant dans son bolide dans l'Aude où il est candidat, milite à la section la section du XVIe arrondissement de la SFIO, entre au Comité national des Femmes Socialistes. Les deux amants partagent une belle complicité intellectuelle et politique ? non sans renoncements du côté de Térèse. Leur mariage au moment du Front Populaire, fait d'elle le témoin privilégié de cette folle " embellie ". Première dame avant l'heure, celle que les socialistes désignent affectueusement comme la " citoyenne Blum ", sacrifie sa santé à la grande aventure, luttant en cachette contre la maladie. Elle meurt lorsque tombe le Front Populaire. Ce portrait est aussi celui de l'étonnante famille Pereyra : Thérèse ne peut être séparée de ses deux s?urs et leur mère. Dominique Missika fait revivre la complexité du " métier de femme " dans ces années de grandes espérances où tout survient trop tôt.
18. Léon Blum
Jean Lacouture
3.77★ (94)

Comment Blum devint-il l'homme le plus insulté de France ? En défendant Dreyfus, en unifiant le parti socialiste, en s'opposant à sa bolchevisation, en prenant la tête du Front populaire, en soutenant la Résistance, il récoltera l'injure des antisémites, la haine de la droite conservatrice, l'opprobre des communistes, les brutalités de l'Action française, le procès de Riom, la déportation. Archétype de l'intellectuel empêtré dans ses analyses pour certains, Blum administre à tous la preuve de sa fermeté morale, de son courage physique, de son sens de la liberté et de la justice. Cette biographie, nourrie de documents et de témoignages originaux, n'est pas une hagiographie laïque. La sympathie de Jean Lacouture pour Léon Blum va de pair avec cette vigilance critique qui avait fait de lui le biographe incomparable de Malraux, de Gaulle, Mendès France, Hô Chi Minh, Nasser, témoins et acteurs de cette époque.
19. Léon Blum
Serge Berstein
3.25★ (19)

De l'assassinat de Jaurès en 1914 à sa propre mort, Léon Blum (1872-1950) a exercé sur le socialisme français un magistère qui ne se limite pas à ses brèves expériences de gouvernement. La première d'entre elles, qui fait suite à la victoire du Front populaire, garde soixante-dix ans après la force symbolique d'un grand mythe républicain. Cela tient peut-être en partie à une conception de la politique : intellectuel, esthète, mondain, juriste, Blum n'a jamais cherché le pouvoir en tant que tel comme bon nombre d'hommes d'Etat de son temps. L'amour des hommes, la croyance au progrès, la révérence pour les principes et les institutions de la République ont nuancé en lui l'influence d'un marxisme dogmatique et fortifié son incontestable courage moral et politique. Pour accabler sa mémoire, on peut gloser à l'infini sur les conséquences de la non-intervention en Espagne, et Vichy lui a imputé la responsabilité de la défaite de 1940... Mais il faudrait quelque mauvaise foi pour négliger que Blum a collaboré avec Marcel Sembat au ministère des Travaux publics durant la Grande Guerre, rejeté l'ultimatum bolchevique en 1920, donné une forme politique et juridique aux aspirations ouvrières en 1936. Enfin, pour oublier que la plupart des socialistes se sont ralliés sous son impulsion à la Résistance gaullienne. Soixante-dix ans après le Front populaire et à l'aide d'archives longtemps inaccessibles, Serge Berstein dresse de Léon Blum un portrait équitable et nuancé, à cent lieues de l'histoire partisane qui sévit encore souvent à droite certes mais aussi à gauche...
20. 1936 : Les Jeux Olympiques à Berlin
Jean-Marie Brohm
5.00★ (2)

Jean-Marie Brohm montre ici combien les Olympiades de 1936 furent un jalon non négligeable dans la consolidation de l?image de marque du régime hitlérien sur la scène internationale, cela en dépit de son caractère notoirement raciste et ouvertement belliqueux. Il analyse les attitudes des gouvernements occidentaux qui, en faisant confiance à Hitler et à ses promesses en faveur des Juifs et de la non-discrimination raciale en général, entamaient une série de capitulations dont Munich sera l?apothéose. Mais, et c?est sans doute l?aspect le plus nouveau du livre, Jean-Marie Brohm met ici en cause le Comité international olympique lui-même. Étayé par des documents incontournables, souvent mal connus, il présente un dossier accablant sur l?attitude des dignitaires olympiques, témoignant de leur part de responsabilité dans l?édification de l?hitlérisme.
21. Le pain, la paix, la liberté
Xavier Vigna
Publications et travaux sur l'histoire du Front populaire ne manquent pas. L'inscription de l'événement dans la mémoire nationale en tant qu'épisode historique majeur est profonde et multiple. Et si le rapport entre cette histoire et cette mémoire a perdu de sa vivacité, on ne peut s'interdire, bien au contraire, de penser leur relation en cette occasion où la demande mémorielle ne pèse pas comme en d'autres temps sur l'offre historienne. C'est ce que veut faire ce livre. La référence à l'expérience y renvoie certes à la mémoire et à la visite récurrente de l'événement à la lumière: des commémorations successives. Mais elle vise aussi l'importance de l'événement dans la trajectoire de ses acteurs : leur participation au Front populaire, de façon plus ou moins active, a façonné durablement leur politisation. Il a constitué un événement fondateur pour une génération de militants qui ont marqué le mouvement ouvrier et la gauche jusque dans les années 1970. C'est de ce point de vue que la dimension internationale du Front populaire apparaît comme un creuset, où exilés et émigrés participent d'une culture antifasciste qui devient la matrice d'un engagement politique durable prolongé dans les combats de la résistance et ceux de l'après-guerre. L'attention ici portée aux différentes dimensions du Front populaire, alliance politique, courant idéologique, mouvement social ou expérience gouvernementale est particulièrement fructueuse dans le cadre d'une réflexion attentive à la longue durée. S'il ne s'agit nullement de nier l'originalité du Front populaire comme événement, il est important cependant de l'inscrire dans l'histoire politique et sociale séculaire nationale et internationale, tant du point de vue de ses références idéologiques et institutionnelles que des pratiques politiques collectives et individuelles. En cela l'actualité du Front populaire garde tout son sens au moment où la gauche préoccupée de l'avenir revisite son histoire.
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