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3,96

sur 359 notes
Un livre à l'histoire étrange dont on se souvient. Un homme part à la recherche d'un insecte des sables et se voit offrir l'hospitalité par un vieil homme dans une des maisons nichée dans les dunes qu'occupe seule une femme.Il pense y rester une nuit mais se rendra compte ne plus pouvoir s échapper de ce trou de sable. L'étau se referme. La prison commence pour lui. Quel est ce village et ces gens qui le regardent du haut de la dune et le détiennent captif, pourquoi les autres habitants vivent-ils dans cet esclavage consenti?
Un livre qui oppresse, questionne, dérange pour finalement nous plonger dans une véritable apnée claustrophobique. Quelques longueurs toutefois dans la deuxième partie du roman.
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Atterrissage dans un roman fascinant. Presente' comme un classique et un chef d'oeuvre de la litterature japonaise, cette femme des sables est en effet un Roman avec un R majuscule. Tout d'abord l'intrigue ne manque pas de surprendre: un maitre d'ecole, entomologiste amateur, part pour un petit voyage a la recherche d'un insecte des sables encore inconnu. Parmi les dunes de sables, un village insolite aux maisons perdues au fond de trous dans le sable. Invite' a passe la nuit dans une de ces maisons habitee par une femme seule, le professeur se trouve pris au piege quand au matin il decouvre que l'echelle de corde qui permet de sortir du trou a ete enlevee. le but de cette « manoeuvre » est pour le village d'avoir de la main d'oeuvre supplementaire afin de deblayer le sable qui chaque jour s'effondre au fond du trou et met en peril la survie du village … Pour l'homme c'est le debut d'un cauchemar ou se melent plans pour echapper a cet enfer, decouverte de son hote et reflexions sur sa vie de passee de professeur.

Au final, cela donne en roman tres prenant autant dans l'intrigue que dans sa reflexion sur la vie. J'aimerais noter aussi la qualite de la traduction (enfin, difficile a juger sans lire l'original car je ne parle pas couramment japonais !) qui -au dire de l'editeur- rend une structure de phrase au plus proche de celle qu'aurait le lecteur japonais. Je ne sais pas si le lecteur japonais est traverse du meme rythme de recit que cette traduction mais il est certain que cette ecriture n'a pas grand chose en commun avec les canons de la litterature francaise. Bien qu'un peu deroutant au debut, cela ne gache absolument pas le plaisir de lecture !

Verdict: un roman enthousiasmant !
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Je viens de relire « La femme des sables », un roman du japonais Kôbô Abé. C'est une histoire bien curieuse dont il s'agit. Je dirais peut être une histoire japonaise, sauf que malheureusement j'avoue ne rien connaître à la littérature japonaise. Ce roman raconte l'histoire d'un homme, un professeur passionné de d'entomologie, parti à la recherche d'insectes rares présent en général dans les étendus sableuses. La nuit venant interrompre ses recherches, les gens d'un village lui proposent de loger pour la nuit chez une des habitantes, jeune veuve récemment privée de son mari. La maison de cette femme, comme beaucoup d'autres dans le village, est entourée de dunes de grande hauteur qui imposent un lourd travail quotidien de dessablage sans lequel la maison serait vite engloutie par le sable. Seule une échelle de corde permet de sortir de la maison, tant la dune autour est raide.
Cette première nuit, l'homme ne sait pas encore que le piège vient de se refermer sur lui. Car les villageois ont décidé que la femme de la maison devait être aidée. Il lui faut un compagnon et deux autres bras seraient d'un grand secours pour accomplir le travail contre le sable. Durant la nuit, les villageois retirent l'échelle, empêchant toute sortie. S'instaure alors, pour plusieurs mois, un huis clos oppressant entre trois personnages que sont cette femme, son « invité» et le sable qui envahit tout. le roman, c'est le lent cheminement de l'homme, de la révolte à l'acceptation de son sort.
Une histoire troublante donc, angoissante même, peignant une femme résignée, besogneuse, soumise à la tâche qui lui est assignée. Une femme attachante aussi. Enjôleuse en même temps, elle s'efforce de séduire insidieusement son visiteur pour l'amener à partager son état d'esprit : une résignation sinon heureuse, du moins paisible. L'homme pour sa part suscite moins d'empathie. Toujours à faire des calculs de scientifique, à peser le pour et le contre, à échafauder des stratégies pour sortir du piège en abandonnant cette femme à son funeste sort, il joue constamment un double jeu avec elle et avec les villageois qui le surveillent du haut de leur tour de guet pour juger des progrès de son état d'esprit.
Il faut voir aussi ce livre comme un conte philosophique illustrant le destin de l'homme sur la terre. Chaque jour, chaque nuit d'ailleurs car le jour il fait trop chaud au fond du trou dans lequel est enfouie la maison, l'homme va devoir manier les mêmes masses de sable, sans fin, sans espoir autre que de reprendre la même tâche la nuit suivante. Cet homme, c'est Sisyphe face à son rocher. Serait-il possible que ce héros mythologique ait songé à s'enfuir, à refuser son destin ? Alors quand les villageois consentent avec le temps à laisser en place l ‘échelle qui permettrait l'évasion, que va décider l'homme ? Comme vous le savez, on sait depuis Camus qu'il faut imaginer Sisyphe heureux.
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Un entomologiste se retrouve piégé dans un village perdu au milieu des dunes où il faut constamment repousser le sable qui menace de tout recouvrir.

