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Martin Winckler (Autre)
EAN : 9782369351719
224 pages
Le Passager Clandestin (17/02/2023)
4.35/5   10 notes
Résumé :
Légale depuis 2001 en France, la stérilisation reste taboue. Culpabilisées, infantilisées, méprisées, considérées comme « anormales », les femmes qui prétendent à cette méthode contraceptive affrontent les critiques de leurs proches et les réticences du corps médical. Nombreux·ses sont encore les médecins qui refusent cet acte à des patientes jugées « trop » jeunes, surtout si elles n’ont jamais eu d’enfant. Commence alors pour elles un véritable parcours de la comb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comment parler de la stérilisation à visée contraceptive dans un pays nataliste (même si on enregistre une baisse lente et continue, la France reste un ilot nataliste en Europe, où la natalité est de 1,83 enfant par femme) où une loi permet et encadre la stérilisation tubaire pour les femmes et la vasectomie pour les hommes depuis 2001, mais où elle est appliquée de façon confidentielle parce que les éventuelles demandeuses l'ignorent et que le corps médical est plus que réticent, faisant que les candidates affrontent un véritable parcours de la combattante ? Il faut dire que c'est plus compliqué pour les femmes, la pesanteur anthropologique de la femme s'accomplissant dans la maternité et "devant donner" des fils aux hommes (tandis qu'eux "font" des enfants aux femmes) sous peine de le regretter amèrement quand la fameuse horloge biologique dont on nous rebat les ovaires, aura sonné l'heure de l'infertilité due à la ménopause. Les hommes ont toujours contrôlé la fécondité des femmes tandis que les femmes elles, subissaient les injonctions patriarcales à se reproduite sous peine d'être des bréhaignes desséchées. Toute tentative de restituer ce pouvoir de contrôle de leur propre fécondité aux femmes (no uterus, no opinion dit le slogan féministe) est régulièrement battue en brèche, voire attaquée quand se profile une crise.
Ce contrôle est ambivalent car il a été utilisé négativement et de façon raciste pour contrôler l'hyper-productivité / hyper-fécondité supposée des femmes issues des colonies, souvent stérilisées contre leur gré ou leur non-connaissance du fait, et que dans les cas les plus délétères on aboutit à l'eugénisme, avec le paroxysme contemporain et proche de nous, de l'eugénisme raciste nazi. C'étaient les femmes qu'on stérilisait évidemment, les hommes eux n'étant sans doute pour presque rien dans cette affaire de (re)production ? Pendant le même temps, les femmes françaises et allemandes étaient sommée de produire du patriote et du soldat via leurs "flancs généreux" comme écrivit Françoise d'Eaubonne, qui à l'instar des féministes, contestait les lois criminalisant la contraception et l'avortement, et trouvait au contraire, que la stérilisation contraceptive était émancipatrice, donc un projet féministe.
Après avoir fait le constat (hélas) que la famille hétérosexuelle reste le modèle social de référence y compris pour les couples homosexuels et les célibataires, Laurène Levy rappelle la loi, l'évolution de nos droits, et donne toutes les précisions nécessaires pour accéder à une stérilisation en toute sécurité et sérénité. Malgré les quelques travers agaçants de l'époque sur les femmes "racisées" et autre écriture inclusive, à lire et à mettre entre toutes les mains. Cet ouvrage est d'utilité publique. Et pourquoi pas aussi poser la question aux femmes annonçant leur grossesse si "elles ne vont pas le regretter" sur le modèle de ce qu'on demande aux nullipares et qui entendent le rester ?
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C'est un livre qui traite de la stérilisation – volontaire ou non, masculine ou féminine – en reprenant l'historique de cette pratique et en analysant la situation aujourd'hui.
Merci aux Éditions le passager clandestin pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique. C'est un sujet qui m'intrigue et je suis contente d'en avoir appris plus sur le sujet.
Si j'avais trouvé ce livre en librairie, JAMAIS je ne l'aurais acheté à cause de la préface de Martin Winkler – que je ne peux pas supporter – et parce qu'il est écrit en écriture inclusive. L'auteure explique son choix, mais c'est quelque chose qui m'insupporte et en plus c'est assez pénible à la lecture.
En dehors de ça, je dois avouer que j'ai globalement bien aimé. Il est très documenté et on apprend énormément, notamment sur les stérilisations forcées qui ont eu lieu – et parfois encore – en France et ailleurs à différentes périodes de l'Histoire. C'est vraiment instructif et révoltant.
Intéressant aussi, le chapitre qui analyse la manière dont les femmes qui ne veulent pas d'enfant sont perçues par la société, et particulièrement par le corps médical.
C'est un livre vraiment intéressant, un peu partial évidemment, mais qui apporte beaucoup d'arguments et d'éléments de réflexion sur un sujet qui reste encore très tabou et dont on entend peu parler.
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Dans cet essai, l'autrice commence par un état des lieux de la stérilisation, principalement en France mais pas que. C'est là que l'on découvre que le choix ou non de recourir à cette méthode de contraception est très culturel [mais aussi tributaire de l'accès ou non à la contraception et aux soins médicaux de manière générale].

