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Perdre son chemin" est le titre du premier récit qui nous conduit dans la Chine de Mao à la fin des années 70. Une carte aurait été utile au lecteur qui cherche à se repérer dans ces vastes contrées et ces paysages de steppes, de montagnes enneigées ou de rivières tumultueuses difficiles à franchir. Mais A.Cheng est un guide qui sait tirer parti de son expérience de "jeune instruit" envoyé à la campagne pendant la révolution culturelle. Dans ses récits, on voit des jeunes gens affronter le froid, la peur, la crasse sans plaintes ni critiques politiques ,et apprécier les rencontres avec le monde rural, ses habitants, la nature, les animaux. C'est dit simplement, ce sont des gens ordinaires : un soldat et une jeune fille dans un train, des paysans qui organisent un immense banquet où on tue le cochon, un couple de Pékinois qui cachent leur fils débile. Des gens ordinaires , artistes parfois : l'un pratique la calligraphie, l'autre l'art ancestral du découpage. Tous ces personnages confrontés souvent à des situations extrêmes savent apprécier les moments de sérénité et les joies de la vie.