Ariane, petite fille, tu as sept ans. Si ce n’était pour toi, sans doute cesserais-je à jamais d’écrire. Pour demain, la révolution ? Je ne sais. Mais quand tu seras grande, le monde aura bien changé. Peux-tu déjà me lire, pourras-tu me comprendre ? Une enfant : nul ne te protège, toi la créature la plus solitaire qui soit. Pas plus que Jean-Jacques de ses enfants, je ne me suis occupé de toi. Pourtant, c’est à toi que je m’adresse désormais, par-delà les années qu’il nous faudra pour nous rejoindre. L’Emile, en 1974, je voudrais que ce soit un peu l’Ariane.Y suis-je parvenu ? A l’heure où j’écris ces lignes, comme toujours quand il me reprend d’écrire, je suis seul…
LES PROVOCATEURS #4 : Jean-Edern Hallier