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EAN : 9782882535191
176 pages
Luce Wilquin (01/03/2000)
4/5   7 notes
Résumé :
Une série de petits hasards vont mener Oscar sur les traces de sa grand-mère et de son passé mouvementé« Tu me crois, n'est-ce pas, Oscar, quand je te dis que le petit rouge-gorge n'est pas mort ? » L'enfant avait juré. Il avait assuré qu'il la croyait, Mamie, sa grand-mère adorée ; mais il mentait. Ils mentaient tous les deux, consciemment et par amour. Et c'est à cause de ce mensonge d'amour qu'il se retrouve, Oscar, des années plus tard, dans un village du Sud-Ou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai tellement aimé ma grand-mère que toutes les histoires de grand-mère me font pleurer (je pense notamment à La grand-mère de Jade qui m'avait mise dans un état épouvantable).
Retour à Domme est avant tout l'histoire d'un homme qui, à un moment de sa vie, part à la rencontre de sa grand-mère désormais disparue.
Il se souvient qu'enfant, alors qu'elle lui lisait un livre, il entendit un choc contre la baie vitrée de la véranda : c'était un rouge-gorge, mort. Immédiatement, elle lui mentit : non, il est juste assommé, on va le mettre dans une petite boîte et il va repartir tout seul. L'enfant se réveille après sa sieste, l'oiseau n'est plus là. Regarde, il est retourné dans son nid tout en haut du cerisier, lui dit sa grand-mère Si l'on est attentif, on peut même l'entendre chanter. L'enfant fit semblant de croire aux belles histoires mais il ne fut pas dupe et se cacha pour pleurer…
Et puis, un jour, c'est au tour de la grand-mère de prendre son envol. Avant de mourir, elle raconte à son petit-fils devenu grand qu'autrefois, elle a été une aventurière, une fugueuse, elle avait un amant dans le Périgord, une région qu'elle aime tant. C'était une femme libre. Mais l'amant est mort depuis longtemps et maintenant, c'est son tour à elle d'aller, comme elle le dit, « siffler sur la plus basse branche du cerisier ».
Alors, des années plus tard, quand Oscar reprend conscience sur une petite route de campagne périgourdine, il ne comprend pas ce qui s'est passé. Il semble avoir perdu connaissance, mais pourquoi ? Quel choc a-t-il subi ? A-t-il causé un accident, renversé quelqu'un ?
« Eh ben, Garçon, faudrait quand même bouger d'ici » entend-il, découvrant un vieil homme, Jeanloup, qui lui propose d'aller boire un café à La Renardière. Encore hébété, il le suit et découvre un hameau au milieu de nulle part, un « trou perdu qui se remplit de vide et de silence ». D'ailleurs, « qui serait assez insensé ou farfelu pour décider de venir vivre ici en totale immersion dans le rien, l'immense, le silence du ciel et des hommes ? »
le paysage est merveilleux, le vin n'en parlons pas (Bergerac, Rosette, Pécharmant, Monbazillac…), quant à Emilia et son mari, c'est comme s'ils l'avaient adopté !
Alors, il reste.
Un soir, il leur montre une photo de sa grand-mère. le paysage, derrière, « c'est Domme ! » s'exclame Jeanloup. Quant à Emilia, elle remarque des vers inscrits au dos de la photo: « Je n'étais qu'un regard parmi ceux des oiseaux dans la paix de la nuit ».
Etrange, il est encore question d'oiseau… Pure coïncidence ? Peut-être pas… Oscar se dit que ce sont des signes, qu'il faut les suivre, ils mèneront bien quelque part, c'est certain…
Mais où cela va-t-il l'entraîner ?
Des fils se tissent entre présent et passé.
Qui était sa grand-mère, cette femme qui a osé mépriser les convenances pour rejoindre l'homme qu'elle aimait, qui s'est envolée vers lui et vers une terre qu'elle admirait et qu'elle avait faite sienne ? Qui l'a connue ? Qui pourrait lui en parler ?
Qui sont Emilia et Jeanloup, ces gens dont il a croisé le chemin, qui l'ont si généreusement accueilli et qui semblent vouloir étouffer leurs souffrances, leurs mystères enfouis ?
Que cachent-ils ?