Elle retrace ensuite l'histoire de la stérilisation : depuis combien de temps est-elle autorisée, quels combats ont mené à sa légalisation, etc. Mais surtout, elle explique pourquoi la stérilisation a encore si mauvaise image, notamment à cause des stérilisations forcées. Quand on me parlait de cette monstruosité, je pensais automatiquement aux crimes des nazis pendant la 2e Guerre mondiale ou à la stérilisation des femmes racisées dans les territoires d'Outre-Mer [Cf. le Ventre des femmes de Françoise Vergès]. Mais j'ai découvert dans cet essai d'autres exemples tout aussi monstrueux, dont certains ont toujours cours aujourd'hui… Là, tout de suite, ma foi en l'être humain en a pris un sacré coup !

Une fois ce lourd contexte posé, Laurène Levy explique en quoi la contraception définitive peut être une vraie libération pour celles et ceux qui la pratiquent, en revenant sur les différents combats féministes qui luttent encore contre l'association “femme = mère”. Attention, elle ne prône pas le fait que personne ne doit faire d'enfant mais que chacun(e) est libre de choisir d'arrêter d'être fécond(e) après le nombre d'enfant(s) choisi, qu'importe le chiffre.

Elle donne ensuite plusieurs pistes pour contrer les opposant(e)s à la stérilisation et rappelle qu'en France, il y a une forte politique nataliste, encore à l'heure actuelle… Elle prend aussi le temps de rappeler les balises légales qui sont mises en place pour éviter les dérives, notamment, dans le cas des personnes handicapées en rappelant l'obligation d'un consentement libre et éclairé.

L'autrice termine son essai par des infos pratiques pour les personnes souhaitant sauter le pas.

J'ai beaucoup aimé cet essai car il m'a semblé objectif [il ne passe pas sous silence les dérives], bien documenté, très accessible et inclusif. Je ne peux donc que vous conseiller, que vous envisagiez cette solution ou non, car j'y ai appris de nombreuses choses. le ton de l'autrice est parfois délicieusement sarcastique, ce qui ne gâche rien !
Lien : https://www.maghily.be/?p=6013
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En 200 et quelques pages, l'autrice nous dresse l'historique de la stérilisation contraceptive depuis son utilisation abusive à visée eugéniste jusqu'à sa légalisation, en passant par les difficultés encore bien présentes pour y avoir accès de nos jours !
Un essai pertinent, bien documenté, en même temps accessible, qui démontre bien qu'en 2023, il est encore difficile pour les femmes de décider pour leur corps. En tant que femme et médecin, ça m'a interrogée sur mon propre rapport à la stérilisation et à la contraception de façon plus générale, sur le plan personnel comme sur le plan professionnel. A lire !
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J'ai beaucoup apprécié ce livre qui parle de contraception définitive de manière inclusive. J'ai appris des choses que j'ignorais durant cette lecture, alors même que j'ai pourtant eu recours à la stérilisation définitive. La partie sur la pratique de la stérilisation contraceptive selon les époques et les pays était très instructive. Cet essai offre une belle réflexion autour de ce sujet délicat, et l'ensemble est très bien documenté et pertinent.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un argument sur lequel s'articule facilement celui des convictions féministes. Car dans un couple hétérosexuel, le parent qui se retrouve le plus privé de ses libertés à l'arrivée d'un enfant est dans la grande majorité des cas...La mère. C'est elle qui part plus tôt du travail pour récupérer l'enfant à la crèche, elle qui aménage un temps partiel pour faciliter la garde, elle qui le nourrit, le soigne, lui fait faire ses devoirs, gère ses activités périscolaires et ses rendez-vous médicaux. La parentalité et en particulier la maternité cristallise les inégalités entre hommes et femmes et la répartition inégalitaire des tâches. Refuser la maternité c'est aussi refuser de s'enfermer dans ce rôle genré de femme mère.
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Décourager, infantiliser, moquer les personnes qui demandent une stérilisation, en particulier si ces personnes sont des femmes, est monnaie courante dans les cabinets médicaux. Ces violences verbales sont non seulement la preuve d’une domination patriarcale de la société sur nos corps, mais aussi celle d’un paternalisme médical persistant. Elles sont le témoin d’une infantilisation des femmes, du peu de crédit que l’on accorde généralement à leurs choix ou à leurs positions.
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La stérilisation un combat FÉMINISTE !
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