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3,94

sur 855 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chapeau bien bas pour le tour de force et saluons l'audace de Jake Adelstein. Il semble qu'intégrer un des plus grands journaux japonais , pour un étranger, soit tout un exploit.
Avant d'exposer mon opinion, permettez-moi de commenter l'édition. Mention spéciale 5 étoiles pour le travail léché. Magnifique illustration de couverture de Guillaume Gullpart, les titres de chapitre à la japonaise, donc à la verticale, les notes et commentaires à côté du texte, vraiment, une mise en page exemplaire et innovante. Bravo.
Tokyo Vice ce sont les mémoires de ce "gaijin", embauché comme journaliste au Yomiuri Shinbun (rien que plus ou moins 15 millions de lecteurs) . C'est aussi un peu l'histoire de son intégration à la société japonaise ce qui ne semble pas si évident.
Il commence donc par couvrir la banlieue tokyoïte et ses petites délinquances durant quelques années. Et vient la mutation vers le grand Tokyo où il suivra les enquêtes pour homicides, suicides, disparitions, prostitutions, trafics, etc.
Il y découvre le "grand crime organisé". Enquêter sur les "yakuzas" avec tout ce que cela comporte de dangers, de menaces personnelles ou pour l'entourage, relève clairement de plus que de l'esprit d'aventure.
Jake Adelstein s'acharnera en particulier sur un leader de cette pègre japonaise surnommé le "vautour". Vautour qui a fait son argent dans les prêts usuraires entre autres choses.
Toutefois, je ressens un malaise en refermant ce livre. Malaise qui ne concerne pas l'exploit de l'auteur mais plutôt sa personnalité. Je ne crois pas que j'aimerais ce genre de personne. Malgré que ce qu'il a fait en dénonçant les pratiques hautement criminelles des yakuzas soit des plus louables, ce genre de personnage ne me plait pas. Centré sur lui-même, égoïste, individualiste, plein de soi, non il ne m'a pas plu. Je suis peut-être trop sévère mais c'est ce que j'ai ressenti. Même quand il nous raconte son inquiétude pour sa famille ( 2 petits enfants, 1 conjointe) ou pour son amie (Helena) ça m'a semblé artificiel comme préoccupations, bien loin d'être senti. Son empathie devenait obligation et non compassion...enfin...
Mais soyons honnête c'est une lecture hautement intéressante et Tokyo Vice se lit comme un roman de chroniques du Japon moderne.
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C'est sûr qu'après ce livre, je ne verrai plus jamais le Japon de la même façon. Je connaissais les mangas, les cerisiers, les tsunamis. Dans cette bio, je découvre la mafia des yakuzas, officiellement 58 600 membres fin 2013. C'est la plus grande organisation au monde d'un groupe de crime organisé. Jake Adelstein est arrivé au Japon à 19 ans pour y poursuivre des études de journalisme. En 1993, il est embauché dans un quotidien japonais, le plus vendu sur la planète.
Il nous raconte son embauche, accompagné des rituels propres au pays. Je ne pensais pas qu'il y avait autant de codes en usage chez les nippons. Certains sont drôles, d'autres ridicules pour un européen. En tant que journalisme d'investigation, il nous entraîne dans les milieux de la prostitution et tout ce qui tourne autour et qui fait du fric. le tout chapeauté par la mafia. Beaucoup de similitudes avec Gomorra de Roberto Saviano. Normal puisque les deux ont le même métier et dénoncent à peu près la même chose. Par contre le style est différent. L'auteur se met en scène sans fausse pudeur ni orgueil. Des témoignages de prostitués qui font froid dans le dos. Ce qu'il dit de sa sexualité après ces révélations est d'une grande force. Il a porté une grosse pierre pour démanteler ces réseaux, au risque de sa vie et de ses proches. Espérons que cela continue à porter ses fruits.
Visiblement Marchialy est une nouvelle maison d'édition. J'ai apprécié les bas de pages (qu'il faudrait dans ce cas renommer) qui sont placés dans la marge au niveau de l'astérisque.
De la qualité comme ça, j'en redemande.

