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3,22

sur 71 notes
Adieu Gloria est un livre qui est dans ma bibliothèque depuis un certain temps, cadeau du livre de poche, je l'ai choisi un peu comme livre de transition après voir lu Bakhita de V. Olmi. Je ne m'attendais pas à beaucoup plus qu'une transition et j'ai été agréablement surprise.
Je suis rentrée très facilement dans le milieu de la mafia…
L'histoire est celle d'une jeune comptable qui s'ennuie dans son travail mais son ambition va lui permettre de rencontrer et devenir l'assistante, « la pouliche » de Gloria Denton, femme fatale ayant main mise sur tout ce qui est illégal dans le domaine des courses et casino. Tout se déroule bien jusqu'au jour où elle va tomber amoureuse d'un certain Vic, joueur invétéré. Par passion pour lui, elle enfreindra les règles et trahira Gloria. de là, tout bascule et on assiste à un duo très bien amené.
Le scénario est très bien construit, Megan Abott nous livre un roman noir dans la pure tradition du roman noir américain. le lieu et l'époque restent flous, ce qui permet aux lecteurs de placer l'action où il le désire et à l'époque qui lui convient, c'est très bien fait.
Ce petit livre se lit très vite et nous transporte dans le monde de la mafia , mais contrairement à nos représentations, ici il s'agira d'un monde féminin.
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Gloria Denton, femme fatale et accessoirement au service de la pègre pour l'encaissement des paris (courses et cercles de jeux) repère une jeune comptable pour la former et lui transmettre le flambeau. Pour ce faire, elle la relooke, lui révèle les façons de se comporter en femme fatale, lui explique les dessous du business, lui présente ses contacts et son réseau.....Sa pouliche apprend vite, d'autant plus qu'elle est en admiration devant Gloria, ambitieuse également jusqu'au moment où elle s'amourache d'un tocard qui l'entraîne dans un coup tordu...ce que n'aurait jamais fait une femme de tête comme Gloria...

Megan E. Abbott propose avec Adieu Gloria un roman très court mais terriblement efficace, on est de suite immergé dans les dessous peu glorieux des cercles de jeux, du blanchiment d'argent, un monde de la nuit où il faut naviguer habilement entre des propriétaires de bars ou autres établissements servant de couverture à des trafics louches où à des activités pas toujours claires, où l'alcool coule à flot....Elle propose une galerie de personnages dans la lignée des films noirs américains des années cinquante, les dialogues qui font mouche et une intrigue qui tient bien la route....
Une très bonne lecture et une mention spéciale pour le traducteur Nicolas Richard.
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Adieu Gloria est un roman noir, qui a été écrit à partir d'extraits de faits divers qui se sont déroulés dans l'Amérique des années 1950. Nous faisons la connaissance d'une jeune comptable – anonyme dans le récit -, approchée par Gloria Denton, une femme fatale, admirée, qui évolue dans un milieu trouble. Cette dernière voit en notre narratrice un potentiel pour l'épauler dans son business, c'est pourquoi elle décide de l'attirer, de la charmer et d'en faire sa pouliche.

Nous sommes immergés au coeur d'un milieu sombre, violent, au sein même du monde de la nuit, dans des cercles de jeux, où les escroqueries et le blanchiment d'argent sont légions, où l'alcool et l'argent circulent en masse. Nous naviguons entre des propriétaires de bars louches, des parieurs butés, des malfrats effrayants, autant de personnages qui rappellent sans conteste les films noirs des années 1950. Parmi cette galerie de portraits se dresse Gloria et sa pouliche, deux femmes aguicheuses, aux visages innocents, qui profitent de leurs atouts pour séduire et en retirer du bénéfice. Un roman quelque peu féministe, où les rôles sont inversés : ce sont les femmes qui tiennent le premier rôle, ce sont elles qui manipulent, trichent, qui détiennent le pouvoir.

