Ses albums ont gagné en densité émotionnelle tout en travaillant une matière sonore épurée, jusqu'à parfois en faire un simple fil où l'artiste, à pas comptés mais hardis, défie la gravité — celle du monde ou de ses relations amoureuses. Démonstration lors de cette session privée enregistrée au Studio Harcourt.
RÉALISATION
Pierrick Allain
Basile Lemaire
Ophélie Richard
CLAVIER
Léonard Lasry
LUMIÈRES
Studio Harcourt
SON
Laurent Macé
PHOTO
Nicolas le Provost
Tony Foulquier
Alexis Rambosson
Pauline Martin
REMERCIEMENTS
Agnès Brouard
François Gorin
Ivica Mamedy
TELERAMA - AVRIL 2021
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François Gorin/5
12 notes
Résumé :
En juillet 54, Elvis Presley accélère le rythme d'un blues. Avant lui on a dansé sur le rock'n roll. Après lui on se met à écouter du rock.
En 65, les Beatles chantent « Help ! » et les Rolling Stones « Satisfaction ».
En 66, Bob Dylan passe à l'Olympia. En 69, ils sont quatre cent mille à Woodstock. Le rock s'installe dans les chambres des lycéens.
En 77, les Sex Pistols hurlent « God Save the Queen » et le King Elvis Presley meurt. Un inconnu ... >Voir plus
En 65, les Beatles chantent « Help ! » et les Rolling Stones « Satisfaction ».
En 66, Bob Dylan passe à l'Olympia. En 69, ils sont quatre cent mille à Woodstock. Le rock s'installe dans les chambres des lycéens.
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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François Gorin plume régulière et familière des pages Pop-Rock de Télérama avant un passage à Rock n Folk et aux Inrocks, livre ici un objet plutôt indéfinissable qui mêle, souvenirs personnels, mini chroniques , réflexions...
Le problème est que le tout ne tient absolument pas ensemble. Les portraits de groupes ont la minceur d'anecdotes que l'on connait déjà et s'enfilent sans transition comme des perles , les considerations et réflexions sur le Rock sont plutôt le prétexte à se regarder un peu trop écrire et l'on aurait aimé en définitive que les passages biographiques , le regard sur le métier de critique , le récit classique sur les souvenirs de concerts et d'entretiens soient finalement l'objet véritable d'un livre qui s'éparpille de manière informe.
Le problème est que le tout ne tient absolument pas ensemble. Les portraits de groupes ont la minceur d'anecdotes que l'on connait déjà et s'enfilent sans transition comme des perles , les considerations et réflexions sur le Rock sont plutôt le prétexte à se regarder un peu trop écrire et l'on aurait aimé en définitive que les passages biographiques , le regard sur le métier de critique , le récit classique sur les souvenirs de concerts et d'entretiens soient finalement l'objet véritable d'un livre qui s'éparpille de manière informe.
En 1990, paraît ce livre de réflexions sur le rock, les disques qui marquent, le temps qui passe, le livre de notre vie en quelque sorte. Ecrit par un ancien journaliste de Rock&Folk, le livre devient vite une référence. Il est articulé autour de neuf « livres » consacrés chacun à un artiste majeur : le livre de Marvin Gaye, le livre de Ray Davies, etc…
Un chapitre est consacré à van Morrison que Gorin a déjà interviewé pour Rock&FolK. Pour moi qui suis fan de l'irlandais bougon, jamais les raisons pour lesquelles on aime Morrison n'avaient été aussi clairement exprimées!
A noter que le livre a été réédité en 1996 aux éditions de l'Olivier augmenté de quelques pages actualisées. Aujourd'hui encore, il reste une référence de l'écriture sur le rock.
Un chapitre est consacré à van Morrison que Gorin a déjà interviewé pour Rock&FolK. Pour moi qui suis fan de l'irlandais bougon, jamais les raisons pour lesquelles on aime Morrison n'avaient été aussi clairement exprimées!
A noter que le livre a été réédité en 1996 aux éditions de l'Olivier augmenté de quelques pages actualisées. Aujourd'hui encore, il reste une référence de l'écriture sur le rock.
Citations et extraits (7)
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La chambre pourrait être l'ombre du jardin. On le rapporte chez soi, et soudain, c'est un secret qui s'exhale comme le parfum d'une fleur. On a découvert le plus beau disque du monde. Et puis, il se referme, se garde du passant qui court sans s'arrêter pour rattraper le temps, et c'est lui qui est flou. Ainsi l'autre jardin revient nous surprendre, comme un jour en pleine nuit. Il est là, inchangé. On est en plein été, mais l'oeil penché voit des feuilles qui se décomposent avant la saison. Le silence est si complet qu'il devient musique : un bruit de branche, le chant d'un oiseau inconnu ; on se relève et c'est alors qu'il y a quelqu'un
Enfin, on aperçoit le but de l'exercice : c'est une petite plage. Elle est rarement déserte mais on ne voit personne. On est presque surpris de marcher sur du sable – doux, accueillant et plat, c'est à peine s'il crisse. On pourrait se retourner comme pour reconnaître l'obstacle franchi. Mais le contentement de soi ne suffit pas. Ce n'est pas le décor : il est des plus communs. Ce n'est pas la rumeur de la mer : elle se tait, sans qu'on sache pourquoi. C'est un éblouissement. Il n'y a que le sens du chemin qu'on a fait et qui nous appartient, comme il est à tout le monde. On sait qu'on va revenir par le sentier du haut, là où vont la plupart et d'où la vue peut plonger sur la côte rocheuse. On ne sait rien de plus que l'enfant stupéfait. On peut seulement le dire à qui veut l'entendre.
La meme année 81 , quatre garçons étranges, en gants noirs, redingotes, chemises "psychédéliques" ou lavallières, balancent sur le meme disque un joyeux pot-pourri : surf des Beach Boys joué dur et folk-rock de garage comme si on n'y était.. les Barracudas sont de sérieux parodistes. "je voudrais que l'on soit à nouveau en 65 " . S'ils ne croient pas ce qu'ils disent, ils font bien semblants. (...) Il ya chez eux la rage de venir trop tard, mêlée à la joie de tout refaire à sa guise. c'est neuf et cela fait vieux, c'est mort et cela revit, c'est fier et pathétique dans le meme mouvement - pour nous comme pour eux. Chacun fait ce qu'il peut pour être à la fois hors de son temps et dedans. .
Sur le roc, la caillasse, que peut-on faire pousser, à part la mauvaise herbe ? Pour l'adolescent, le rock est attirant parce qu'il est autre chose, vers quoi on peut tendre. Alors que la culture classique lui parle d'une vie qui lui semble passée. On quitte le jardin et ses sentiers battus pour trouver la caillasse. On y sème, on arrose, et quelque chose, un jour, finit part en sortir. Mais c'est l'effort qui paie, et le sens qu'on lui donne.
On n'habite pas une discotheque comme une maison. On ne la construit pas , on la fait pousser. Ne croit-elle pas comme l'arbre ? Une branche bien taillée donne des feuilles, des fleurs ou des fruits, une autre s'atrophie, meurt sans soin ; le vent agite celle-ci, l'orage arrache celle-là ; l'une tend vers le soleil, à l'autre sied mieux l'ombre.
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