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sur 359 notes
Un professeur parti à la découverte de quelque insecte des sables échoue dans un petit village du fond des dunes -village dont il ne pourra plus sortir. Comme les autres habitants, le voilà prisonnier du sable : le sable qui envahit tout, qui s'infiltre dans la moindre fissure et qu'il faut sans répit rejeter. Particulièrement dans le trou où est tapie la maisonnette qu'il habite en compagnie d'une femme fruste, vraie maîtresse-servante, Jour après jour, mois après mois, l'homme et la femme rejettent le sable. Cet esclavage est la condition même de leur survie. Lassé de cette routine, l'homme tentera de s'échapper, de retrouver sa liberté…
Lien : http://falbalapat.wordpress...
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Suna no Onna
Traduction : Georges Bonneau.

"La Femme des Sables", qui est considéré comme l'un des plus grands romans de la littérature moderne japonaise et qui reçut le Prix Akutagawa en 1962, fait penser irrésistiblement à un Beckett qui aurait délaissé les planches du théâtre pour recréer ses "Beaux Jours" de façon exclusivement romanesque.
Pourtant, à la différence de l'auteur de "En attendant Godot", Kôbô plante ses personnages dans le réel, un réel de cauchemar certes mais un réel suffisamment réaliste pour que le lecteur se dise que, finalement, cette histoire pourrait arriver - et a pu arriver quelque part à quelqu'un ...
Intrigue de départ extrêmement simple : parti en congé pour trois jours, un instituteur qui consacre ses loisirs à la recherche de nouvelles espèces d'insectes se rend sur la côte japonaise, en quête d'une espèce rare de cicindèles des jardins. Il atteint un village cerné par le sable et, la nuit tombant, demande à un vieillard qui se promène s'il ne pourrait pas coucher chez l'habitant. Après s'être enquis s'il venait "de la Préfecture", le vieillard semble réfléchir et lui répond que, en définitive, la chose est possible. Par une échelle de corde, il descend dans un trou de sable où se dresse une maison habitée par une femme jeune encore mais veuve. Il y passe donc la nuit mais le lendemain, il se rend compte que l'échelle de corde a été retirée et qu'il ne peut donc plus s'en aller. Et tout autour, le sable s'entasse, s'entasse, menaçant d'engloutir tout et tous si on ne s'occupe pas à le déblayer périodiquement ...
On devine tout ce que l'esprit humain, si prompt à concevoir des angoisses en tous genres, peut tirer de pareille lecture. Ce sable qui dort et qui cependant ne cesse pas un instant de bouger et de bouger encore, l'ensevelissement programmé de ceux qui y vivent s'ils ne tentent pas de le contenir, la révolte ressentie à l'idée que cet esclavage présente quelque chose d'éternel, puis, peu à peu, la résignation qui s'installe à un degré tel que, finalement, notre héros refusera sur la fin d'abandonner maison et sable, tout cela peut se lire de bien des manières.
Le sable et ce qu'il engendre symbolisent-ils l'inanité de l'existence humaine ? ou autre chose encore ? Chaque lecteur est tenu de leur trouver une signification personnelle car, de l'auteur, il n'obtiendra rien de plus qu'un récit à la fois onirique et précis qui se conclut de façon on ne peut plus légale par un document du tribunal déclarant Niki Jumpeï - l'instituteur - comme personne disparue.
Un roman étrange, aussi irritant que le sable qu'il élève ici à la dignité de dieu-vivant, bourré d'interrogations existentielles, tout à la fois déroutant et percutant et dont il faut saluer l'implacable maîtrise du récit. Un style souple, raffiné, poétique aussi avec des pages d'un érotisme tout à fait particulier et aussi étouffant que le sable lui-même. A lire mais surtout à relire. ;o)
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Un instituteur, à la chasse aux insectes, décide de faire une halte dans un village afin de se reposer. Il l'envoie chez une femme qui lui offre gîte et couvert. Pendant la nuit, la femme se lève et ramasse le sable qui s'écoule des parois de sa maison. L'échelle où il est descendu est enlevée. Il réalise, au fil des jours, qu'il a été fait prisonnier.
Pourquoi ? Pour enlever le sable ? On ne sait pas trop.
Et on s'enlise : tous les jours, il se passe la même chose : rien. Durant 300 pages : rien. C'est long, ça traîne, on espère, et puis rien.
Désolée, je n'ai pas compris. J'ai insisté car prêté par une personne qui l'a lu 3 fois.
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Je n'ai pas vraiment compris où voulait en venir l'auteur avec son histoire.
Un livre lu péniblement, une histoire étouffante.
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Roman complexe et ambigu, il offre plus de questions que de réponses.

Centré sur les réflexions de l'instituteur, on passe de descritpions de souvenirs à des théories sur sa propre situation ou à propos du sable, de critiques acerbes envers la mesquinerie de ses collègues ou de sa femme à des dialogues imaginaires.

