La Femme des sables, bien connu pour avoir été adapté au cinéma par Hiroshi Teshigahara, qui est d'ailleurs l'un de mes films préférés, raconte l'histoire d'un homme à la recherche d'une nouvelle espèce d'insecte dans un petit village au fond des dunes. En ratant son dernier bus et en voulant y rester la nuit, il finit emprisonné dans un trou de sable, où se trouve une maisonnette à moitié délabrée, et une femme.
Le sable est vu ici comme un antagoniste. Il surgit de partout, finit dans les plats en traversant le toit, se retrouve dans l'eau qu'on lui donne, obligeant à la boire dans cet état, et même quand il dort, impossible de l'éviter. Il se sent sale, le sable le grignote petit à petit, jusqu'à le consumer totalement. C'est une torture qui n'a pas de fin.
Dans les deux livres de
Kôbô Abe que j'ai lus, les antagonistes étaient bien spéciaux : du sable dans celui-là, et un masque qui est en fait lui-même, dans
La face d'un autre. Je trouve ça fascinant et très bien pensé, bien que simpliste
Forcé à remplir des boîtes de sable pour recevoir de la nourriture ou autre, il est bien obligé de travailler. Tiens tiens, cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?
Contrairement au film, le livre montre beaucoup plus le déchirement et le côté psychologique du protagoniste. Sans vouloir trop en dire, il va faire un choix plus qu'étrange, mais bien trop compréhensible.
Kôbô Abe fait partie des auteurs auxquels on pense lorsque l'on parle d'auteurs japonais, un grand écrivain qui a réussi à laisser sa place dans l'histoire et à questionner notre société.
Tout de même, j'ai quand même préféré le film, bien que le livre ait des points positifs que le film n'a pas, et inversement. Les deux sont de très bonnes oeuvres que tout le monde devrait consommer au moins une fois dans sa vie.