Et lui, Oscar, qui est-il vraiment ce « solitaire maniaque, cet amoureux occasionnel » qui ne s'attache à personne et meurt à petit feu dans son entreprise de logistique internationale ?
Un très beau texte poétique dans lequel pullulent les « bruyères mauves » et les « vieux prunelliers fourmillant d'insectes assoiffés » et, la nuit, dans « la parfaite immobilité du monde…, une chouette effraie traverse le silence. » Fermons les yeux et laissons-nous porter…
Alors, comme par magie, les mots de la grand-mère prendront tout leur sens…
Ecoutons-les, ayons confiance et voyons où ils vont nous mener…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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En lui léchant les joues, un chien lui redonne conscience...Oscar s'est évanoui, des traces de sang sur le pare-brise, un oiseau l'a percuté... un vieil homme Jeanloup, presque aveugle, passant par là, le rassure et bien qu'il n'ait plus conduit depuis bien longtemps, conduit la voiture d'Oscar jusque chez lui..sa femme est sympathique, le couple lui propose de l'héberger..le début d'une amitié partagée, d'une connivence, des confidences.
Pour Oscar, cet oiseau mort a été un signe que lui a envoyé sa grand-mère, une grand-mère qui avait cru le berner quand il était gamin, avec un rouge-gorge qui s'était tué contre les vitres de la maison
Oscar se raconte : travaillant dans une grande entreprise de logistique, il a pris quelques jours pour plonger dans son enfance, se rapprocher mentalement de celle qu'il a toujours dans l'esprit..sa grand-mère.
Une photo de sa grand mère encore jeune portant une broche en forme de rouge-gorge, une photo avec, au dos, une phrase énigmatique, sert de point de départ d'un jeu de piste, thème de ce roman, d'autant plus que la photo a été prise il y a bien longtemps à proximité, à Domme....une grand-mère un peu fantasque, amoureuse d'une anglais, mort dans un accident de la route
Jeu de piste pour comprendre l'origine de cette broche, chercher à savoir ce qu'elle est devenue.
Roman d'une écriture simple et souvent poétique, pour décrire ce Périgord, ses hommes et femmes simples, ce Périgord dont l'âme se perd au fur et à mesure que les maisons abandonnées sont vendues à des anglais, à des étrangers aux pays, venant y chercher le calme, la beauté et le calme des lieux, des prairies, de "bruyères mauves", des "vieux prunelliers fourmillant d'insectes assoiffés"
Roman dans lequel "le hasard tient le premier rôle dans cette histoire", comme dira la fille du couple. Des hasards et des coïncidences peut être trop nombreux pour être crédibles, mais bon...il faut prendre ce roman comme un roman détente, un roman loisir.
Un roman dans lequel chacun immanquablement reprendra contact avec sa grand-mère ou son grand-père, avec ses anciens disparus, retrouvera les souvenirs simples de ces moments de tendresse, perdus à jamais. C'est pour ma part cette tendresse un instant retrouvée pour ma propre grand-mère qui est remontée à mon esprit, cette nostalgie d'un temps sans télé, sans bagnole....cette nostalgie qu'auront peut-être mes petits enfants quand il se souviendront dans bien des années des jours passés chez nous
"Retour à Domme" : quelques heures de lecture de dépaysement et d'évasion qui remplaceront bien des soirées télé.
Merci à Babelio et à Masse critique

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Dans ce roman, Françoise Houdart nous emmène en Dordogne, mais dans une Dordogne où le temps semble s'être arrêté il y a 50 ans ou 60 ans, grâce à une écriture qui fait la part belle à la description de paysages luxuriants, où se mêlent vieilles pierres, bâtisses rongées par le temps et vieux habitants (nommés Jeanloup et Emilia) ne possédant que le téléphone. Un coin de Dordogne qui semble échapper à toute modernité, comme il en existe encore tant et qui font tant de bien, et pas qu'aux amateurs de nostalgie.

De plus, au fur et à mesure que le roman avance, une autre intrigue qui ne laisse plus de place au hasard, contrairement à ce que peut faire croire le début du roman, se met en place, également pour notre plus grand bonheur, car les paysages luxuriants ne sont pas suffisants pour faire un bon récit. En effet, comme une sorte d'effet-miroir, Oscar, le héros, se met en quête d'un bijou de sa grand-mère adorée, qui a la forme d'un rouge-gorge, semblable à celui qui s'est écrasé sur la baie vitrée de sa grand-mère quand il était enfant, comme il est raconté en début de roman. Cette enquête deviendra une vraie course contre le temps. Je n'en dévoilerai rien pour laisser le plaisir au lecteur de la découvrir, mais elle est tout simplement passionnante et offre un dénouement pour le moins inattendu.