Gloria est une femme particulièrement mystérieuse, qui ne laisse absolument rien filtrer de ses émotions. Elle est tout en contrôle, en retenu, nous laissant apercevoir seulement le visage lisse d'une femme forte, puissante, sûre d'elle, qu'il est bien compliqué de duper. J'ai beaucoup aimé son personnage charismatique, qui vient contrebalancer tous les stéréotypes de la femme faible. En parallèle se trouve notre narratrice, jeune pouliche esseulée, facilement manipulable, qui fait ses premiers pas dans ce monde sans pitié. Elle est tout le contraire de sa parraine : dotée d'un coeur fragile qu'elle expose allègrement à nos yeux, elle s'éprend de Vic, un parieur malchanceux aux jeux, mais doué de belles paroles. Elle ne le sait pas encore, mais cet homme la mènera à sa perte.

J'ai été assez étonnée de cette lecture, que j'ai plus appréciée que ce que je pensais initialement. Megan Abbott incorpore à son récit noir une certaine tension, qui persiste durant l'ensemble de l'histoire et qui croît inexorablement au fur et à mesure de notre lecture. On y perçoit également une dose de sensualité, rythmée par des scènes d'actions, parfois très violentes, qui donne à l'ensemble un contraste surprenant mais qui fonctionne.

Un roman noir délectable qui nous transporte dans les milieux malfamés de l'Amérique des années 1950, aux côtés de deux femmes fatales, au machiavélisme sans bornes. Une histoire concise, mais intéressante, sur les rapports de domination, l'ascension sociale, l'argent roi et la manipulation.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Note 4/5
Je comprends pourquoi Mme Megan Abbott est la reine du polar noir.
Ici nous sommes dans les années 50/60, au milieu de la pègre. C'est la rencontre de Gloria la déesse, la reine, la seule femme de la mafia locale et elle va entrainer une Pouliche. J'emploie ce terme car en voulant faire ma critique, je me suis rendue compte que je n'avais pas retenue le nom du personnage principale. Et à ma grande surprise en relisant et bien l'auteure garde le mystère total. ET ça passe complétement car je m'en suis pas rendue compte. Chapeau l'artiste, moi qui pinaille pour un oui ou sur le moindre détail, je me suis laissée embarquer par les mots bien choisis de Megan Abbott.
Nous sommes dans la confrontation froide entre deux femmes. Une qui a fait son affaire depuis pas mal de temps et une qui cherche le frisson. Une maitresse et sa pouliche. Un élève qui veut dépasser le maitre. Une cocotte dont on a du mal à cerner la personnalité : un vrai caméléon.
Les pages se tournent vites car l'héroïne va droit au but et garde une certaine dignité et superficialité dans les événements qui ont bouleversé sa vie. Sa rencontre avec Vic, on devine sa perversité mais elle garde son côté mutin. La confrontation violente avec Vic aussi, on a l'impression que la scène se passe en accéléré pour ne pas plonger dans l'horreur. Toute la finesse de l'auteure, suggérer mais rester digne jusqu'au bout.
Une plume, une histoire, des personnages que j'ai adorés. Après ce n'est pas vraiment le meilleur polar que j'ai lu car il manquait parfois de détails. La confrontation du trio, j'aurais aimé visualiser la scène et j'aurais connaitre un peu plus les magouilles de la pouliche.
Il me tarde de découvrir d'autres oeuvres de Megan Abbott.
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Voici un roman noir qui se lit avec une facilité déconcertante et qui, pourtant, ne peut laisser indifférent. On est loin de tous les schémas classiques des polars et c'est justement un des facteurs qui le démarque. Point d'hommes dans ce roman, du moins en rôle principal. Les rares figurants masculins - et j'emploie à dessein le terme cinématographique - tels que le mort ou Clancy, l'inspecteur, n'ont qu'un rôle de seconde zone. Toute l'intrigue tourne autour de deux femmes: Gloria et la narratrice. On assiste ici à un machiavélisme au féminin, sans borne, limite pervers car touchant à l'intellect. L'écriture est au service de l'histoire: concise, familière lorsqu'il le faut, elle est mimétique de ce qui se trame tout au long de l'histoire.

