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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La chute d'Antoine paraît sans fin, et l'alcool qu'il ingurgite participe à son écroulement inéluctable.
... Et l'alcool ne fait bon ménage ni avec la boxe, ni avec le boulot, ni avec l'amour!... Avec rien du tout, d'ailleurs.
Olivier Adam, par la voix d'Antoine, donne au lecteur le spectacle poisseux d'une vie qui se barre en sucette. Et rien ne semble y faire pour que Antoine émerge un tant soit peu de son trip auto-destructeur: Ni Chef, ni Sue, ni Claire.
Antoine s'est enfermé dans une sorte de cauchemar glauque et ordinaire.
Poids léger est prenant de désespoir. poids léger colle aux yeux comme il collera quelque temps à la mémoire du lecteur.
Trop, tout de même, et c'est la raison qui me fait retenir la cinquième étoile pour une autre future lecture d'Olivier Adam que j'apprécie tant.
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L'horloge affiche ses vingt-deux heures quand je me lève de mon fauteuil en cuir noir. Une envie de me servir un whisky. Si je me serais trouvé dans un film j'aurais allumé en plus une cigarette et me serait posté nu devant la fenêtre à regarder la nuit étoilée, les néons qui clignotent, les passants qui passent furtivement ou s'embrassent dans la pénombre du porche, et les volutes de fumées qui s'enveloppe en dessinant des rosaces autour de moi. Mais voilà, je ne suis pas acteur de cinéma, laisse de côté la cigarette, et me sers juste un whisky, nu quand même, avant de retourner m'installer dans mon fauteuil et ouvre les premières pages de ce vieil Olivier Adam que j'avais presque oublié sur une étagère, les pages jaunies par le temps. Une histoire de boxe et de solitude, une virée poignante dans la pénombre d'un paumé.

Le jour, Antoine travaille pour les pompes funèbres, creuse des tombes, regarde des familles pleurer, descend six pieds sous terre des cercueils. le soir, il boxe, il boit. Pour oublier sa peine, pour effacer le temps, pour ne pas se projeter dans un avenir qu'il ne voit pas. Je l'imagine avec son air de chien battu, ses envies de chialer, ses peurs qui l'enferment dans cette profonde solitude. Je me sens bien, seul dans le noir, jusqu'au jour où je ne pourrais plus en sortir. le père d'Antoine vient de décéder, sa soeur Claire, très proche jusqu'à présent, qui s'éloigne, la belle Su, une fille sublime qu'il a croisé un soir mais qu'il ne saura pas aimé, Chef son entraîneur avec toujours le même survêtement qui met les voiles dans le sud…

Je me sers un second whisky, me lève lourdement pour me poster derrière la fenêtre. La lune éclaire le pavé, une paire de jambes bas résilles et mini-jupe passe sous son halo. L'odeur de tabac qui me prend lorsque le whisky coule dans ma gorge. A la radio, un disque de Bashung passe, un coup de latte, un baiser, j'passe pour une caravane. Je reste quelques instants à la fenêtre. Mes pensées se bousculent comme celle du pauvre Antoine. Je me replonge dans ma lecture, seconde partie du roman qui s'enchaîne alors que la radio enchaîne son spleen musical avec un titre de Murat.

Fidèle à son habitude, Olivier Adam broie du noir. J'aime toujours autant, le noir. Paint in Black ou Back in Black. Cette nuit est sombre, le sommeil me fuit. Alors, je poursuis la vie d'Antoine dont je ne sais rien de son passé. Je sais juste les coups qu'il se prend sur le ring et dans la vie. Je bois un verre avec lui, à la table voisine dans ce bar de quartier où, à cette heure-ci, ne traînent qu'alcooliques ou solitaires. Dans quelle catégorie je me retrouve ? Je n'ose réfléchir à la question, l'heure de la psychanalyse viendra surement avec mon réveil mais pour le moment j'ai un roman à finir.

Une musique de Christophe se fond dans le noir, j'éteins la radio. Les camions poubelles font grincer leurs mécaniques trop mal huilées, jusqu'à en réveiller les mouettes et les corbeaux. Dehors, une pluie fine s'abat, les derniers solitaires rentrent en titubant, les putes aux pieds gonflés et aux cernes fatiguées retournent chez elles. le jour se lève, la ville s'éveille et la bouteille de whisky est finie, le roman aussi. J'ai partagé une nuit avec Antoine, il m'a bousculé un peu dans les cordes, un peu en dehors du ring. Et si je descendais sur la côte…

