La Nef des Fous, Tome 1 : Eauxfolles

C'est plein d'inventions, de costumes extravagants, de personnages délirants, parfois on navigue dans l'univers du conte, parfois du fantasy, ou d'histoires pour enfants et même de SF. C'est un monde très original, très inventif. Et puis il y a une intrigue mystérieuse, un royaume, une belle princesse,un grand coordinateur machiavélique. J'ai trouvé le dessin plutôt agréable, mais avec quelques faiblesses, des colorisations qui alourdissent parfois la lecture, quelques traits pas très assurés, un peu trop de détails, mais tout cela ne gâche pas le plaisir de s'immerger dans cet univers merveilleux et inquiétant et qui me donne envie de découvrir la suite.

Je n'avais jamais ouvert un tome de la saga de la Nef des Fous. Et pourtant elle date déjà. On pourrait ramener cette BD à l'âge d'or des Editions Delcourt. Une époque, les années 90, où cette maison d'édition sortait de réelles pépites, et souvent les fans achetaient les yeux fermés... C'est Delcourt? OK...

La Nef des Fous se range (en ce qui me concerne) dans les BD agréables à lire, trépidantes, folles, déjantées, multivers, avec un paquet d'intrigues et des personnages particulièrement hauts en couleurs.

Clément 17, le Roi est assez fantasque. Il se repose sur son Grand Coordinateur, lequel à l'instar d'Iznogoud rêve de devenir roi à la place du roi (OK, Iznogoud, c'est Calife... mais vous avez compris le truc). La femme du roi rêve de se faire culbuter par le premier venu. Toute en roundeur, elle est sensuelle à souhait. Chlorenthe, leur fille (au prénom sorti tout droit d'un roman d'Amélie Nothomb), est folle amoureuse de son fou. Ajoutons une kyrielle de ministres et sous-ministres à faire pâlir d'envie un république bananière. Ajoutons des machines qui se baladent la nuit. Des bruits. de l'eau qui s'infiltre. Des monstres étrangement tachetés et colorés. Un duo de gendarmes un peu bénêts, mais chanceux. Une sorte de démiurge oeuvrant en sous-sol (rempli de machines) et qui donne des ordres au Grand Coordinateur. Un complot pour se débarrasser du roi... N'en jetez plus, la coupe est pleine, non? Mais Turf en ajoute encore.

Le dessin est un peu difficile à appréhender. Mais le côté steampunk medfan est très jouissif. Dans le même genre (un cran au-dessus), on préférera l'Horologiom, mais la Nef des Fous me semble réserver pas mal de surprises.

Une bande dessinée qui sort des schémas classiques avec un univers, enfin un monde complétement déjanté.
Nous nous trouvons dans une sorte de moyen age avec bien sur un roi, Clément XVII d'Oxfolls, qui semble avoir des difficultés à assoir son règne à Eaux-Folles. Il est entouré d'une galerie de personnages hauts en couleurs. La plus attachante est sa fille, Clorenthe, qui essaye d'échapper aux manoeuvres de séduction du bras droit de son père,le grand coordinateur. Elle ne va surement pas s'embarrasser de ce manipulateur, alors que elle, elle aime le Fou du Roi.
Il a surement fallu une imagination débridée à l'auteur pour créer une histoire aussi déjantée et décalée. Les dessins sont originaux et hauts en couleurs avec comme couleur dominante le rouge.
Pour l'instant, j'ai surtout l'impression que ce premier tome plante le décor ...et que la suite présage d'etre assez intéressante...

Je savoure Turf après un reportage de "Comix Trip" disponible sur Babelio, qui m'a enchanté. On y découvre son atelier, un homme sobre et généreux, sa façon de travailler, ses aspirations et ses influences, en immersion chez l'artiste, je le recommande vivement (et félicite le site de laisser l'opportunité de poster des vidéos).

Beaucoup de souplesse dans le dessin de "La Nef des Fous, Tome 1 : Eauxfolles", d'originalité, de recherche, cet auteur crée véritablement SON monde, j'en raffole. On sent que tout est possible ici. C'est vraiment singulier, chose rare et précieuse. le dessin me cloue sur place. Je suis absolument sensible à cette patte. Beau et laid se donnent la réplique, c'est très plaisant. Très coloré, le ton est plaisant, positif, léger, joyeux, quand bien même l'on suppose des intrigues et manigances malveillantes. Un très beau divertissement, qualitatif et flamboyant.

Petite gourmandise qui fonctionne à merveille sur moi, Turf se permet des passages en 2D (pas trop longuets, dans les rêves notamment) où il est franchement risible de retrouver son univers, ses personnages, un peu "mal dessinés", l'effet m'amuse énormément (et en réalité, même ici, sa technique reste brillante, le contraste donne cette impression).

Mon bémol touche à la prose, sur ce premier tome en tout cas. Vu l'univers dégagé, j'aimerais plus de jargon, de vocabulaire spécifique d'un personnage à l'autre, ça manque un peu de formules, de croustillance, les citations extraites ne sont pas si nombreuses. Ayant déjà lu de lui la saga "L'improbable voyage", je sais l'homme capable de prouesses dans ce secteur également, de régalades absurdes et de jeux de mots débiles qui font mouche.

Mais l'admiration est bien là. Et l'envie de poursuivre cette lecture intacte. On sent le début d'une épopée folle, le lancement d'une grande oeuvre. Pour une saga commencée en 1993, je me dis que cela a dû être une sacrée bouffée de liberté à l'époque ! Et engendrer beaucoup de petits. Chapeau !

Une BD que Monsieur me conseillait depuis pas mal de temps et je me suis enfin lancée.
Dans ce premier tome, c'est surtout de la mise en place. On découvre la ville d'Eauxfolles, le roi, la reine, leur fille. Mais aussi les Sous-Ministres et le Grand-Coordinateur.
On découvre aussi un trafic de coloquintes géantes, et l'enquête autour de ce trafic. Mais aussi une sorte de secte (avec le logo de Delcourt sur leurs capuches) qui souhaite renverser Le Roy et instaurer un nouveau gouvernement.

J'ai beaucoup aimé ce premier tome. Il permet une bonne mise en place des personnages et de l'intrigue. C'est aussi un mélange de fantasy et de science-fiction, entre châteaux et technologies.
J'ai adoré la mise en page de certaines scènes. C'était bien trouvé. Et les illustrations sont vraiment belles.

Je compte continuer cette série. À voir si ça va me plaire sur le long terme.