Megan Abbott a reçu le prestigieux prix Edgar Award pour ce roman. Il est amplement mérité.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Exercice de style
Publié relativement récemment, le roman de Megan Abbott offre un plaisir un peu désuet. On baigne dans une ambiance de film noir très caractéristique. Pour peu, on s'attendrait à voir surgir Humphrey Bogart. Ce ne sera pas le cas, tout d'abord parce qu'il n'st pas crédité au générique, mais surtout parce que le livre est résolument féministe. Un roman noir contemporain en somme, que j'ai lu avec un grand plaisir, mais qui ne changera pas l'histoire du genre.
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Queenpin
Traduction : Jean Esch

ISBN : 978-2253161509

"Adieu Gloria" où l'amère tragédie d'une double trahison, l'une esquissée et qui n'a pas le temps de s'achever, l'autre accomplie comme un acte de légitime défense - ou alors en représailles. Mais toutes deux préméditées, pourtant. Ah ! ce n'est pas simple du tout de démêler les sentiments qu'éprouvent l'une pour l'autre les deux héroïnes. Gloria, l'aînée, prend sous son aile une jeune fille en qui elle flaire un potentiel comparable au sien et cette jeune fille sera notre narratrice jusqu'à la fin. Un potentiel spécial, cela va de soi : celui d'une femme capable d'effectuer, sans faiblir, sans moufter, sans être tentée, des "tournées d'encaissement" pour la pègre américaine des années cinquante, entreprise comme chacun sait gérée à l'image d'un commerce pyramidal, avec des chefs qui ont eux-mêmes des supérieurs hiérarchiques, lesquels, à leur tour, etc, etc ...

Avec Megan Abbott, on le sait désormais, le roman noir n'est plus exclusivement une affaire d'hommes. Pour Gloria Denton, figure incontournable et respectée dans le milieu où, entre autres, elle encaisse paris truqués aussi bien chez les bookmakers que dans les casinos, la narratrice, une petite comptable sans nom mais ambitieuse en diable, qui se contente pour l'instant d'aider deux malfrats de bas étage à truquer leur petite comptabilité à quatre sous, est une sorte d'investissement. Elle va lui confier tout d'abord de toutes petites missions, la mettre à l'épreuve ... Mais avant cela, elle va lui apprendre à s'habiller, à marcher, et même à parler. Elle va faire de la petite un reflet presque parfait d'elle-même.

Enfin, tel est son rêve car il lui faudra bien, un jour - le plus tard possible, évidemment - transmettre le flambeau. La narratrice a bien conscience des projets de son Pygmalion féminin, tout comme elle n'ignore rien des avantages que cela lui rapportera. Mais elle est jeune, un peu trop et la voilà qui commet l'incroyable sottise de tomber raide amoureuse d'un bon-à-rien, d'un joueur invétéré, qui s'obstine à placer tout son argent (et aussi celui des autres) sur des chimères qui jamais ne gagnent. Vic Riordan, un physique de beau mâle irlandais, des tendances sadiques au lit et tout ce qu'il faut pour plaire à une femme comme notre narratrice, laquelle, malgré son assurance, a encore beaucoup à apprendre ...

Mais un jour, Riordan tire trop sur la corde et convainc notre petite pouliche trop sûre d'elle de parier avec l'argent de la pègre ... Alors, Gloria décide de régler le compte de celui qui a osé s'en prendre à "sa" pouliche - et la mettre en danger puisqu'il va bien falloir rattraper le coup sans qu'elle reçoive la "punition" qu'elle mérite.

Pouf ! Plus de Vic Riordan.

On ne peut pas dire que ce soit une grande perte . Mais pourquoi la narratrice découvre-t-elle, cachée dans la penderie de Gloria, la robe qu'elle portait ce soir-là, tachée du sang de Riordan non parce qu'elle avait participé à son assassinat mais au contraire parce qu'elle avait tenté d'arracher Denton à sa folie meurtrière qui la faisait frapper, frapper, et encore frapper ... ? Cette robe que Gloria lui avait promis justement de brûler dans l'incinérateur ? ...

Et de son côté, pourquoi la narratrice, alors qu'elle ne savait encore rien pour la robe, a-t-elle conservé le coupe-papier et le revolver qui ont servi au meurtre et dont Gloria lui avait ordonné de se débarrasser ? ...

