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EAN : 9782234060395
89 pages
Stock (16/05/2007)
3.14/5   67 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'un garçon qui vit seul avec sa mère dans un petit pavillon non loin d'une cité. C'est l'histoire d'un été, saison dangereuse et violente. C'est l'histoire de Jérémie, de son obsession pour Sami. L'histoire d'une désertion aussi. La
jeunesse est un état sauvage où tout peut arriver, tout peut se détruire, parce que tout tient sur une seule force : le désir.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Nina Bouraoui a choisi de parler de l'adolescence. Dans ce roman, Nina Bouraoui essaye de répondre à cette question : Que se passe-t-il dans la tête d'un adolescent attiré par les garçons ? Il s'agit de Jérémie qui vit avec sa mère dans un pavillon. La cité proche, le père absent, les troubles identitaires, la solitude ardue, on est en été, Jérémie fantasme sur son amour pour Sami. Il fume des sticks de shit pour finir ce qu'il est. Ce livre raconte l'étape qui précède l'amour avant d'entrer dans la conscience de l'humanité et avant de devenir adulte. “La jeunesse est l'âge de tous les dangers, la drogue, la délinquance”. Tout est à la fois excitant et terrifiant. Jérémie est un garçon sensible. “Je me sens proche des cassés et des fragiles. J'ai peur que les gens abîmés ne tombent dans l'abîme”, confie la romancière à un journal français. Avant les hommes est une fulguration. On y attend, entre deux heures électriques, les coups de tonnerre de la vie. La romancière dit que chaque nouveau livre est pour elle comme un laboratoire. Elle parle vite et bien. Elle a des images fulgurantes, des effacements soudains, des sensibilités visibles : “Je ne mets pas de barrières entre moi et le réel”, dit-elle.
Avis:Dans ses romans, l'amour. le désir, la folie, et l'ambiguïté se côtoient.
Après la sortie de ce roman, elle affirme : “J'ai terriblement manqué de Dieu étant enfant. Mais il faut que je me montre raisonnable même si la mort demeure inacceptable : nous ne sommes pas éternels”.
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Voici l'exemple parfait d'un roman qui me faisait de l'oeil depuis des années dans les rayons des librairies ou dans les recommandations d'Amazon, et qu'après avoir lu je regrette d'avoir mis autant de temps avant de le faire. Je crois que c'est encore une critique très positive sur Goodreads qui m'a poussé à enfin acheter et lire ce livre.

Je ne connaissais pas Nina Bouraoui auparavant, j'ai découvert son style avec ce roman et je dois dire que je suis plutôt emballé. Son écriture est fluide, parfois poétique, je me suis laissé emporté par le flux et le reflux de ses phrases. Je ne sais pas si on retrouve ce style dans ses autres romans, mais il est en tout cas parfaitement adapté aux pensées lancinantes du narrateur adolescent.

Puisque je parle du narrateur, il faut sans doute que je vous dise de quoi parle ce roman. Il me semble que la quatrième de couverture le fera mieux que moi :

C'est l'histoire d'un garçon qui vit seul avec sa mère dans un petit pavillon non loin d'une cité. C'est l'histoire d'un été, saison dangereuse et violente. C'est l'histoire de Jérémie qui s'ennuie et de son obsession pour Sami. L'histoire d'une désertion aussi. Il n'y a aucun espoir amoureux dans ce livre, parce que le corps prend tout, il est invasion de tout. C'est le feu, c'est l'attente, c'est la frustration. C'est le vide et le vertige. La jeunesse est un état sauvage où tout peut arriver, tout peut se détruire, parce que tout tient sur une seule force : le désir.


Le résumé de l'éditeur parle de frustration, de vide, de vertige. C'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant les 89 pages de ce court roman. Tout tourne autour du désir et des sentiments de Jérémie : le désir pour son ami Sami, et pour les garçons ou hommes en général ; les sentiments de solitude et d'abandon par sa mère hôtesse de l'air et son père absent, parti vivre dans le Sud.

La relation mère-fils est au coeur du récit, avec cette mère qui semble absente même quand elle est présente. Il me semble qu'on ne l'entend jamais s'adresser à Jérémie, ou à de très rares occasions. Il y a une distance entre eux qui transparaît parfaitement et qui renforce le sentiment de solitude exprimé par le narrateur.

L'autre sujet récurrent tout au long du roman, c'est le désir. le désir pour Sami, cet ami dont Jérémie s'est éloigné faute de pouvoir obtenir de lui les gestes et la passion qu'il convoitait. le désir pour les hommes en général, que ce soit pour le petit dealer qui le fournit en shit ou pour le nouveau petit ami de sa mère. L'auteur exprimé très bien ce désir obsédant ressenti par un adolescent, de surcroît homosexuel, qui fantasme sur ce qu'il ne peut toucher. Il y à la fois de la poésie et du réalisme dans l'écriture de Nina Bourauoi sur ce thème du désir, c'est saisissant.

J'ai retenu deux extraits particulièrement réussis à mes yeux :

Aimer les hommes, c'est faire le vide autour de soi parce que l'on n'est pas comme les autres, c'est franchir la frontière, c'est regagner sa liberté, c'est devenir celui qu'on a chassé. Aimes les hommes, c'est mon plus grand silence, et la plus grande guerre que je doive mener. Je veux gagner, je veux être parmi ceux qui me ressemblent.


