Je ne connaissais pas du tout
Olivier Adam, sauf de réputation bien sûr. Je n'avais jamais lu aucun de ces précédents romans. J'ai acheté celui-ci pour le CDI du collège. Ayant moi même surfé pendant plusieurs années à Tahiti, j'ai été happé par la couverture. J'ai tout de suite ressenti la force de la photo sur mes souvenirs, ces sessions de surf au coucher du soleil. Bref, je n'ai pas pu résister à cette magnifique image. En revanche, ne cherchez pas dans ce livre de moments agréables autour d'une petite session tranquille au coucher du soleil. Certes, l'histoire fait bien référence au surf, et à de nombreux moments du livre d'ailleurs, mais le surf est plutôt vu ici comme le seul moyen de s'oublier, de faire disparaître l'horreur du quotidien, un moyen de se vider la tête dans les machines à laver des vagues bretonnes. Pas vraiment l'esprit californien des Beach Boys, si vous voyez ce que je veux dire.
Au delà du surf, il y a dans ce roman une histoire bouleversante. Un texte ahurissant, percutant, un coup de poing, une écriture vive, acérée, écrite avec des tessons de bouteille. Lire ce texte fait mal. C'est étouffant, angoissant, insupportable. Car l'histoire de cette enfant disparue est immonde, invivable. le récit est fait par le frère de la disparue. On y découvre l'horreur de la disparition, l'attente insupportable, insurmontable... Et puis, dans une deuxième partie du livre, il s'agit alors d'un retour tout aussi poignant et difficile, sous forme de suspens, à la limite du thriller.
J'ai été saisi par l'effroi de l'histoire, bien sûr, mais surtout par la façon dont est racontée cette histoire. L'écriture nous plonge littéralement
la tête sous l'eau. C'est sombre, angoissant, mais il faut surtout féliciter l'auteur pour avoir su nous immerger dans ce cauchemar qui est rendu à la perfection. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu une écriture aussi puissante et simple à la fois.
Ce livre est à lire de toute urgence.