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C'est un ouvrage vraiment exceptionnel que ce témoignage de Jake Adelstein sur la mainmise des yakuzas au Japon dont je n'avais pas pleinement conscience avant lecture. Exceptionnel en ce qu'il est le premier occidental à avoir pu intégrer le plus grand quotidien du pays et à avoir pu enquêter comme il l'a fait sur divers milieux du crime au pays du Soleil Levant, finalement au risque de sa vie et de celle de sa famille.

Nous découvrons ainsi par son intermédiaire le fonctionnement des médias japonais, de la façon d'y entrer jusqu'à celle d'en grimper les échelons, bien différent de celui de nos propres médias, et ce que signifie y être journaliste. Tout un réseau est nécessaire pour pouvoir faire dans de bonnes conditions son métier : connaissance approfondie de nombreux policiers que l'on appâte par des « cadeaux » (gourmandises, cigarettes…) et à qui l'on doit rendre visite régulièrement, passage par de nombreux lieux de débauche, dans lesquels il faut parfois payer énormément pour obtenir la moindre petite information de la part des hôtesses, prostituées… La concurrence est rude entre les journaux, et le travail énorme pour s'y faire une place, qui plus est lorsque la majorité des articles sont publiés de manière anonyme.

De 1993, début de son contrat avec le Yomiuri Shinbun, à 2005, moment où il va en démissionner en raison de la menace qui pèse sur lui et sa famille suite à ses recherches sur les milieux du trafic d'êtres humains et du crime organisé, Jake nous raconte dans les moindres détails ses enquêtes, dignes d'un travail de policier, pour obtenir les infos dont il a besoin pour écrire ses articles. Il relate également les difficultés qu'il rencontre à ses débuts pour se faire accepter comme journaliste accompli, étant un gaijin (étranger) – une belle preuve que les japonais sont particulièrement xénophobes, donc pas facile de se faire une place dans ce milieu lorsqu'on est juif américain avec une tête d'iranien, comme le fait souvent remarquer l'auteur avec beaucoup de dérision au fil de son témoignage -, même s'il finira progressivement par grimper plusieurs échelons. Il revient aussi sur les conséquences de ce métier et des sacrifices qu'il demande à son entourage, et peut-être plus encore à sa propre morale qui va prendre de sacrés coups, et lui faire goûter à ce vice sur lequel il enquêtera pendant ces douze années au Japon. le tout se lit avec beaucoup de fluidité, et l'on a presque parfois l'impression d'être plongé dans un polar, tant le journaliste parvient à nous décrire avec minutie et brio tout ce qu'il a vécu durant sa carrière japonaise, notamment sa découverte progressive et plus que perturbante d'une image étonnante de son pays d'adoption.

Tokyo Vice est un témoignage passionnant, vraiment éclairant sur un pays qui fascine bien souvent, mais qui est finalement bien moins lisse qu'il n'y paraît, surtout lorsque l'on en découvre de diverses manières ses méandres, comme a pu le faire Jake Adelstein durant une décennie.
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Le récit commence par l'entretien qu'à Jake avec des Yakuzas : si Jake publie un article sur le boss, lui et ses proches mourront.
Le récit effectue ensuite un flashback. On retrouve Jake juste avant qu'il n'intègre un prestigieux journal japonais.

On y découvre avec lui son travail, les articles qu'il faut écrire toujours de la même façon, les contacts avec la police, les clubs de presse où sont distillées quelques maigres informations.
J'ignore tout du fonctionnement de la presse (surtout celle qui couvre les faits divers). Ici j'ai découvert la très grande dépendance que la presse japonaise a vis-à-vis de la Police.

Les portraits que Jake fait de ses conditions de travail et de ses collègues sont édifiants. Les heures passées au bureau sont longues. Il y a des locaux pour dormir !
La work/life balance penche largement vers le travail au détriment de la vie de famille, des relations. Plus personne n'a de hobby. Dans ces conditions, les collègues sont parfois tout pour vous.
De profondes amitiés se tissent. Même si certains ne sont pas très démonstratifs.

Petit à petit, Jake couvre des sujets de plus en plus ardus et de fil en aiguille croise de plus en plus souvent des yakuzas.

