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EAN : 9782889442362
Slatkine et Cie (04/01/2024)
3.14/5   14 notes
Résumé :
Un destin hors du commun
Il a raté le train pour Auschwitz. À la suite d'une dénonciation, Louis Durot, quatre ans, et sa famille sont pris dans une rafle le 23 décembre 1943 à Plascassier. Mais le camion s'arrête avant d'arriver à la gare. C'est la veille de Noël, les Allemands veulent passer les fêtes en famille. Ils renvoient Louis, son frère et ses parents chez eux en leur demandant de se présenter le lendemain...
Louis va passer deux ans caché che... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
En 1943, la famille de Louis était réfugiée en zone libre, à Plascassier, près de Grasse, situé en zone libre. le 23 décembre 1943, ils sont arrêtés par les Allemands. Selon les mots de Pierre Laval, ils étaient « immédiatement déportables ». Or, le camion, qui devait les emmener à la gare, est tombé en panne. Les Allemands ne voulaient pas se priver de réveillon. Ils ont, alors, ramené tous les prisonniers chez eux. Les parents de Louis comprenaient leur langue et ont compris qu'ils prévoyaient de revenir les chercher après Noël. Louis, son père, sa mère et sa soeur ont été cachés à quatre endroits différents.

Louis a été recueilli par madame Guizol, à Magagnosc. Ils étaient quatorze enfants ; il était le plus jeune. Ils dormaient le jour, auprès des chèvres. La nuit, ils allaient chercher de la nourriture. Pour s'occuper, le petit garçon allait au bord de la rivière et sculptait des formes dans la glaise. Il n'oubliera jamais ses prémices dans l'univers de l'art. Quand ses parents sont venus le chercher, deux ans plus tard, ils ne les a pas reconnus. Toute sa vie, il a eu l'impression étrange qu'ils étaient venus pour l'adopter. Il n'avait que quatre ans, lors de la séparation. Louis Durot n'a découvert qu'en 1951 qu'il était juif, alors qu'il étudiait chez les jésuites.

L'existence de Louis Durot est pleine de rebondissements qu'il confie dans J'ai raté le train d'Auschwitz. Étudiant surdoué, il a gagné de l'argent de manière surprenante, enchaînant des aventures auxquelles je ne m'attendais pas. Je n'ai pu m'empêcher de m'exclamer, tant j'étais surprise de découvrir une existence aussi tumultueuse et emplie d'activités aussi variées. L'auteur a, également, une personnalité facétieuse, comme le montre sa manière de raconter son passé agité. Il parle aussi de son art : Louis Durot est un des derniers artistes Pop Art. Pour être sincère, c'est un courant auquel je n'étais pas sensible. Mais le fait de l'approcher à travers la passion de l'artiste, de découvrir le travail de création et les techniques par ses mots, a changé ma perception.

J'ai beaucoup aimé cette autobiographie tendre et espiègle.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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A quoi tient une vie ? En cet hiver 1943, celles de Louis Durot, âgé de quatre ans, et de ses parents tiennent au souhait des soldats nazis de passer Noël tranquillement et de ne pas s'encombrer d'un camion rempli de juifs et destinés à être exterminés. le petit garçon se trouve malgré tout séparé de ses parents qui vont prendre la décision de l'envoyer dans une ferme où il restera caché jusqu'à la fin de la guerre.

C'est probablement à cet épisode et à cette enfance blessée que Louis Durot doit sa soif de liberté, son énergie voire son irrévérence parfois. Elève brillant, Louis passe neuf fois son baccalauréat ! Les parents d'enfants en difficulté le rémunèrent en effet pour passer l'examen à la place de leur progéniture. Un peu plus tard, on le retrouve gigolo à Montmartre et engagé auprès des communistes.

Mais c'est surtout son éveil à l'art que Louis Durot nous raconte dans cette autobiographie, pleine de vitalité. Il fréquente les plus grands artistes des années 1960 : Niki de Saint-Phalle, Arman, Christo, Jean Tinguely et César de qui il deviendra l'assistant. Lui-même artiste, il travaille des matières nouvelles comme la mousse de polyuréthane pour laquelle il fait appel à ses connaissances en chimie.

Louis Durot nous montre ici l'effervescence de ce monde artistique qui crée, invente, s'inspire, se révolte. C'est riche, vivant, rempli d'anecdotes drôles ou touchantes. On sent aussi la blessure d'enfance sous le personnage qui dévore la vie et exprime ses sentiments dans la sculpture et l'art.

Volontiers provocateur, Louis Durot est un homme qui cherche à rendre la vie plus folle, plus ludique, plus légère à travers ses oeuvres. Sans doute pour tenir à distance la gravité et oublier cette solitude de l'enfance dans laquelle il a été plongé.

Un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir, entre réflexions sur l'art et retour sur le passé. Un livre qui donne envie de découvrir, ou redécouvrir, les oeuvres de Louis Durot avec l'éclairage de ce destin hors du commun.
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Non non, il ne s'agit pas d'un énième roman sur la déportation. Il s'agit d'un récit autobiographique..

A ma grande honte, je ne connaissais pas Louis Durot. Ou plutôt, je le connaissais sans savoir que c'était lui. Qui n'a pas vu ce canapé en forme de lèvres des années 70 ?

Alors, bien sûr, ça n'est pas la seule de ses oeuvres. Mais on la dit "iconique". Louis Durot est un artiste plasticien, designer, sculpteur, chimiste et mathématicien connu dans le monde entier. Et pourtant tout cela a bien failli ne jamais exister..

