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3,94

sur 885 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci à mon partenaire les Editions Points pour cette immersion au coeur de la société japonaise.
L'histoire qui nous est contée n'est pas une histoire comme les autres. Il s'agit d'une histoire vraie : celle de Jake Adelstein, un journaliste juif américain qui intègre le plus grand quotidien japonais Yomiuri Shinbun dans les années 90. le prologue de Tokyo Vice démarre sur des chapeaux de roue. Jake se retrouve face à une délicate position :
« Vous supprimez cet article, ou c'est vous qu'on supprime. Et peut-être bien votre famille aussi. Mais on s'occupera de vous en premier, pour que vous appreniez quelque chose avant de mourir ».
Cette menace vient de la mafia japonaise : les yakuzas. Mais qui sont-ils ? Pourquoi profèrent-ils une telle menace à l'encontre de Jake ?
Dès le premier chapitre, l'auteur remonte dans le temps et nous livre son parcours. Celui qui l'a amené à cette réalité. Il nous parle de ses études, de son recrutement dans le plus renommé de tous les journaux nippons, de ses premières années lorsque le mot « yakuzas » n'avait encore qu'un sens plutôt flou et qu'il ne traitait que des affaires mineures. Incursion dans les bureaucraties administratives et politiques ; relations entre la police et les journalistes et leurs petits « arrangements » qui sont monnaie courante ; la traite des êtres humains… le journaliste traite des sujets divers et variés qui nous permettent de nous insérer dans les méandres de la culture nippone et de ses codes relativement…atypiques. Et le lecteur en ressort riche en découvertes ! La place prépondérante du sexe, de la prostitution chez les japonais, l'importance que revêt le travail dans leur vie quotidienne, leur volonté de toujours tout vouloir bien faire, la place du suicide qui démontre à quel point cette société peut parfois être stressante…J'ai l'impression d'avoir lu « les coulisses » d'un Japon qui est souvent représenté de façon plus « lisse ».
L'auteur présente les affaires qu'il a couvertes en détails. Parfois un peu trop ; le seul reproche que je pourrais faire à ce livre qui m'a passionnée et qui, je pense, fera le même effet à ceux qui souhaitent réellement en apprendre beaucoup sur le sujet.
Une réalité parfois terrifiante toutefois pas dépourvue d'humour.
« Je pense que ça ira. Mais il faut que tu saches que je suis juif, et nous sommes radins par tradition depuis deux mille ans. Je ne voudrais pas déshonorer la tradition. Que dirais-tu d'une bouteille de champagne bon marché ? »
A l'image de la vie.
Un livre très bien écrit. Une lecture intéressante et instructive qui soulève les incohérences d'une société qui a bien des secrets à garder.
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Jake Adelstein, dans Tokyo vice, raconte comment il s'est installé à Tokyo, embauché au sein d'un grand quotidien de la capitale, et comment il a enquêté sur les organisations de grand banditisme tenues par des yakuzas. le roman démarre sur l'histoire d'un important mafieux japonais qui serait allé subir une greffe du foie en Californie, sans être le moins du monde inquiété, et montre comment les recherches menées par Jake Adelstein lui valent des menaces de mort…
Malgré quelques difficultés à se repérer parmi les noms propres et les noms des groupes de yakuzas, quelques moments passionnants méritent qu'on s'intéresse à ce livre très dense. Il met en lumière l'impuissance de la police japonaise face aux yakuzas, tout en détaillant les multiples ramifications de ces organisations et leurs méthodes d'intimidation. Jake Adelstein connaît particulièrement bien son sujet, ses liens d'amitié avec des policiers, et aussi avec des hôtesses de bar liées à la mafia, lui ont permis de recouper une grande quantité d'informations. Je trouve un peu dommage qu'il n'en ait pas fait un roman. Tel quel, j'ai ressenti quelques longueurs et le style très factuel manque un peu de flamboyance. Je le recommande aux passionnés du Japon ou des yakuzas, ainsi qu'aux amateurs de polars ancrés dans la réalité.
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En 1993, Jake Adelstein a 24 ans quand il intègre le Yomiuri Shinbun, le quotidien le plus vendu de la planète. Contre toute attente, un juif américain, un ''gaijin'', est embauché pour travailler à l'égal des journalistes japonais dans ce journal conservateur qui recrute les meilleurs dans les grandes universités de Tokyo. Il y restera 12 ans, commençant sa carrière par des affaires mineures en banlieue pour finir au press club de la police de Tokyo à enquêter sur les yakuzas, du blanchiment d'argent au trafic d'êtres humains. Quand, menacé de mort par la mafia nippone, il quitte le journal, et même le pays, il continue son travail d'investigation pour faire tomber Tadamasa Goto, l'un des dirigeants yakuza les plus importants. Sa femme et ses enfants en sécurité aux Etats-Unis, il revient à Tokyo, protégé par la police et se payant les services d'un garde du corps personnel.
Dans Tokyo vice, le journaliste raconte par le menu sa difficile intégration au sein du journal, sa découverte de l'entreprise, le respect de la hiérarchie, les horaires de travail étirables à l'envi, la recherche d'informateurs dans tous les milieux, les rapports parfois houleux avec la police, son immersion dans les quartiers chauds de la ville, ses relations ambiguës avec les voyous et, bien sûr, ses enquêtes au sein de la pieuvre yakuza.