En résumé, ce roman est un bon roman, que je recommande franchement, en particulier à ceux qui ont envie de s'évader vers un coin oublié par le temps et également à ceux qui sont avides de mystères et récits de famille.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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Sans être un coup de coeur, ce roman est une belle surprise tant par l'écriture que par le sujet vraiment très original. L'histoire se déroule donc non pas à Domme, petite commune du Périgord mais dans un village quasi abandonné juste à côté. Entre les couleuvres qu'Oscar détestent et les oiseaux qui viennent se fracasser sur les vitres servant de fil conducteur au roman, Oscar refait le chemin de sa grand-mère qui venait régulièrement à Domme rejoindre son amant. A la recherche de ses racines Oscar va finalement tomber sur un couple de personnes tout deux à la retraite, récalcitrant, à quitter leur région tant aimé et qui vont accueillir Oscar, jeune homme inconnu jusqu'alors. la cohabitation entre ses trois personnages va se passer au mieux pour une fin finalement attendue.
J'ai aimé l'écriture de l'auteur. Une écriture fine et subtile, poétique. L'histoire est charmante sans être mielleuse et le charme de cette région invite le lecteur au voyage dans cette belle région. J'ai pour ma part eu envie de visiter la région dans un premier par le biais d'internet et vu ces si jolies maisonnettes nichées au coeur d'un paysage ravissant.
Pour finir, je remercie Babélio et les éditions Luce Wilquin que je découvre, pour ce charmant voyage en Dordogne.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un après-midi d'été, il y a trente ans. Il est si petit encore, Oscar, quatre ou cinq ans, pas plus. Il est assis à côté de Mamie dans le fauteuil en osier de la véranda. La voix de sa grand-mère lui parvient encore, adoucie, filtrée par les couches sédimentaires de la vie en allée, la vie qui a emporté Mamie, il y a quelques années déjà, dans son irrépressible courant vers l'aval et, avec elle, un peu de la joie des vacances [...] Oscar connaît par cœur le livre que Mamie lit et relit, sans jamais s'en lasser, l'histoire de Boucle d'Or et des trois ours. Curieuse lecture, en vérité, car Mamie s'arrête par moments au beau milieu d'une phrase et c'est lui, Oscar, qui complète la lecture. Il n'hésite jamais. Il sait d'instinct le sens et le non-sens. Il pose ses mots dans les espaces vides, les silences de la phrase lacunaire, avec la justesse et le sérieux d'un orfèvre qui sertit une pierre rare et précieuse dans la cavité qui l'épousera. Ainsi joue-t-il avec les mots, ce curieux petit garçon à la mémoire vive, cet enfant unique qui envoie chaque année, au retour du printemps, une lettre à la cigogne pour lui passer commande d'une petite sœur. (pp. 12-13)
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Les femmes d'ici [...] elles n'ont nul besoin d'écouter les prévisions météorologiques à la radio. Les femmes d'ici, les vieilles femmes, elles ont appris à lire le ciel avant d'apprendre à lire dans les livres. Elles en savent les humeurs, les colères, rien qu'en suivant des yeux le vol des oiseaux et les figures des nuages. (p. 110)
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Oscar se fige. Il observe gravement les gestes de Mamie tandis qu'elle recueille le petit corps sans vie du rouge-gorge dont la tête pendouille vers l'arrière. Nuque rompue. Vol brisé. Intolérable réalité. (p. 13)
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Les pierres sont les alliées du temps, pense-t-elle avec émotion. Même brisées, incendiées, renversées, elle résistent aux guerres du ciel, à celles des hommes. (p. 65)
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Les mains étonnamment douces du vieux sur celles maladroites, d'Oscar : la terre, il faut d'abord la caresser. Lui faire comprendre qu'on ne lui veut pas de mal, qu'on va la réchauffer, l'amollir dans les paumes, pour que les doigts puissent la faire chanter, qu'ils lui donnent la forme du rêve de l'artisan. p103
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