Le ton devient de plus en plus grave. Le sordide s'insinue partout. Nous ne sommes pas dans un film de yakuzas, mais dans le réel. Le code d'honneur se retrouve rarement dans la nouvelle génération (s'il a vraiment existé). Les yakuzas extorquent, menacent, exploitent et les civils ne sont plus hors limite.
Petit à petit le milieu s'adapte et rentre sur le terrain financier.

Jake au fur et à mesure de ses enquêtes tombe de plus sur des cas de trafic d'humains.Impossible de rester simple reporter. Il s'implique et les évènements prennent un tour dangereux pour lui et ses proches. Le récit devient alors beaucoup plus fort et poignant.

Tout le récit est bien écrit. Très honnête, Jake ne cache pas ses lâchetés, ses faiblesses, ses erreurs.
Il reste modeste sur ses capacités en Japonais (alors qu'il doit très bien parler et écrire).

Il y a parfois des sauts de quelques années en avant ou en arrière qui troublent la compréhension

En résumé
Un livre poignant, sincère qui vous racontera la réalité du journalisme, des yakuzas, de la police et de la justice japonaise.
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Avant toute chose j'aimerai signaler la qualité d'impression de ce livre paru aux Editions Marchialy avec un papier de qualité et une mise en page soignée et originale. Quant au récit, j'ai adoré du début à la fin. Dès les premières pages le lecteur est embarqué dans une histoire d'autant plus incroyable qu'elle est basée sur la réalité des affaires de la mafia japonaise. On découvre le parcours inattendu de l'auteur, un quotidien étonnant et des personnages inquiétants et hauts en couleur. On imagine sans peine la difficulté pour un gaijin de s'intégrer au Japon à un tel niveau : être employé comme journaliste dans un journal japonais, écrire pour ce titre en japonais, s'intégrer à la police et au monde des yakuzas. Si j'ai aimé l'histoire concernant le Goto-gumi que j'ai trouvée passionnante, j'ai aussi particulièrement apprécié toute la partie concernant les us et coutumes de la société japonaise, la façon dont la police et les journalistes sont amenés à collaborer, la hiérarchie tacite ou non entre ces différentes professions, la place des yakuzas par rapport à la société civile japonaise, leur évolution et leur adaptation au monde de la finance internationale. J'ai aussi appris des tas de choses sur le fonctionnement de la société japonaises et sur sa structure sociale et culturelle à travers ce livre.

Le lecteur embarque pour un récit étonnant dans les bas-fonds de la société nippone avec son industrie du sexe, du racket et de l'exploitation humaine dans ce qu'elle a de plus abjecte ; mais cela n'est ni graveleux, ni gratuit. Au contraire, la dimension humaine est toujours présente et au centre du récit. On s'attache facilement aux personnages, même à ce yakuza qui demande de l'aide à l'auteur pour découvrir celui qui propage des rumeurs à son encontre. Entre témoignage et policier, ce livre se lit très facilement. le style est concis, journalistique, dynamique.

J'ai aimé aller au-delà des apparences à travers ce témoignage. Pour avoir visité le Japon, j'en avais, comme beaucoup, la vision idéalisée d'un pays se partageant entre modernité et tradition, où les rues sont sûres, propres, les gens pressés, la nourriture fabuleuse… Une sorte de mélange entre le carrefour de Shibuya et le calme zen d'un onsen. Même si l'on sait pertinemment que le côté sombre existe, on a tendance à l'oublier dans les rues de Tokyo, où l'insécurité que l'on peut rencontrer à Paris ou dans nos grandes villes occidentales n'existe pas en tant que telle. Il était donc intéressant d'approcher aussi un peu ce côté sombre à travers ce livre et de réaliser pleinement que malgré cet aspect lisse apparent il existe aussi des failles, des crimes sordides (à travers l'affaire Lucy Blackman par exemple), une gangrène financière présente à tous niveaux de la société jusqu'au sommet. Ce témoignage fut l'un de mes coups de coeur de ce premier semestre de lecture.

Je remercie Babelio et les Editions Marchialy pour ce livre qui m'a tenu en haleine du début à la fin.
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Ce livre, je l'ai acheté un peu par hasard. Je n'ai pas su résister à la magnifique couverture de ce beau livre-objet.
Je ne connaissais ni l'auteur, ni la maison d'édition et pour tout vous dire j'ai d'abord pensé que c'était un manga comme ‘Quartier Lointain' de Jirō Taniguchi que j'avais adoré.