Avis :
Métaphore insolite de la condition humaine, ce roman dur et angoissant est un incontournable de la littérature japonaise contemporaine.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Étrange roman que celui du japonais Kôbô Abé, "La femme des sables"...

Un professeur, entomologiste à ses heures, part en excursion à la recherche d'un insecte non répertorié. Sa quête le mène à un curieux hameau niché dans des dunes de sable. En fin de journée, l'un de ses habitants le conduit chez une femme qui peut l'héberger pour la nuit.
La maison où il est accueilli est placée au fond d'un trou, et on y accède par une échelle de corde. A la grande surprise du héros, dès le soir tombé, son hôtesse s'affaire à transvaser le sable qui s'accumule peu à peu au fond du trou dans des seaux, tâche à laquelle elle va s'atteler une bonne partie de la nuit. de sa monotone besogne dépend la survie du village, explique-t-elle, puisqu'il évite à celui-ci d'être complètement avalé par les dunes...
Lorsque le professeur se réveille le lendemain matin, prêt à repartir à la recherche de son insecte inconnu, l'échelle de corde a disparu. Il comprend rapidement qu'il ne s'agit pas d'un oubli : le voilà prisonnier de ce trou, dans un hameau coupé du monde, d'où personne n'est jamais parvenu à s'échapper, condamné à remplir, chaque soir, des seaux de sable. Un sable qui s'insinue en tout, qui assèche, irrite, cingle...

A l'absurdité de cette situation, le héros tente dans un premier temps d'opposer la logique. Il raisonne, réfléchit, se raccrochant à des certitudes qui n'ont, dans l'endroit où il se trouve, aucune légitimité. Posséder des papiers d'identité, être à jour de ses factures, avoir des collègues de travail censés s'inquiéter de son absence, sont autant d'arguments dérisoires face à l'impératif aberrant mais néanmoins vital qui régit l'existence du village des dunes, et face au fatalisme de sa compagne d'infortune, dont il ne peut comprendre la passivité et la soumission.
Lui se rebelle, veut imposer sa volonté individuelle à cette collectivité où chacun n'est considéré que comme le rouage d'un vaste et perpétuel labeur indispensable à la survie de tous...

Étrange roman, donc, dont le sujet me paraissait fort prometteur...