En 1943 dans le sud de la France, Louis Durot et ses parents, juifs laïques réfugiés en zone libre, sont arrêtés par des miliciens. Et, miracle, sur le chemin de la gare où les attend le fameux train, arrêt inattendu. Les miliciens ont faim, c'est Noël, tout ça peut attendre, "ILS" ne vont pas s'évaporer, on LES reprendra plus tard.. et la famille est libérée. Bien sûr qu'ILS vont s'évaporer dans la nature. Les Durot se séparent et le petit Louis, 4 ans, est confié à une gardienne de chèvres dans un petit village éloigné de tout. Gardienne, et pas nourrice. Les deux années passées dans une grange glaciale seront lourdes de conséquences. Malnutrition, abandon affectif, lutte pour survivre au milieu de 14 enfants.. Louis en sortira avec des problèmes de croissance et quasi aveugle. Mais la vie est chevillée au corps du gamin. Et le sport, la médecine et une intelligence brillante vont le sortir de tout cela. Multidiplômé, le jeune homme aura un parcours étonnant, jeune communiste, ingénieur, gigolo (oui oui !), braqueur amateur façon Robin des Bois, quelque temps taulard, chimiste, patron d'usine.. Ami de César, d'Arman, de Niki de St Phalle, de Christo.. le chemin sera long avant la célébrité et l'Art mais c'est un chemin passionnant à lire, on ne s'ennuie pas une seule seconde. L'homme est lucide, franc, facétieux et brillant.

On a tous vu dans les années 70 (désolé les jeunes !) ses créations "style design" en polyuréthane ou ses lampes métalliques, ses fauteuils-spirales.. de Pierre Goldman à Jean Tinguely, l'ambitus est grand et peu banal. On dévore ce récit aux chapitres courts et vivants. Louis Durot a 84 ans mais ça ne se voit pas !

Pour les amateurs d'art moderne, pour ceux qui comme moi connaissaient sans savoir, pour découvrir un homme incroyable et attachant, un destin, ne passez pas à côté de ce petit bijou des éditions Istya..
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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En quelques minutes seulement, le destin de Louis Durot bascule. A quatre ans, il est pris dans une rafle avec sa famille, mais un concours de circonstances incroyablement ironique fait que le camion qui devait les emmener vers l'horreur d'Auschwitz s'arrête juste avant, les renvoyant chez eux pour les fêtes de Noël. D'où le titre !

Dans le tumulte de l'Histoire, se nichent parfois des destins incroyables, c'est précisément le cas de Louis Durot. J'ai découvert avec cet ouvrage une personnalité que je ne connaissais pas du tout.
Ce qui rend ce récit intéressant, ce sont les rencontres et les expériences qui ponctuent la vie de Louis. Des chapitres courts et bien rythmés nous plongent dans les moments clés de sa jeunesse, révélant des anecdotes drôles ou touchantes. Pas de calcul, Louis prend la vie comme elle vient. Il passe neuf fois son bac, devient gigolo, voleur, ingénieur chimiste... mais ce que j'ai le plus apprécié ce sont ses interactions avec les artistes plasticiens des années 60. de Pierre Restany à Arman, en passant par Jean Tinguely, Nikki de Saint-Phalle, puis César, Louis nous offre un aperçu de leur monde en pleine créativité et révolution artistique. Je reste toutefois sur ma faim : j'aurais aimé quelques chapitres supplémentaires sur ses inventions et ses créations. La mention de sa maîtrise de la mousse de polyuréthane, par exemple, suscite la curiosité mais reste trop peu approfondie. Rien non plus sur son processus de création quant à ses oeuvres les plus connues comme L'Echauffeuse ou le Sain-Siège.

Avec cette autobiographie, Louis Durot nous offre le parcours d'un homme qui a su saisir sa chance à chaque moment, un récit entre nostalgie et tendresse, riche de rencontres inspirantes et de réflexions sur l'art et la vie. Une histoire originale qui se dévore d'une traite ! Merci à Babelio pour cette Masse Critique !
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J'ai lu J'ai raté le train d'Auschwitz de Louis Durot grâce à une masse critique de Babelio que je remercie pour l'envoi.

Ce récit est autobiographique et je pense que je m'étais fait une fausse idée de ce roman grâce au titre assez accrocheur. Louis alors âgé de 4 ans va échapper à une rafle avec une partie de sa famille.

J'ai finalement été peu convaincu par le récit. Je n'ai pas réussi à réellement comprendre ce que Louis voulait nous faire savoir de sa vie. le style était un peu décousu et j'ai vite perdu le fil rouge.

Je pense que j'avais mis trop d'espoir dans le fait que l'auteur allait raconter plus en détail l'impact de cette rafle et les conséquences de celle-ci. Finalement, étant très jeune, cet épisode est vite relayé au second plan.

Le livre se lit néanmoins rapidement car les chapitres sont cours. Il y a des passages très anecdotiques et qui font sourire. Mais il y a aussi des moments assez long.

En bref, cette autobiographie n'était pas celle que j'attendais et je pense que c'est pour cela que je n'ai pas réussi à m'immerger complètement dans l'histoire de vie de l'auteur.

Elise.

Instagram : etliselesmots
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En fait, c'est un vrai miracle de Noël, un peu grotesque peut-être, qui nous a sauvé la vie.
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Video de Louis Durot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Durot
VLEEL 287 Rencontre littéraire avec Louis Durot, J'ai raté le train d'Auschwitz, Éditions Istya
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