Reportage journalistique, documentaire sociétal, récit initiatique, polar noir non fictionnel...Tokyo vice est tout cela à la fois. C'est le témoignage engagé, sans doute partial, mais incroyablement vivant d'un jeune journaliste qui fait ses armes dans une société dont il apprend en même temps les usages. Loin d'un Japon idyllique, policé et zen, Adelstein raconte la violence, la prostitution, la traite d'êtres humains, les bas-fonds, les accointances entre politique et mafia, les policiers démunis, la puissance des yakuza. Parés d'une aura de mystère, craints et respectés, ces mafieux ont longtemps bénéficié d'une image romanesque mais les temps ont changé, le code d'honneur n'est plus respecté, les civils non plus, l'argent est devenu roi et justifie toutes les exactions. Usure, immobilier, drogue, commerce du sexe, les yakuza ont la main mise sur tout ce qui permet de soutirer, extorquer, engranger de l'argent, manipuler, menacer, tuer ceux qui résistent.
Un récit nerveux, parfois drôle, souvent effrayant, émouvant aussi quand il évoque ce policier intègre, mort d'un cancer dans l'indifférence générale ou cette collègue journaliste suicidée après une mise au placard injuste ou encore cette amie prostituée disparue sans laisser d'adresse alors qu'elle enquêtait pour lui. le style est journalistique donc sans grand relief mais le témoignage est suffisamment fort pour faire abstraction des imperfections et des répétitions. Sincère et instructif.
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Un journaliste US se fait engager dans un journal japonais, y fait son nid, et brosse un portrait d'un Japon méconnu, coincé entre dérives financières et mafia.
Roman très dense, empli d'informations, très loin de l'image propre que l'on voit de ce pays. Sexe, argent sale, flics, gangs, le narrateur passe tout en revue, parsemé de ses conflits intérieurs, coincé entre sa vie de famille et sa vie professionnelle qui passera toujours avant tout. On aime se perdre au fil des pages de ces aventures, de ces reportages, de ce monde inconnu.
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Recommandé dans les listes polar, ce livre m'a étonné car c'est ce n'est pas un roman mais extraordinaire témoignage sur l'envers de la médaille japonaise et devrait être lu par tous ceux qui rêvent de ce pays.

Après des études au Japon, Adelstein se fait embaucher comme journaliste au Yomiuri Shinbun, le plus grand quotidien japonais. La première partie est surtout un témoignage sur son expérience de journaliste qui traite les faits divers et traque le scoop. Tout est surprenant : les articles sont anonymes, les journalistes font la tournée des domiciles des flics pour copiner…

Après un peu d'expérience et avoir baroudé en banlieue, Adelstein couvre les quartiers chauds de Tokyo : Kabukicho et Roppongi. « L'intimité est une denrée rare au Japon et la plupart du temps elle s'achète » ; la description des bars à hôtesses, salons de massages et autres clubs de rencontre nous révèle un autre aspect des moeurs japonaises et nous plonge dans un monde glauque et interlope souvent en lien avec les yakusas. Cette mafia, qui pratique l'extorsion et l'intimidation, a pignon sur rue et la plupart de ses activités sont connues.

Devenu expert des yakusas, Adelstein va se confronter à eux lors d'une enquête sur le trafic d'être humains, car ces travailleurs sexuels ne sont pas tous si volontaires que cela. Après avoir approché de trop près un secret concernant un chef yakusa, Adelstein quitte son journal et le Japon mais poursuit tout de même son enquête et réussit à confondre le terrible Goto.

