1687 : les Jésuites, envoyés par Louis XIV, débarquent au Siam avec leurs perruques, leurs rubans, leurs habits emplumés et se heurtent à un autre climat et une autre culture.
C'est tragique et comique, cocasse, drôle, grinçant. Très bien documenté.
A vous dégoûter d'aller faire le beau chez les « non-civilisés ».
On se s'ennuie jamais à la lecture de cette défaite chez les « sauvages », une défaite qui en annonce bien d'autres...
Commenter  J’apprécie         130
Monsieur de la Loubière , qui avait débarqué de l'Oiseau depuis une semaine à peine, en avait déjà « par dessus sa perruque » de Siam et des Siamois. D'ailleurs, cette nuit-là (le 27 octobre que Dieu fit), sa perruque, il l'avait ôtée. Il suait, il crevait de chaud, mais il était secoué aussi de frissons de fièvre. Assis sur le bord de son lit, il tendait sa botte droite à Joyeux qui se tenait à genoux devant lui, sur le parquet. Joyeux arracha la botte.
- Et d'une ! dit la Loubière. J'ai les pieds qui enflent, avec cette chaleur. Ces maudites bottes ne sont pas faites pour ces climats.
- Monsieur devrait archer pieds nus, comme les Indiens, glissa Joyeux amusé.
- Pieds nus, et torse nu ! Je crois même qu'après quelques mois dans ce diable de pays, n'importe quel homme de qualité en perdrait la tête, et finirait par se balader... cul nu !... Tellement on se sent devenir sauvage ici !
Le langage criait grâce face à la profusion des choses.
Intervention de Morgan Sportès pour son roman "Les djihadistes aussi ont des peines de coeur" lors de la présentation de la rentrée littéraire 2021 à la Maison de la poésie.