Je n'ai pas lu d'autres textes de R. Millet. J'étais curieux de lire celui-ci dans le contexte de la guerre que la Russie fait à l'Ukraine, pour essayer de comprendre comment et pourquoi des hommes, au XXIème siècle, pouvaient encore accepter de servir un tel fantasme de guerre. Mais je trouve un texte qui glorifie assez sournoisement un égo tourmenté en s'appuyant sur une vision très appauvrie de ce que vivre peut être. du coup, je suis embarrassé par les idéologies convoquées pour contrer une évidente régression sociétale. On dirait que R. Millet n'arrive pas, dans ce texte, à se dépasser, malgré (ou à cause ?) de l'ancrage religieux revendiqué. Je trouve certains amalgames consternants et le fait qu'ils aboutissent à des prises de position (sur l'avortement, la contraception, le mariage homosexuel, la procréation, l'euthanasie, le statut des animaux…) dangereusement rétrogrades. Sans parler de ses actes guerriers, décrits avec un pathos et une esthétique pathétiques, sinon pathologiques. La mort laborieusement donnée au jeune soldat ennemi dans les ruines d'un immeuble libanais révèle une fascination, un désir de puissance non assumé, que cette écriture ne légitime ni ne sacre. « La guerre est venue à moi comme on rencontre une femme »... Très nombriliste, encore une fois. Sans compter l'écriture, inutilement chargée, et les règlements de compte avec les « faux écrivains contemporains », tout cela d'une puérilité dispensable en 2022. Mais ce livre est un témoignage aussi étouffant qu'intéressant de ce dans quoi l'humain s'enlise encore et toujours, tout en donnant l'illusion de s'en délivrer.
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Interrogé par une lectrice lors d'une rencontre pour savoir si il avait tué lors de la guerre au Liban auquel il à prit part, Richard Millet en à tiré ce texte, très court pour apporter une réponse.
c'est un très bon texte, dur, qui demande une certaine connaissance du conflit au Liban dans lequel on retrouve le style de Millet. Ses phrases longues, qu'il faut parfois relire pour comprendre et encore se n'est une garantie. les digressions aussi caractérises son écriture qu'on aime ou pas mais qui ne laisse pas indifférent.
Un texte dur donc, difficile, qui ne s'embarrasse pas de politiquement correct et que les amateurs de récit de guerre apprécierons, bien qu'il ne s'agisse pas de stratégie militaire bien sur. On est un peu dans le même veine que Ernst Junger.
Richard Millet est un écorché vif, dont les angoisses existentiels transcendent sont écriture pour nous les rendre presque palpable. Si je travaillais au ministère de la santé, je dirais que c'est un livre pour publique averti, à consommer avec modération, 30 minutes par jours.
On regrette quand même le prix de l'ouvrage, qui est quand même trop élevé un pour un livre de 115 pages.
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La démocratie a enterré les héros dans leurs simulacres cinématographiques. Les valeurs se sont entièrement inversées. Le faux règne en maître, jusque dans la littérature pourtant un des lieux de manifestation de la vérité.
(…) une époque où, plus que jamais, le catholicisme est l’objet d’une haine universelle pour ne pas entrer, dans le grand consensus en acceptant la contraception, l’avortement, la procréation artificielle, l’euthanasie, le mariage homosexuel, celui des prêtres (…) p77
« (…) j’avais appris à situer les animaux à leur juste place, et non, comme dans l’infantilisation contemporaine, à faire des animaux des personnes comme les autres, bientôt munies de droits. » p100
Voyage au bout de l'enfer du RER avec Richard Millet. Il présente son dernier ouvrage, "Paris bas-ventre. le RER comme principe évacuateur du peuple français", aux éditions de la Nouvelle Librairie sur notre site le 27 mai 2021
https://nouvelle-librairie.com/boutique/politique/actualite/paris-bas-ventre-le-rer-comme-principe-evacuateur-du-peuple-francais/