Et pourtant, malgré tout l'intérêt que peut présenter le thème de "La femme des sables", je dois avouer que je me suis ennuyée pendant cette lecture, qui s'est révélée laborieuse. le style m'a parfois semblé inutilement compliqué, et j'ai eu l'impression de m'enliser au creux des longues réflexions du personnage principal...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Abe Kôbô (1924-1993) est un romancier, dramaturge et scénariste japonais qui développera très tôt un grand intérêt pour les mathématiques, la philosophie (Heidegger, Jaspers, Nietzsche) et la littérature (Dostoïevski et Edgar Allan Poe). Après son service militaire, expérience qui le rendra profondément antimilitariste, il se lance dans des études de médecine, de 1943 à 1948, tout en écrivant des poèmes et des nouvelles. Il échoue à plusieurs reprises à ses examens et abandonne ses études pour se consacrer totalement à la littérature.
Paru en 1962, son roman La Femme des sables a été adapté au cinéma par Hiroshi Teshigahara en 1964. On notera qu'Abé Kôbô, inscrit au Parti communiste japonais depuis 1945, en est exclu après la publication de cet ouvrage, dont le thème, la perte d'identité, n'est guère en accord avec l'idéologie communiste.
Un passionné d'entomologie s'offre un voyage en bord de mer afin d'explorer les dunes pour tenter d'y dénicher un insecte rare. Surpris par la tombée de la nuit il demande l'asile dans un tout petit village côtier. le chef du village lui propose de passer la nuit chez une veuve dont la maison est au fond d'un trou de sable, l'accès se faisant par une échelle de corde. le lendemain, l'homme constate que l'échelle a disparu et qu'il est de fait, prisonnier avec la femme…
Ca commence comme un possible roman de Kafka : un homme (jamais nommé, toujours appelé « l'homme », même si accessoirement on saura que son nom est Niki Jumpei) se retrouve subitement prisonnier d'une situation dont il ne comprend pas le sens, en compagnie d'une femme anonyme elle aussi (« la femme »), à la merci des villageois (« la clique »). Lentement nous découvrons que la femme est chargée de déblayer le sable entourant sa demeure, ce qui la protège d'un ensevelissement certain et récupéré par les villageois grâce à un système de paniers hissés par des cordes ; ce sable est ensuite vendu au profit de la communauté. Un rituel réglé comme une horloge, les paniers pour remonter le sable, une jarre d'eau potable descendue à la femme, une fois par jour, pour un deal très simple : pas de sable à remonter = pas d'eau potable.
La femme travaille sans se poser de questions ni rechigner, on imagine qu'elle est là depuis toujours, sachant qu'aucune fuite n'est possible (d'ailleurs, en a-t-elle seulement eu l'idée un jour ?), elle s'accommode de la situation. L'homme, au contraire, veut comprendre à quoi rime cette séquestration, puis il va échafauder mille scénarios pour s'échapper ; il est en perpétuel analyse de la situation, des faits et gestes de la femme et de « la clique », tente de raisonner scientifiquement.
Les jours, les semaines et les mois vont passer, les rapports entre l'homme et la femme évoluer. Favorisée par la promiscuité, une sorte de tendresse va les unir et quand après plusieurs années, la femme tombera enceinte, les villageois obligés de l'emmener à l'hôpital laisseront par inadvertance une échappatoire possible pour l'homme, mais celui-ci décidera de rester dans son trou pour attendre le retour de la femme.
Le roman a été couronné de multiples prix et jouit d'une renommée internationale. J'avoue être loin de partager cet avis. Certes ça se lit et j'étais très intrigué de savoir comment l'écrivain allait développer son affaire avec son Sisyphe japonais. Pour moi il s'agit d'un bon roman mais sans plus. Pour défendre ma position, je n'ai pas compris la différence de style d'écriture entre les cent-quarante premières pages du roman et la fin : tout le début du livre est fait de phrases à la tournure vieillotte ou empesée qui rejette en fin de phrase le mot fort (« Il lui fallait bien en convenir : de récolte qui fît figure de récolte, pas la moindre. » Ca m'a vite agacé et rendu ma lecture pénible. Alors que la fin du roman est écrite de manière tout à fait classique ! Autre point déroutant, je n'ai pas ressenti en lisant ce bouquin, ce «je ne sais quoi » qui me fait affirmer sans hésitation d'habitude, qu'il s'agit d'un roman japonais. du coup je m'interroge, ai-je raté quelque chose, quelque part, ou bien la traduction laisse-t-elle à désirer ?
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Ce roman est ma première lecture de Abe Kobo, romancier japonais reconnu pour ses écrits un peu étranges, où le personnage, toujours confronté à l'absurde, devra se dépasser pour retrouver un sens à sa nouvelle vie.
Pour ce roman, on ne ressort pas indemne de cette lecture, qui laisse un arrière goût d' amertume devant une nature humaine impitoyable et en même temps un peu d'espoir dans sa capacité à évoluer et à se dépasser. La vie moderne est impitoyablement disséquée dans ses abérrations et ses contradictions.

