Olivier Adam fait partie des auteurs que j'aime avoir par avance logés dans ma bibliothèque dans le coin des "À lire". Toujours un livre, au minimum qui attend patiemment son tour, ne jamais en être dépourvue quand l'envie de le retrouver surgit. Avec parcimonie, je croque ses mots et absorbe son univers .
"
Dessous les roses" , son dernier en date, a pris le dessus sur l'ordre établi de ma sélection pour une raison simple : la quatrième de couverture qui m'a renvoyée instantanément à un huis-clos familial à la Xavier Dolan, vision éphémère des scènes de "Juste la fin du monde" avant d'entrer dans un monde intimiste bien connu et tant apprécié.
Roman à trois voix, Claire, Antoine, Paul.
Une fratrie déchirée entre amour et dissensions qui se retrouve pour l'enterrement du père.
Chacun leur histoire, leur enfance, leurs souvenirs.
Vaste sujet que la famille.
Puis le Huis-clos... exercice casse-gueule qui demande une excellente maitrise du dialogue tant par le flot que le contenu...
Et patatra...
Dès les premières pages je retrouve les thèmes chers à l'auteur déjà abordés dans son excellent livre "
Les lisières" : la banlieue, la famille et la sociologie.
Mais... c'était sans compter sur cette fébrilité qui assez rapidement se dégage des échanges, se traduisant par la tiédeur du discours, le réchauffé sur les sujets de classes sociales doublés de clichés et de généralités en commençant par les portraits :
-Paul, cinéaste /metteur en scène en vogue dans le microcosme artistique d'art et d'essai, forcément homosexuel et defenseur d'une gauche rassembleuse, laissant pour compte sa propre famille malmenée dans sa création, noircissement d'un tableau maculé de rancunes opaques et d'une rancoeur avec laquelle la reussite sociale se débat, dénigrement de la famille, enfumage d'une réalité déformée par un souvenir souillé par la froideur d'un père qu'il dépeint raciste et homophobe dans son oeuvre.
- Antoine, le cadet, l'opposé du bobo gauchaux parisien artiste, libéraliste évoluant dans une Start Up sans âme, là, description de la méthode de la Silicon Valley...
Defenseur de sa famille, son frère l'insupporte et la rancune le ronge, classique.
- Claire, l'aînée qui clôture le tiercé gagnant, infirmière, bon modèle de gauche et de résilience qui bien évidemment tempère les deux frères.
Portrait d'une femme surmenée par l'hôpital mais qui gère également ses enfants et son mari, maitresse d'un anesthésiste.
Bon, je dois bien l'avouer, tout ca m'a laissée sur le bas côté pour de bon.
Toute la justesse habituelle d'
Olivier Adam s'est pris le mur et il n'en ressort qu'un écho maladroit qui domine tout du long cette lecture.
J'aurais aimé mettre en avant sa plume toujours si charnelle avec son sujet traité, sa facilité à faire naître les émotions, la nostalgie et la mélancolie mais là encore, je n'ai rien retrouvé, tout m'a semblé d'une platitude paresseuse et poussive , son écriture élémentaire impardonnable.
superficialité est le maître mot. Des thèmes survolés qu'il aurait été intéressant de creuser mais qui restent en surface, se débattent péniblement histoire d'exister pour ne donner au final qu'un égarement constant plombant invariablement une trame qui sonne faux .
En définitive, un livre facile (trop peut-être) qui ne s'encombre ni d'un grand souffle ni d'une once d'inspiration.
.
Une petite note positive pour conclure, tout de même...
J'ai confiance en toi pour le prochain Olivier !