AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782290001721
125 pages
J'ai lu (23/08/2007)
3.57/5   38 notes
Résumé :
Une barrière de péage au milieu d'une autoroute désertée. Seul dans sa cabine, un " péagiste " regarde passer des automobilistes chaque jour moins nombreux. Il déjeune sur une aire de repos avec le gendarme du secteur qui a troqué son uniforme contre un costume à paillettes et son véhicule contre une Cadillac abandonnée. Il écoute la radio même si elle ne diffuse plus qu'un seul programme, et se lie d'amitié avec Joras, une jeune femme se rendant quotidiennement à l... >Voir plus
Que lire après Le CriVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pourquoi est-ce que le flux ininterrompu de voitures se réduit subrepticement comme peau de chagrin sur cette autoroute ?
Pourquoi est-ce qu'un employé du péage, un gendarme et un cuisinier du restaurant de l'aire voisine demeurent fidèles à leur poste alors que pratiquement plus personne ne passe par ici ?
Pourquoi est-ce qu'un jeune couple de surfers plante sa tente dans la pelouse située à proximité de ce même poste de péage ?
Pourquoi cette femme sans un sou s'entête-t-elle à prendre l'autoroute tous les jours ?
Pourquoi les voleurs du célèbre tableau le cri d'Edvar Munch l'ont-ils abandonné dans le coffre de leur voiture ?

"La vue que [nous] propose le hasard ne varie pas beaucoup, entre l'autoroute dans un sens ou dans l'autre et la barrière de péage. Pourtant [nous avons] l'impression d'être à un point stratégique, à un pivot du monde. Il est des lieux d'apparence anodine, qui touchent secrètement un nerf vital, qui sont en vérité une cote privilégié de la vastitude."

Fable ubuesque absurde qui provoque l'hilarité ou réflexions graves sur la condition humaine ramenée à une sorte d'acouphène lancinant ? Dans le cri comme dans Il est des nôtres, Laurent Graff excelle à faire surgir de la banalité l'inquiétude, l'étrangeté, le mystère. Une écriture tendue comme un fil du rasoir prêt à trancher dans le vif du réel que vous teniez pourtant à l'oeil.


Lien : http://muet-comme-un-carpe-d..
Commenter  J’apprécie          20
Une histoire terrible, expressionniste, plus actuelle de nos jours que jamais. Imaginez-vous que vous entrez dans le tableau de Munch, le cris. Que vous entendez ce cris qui sort du tableau, qui sort du livre et entre dans votre chambre. Imaginez-vous que l'autoroute, un véritable personnage, sort du livre et continue dans votre chambre. Qu'un accident pourrait arriver d'un moment à l'autre. C'est la sensation laissée par la lecture de Laurent Graff.
Commenter  J’apprécie          20
Wow ! Quel livre, quelle écriture...à lire d'urgence dans un souffle. Je ne dévoilerai pas l'histoire mais ce livre est inspiré par le célèbre tableau de Munsch "Le cri" et tout un monde y gravite autour. J'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          30
Voici un livre on ne peut plus étrange. Très énigmatique. Comme un ovni littéraire. En somme, un livre comme je les aime! On suit l'histoire d'un homme, dont on ne connaîtra jamais le nom, qui travaille à une station de péage, on ne sait où. Un péage où les voitures se font chaque jour moins nombreuses, jusqu'à déserter complètement l'autoroute. le tableau d'Edvard Munch, le Cri, a été dérobé. Et depuis, comme une vague d'épidémie, un cri se propage dans l'atmosphère et contamine peu à peu l'humanité ; on ressent ce cri comme des acouphènes de plus en plus violents.

Dans un monde aux allures post-apocalyptiques, on croise deux ou trois personnages, doucement paumés et farfelus. L'autoroute est abandonnée, la radio ne diffuse plus qu'un seul programme. Tout le monde semble avoir fuit, sans que l'ont sache vraiment comment, ni pourquoi. le dénouement final est saisissant et le titre prend son sens douloureusement.