L'élément central est le sable plus que les êtres humains. L'existence des villageois, terrés dans leur trou et luttant sans trêve contre le sable envahisseur, prend un caractère animal où toute réflexion est annihilée. On peut comparer leur vie au supplice de Sisyphe puisque le travail est toujours à recommencer, irrémédiablement.

Le sable peut s'interpréter comme une allégorie du temps qui s'écoule, renvoyant l'homme à sa vaine condition d'être mortel. Mais Abe Kobo n'offre pas la moindre réponse claire quant à sa symbolique. A chacun de trouver.

Si les humains sont "dépersonnalisés" dans ce récit, les rapports humains sont basés sur des antagonismes. Entre l'homme et la femme, les rôles de bourreau et victime s'intervertissent. Les villageois, quant à eux, redoublent de perversité par un chantage constant (pas de travail, pas de ration d'eau).

La lecture de ce roman m'a laissé un certain malaise, presque une claustrophobie à cause de tout ce sable.
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Un homme a disparu. Professeur et entomologiste à ses heures perdues, ce dernier s'est rendu au bord de la mer, poussé par la dérisoire vanité d'acquérir une parcelle d'immortalité, en attachant son nom à celui d'un quelconque insecte inconnu, qu'il aurait la bonne fortune de découvrir. Aiguillonné par ses rêves il se retrouve dans une localité qui poursuit une interminable lutte, digne de Sisyphe, contre l'ensablement. Notre homme fini dans une maison, en compagnie d'une femme, prisonnier d'un entonnoir de sable, comme l'imprudente fourmi victime du piège de la larve du fourmillon.

La Femme des sables est un récit à l'atmosphère kafkaïenne qui, tel un roman du célèbre praguois, laisse libre cours à une grande diversité d'interprétation. Allégorie sur la vacuité de notre existence ? Illustration de l'implacabilité du temps qui nous échappe? Symbole de la misère de la condition humaine? Chacun aura son avis sur cet opus singulier, servit par une remarquable traduction pleine de saveur.
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Surprenant !!!
Que dire de plus ? Si ! qu'en fermant le livre, à sa dernière page, quelques grains de sable s'en sont échappés.

