Là où le premier tome aurait pu suffire à lui-même,
Jonathan Stroud nous propose un second opus mettant en scène les deux hors la loi éponymes.
L'intrigue se passe quelque temps après celle du tome 1, et on comprend vite que Scarlett et Albert n'ont pas chômé et que grâce à leurs talents respectifs, ils se sont forgés une solide réputation de braqueurs de banques et de Maisons de foi.
La première partie du roman tient donc plus de scène exposition afin de nous montrer leur évolution, tant professionnelle qu'au niveau de leur dynamique en duo. La scène d'introduction, du point de vue d'un malfrat quelconque permet très justement de souligner leur nouvelle complicité, Ils se parlent très peu, mais agissent de concert.
Ce second tome va tenter de développer le passé de Scarlett, de la même manière que le tome 1 était consacré à celui d'Albert. On a ainsi droit à quelques flash-backs de l'enfance de Scarlett, et le retour de la mafia locale les Frères de la Main, bien décidés à exploiter les nouvelles compétences du duo en matière de vol. Cerise sur le gâteau, ils sont également pourchassés par un Déviant, semblable à Albert, embauché par les Maisons de foi.
Ce tome est donc plus un regroupement de péripéties (la Mine, l'exécution publique…) qu'une intrigue très profonde, mais le tout est dynamique et plein d'humour grinçant typique de
Stroud, si bien qu'on passe un bon moment de lecture.
Une chose appréciable est le fameux passé de Scarlett, qui est en somme assez banal (dans un monde post-apo certes..), SPOILER ; elle a fait un choix qui l'a temporairement séparée de son frère, et ce dernier est mort durant leur séparation.
Ce qui vraiment intéressant c'est que
Stroud n'amène pas une pirouette scénaristique du genre « Thomas n'était pas mort, et le revoilà soudainement » ou pire « Thomas est en fait le Déviant de la Maison de foi ». Non, le frère de Scarlett est mort d'une manière facilement évitable si le monde était moins bête mais c'est tout. C'est presque dommage qu'à la dernière minute,
Stroud choisisse de laisser planer un doute sur le sort du petit garçon.
Dans ce tome, Scarlett et Albert forment un bon duo. Albert, contrairement au tome 1, est plus confiant et ainsi plus l'égal de Scarlett en terme de réparties. Il devient ici, par sa nature innocente et idéaliste le vrai pendant de Scarlett, toujours aussi acerbe et grognon. D'autant que
Stroud évite encore une fois l'écueil du personnage féminin + personnage masculin = romance. le seul bémol est bien Joe et Ettie, qui ne sont ici que l'archétype de « la princesse à sauver », ils ne servent que d'enjeux à la quête des deux autres...
Le tome 1 se suffisait à lui-même, mais j'étais quand même contente de retrouver les deux compères pour de nouvelles aventures. A voir s'il y aura un troisième tome, ce dont je doute, mais la fin reste assez ouverte pour une éventuelle suite.