J'avais oublié que
Gérard Levoyer donnait aussi dans l'absurde. Quelle belle surprise ! La première pièce est un délire à deux (
Ionesco veille sur eux) préfacé par
Claude Piéplu (dont on entend la voix en lisant à voix basse, parfois). La situation de rencontre entre les deux hommes est improbable, insolite et cocasse. On parle de mémoire, de Charles de Gaulle (oui, c'est un peu daté), tout en repeignant sa cuisine et en préparant un rdv galant... J'ai aimé le côté très concret des situations dans lequel on installe un lit (matelas pneumatique), on cloue des planches... Cela donne de la manière aux situations absurdes et doit être un plaisir à mettre en scène. La seconde pièce (que j'ai lue en premier en réalité) est intrigante par son propos et non le titre anecdotique. La petite dose d'humiliation (véritable titre sur France Culture) est fort bien mené. Un patron convoque son ouvrier et lui cherche des poux dans la tête. Entre racisme ordinaire, manipulations, syndicalisme et harcèlement sexuel, c'est complet. Mais bien sûr, le petit ne rêve que d'une chose, devenir grand. La pirouette finale est un peu rapide. On ne la sent pas venir, certes, mais cela donne un goût d'un peu trop bref, mais cela n'a aucunement gâché mon plaisir. Vive le théâtre, les auteurs contemporains et autres "mendiants d'amour"...