Tout ce sable, cet enfermement, les autres, ce désensablement qui n'en finit pas....une prison de sable d'où l'on croit pouvoir partir.... l'espace qui nous emprisonne... cette impression de pédaler sans avancer, d'avoir du sable sur soi-même, de s'étouffer, d'en manger...
Ce livre est angoissant, oppressant, dérangeant et pourtant il nous parle, il est l'humain, il est notre condition.
L'humain, prisonnier de lui-même et de ce qui l'entoure, bataille (consciemment ou pas) vers un soupçon de liberté. Mais, il y a toujours un grain de sable pour enrayer la machine.
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Après le côté complètement déjanté et burlesque de « L'affaire Jane Eyre » de Jasper Fforde, « la femme des sables » est un roman sombre, étrange, intrigant, et étouffant. C'est ce qu'il y a de formidable dans les livres. On voyage d'un univers à un autre et grâce à eux, on peut vivre plusieurs vies, s'évader, rêver, réfléchir, comprendre, apprendre.
*
Un instituteur, à la recherche d'insectes des sables, est fait prisonnier dans les dunes d'une plage par des villageois qui l'obligent à vivre dans une maison insalubre entourée de murailles de sable en compagnie d'une femme belle, mais étrange, et avare de mots. Les deux prisonniers doivent évacuer le sable qui risque d'engloutir la maison et qui est récupéré par les villageois pour de mystérieuses raisons. Troublant de se dire que l'homme se retrouve dans la même disposition que les insectes qu'il capturait et enfermait dans des boîtes pour mieux les observait !
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Cette lecture est tellement étrange, troublante, addictive, on se pose tellement de questions qu'il est difficile de poser le livre. Durant tout le livre, je me suis demandé pourquoi l'homme et la femme étaient là, pourquoi ils avaient été faits prisonniers, pourquoi ils devaient déplacer continuellement du sable, tâche totalement inutile et futile, pourquoi les villageois récupéraient tout ce sable.
*
L'auteur parle continuellement de ces grains de sable minuscules qui s'insèrent partout, symbolisant je pense, l'individu minuscule et insignifiant que nous sommes face à la masse étouffante de la société qui restreint notre liberté.
Mais le sable qui coule au fond de ce trou est aussi comme le sable coulant dans le sablier, symbolisant l'éternelle fuite du temps.
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J'ai eu un sentiment d'oppression et d'angoisse, et comme cet homme, je n'ai pensé qu'à une seule chose : fuir ce trou de sable. Mais plus il se débat, plus il s'enlise. Ce roman raconte le cheminement de la pensée de ce prisonnier vers la liberté intérieure et l'acceptation de sa condition. Et « c'est ainsi que, au moment même où le sable s'était métamorphosé à ses yeux, l'homme, parallèlement, se métamorphosait intérieurement. »
*
"La femme des sables" n'est pas un livre facile à lire. J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire et je me suis revue plusieurs fois relire certains passages pour mieux comprendre la pensée de l'auteur pleine de poésie.
Mais la tension psychologique qui s'installe, malgré des longueurs, peu d'actions et un homme peu sympathique, tient en haleine et amène à réfléchir sur la liberté, ou plutôt l'illusion de notre propre liberté.
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« La femme des sables « c'est d'abord l'histoire d'un homme qui « entre en métamorphose », qui va prendre conscience de lui-même et changer du tout au tout. L'homme est un entomologiste, un scientifique qui raisonne, ergote, dispute, ce qui ne manque pas d'ironie car il le fait parfois de manière absurde et à coup de proverbes. Il calcule, suppute et classe « avec la même exactitude d'un papier quadrillé »
La femme est « une diablesse ». Indirectement c'est elle qui a fait interner l'homme dans ce trou creusé dans le sable, au moins pour qu'il l'aide dans son travail et elle n'est pas avare de provocations. Elle a l'intelligence et l'innocence des frustres, de ceux qui ne connaissent que le concret. Elle est belle, d'une féminité animale. Son rôle dans l'histoire : principalement travailler,nourrir, faire l'amour, soigner l'homme, et répondre à ses questions.
L'homme est inquiet et exaspéré, non pas seulement à cause de ses échecs d'évasion, mais à cause des réponses et de l'attitude de la femme qui passe sa vie à manipuler du sable qu'elle charge dans des paniers qui sont hissés au-dehors du trou. Elle ne s'en plaint pas et ne veut changer de vie. « Déménager à la cloche de bois vous croyez, vous, que ça serait mieux, « lui répond-elle.
L 'homme réfléchit sur la vie qu'il menait au-dehors, sur l'insignifiance et la méchanceté de ses collègues enseignants, à la peau couleur de cendre, aux mensonges qui nous font enjoliver le quotidien, à la femme glaçante et impitoyable de laquelle il se protégeait par un préservatif.
Après beaucoup de péripéties l'homme finira par admettre que « ce n'est pas la force de l'intelligence qui fait tourner la vie humaine ... Cette existence-ci, cette existence là, l'évidence, c'est qu'il y a beaucoup de manière d'exister ». Il perdra ses illusions et se rapprochera de la femme.
Mais il y a aussi beaucoup d'autre réflexions dans ce roman, qui souvent prend une dimension universelle ; c'est de la condition humaine dont nous parle l'auteur, de nos illusions, de la sexualité policée du monde moderne, de la vertu du travail qui aide l'homme à lutter contre la fuite du temps .Cette dimension est renforcée par l'intervention incessante dans le récit des éléments élémentaires de la nature : le monde minéral, le sable, et l'eau, éléments élémentaires et permanents qui n'empêchent pas que le monde soi en constante évolution (cf. les écroulements du sable, l'évolution de l'araignée).
Et le plus beau est que cela est raconté sous une forme superbe en faisant appel à des discours hallucinants (notamment sur le rapport sexuel vu comme « échange d'achats dans un grand magasin »), à des mythes, et à des paraboles (histoire du chien).
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MÉTAMORPHOSE.
Un grand roman qui a été disséqué par de nombreux philosophes ; Kafka ? , métamorphose inversée ? Je ne me risquerai donc pas à en reprendre la portée. Il a d'abord été connu en France, avant sa traduction, par un film éponyme (1964, Hiroshi Teshigahara).
Un entomologiste enseignant, part à la recherche d'une espèce d'insecte rare, la Cicindèle Champêtre, dont la caractéristique est d'avoir une larve qui creuse un puits vertical et qui mange ses proies tombées dans le piège. Et c'est ce qui arrive à notre malheureux héros alors qu'il arpente les dunes autour d'un village improbable à la recherche de cette espèce rare. Prisonnier du trou, puis esclave devant pelleter le sable qui enfouit la baraque, il passe par la révolte, le désarroi, le désir sexuel, l'espérance puis le renoncement, l'acceptation, et devient prisonnier consentant, participant à l'organisation sociale du village. Une vie sans doute meilleure que celle étriquée de petit bourgeois enseignant aux collègues mesquins et marié à une femme négligeable ? Bref, le résumé de la vie, les questions qu'elle pose, l'évolution de la personnalité et la prise de conscience de la finitude.
Un livre profond mais traduit directement du japonais dans un style ampoulé et vieillot avec verbe à la fin de la phrase( le style du texte original lui-même ? ) parfois lassant à lire.
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