1964, à la bastide des Frontignac, prés de Gaillac, dans le Tarn.
1919, au même endroit.
Deux dates de lendemains de guerre qui s'entrecroisent. Deux histoires en parallèle qui se ressemblent tellement qu'on en finit par tout mélanger, par ne plus savoir qui est qui.
Si l'atmosphère qui se dégage de ce roman m'a énormément fait penser aux bandes dessinées de Jean-Pierre Gibrat que j'apprécie beaucoup, j'avoue qu'elle ne m'a pas entièrement subjuguée. Les portraits des héros, Stéphane et David, rescapés tous deux de la guerre, sont très sensibles et apportent une dimension psychologique intéressante. Cependant, cette histoire de famille, peu encline à laisser leur place à ces hommes en manque de repères, ne m'a pas vraiment convaincue. L'auteur reprend un même scénario d'une génération à l'autre : Un fils de famille qu'on n'attendait plus, qui ne trouve plus sa place au domaine, qui vit une histoire compliquée avec la fiancée qu'il avait avant guerre. Est-ce sans doute pour ne pas lasser le lecteur que l'auteur a choisi d'évoquer en parallèle ces deux destins si semblables ? On passe de David à Stéphane. Puis de Stéphane à David. Et rebelote...
Je comprends ce choix narratif mais j'avoue qu'il a failli me perdre plus d'une fois !
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Je viens de le terminer. Un livre magnifique qui nous raconte les dégâts que peut faire la guerre sur les esprits. Mais aussi l'esprit des familles qui les considèrent comme perdu, enterré. Ce que je trouve assez injuste.
Stéphane comme David ont perdu leur âme dans une guerre ou l'on s'entretuait pour pas grand chose. Heureusement que David a son oncle
Hadrien sur son chemin car il va l'aidait à se reconstruire mais il ne pourra jamais effacer ces terribles années. Ne nous leurrons pas car tous ceux qui ont fait la guerre d'Algérie sont poursuivis jusqu'au bout de leur vie par ces affreuses images.
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David au retour de la guerre d'Algérie est en total décalage avec les gens qu'il retrouve, sans que ceux-ci aient seulement conscience de ce qu'un soldat traverse pendant que la vie continue. Alors qu'est-ce la vie "normale" ?
Quand les guerres familiales se mélangent aux guerres fratricides à travers le monde...
Entre douleurs, déchirures et déceptions aux tourments dévastateurs du prix de fracas dans les familles, avec toutes ces questions existentielles au retour de guerres inutiles où les petits paient pour les gros.
J'aime particulièrement les écrits de cet auteur.
Les descriptions sont toujours très justes, tant dans les (res)sentiments, dans les scènes de désarroi...
Dans ce récit, j'ai été un peu choquée par la fin.
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David tourna son regard vers le Tarn, long serpent de jade qui paraissait se faufiler entre les collines sans se presser, assuré de sa tranquille reptation. Il y avait de la paresse dans cette rivière, une paresse qui avait fini par se communiquer aux populations installées par-delà les berges boisées. Puis on avait appris, à force de temps et de patience, à apprivoiser les plaines et les coteaux, à les faire fructifier et, finalement, à s'accommoder des richesses qui semblaient tomber du ciel comme une manne céleste.
Un bon livre dans l'ensemble qui me laisse une impression agréable je le conseille donc. Cependant, je trouve que les personnages sont nombreux et les destinées se ressemblent un peu, ce qui risque d'embrouiller le lecteur.
Foire du Livre Brive 2016 - France Bleu Limousin - Jean Paul Malaval