« Poids léger », un coup de latte, un baiser.
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Une histoire courte, mais prenante.
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A part sa soeur Claire, Chef, son entraineur, son chat, et les litres de bière qu'il ingurgite, Antoine est seul dans sa vie.
Solitaire et paumé, Antoine boxe. Antoine boit. Antoine se souvient. Et il se souvient d'autant plus des moments douloureux traversés qu'il enterre les défunts à longueur de journée et qu'il assiste au chagrin sans cesse renouvelé de ceux qui ont perdu un être cher, un père, une mère, un petit frère… les larmes, les souffrances, le manque, il connaît.
le récit est rythmé comme ces matchs de boxe que dispute Antoine. Des coups rapides, des crochets, des directs, des uppercuts, et des moments de récupération, ces moments de récréation illuminés par les images de sa soeur à qui il voue un amour fraternel démesuré, à la limite même d'un amour incestueux, des K.O. quand il s'écroule ivre mort.
Livre court qui se lit d'une traite et nous laisse groggy.
"Quatre boules de cuir …" cette chanson lui va comme un gant, comme un gant de boxe.
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Poids léger
Olivier Adam
( Points,seuil)


Le jour Antoine enterre des inconnus,le soir il boxe pour évacuer toute l'amertume rentrée face à la mort injuste:celle de ces êtres qui n'ont pas eu le temps de croquer la vie à pleine dent,de ceux dont la mort fut violente ou solitaire .Combattre est pour lui une occasion de se coltiner avec le réel et d'exprimer une rage inextingible. Célibataire,paumé,désabusé,Antoine aime mal mais frappe bien.Chez Olivier Adam , on retrouve la douleurs de ces instants critiques presque initiatiques où la mort et la séparation révèlent aux hommes leurs dénuements devant l'existence,où tout ce décante et nous rappelle que nous resterons à jamais des enfants blessés sans défénse:la mort de son père puis le mariage de sa soeur (dans l'oeuvre du romancier on découvre toujours que cette dernière est toujours un être proche,adoré dont on se sépare difficilement (cf :Je vais bien, ne t'en fais pas (édition de l'olivier presse pocket).)
Sortir de l'enfance voilà l'enjeu: oublier le temps des verts paradis enfantins, de l'emoi sexuel et incestueux,des enjeux sensuels qui laissent dans la mémoire une trace vive comme
« ces journées à chasser les insectes sous le soleil cru.La rivière où on se baignait.Marie était térrorisée depuis qu'on lui parlé de serpents .Le chemin escarpé et raide dissuadait ler familles .On s'installait sur de un large rocher qui dominait un bassin plus profond ,à l'eau plus franchement émeuraude .Je plongeais de là et elle m'imitait exécutant toutes sortes de figures inventées .Puis on faisait les lézards ,les yeux fermés face au soleil qui nous cuisait la peau ...C'était l'orage et nous étions loin...A l'entrée de l'abri la pluie redoublait ,elle avait froid nous étions serrés ,elle a oté ses vêtements ,elle me regardé fixement ,je lui est demandé ce qu'elle avait à me regarder comme ça ,elle sentait la mûre et la feuille de cassis,ses cheveux ruisselaient ,elle n'a pas répondu ne répondait pas,détournait les yeux a décollé une mèche de mon front ,je ne connaissais pas la douceur de sa peau sous ma main,le souffle qui sortait vaporeux de sa bouche qui happait mon regard et en occupait le champ ,les mots qu'elle chantonnait de sa voix enrouée et enfantine ».pages23-24
Alors tonio sombre dans des ivresses nocturnes qui débouchent éternellement sur des petits matins blafards ,fume des joints,couche avec des fiancées au charmes exotiques qu'il oublie très vite ;il ne respecte qu'un homme ,Chef son entraîneur de boxe,son mentor ,une bel âme.Olivier Adam emprunte beaucoup à la culture populaire du moment aux refrains de Bashung, Murat ou Christophe qui sont autant de scansion nostalgique dans la trame narrative. C'est ce temps en creux et vide ,un bégaiement des chose une hésitatation qu'Olivier Adam sait mieux que quiconque parmi les jeunes romanciers prometteurs mettre à jour et dépeindre.Comme ses héros ,nous restons parfois à la lisière (titre de son dernier roman )de nos vies comme des sentinelles fatigués attendant l'aurore.
Lisez ce beau roman à la révolte vaine et à la tendresse sans retour.
eric Furter
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Poids léger est un des premiers romans d'Olivier Adam, un livre très court mais désespérant. Il décrit avec réalisme la lente descente aux enfers d'Antoine, qui sombre dans le mal-être, la déprime et la solitude.
Le jour, pour gagner sa vie il est "croque-mort" et le soir il boxe pour oublier les deuils, les échecs, les souffrances... Il se sent abandonné de tous, se noie dans l'alcool et finit par "péter les plombs".
Aucune lueur d'espoir dans ce roman. Mais je l'ai aimé malgré tout.
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