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EAN : 9782882534385
128 pages
Luce Wilquin (02/02/2012)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Une chambre. Des livres empilés sur le sol entre le lit, le fauteuil, la commode. Elle est assise à un petit bureau. Elle écrit Je pense à vous. Elle écrit ce message-là, cette phrase-là, chaque soir, à la même heure, sur une feuille vierge qu’elle chiffonne aussitôt après et qu’elle jette dans la corbeille à papier. On comprend qu’elle s’apprête, qu’elle se coiffe et se maquille avec soin pour ce rendez-vous du soir. Elle parle de son rituel d’écriture ; elle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La narratrice est écrivain et, manifestement, cette activité ne se déroule pas sans mal, puisqu'elle la compare à une lutte avec la « Bête ». Tous les jours, depuis des années, elle se prépare minutieusement, comme pour un rendez-vous, et écrit une phrase, une seule, toujours la même: « je pense à vous ».
Qui est « vous »? Être réel ou fantasmé? La narratrice le poursuit à Florence, à Ostende. le trouvera-t-elle enfin? La danse de l'abeille folle se soldera-t-elle par le miel de l'amour ou de l'écriture?
Françoise Houdart nous offre ici une prose très belle, élégante, très poétique, très épurée: « un homme marche sur la lèvre écumeuse de la mer », « une fleur de pommier posée comme un baiser nacré sur une branche étonnée, encore toute crevassée d'hiver », « la mèche (de la bougie) noire comme un phare incendié ».
Les chapitres sont très courts, parfois seulement quelques lignes, rarement plus d'une page. Il s'en dégage une atmosphère irréelle, féerique, qui peut se faire angoissante, oppressante lors des combats contre « la Bête » ou l'affrontement avec « l'Autre ».
Ce roman est étrange, mystérieux, onirique, envoûtant, mais nous, lecteurs, resterons avec nos questions et face à notre interprétation que rien ne viendra confirmer ou infirmer. J'ai beaucoup aimé.
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L'écriture suffirait-elle à vous accorder l'espace d'une vie qui déborderait sur le réel, qui se substituerait à sa vacuité et envahirait la solitude d'une femme qui guette le lever du jour à la fenêtre d'une cuisine avec vue sur un parc grillagé ? [p. 98]

C'est en quelque sorte l'obsession de la narratrice de ce très beau roman, tout au long duquel elle ne cesse d'écrire Je pense à vous à celui qu'elle ira chercher jusqu'à Florence. Ce récit est celui de la poursuite d'une histoire d'amour à vivre ou à écrire, de l'apprivoisement de son propre désir et de tentatives de combler un manque. C'est aussi la confidence de sombres combats intérieurs, entre soi et ses démons. La narratrice, dont nous ignorerons toujours le nom tout en connaissant tant l'intimité, se livre par l'écriture et par ses rituels amoureux destinés à Vous, l'absent toujours attendu.

Telle une respiration saccadée, les chapitres sont courts, constituant chacun une inspiration, une note prise sur le vif. Les phrases sont au contraire longues, comme écrites d'un seul souffle. Cette écriture, qui peut pourtant sembler n'avoir rien de particulier, a su m'emporter et me charmer. Elle me laisse l'impression d'être au plus proche des ressentis et pour cette raison difficile à transmettre*. Elle vaut incontestablement la peine d'être découverte.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Un livre d'amour. Dans lequel l'amour ne dit pas son nom, ne dit pas les noms. Une narratrice qui raconte ses heures. A l'absent. Vous.

Ce livre est un mystère, un secret, une histoire de coeur, une histoire de peau, et c'est une poétique tant la prose est ciselée. Lecture envoûtante d'une obsession, d'un absolu, de ce tremblement dans l'air, le pur désir.

« Rien ne se compose en mes mots. Aucune histoire. Vous êtes le texte que je n'écris pas; que je n'écrirai jamais.

J'imagine un livre improbable; un livre dont les pages seraient couvertes de cette seule phrase : « Je pense à vous ». Chaque lecteur y lirait sa propre histoire. Vous seriez singulier et multiple, personnage mimétique décliné à l'infini des reconnaissances et des désirs.

Suffirait-il que j'ose écrire « Je vous aime » pour changer de registre, pour convertir la pensée en sentiment; pour que soudain quelque chose s'ébauche qui induise le texte ?«

Fugitive impudique, sensuelle, elle décrit ses errances langoureuses en confidences, clandestine à Florence, à Ostende, en escale à Paris – » Paris enfin. Paris terminus. [...] Paris sans vous. A quoi bon. » -

Des chapitres très courts, comme les pages d'un carnet de voyage en intimité, disent ces détours jusqu'à la tentation du suicide, l'histoire ancienne, les chuchotements de l‘Autre, narratrice décomposée, celle qui « vous tutoie, vous, de tout son corps« , ce corps qui se refuse, qui hurle, qui brûle, narratrice meurtrie par » le feu qui court dans le fin réseau du sang. Peau de chagrin. Je vous parlerai un jour de ce serpent sous la peau, la bête griffue » dont les assauts lui laissent des stigmates, cette inflammation qui (s')écrit sur l'épiderme jusqu'au sang, jusqu'aux larmes, narratrice exsangue.

Qu'elle est émouvante cette femme, anonyme, furtive, qui réchauffe ses mains et s'apaise au petit matin autour d'une tasse de café brûlant.

Et qui toujours écrit.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Curieux récit que celui-là, récit d'une femme qui attend l'amour et son amoureux et qui l'imagine, le fantasme.
Récit construit autour de la quête de cet amour mais pas seulement.
Récit d'une femme qui se dit, s'écrit dans cette vaine recherche.
Le style est flamboyant, concis, les chapitres sont courts, le livre n'est guère épais et, en même temps, l'ambiance se construit graduellement, le lecteur est pris en otage.

On y devine les propos émouvants d'une femme...discrète, effacée, en souffrance…qui trouve son refuge dans ses rêveries

Ce livre est un cri…poétique.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’écriture suffirait-elle à vous accorder l’espace d’une vie qui déborderait sur le réel, qui se substituerait à sa vacuité et envahirait la solitude d’une femme qui guette le lever du jour à la fenêtre d’une cuisine avec vue sur un parc grillagé ?
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