Voici mon retour de lecture sur
le pays où poussent les bouleaux d'
Agnès Boucher.
Alma Rosé est la fille du fameux Konzertmeister - premier violon - de l'opéra de Vienne, Arnold Rosé. Sa mère Justine est la soeur de Gustav Mahler.
L'avenir de la jeune femme s'est construit depuis son enfance par et avec la musique et son violon, dans un univers artistique, cultivé et privilégié.
Anna Eerlijk est née à Vienne, d'une mère autrichienne musicienne et d'un père néerlandais mathématicien. Après la mort de la première, le second l'emmène aux Pays-Bas pour échapper à la terreur nazie.
Parce que toutes deux sont classifiées juives du fait de leurs origines, elles se retrouveront bien malgré elles dans l'enfer de Birkenau, « protégées » par la volonté irrationnelle des SS de créer un orchestre dans le camp des femmes.
Alma comprend très vite qu'elle détient entre ses mains le sort de ses musiciennes ; elle va, dès son entrée en fonction comme chef, s'employer à mener l'orchestre à son maximum. Elle est persuadée que toutes finiront gazées si elle ne réussit pas.
Le pays où poussent les bouleaux est un magnifique roman à trois voix qui nous emmène dans l'enfer des camps de concentration.
Nous découvrons tout d'abord Anna, rescapée de Birkenau. Elle va rendre visite à Arnold Rosé, dont la fille Alma a été déportée avec Anna. Bercée par la musique depuis sa plus tendre enfance, Alma était chef d'orchestre dans le camp, pour les nazis. Anna a elle aussi fait partie de l'orchestre.
Trois voix, donc, qui se mèlent, s'entre mèlent.. pour nous faire découvrir l'horreur de cette période, des camps de concentration. La folie des hommes est bien retranscrite.
Nous avons là une plume incisive, qui nous emmène de la fin du XIXe siècle jusqu'à la découverte des camps. Nous voyageons de Vienne à Auschwitz, en passant par Amsterdam et Londres.
C'est poignant, horrible, inadmissible. Une fois de plus j'ai été touchée en plein coeur.
Même si j'ai l'habitude de lire ce genre de romans, je pense que je ne m'y ferais jamais. Je ne peux pas m'empêcher de me demander comment de telles horreurs ont bien pu exister ! Plus je lis moins je comprends..
Petite précision, Anna est un personnage fictif, synthèse de différents témoignages de nombreuses musiciennes déportées. En revanche, les autres personnages ont existé et les faits sont réels.
Le fait que l'autrice ai mêler la réalité et la fiction m'a plu.
J'ai lu ce roman presque d'une traite, même si j'avoue avoir eu besoin de faire une pause à un moment.
L'écriture est très parlante, j'ai totalement été immergé avec ses personnages et parfois, il est nécessaire de souffler.
Le pays où poussent les bouleaux est un excellent roman que je vous conseille, et note cinq étoiles.