Ce court roman est une très belle découverte. Il met en relief certains thèmes aux allures métaphoriques : le carrefour de nos vies, les frontières, les collisions entre hommes. L'autoroute apparaît comme une métaphore riche et plurielle de la vie, du destin et des chemins qui se croisent, inexorablement.
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          10
C'est l'histoire d'un homme qui travaille dans une cabine de péage sur l'autoroute. Il semble vivre dans une sorte de monde parallèle, un monde en suspend : l'autoroute sur laquelle il travaille est si peu fréquentée qu'il est le seul employé du péage. [...]


Lien : http://ennalit.canalblog.com..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je suis triste pour Calo. En quinze ans, c'est le seul collègue avec qui j'ai vraiment sympathisé. Avant de travailler à la SANEF, il était à la DDE. Il s'est fait virer pour vol de panneaux. Il a toujours eu la passion des panneaux, depuis tout petit. A dix ans, il connaissait par coeur le code de la route. Il a d'abord collectionné les panneaux en modèles réduits. Il les rangeait soigneusement par familles dans une vitrine fermée. Pour compléter sa collection, il en fabriquait lui-même, en carton ou en bois léger, du plus courant au plus rare, depuis l'universel Sens Interdit jusqu'à la traversée de kangourous des bords de route australiens. Parfois, il s'essayait à la création de panneaux inédits, comme le Danger, Risque de SDF, ou le Parking Souterrain Réservé aux Femmes
Commenter  J’apprécie          60
J'aime l'humilité du camping. N'avoir pour demeure qu'une toile de tente tenue par quatre piquets, ondulant au vent, se creusant sous le poids de la pluie ; sentir toute la précarité de son abri ; dormir au contact de la terre et endurer ses imperfections ; vivre à l'étroit et en faire un univers ; ne rien posséder et avoir le monde à portée de main ; à tout moment pouvoir plier bagage et prendre la route ; trôner dans son pauvre refuge au milieu de la vastitude et se délecter de sa petitesse effrontée. (p.74)
Commenter  J’apprécie          20
Cela dit, l'ennui n'a jamais été un problème pour moi : j'aime l'ennui. J'y vois une forme de vie dépouillée très suave, un climat clément pour l'âme, un hamac suspendu aux palmes du temps. L'ennui et l'autoroute s'accordent parfaitement pour inoculer une douce monotonie, comme un fil fin pénétrant le chas de l'esprit, et apaiser nos consciences tourmentées. Quand d'autres s'irritent, s'impatientent, gesticulent, moi je me laisse envahir avec délectation par la lassitude. (p.42)
Commenter  J’apprécie          20
Je n'ai pas beaucoup voyagé dans ma vie. Je n'ai, par exemple, jamais pris l'avion. Avec mes parents, nous restions dans les limites du territoire, sans franchir les frontières. Par la suite, je n'ai pas éprouvé le désir d'aller plus loin. Soit on fait le tour du monde, soit on regarde le monde tourner. Au final, on voit la même chose. J'ai tendance à penser que les voyages ne sont que des illusions fatigantes et astreignantes, réclamant beaucoup d'énergie et une adhésion sans faille. Je n'ai pas cette soif d'horizons, cet appétit forcené de terre étrangère , de dépaysement. Le décor change, mais en vérité on n'a pas bougé. Où qu'on aille, on suit toujours la même route. Celle qui nous porte.
Commenter  J’apprécie          10
Seul un silence soumis, expression de la vanité et de l'impuissance, peut être utile. Un silence qui ne cherche pas à être compréhensif, un silence qui n'a pas de destination, un silence dans le vide, un silence parce qu'il n'ya pas de mots. Mais un silence comme une main sur l'épaule, pudique, humble, humaine.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Laurent Graff (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Graff
Laurent Graff- Le Cri .
autres livres classés : AutoroutesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (59) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4872 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}