Je tiens Sami dans ma main, l'oubli n'existe pas, et je garde le garçon de mes rêves sous ma peau comme une épine que je n'ai pas envie d'enlever.


Ce roman m'a beaucoup plu. C'est une histoire simple mais magnifiquement écrite. Cela me donne envie de lire d'autres romans de Nina Bouraoui, même si leurs thèmes me parleront peut-être moins. Je pense en tout cas jeter un oeil à sa bibliographie pour voir si un de ses livres me tente. Je vous tiendrai au courant ...
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Ce court récit est très fort dans la fusion entre le fond et la forme. Rédigé sous forme de carnet factuel et poétique, le propos est ponctué de réflexions philosophiques qui vont loin. Jérémie nous conte son été isolé et loin de son amour secrètement assumé, mais non consommé. Sa consommation se jette donc sur le shit à défaut de sexe. Jérémie veut un homme. Son corps brûle. le lyrisme de la langue libre nous emmène aux confins du symbolisme. La fusion des corps : il n'y a que cela. le livre pourrait être réduit à cet idiome, mais la poétique nous transporte bien au-delà de ce qui est racontable. Alors, vous voulez vous offrir une évasion estivale sulfureuse, n'hésitez pas !
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Un très court roman de moins d'une centaine de page qui évoque avec justesse les premiers désirs et le caractère obsessionnel qui peut les caractériser pendant cette période qu'est l'adolescence.
Nina Bouraoui nous parle ici de l'éveil de la sexualité de Jérémie, fortement attiré par Sami, et décrit un désir omniprésent, une sexualité en ébullition avec des mots simples sans jamais être vulgaire. C'est aussi un livre sur le thème du passage à l'âge adulte, de l'apprentissage d'une certaine maturité. le roman décrit avec beaucoup de beauté la douleur ressentie à cette période ainsi que les difficultés parfois rencontrées dans les relations parents-enfants.

Un très court texte avec de jolis et grands mots et des phrases capables de réveiller certains souvenirs d'adolescence que l'on croyait bel et bien enfouis pour toujours.
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J'aime la littérature gay parce qu'elle regorge d'une sexualité à fleur de peau et d'un sentimentalisme débordant, donnant lieu la plupart du temps à une sorte de mélancolie cathartique qui caractérise probablement mon état d'esprit "romantique".

Il n'y a dans cette nouvelle ni la sexualité à fleur de peau, ni le sentimentalisme débordant. C'est un roman de garçons, écrit par une fille. Et une fille, aussi affutée soit sa sensibilité, ne peut pas penser comme un garçon, même sur le papier, même pour un garçon sensible.

J'avais envie de retrouver dans cette histoire d'amour d'un adolescent pour un autre les émois des jeunes garçons qui se sentent repoussés par ceux qu'ils désirent, et qui se sentent écoeurés par ce qu'ils désirent. Nina Bouraoui a du talent, elle manie la phrase et le sentiment avec volupté, elle retranscrit ce foisonnement, cette perte que l'on retrouve dans les esprits torturés et embués, mais elle ne parvient pas à rendre la justesse des amours masculines.

C'est dommage, c'est ce que je venais y chercher.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Je voudrais dire à ma mère que je me sens triste depuis toujours, que je pourrais la dessiner, cette tristesse, en faire un schéma précis, comme un plan, avec une entrée, une sortie, et que c’est difficile de l’oublier, cette tristesse, elle pèse des tonnes, elle file dans mon sang et s’en nourrit, ce n’est pas juste à cause du monde qui m’entoure, dans lequel je vis, ce monde que je n’aime pas, ce monde qui me dit que tout est possible alors que rien n’est possible, parce qu’il faut une drôle de force pour s’en sortir, et que cette force n’est pas humaine ; je ne crois pas aux promesses de la vie. Je n’ai plus de rêves et cette tristesse me dépasse tellement que ma défonce n’est rien comparée à ce géant froid. J’ai peur de ressembler à ma mère, j’ai peur d’avoir écrasé mon cœur sous la même pierre."
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Ma mère allume des bougies, elle ne me regarde pas et c'est ça mon problème, elle ne m'a jamais regardé, elle ne s'est jamais retournée sur moi. Se retourner, c'est vérifier que l'on n'a rien oublié, se retourner c'est dire, oui, je t'aime encore, se retourner c'est donner de l'estime à l'autre qui vous regarde ; alors moi, mon estime s'est perdue dans la nuit des temps.
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Aimer les hommes, c'est faire le vide autour de soi parce que l'on n'est pas comme les autres, c'est franchir la frontière, c'est regagner sa liberté, c'est devenir celui qu'on a chassé. Aimes les hommes, c'est mon plus grand silence, et la plus grande guerre que je doive mener. Je veux gagner, je veux être parmi ceux qui me ressemblent.
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Videos de Nina Bouraoui (50) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Bouraoui
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Retrouvez notre dossier "Effractions le podcast" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-le-podcast/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
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