Calvin et Hobbes original, tome 3

J'ai lu le recueil de façon assez entrecoupée, car j'avoue avoir un peu de mal à passer plus de dix minutes à lire les aventures du petit chenapan. Non pas que je n'y prenne pas du plaisir, mais je me lasse assez rapidement, surtout quand Calvin part dans ses délires extraterrestres ou d'insectes mutants. du coup, pour ne pas gâcher mon plaisir, je lisais quelques vignettes, puis reprenais ma lecture un peu plus tard. J'avais fait l'erreur de « vouloir » tout lire d'une traite avec le premier recueil… et là avec ce système, j'ai trouvé que ma lecture a été beaucoup plus plaisante.

Nous retrouvons donc Calvin et son inséparable compagnon Hobbes. Les thèmes sont toujours les mêmes : un papa qui doit faire ses preuves (graphique de popularité à l'appui), des bagarres, des envies d'indépendance, des bêtises, des bêtises et encore des bêtises, un peu moins d'école mais plus de vacances, et une vision du monde toujours aussi vive. Et c'est ce que j'apprécie le plus. Il y a du cynisme, de l'ironie, des vérités vraies, un regard enfantin qui reste pourtant si incisif. L'adulte qui est en moi ce sent donc interpelé, mais l'enfant aussi, et cet équilibre est vraiment chouette à découvrir. L'imagination débordante de Calvin est juste incroyable. J'avoue ne pas avoir été une enfant aussi dissipé et imaginatif question bêtises, mais c'est aussi mignon et très tendre. Les deux parents ont aussi une part dans les histoires que j'ai beaucoup plus apprécié dans ce tome là. Déjà pour la mère que j'ai trouvé tantôt adorable avec son enfant, rentrant dans son jeu, le défendant, mais ne se laissant pas mener par le bout du nez et avec une sacrée répartie. le papa est plus « passif » si je puis dire. Il subit beaucoup le pauvre, mais ne se laisse pas démonter pour autant.

Hobbes reste encore une fois mon préféré. J'ai un gros faible pour le petit tigre, je ne nie pas. Sa relation avec Calvin mais aussi sa vision du monde sont très appréciable. Moins cynique, mais toujours réaliste. Et ce qui est vraiment chouette, c'est que l'auteur en a fait un personnage à part. J'entends par là que Hobbes est le fruit de l'imagination de Calvin et pourtant il n'est pas son double. C'est vraiment un personnage qui a sa propre identité.

Autre point que j'ai apprécié, les saisons. Je sais, cela peut paraître bizarre, mais nous avons droit à une chronologie avec printemps, été, automne et hiver, et chacune des saisons apporte son lot de petites choses du quotidien. L'hiver restant ma préférée avec le dilemme du père Noël, les batailles de boules de neige, le sapin…

Encore un très bon moment donc. Je remercie Babelio et Hors collection pour ces petits moments de plaisir.

Merci à Babelio et à Hors Collection pour cette Masse Critique !

Est-il encore utile de présenter ce sale gosse, ce chenapan, ce garnement de Calvin et son tigre (ou peluche) philosophe, manipulateur, irrévérencieux qu'est Hobbes ?! Ce gamin qui en fait voir de toutes les couleurs à ses parents, à sa prof et qui réagit pratiquement comme n'importe quel garçon de 6 ans avec sa voisine Susie ! Ce gosse à l'imagination débordante qui crée de fantastiques bonshommes de neige, qui voyage dans des mondes intergalactiques ou même dans le temps ou sur tapis volant ou tout simplement ses petites piques sur notre monde ! Et pendant ce temps, Hobbes se permet de nombreuses facéties ou réflexions cassantes envers Calvin !
Vu que j'ai déjà lu différentes éditions des albums de Calvin & Hobbes, je connaissais déjà une partie des gags présents dans cet album. Cela ne m'a pas empêché de les relire avec plaisirs. Et puis enfin, je découvre des strips de Calvin et Hobbes qui sont pour moi des « nouveautés » et donc plaisantes à lire !

Par contre, je ne suis vraiment pas fan de cette réédition. A part la couverture qui a véritablement la classe !
Tout d'abord, un petit point qui aurait pu être sympa : écrire une petite intro expliquant que les gags sont maintenant réunis dans l'ordre chronologique de parution et préciser en quelles années ont été dessinés les gags présents dans cet album (un peu comme pour les intégrales des Peanuts). Que les lecteurs sachent ou comprennent quelles sont les raisons de cette réédition.
Passons au format italien du livre : j'aime habituellement ce format mais pour le coup, la mise en oeuvre est peu convaincante. La hauteur des vignettes est plus petite que dans les éditions au format BD habituel ! On se retrouve à avoir trois strips par page, comme auparavant, mais évidemment chaque bande se retrouve être moins haute. Pourquoi faire des strips rectangulaires plus petit dans ce format lui-même rectangulaire ? Et vu les énormes marges blanches sur chaque côté, un format carré pour l'album aurait suffit ! Est-ce pour mieux tenir la BD et y poser nos gros pouces ?

Petit exemple : j'ai l'album The C&H Tenth Anniversary Book (éditeur : Time Warner Books) qui se trouve être aussi dans en format paysage. Et là, ça marche parfaitement ! Chaque page ne contient que deux gags mais ils emplissent pratiquement toute la page, peu de marges et c'est vraiment plus agréable à lire. Même les gags qui prennent toute une planche (les pages des dimanches) sont mieux mis en valeur. Il n'y a pas cette énorme bordure blanche que je retrouve dans ce C&H original.
Je comprends parfaitement que le bouquin aurait eu plus de pages, donc plus épais et donc aurait coûté probablement plus cher mais je trouve décevant d'avoir un format allongé et de ne pas en tirer totalement partie.
J'espère avoir été clair dans mes explications.

Pour faire court : ces gags de Bill Watterson n'ont rien de nouveau, mais l'humour arrive toujours à faire mouche !
Pour autant cette réédition ne me convainc pas !

Les aventures de l'insupportable gamin et de son ours en peluche/ami imaginaire/alter ego/conscience m'enchantent toujours autant. il nous entraîne dans un univers onirique et délirant tout en portant sur le monde un regard d'une lucidité impitoyable et mordante. Ses parents et son institutrice ont fort à faire pour contrer ses inventions pour échapper à l'autorité.
Le passage du format strip au format planche donne un rythme décalé à cette série mais permet aussi de se ménager des pauses dans la lecture. le trait est énergique, dynamique, sous une apparence brouillonne qui lui confère du caractère. Bien que datée, cette BD reste pour moi un monument d'humour et de philosophie anticonformiste.
Merci masse critique pour m'avoir permis de redécouvrir cette icône de papier.