Ce témoignage est passionnant tout en étant construit comme un thriller. Pour ne rien gâcher, le livre est superbement réalisé, belle illustration de couverture, notes dans les marges et pages de titres façon manga.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Livre étonnant. C'est l'autobiographie de Jake Adelstein, le premier journaliste américain à avoir réussi à intégrer le célèbre journal japonais Yomiuri. Une tranche de vie donc qui commence à la fin de ses études avec les sélections d'entrée à ce journal et finit avec le dénouement de l'affaire qui l'a torturée fait par presque toute sa carrière. Livre intéressant car il décrit l'envers du décor de ce Japon qui est si lisse et polissé quand on le visite en tant que touriste. Je ne connaissais pas non plus cette dualité entre les journalistes et la police. Je ne sais pas si c'est une spécificité japonaise... Ce n'est pas de la grande littérature mais le livre est est très intéressant car à priori authentique. Je n'ai pas eu d'empathie pour l'auteur qui en effet a fait prendre beaucoup de risques à son entourage mais visiblement il a réussi à faire évoluer les choses. J'ai vu qu'une adaptation au cinéma était en cours avec Daniel Radcliffe, j'attends de voir...
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Terrible plongée dans le Tokyo sordide... Cette enquête se lit presque comme un roman... Il faut avoir le coeur et l'esprit bien accrochés..
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Plus un documentaire qu'un roman... Plongée dans le monde nippon, à travers un journaliste d'investigation américain qui intègre un grand quotidien, et est en lien avec la police pour les enquêtes criminelles, se retrouvant face aux yakuzas. Très prenant, on tourne les pages, un beau cadeau pour ma fête d'un livre dont on parle peu, la quatrième de couverture est magnifique et j'adore le titre aussi :-)
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Premier ouvrage des jeunes éditions Marchialy, Tokyo Vice est un essai, un de ces livres dont les journalistes américains ont le secret et que l'on appelle la creative nonfiction. Ici donc Jake Adelstein raconte comment, après des études qui l'ont mené à Tokyo il a réussi à intégrer la rédaction du Yomiuri Shinbun, l'un des plus grands quotidiens japonais. Affecté au service Police-Justice, il découvre une autre facette de la culture japonaise et s'intéresse peu à peu aux yakuzas. Plongeant de plus en plus dans les nuits interlopes de Kabukichō ou Roppongi, Adelstein soulève quelques loups et s'intéresse en particulier de très près au trafic d'êtres humains. Une enquête qui va lui valoir de voir sa tête mise à prix par le Goto-Gumi, branche du Yamaguchi-Gumi, le plus important gang yakuza du pays.
Tokyo Vice s'ouvre par une scène particulièrement éloquente et saisissante. Pris dans les filets de Jake Adelstein, le lecteur a tôt fait d'embarquer dans l'histoire singulière de ce jeune et naïf juif américain immergé dans une culture dont il découvre petit à petit les codes. de fait, si l'introduction du livre annonce une suite trépidante, le soufflé retombe vite sans que pour autant l'ouvrage perde de son intérêt. Il faudra encore quelques centaines de pages avant d'entrer de plain-pied dans l'enquête qui met le feu aux poudres et pousse Adelstein à se confronter au Goto-Gumi. Entre temps, le récit que fait l'auteur de sa découverte du journalisme à la japonaise et de la manière dont s'entretiennent les relations entre la presse et la police nippones est particulièrement intéressant en ce qu'il révèle de façon souvent amusante des pans de la culture du pays qui nous sont pour beaucoup étrangers.
Peu à peu aussi, Jake Adelstein, tout en se servant des stéréotypes que peut avoir le lecteur et qui, pour une bonne part, sont un peu les siens lorsqu'il débute sa carrière au Yomiuri Shinbun, offre un autre regard sur le Japon et en particulier sur ce Japon normalement fermé aux gaijins mais que son poste de journaliste et les relations qu'il noue avec la police et les yakuzas lui permettent de pénétrer. Tout cela est bien souvent passionnant, parfois étonnant, toujours instructif. Et quand Adelstein s'enfonce un peu plus dans la face sombre de Tokyo, dans la complexe toile de relations codées entre journalistes, policiers, yakuzas, politiques… le livre trouve un second souffle qui ne se relâchera plus jusqu'à la fin.
Certes, Jake Adelstein, oscillant sans cesse entre la mise en avant de sa propre naïveté et l'autoflagellation propre aux Américains cherchant à expier quelque faute morale peut parfois se montrer agaçant. Mais il n'en demeure pas moins que c'est bien aussi ce décalage, et au moins autant que la documentation sur le crime et la traite d'êtres humains au Japon, qui fait l'intérêt de son livre. Belle découverte malgré tout – et, signalons-le au passage, bel objet – Tokyo Vice est donc un document d'un grand intérêt en même temps, pourrait-on dire qu'un agréable roman.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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