Au Japon, un homme, entomologiste amateur, se retrouve prisonnier dans un village perdu dans les dunes, avec une femme inconnue. Incroyable que cela puisse être, cette pratique existe depuis longtemps et il n'y a aucune possibilité de s'échapper ou de raisonner leurs geôliers. Condamnés à enlever sans relâche le sable au fond de leur trou, seul moyen de sauver le village d'être englouti, cet homme se retrouve esclave d'une cause qu'il ne comprend pas. le comportement de la femme entre soumission et volontarisme lui aideront à trouver un sens à cette quête absurde.

Mon avis est mitigé car j'ai trouvé l'intrigue intéressante, surréaliste, avec une réflexion très juste sur la solitude dans notre monde contemporain. Il y a un véritable questionnement sur la relation à l'autre, sur le sens que chacun donne à sa vie et à ses envies. J'ai été trés surprise de l'aspect anonyme des personnages : ils ne portent pas de noms mais sont nommées par leur natures : 'l'homme, la femme, les villageois"Cela renforce beaucoup l'aspect étrange du récit. Pourtant, les longues parties de descriptions et de digressions m'ont gâché le plaisir de la lecture. L'auteur est capable de disserter sur 3 pages de la nature du sable; c'est assez agaçant car je n'ai pas toujours compris l'interet que cela pouvait apporter à la réflexion ou à l'intrigue.
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Après 160 p. j'abandonne. L'homme s'enlise, le récit s'enlise et la lectrice se demande ce qui la pousse lire plus loin, quand les yeux sont encore ouverts. Toujours obligée de discipliner mon attention qui dérive et, quand elle revient, réalise qu'elle n'a rien raté.
C'est peut-être dû à la traduction, mais certaines phrases sont vraiment lourdes et maladroites, voire difficile à comprendre. Ensuite, et bien, il ne se passe rien. On est dans la tête de cet homme qui basiquement décide de réagir et ensuite se met à hésiter et à trouver des tas de raisons pour ne pas agir. Qui échafaude des plans et s'endort dessus. Personnage désagréable, peu consistant qui tourne en rond dans sa tête. Il évolue au long du récit? Bien. Je ne crois pas que je vais subir les plus de 150 pages restantes pour voir comment sa pensée évolue. Un classique, lu plusieurs fois? Je suis passé à côté de la merveille.
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Un collectionneur d'insectes se retrouve prisonnier dans un village envahi par le sable. Il est contraint de vivre avec une femme rustre dans une cahute cernée par le sable, matière insaisissable par excellence. Toutes ses tentatives pour fuir échouent Il passe par la colère, la révolte, la frustration et ne peut finalement que constater son impuissance. Il assiste incrédule au quotidien absurde de cette femme qui passe son temps à déblayer...pour rien. Métaphore de la condition humaine, de son absurdité. Rappelle Camus. le roman peut apparaître comme légèrement ennuyeux car répétitif mais c'est volontaire je pense.
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Aliénation et libération, enfermement et lutte, fluidité solide du sable.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/05/25/note-de-lecture-la-femme-des-sables-abe-kobo/
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