.Ce livre m'a beaucoup appris : l'histoire étant écrite par les vainqueurs mes connaissances sur la « conquête » de l'Ouest laissaient largement de côté la vision amérindienne de celle-ci. Ce remarquable ouvrage comble cette lacune en ce qui concerne les Sioux (nom regroupant plusieurs groupes dont les Lakotas le principal) . En s'appuyant sur une considérable masse de documents il met en évidence le dynamisme et l'extraordinaire faculté d'adaptation de ce peuple qui a su se saisir de mutations technologiques (armes à feu, cheval) pour étendre son influence sur de très larges territoires .Qui a su aussi défendre contre vents et marées et un adversaire écrasant un mode de vie et une culture (au prix du sang certes). le livre est illustré de photos ,de dessins et de quelques cartes (en trop petit nombre à mon goût).Lecture conseillée à qui s'intéresse à ces peuples .
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L’histoire des relations entre Lakotas et Américains remet en cause tous ces postulats. Leur expansion vers l’ouest s’est faite conjointement, au point qu’ils convoitaient souvent les mêmes terres et les mêmes lacs ou rivières. Au lieu de se frôler, leurs régimes empiétaient l’un sur l’autre et s’interpénétraient, mais les deux peuples ont réussi à cohabiter deux générations durant, jusqu’au cœur des années 1850. Nombre de facteurs expliquent le pourquoi et le comment de cette situation, mais il y en a un qui me paraît crucial : ni les Lakotas ni les Américains n’ont transigé sur leurs convictions fondamentales, que ce soit sur eux-mêmes ou sur le monde. Convaincus du bien-fondé intrinsèque de leurs croyances et principes respectifs, ils ont creusé un fossé intellectuel béant, capable d’accueillir deux nations expansionnistes.
L'histoire des peuples est souvent écrite du point de vue des vainqueurs. C'est encore plus vrai pour les Amérindiens qui, du Nord au Sud, ont fait face à une forme d'apocalypse qui a failli les emporter dans les oubliettes de l'histoire. Comment écrit-on l'histoire de peuples qui ont été violemment colonisés, trop souvent considérés comme des sauvages et réduits au silence ? Comment changer le regard faussé que nous avons longtemps porté sur leur histoire et leurs cultures ? de quelles sources disposent les historiens ?
Pekka Hämäläinen, Charles C. Mann et Andrés Reséndez