C'est un duel de femmes, un duel de Mère à Fille, et un duel aussi - je le répète encore au risque de choquer mais lisez le livre et vous comprendrez ce que je veux dire - un duel d'amante et de maîtresse même si la relation des deux héroïnes reste platonique et si rien n'est dit, à peine suggéré. L'une cherche à dominer l'autre - et vice versa. C'est plus fort qu'elles : elles sont bien de la même espèce et cela ne peut se terminer que par un drame.

Les femmes ou les jeunes filles prises par Abbott pour héroïnes sont toutes des femmes fortes, des guerrières qui savent se battre et sont faites pour ça. Il arrive qu'elles le découvrent au cours du roman mais, parfois, elles le savent dès le début. le monde dans lequel elles évoluent, même s'il n'est pas toujours lié à la pègre, est une jungle et, si les hommes y pullulent, le lecteur (et plus encore la lectrice) est souvent amené à se demander si ces hommes ont autant d'importance qu'ils se l'imaginent. le "hard-boiled" au féminin, en somme mais avec autant de noirceur qu'au masculin, beaucoup plus de subtilité dans le message et infiniment plus de venin. Les hommes sont brutaux et sanguinaires, certains sont tordus, oui mais, comme ils ne sont pas conditionnés dès l'enfance à subir, il leur manque souvent ces réflexes glauques, ces raisonnements qui plongent incroyablement loin dans la psyché de l'autre et qui sont le lot, force ou faiblesse, des héroïnes vénéneuses - déjà femmes ou en devenir - de Megan Abbott.

Si vous aimez le roman noir et si vous êtes une femme, vous aimerez Megan Abbott. Si vous êtes un homme aussi, d'ailleurs, en principe ... Mais il n'est pas sûr que vous ne vous retrouviez pas plus troublé qu'à la lecture d'un Chandler, d'un Chase ou même d'un Ellroy. Ces auteurs-là ne vous font pas de cadeaux : Abbott, elle, vous en fait tout plein - tous plus empoisonnés les uns que les autres. ;o)
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Un livre noir avec une psychologie formidable. Ce livre est un coup de coeur
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Lorsque la jeune narratrice est embauchée comme comptable dans un cercle de jeu, elle s'applique à faire ce qu'on lui demande, même à falsifier un peu la comptabilité. Dans ce milieu, l'essentiel est de ne pas se faire prendre. Lorsqu'elle rencontre Gloria Stenton, la jeune héroïne est fascinée par cette femme à la réputation sulfureuse qui s'est fait un nom craint dans le milieu. Rapidement Gloria repère le potentiel et l'ambition de la jeune femme dont elle fait sa protégée. Et voilà notre héroïne embarquée dans le milieu du jeu, des paris, du blanchiment d'argent et des petits arrangements financiers avec les flics. Mais la demoiselle s'amourache d'un certain Vic, un looser criblé de dettes qui lui propose de trahir sa patronne pour régler ses dettes. Les ennuis ne sont pas loin, la jeune protagoniste le sait mais elle tente le tout pour le tout. Un choix risqué où il y a forcément des perdants et où il ne peut rester qu'un seul vainqueur. Une lutte sourde et sans retour s'engage alors entre maître et élève…

Dans ce roman de Megan Abbott, ce n'est pas tant l'intrigue, finalement assez simple, qui importe mais le rapport de force entre Gloria et sa protégée. Un roman ultra-noir et psychologique autour des rapports de domination, du besoin d'ascension sociale, de l'argent roi, de la manipulation. La relation des deux femmes se partage entre admiration et répulsion. On plonge véritablement au coeur de cette manipulation perverse et dans le milieu des paris et des escroqueries, en chaussant les talons aiguilles et les tailleurs chics de ces deux maîtresses femmes. Efficace !
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Ce roman se passe dans les années 50 et on pourrait croire qu'il a été écrit dans ces années-là, sauf que les deux personnages principaux sont des femmes, vénéneuses et amorales : des films en noir et blanc elles ont le glamour des femmes et le cynisme des hommes. le cadre autour n'est pas très approfondi et les personnages secondaires peu travaillés donc je n'ai pas été emportée mais c'est intéressant.
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