‘Tokyo Vice' est un livre qui peut se lire comme un roman noir mais qui est, en réalité, le témoignage d'un journaliste américain qui a réussi à intégrer le service Police-Justice de la rédaction d'un des plus grands quotidiens japonais, le Yomiuri Shinbun.

Le lecteur est invité à suivre le journaliste dans les faubourgs de Tokyo à la recherche du SCOOP qui fera de lui ‘ LE ‘ journaliste le plus célèbre du monde.

C'est donc avec intérêt, que l'on se balade de nuit avec Jake Adelstein dans les ruelles peu fréquentables de Kabukichō ou Roppongi à la recherche de faits divers ou de petits scoops.
On suit ses investigations, ses révélations journalistiques et sa progression au sein du quotidien japonais.

Plus le journaliste avance dans ses investigations, plus il prend de l'importance et il va enfin dénicher ‘LE' scoop.
Adelstein va faire coup double avec son scoop … attirer la lumière sur lui et voir sa tête mise à prix par le Goto-Gumi, branche du Yamaguchi-Gumi, le plus important gang yakuza du pays.

‘Tokyo vice' est un documentaire exceptionnel sur l'envers de la société nippone et sur le métier de journaliste de terrain prêt à risquer sa vie pour obtenir ‘LE' scoop.
En effet, d'une part, Jake Adelstein explique à son lecteur ce qu'est le Japon d'aujourd'hui et d'autre part, il lui explique son métier de journaliste de terrain en répondant à ces questions :

- Comment trouver un bon sujet d'enquête ?
- Comment dénicher un scoop ?
- Comment construire un réseau d'informateurs ?

Une pépite que je recommande.
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Je pensais lire l'histoire d'un journaliste traqué par les yakuzas, un polar retraçant les enquêtes journalistiques de notre écrivain d'adoption nippone... en fait j'ai lu bien plus que cela.

Si la première de couverture attire l'oeil (la couverture broché est réellement sublime), c'est bien la quatrième de couverture qui m'a clairement décidé à acheter cette petite merveille. La mise en page du texte est soignée, un peu comme si nous lisions un article de presse.
À l'heure où le numérique est en plein essor, c'est avec ce genre d'ouvrage que j'aime enrichir ma bibliothèque.

Dans la première partie du roman le ton de l'auteur est clinique, on le sent détaché de ses émotions, il nous relate des faits qui se veulent objectifs, la façon dont il a pu se construire son réseau d'informateurs ou encore les personnes qui l'y ont aidés, ses premières amitiés.
Les techniques d'investigations et l'immersion dans l'envers du décor sobre et élégant de l'image que renvoie le Japon, rendent ce roman captivant, excitant même.

Le ton est léger et parfois grivois mais la plume est toujours précise et incisive.
C'est avec humour que l'auteur nous livre ses difficultés en tant que gaijin.

L'auteur prend le temps de nous décrire certaines traditions, les notes explicatives apportent un plus, les termes japonais omniprésents rendent hommage à cette culture et l'on ressent toute l'affection de l'auteur pour son pays d'adoption.

Le ton de l'ouvrage prend une toute autre envergure dans la moitié de la deuxième partie du roman. On commence vraiment à ressentir les émotions de l'écrivain, laissant tomber les barrières ou peut-être une certaine pudeur, se livrant à une confession parfois intime avec le lecteur.
Dès que Jake Adelestein nous invite dans ses pensées sans faux semblants, une certaine tension s'immisce et s'installe jusqu'à la fin de la narration.

La troisième partie traite de ce qui le poussa à quitter pour un temps le Japon, de réelles menaces pesant sur lui ainsi que sa famille.

J'ai apprécié lorsque l'auteur nous décrivait l'évolution de la technologie. Nous le rencontrons au début des années 90 (pas de téléphone portable, pas d'internet) et l'histoire se déroule jusqu'en 2008.

Mais ce que je retiens surtout de cette oeuvre, ce sont les temps forts de ce roman.
Il y a des passages où mon coeur s'est serré à tel point qu'il m'a fallu faire une pause dans ma lecture.
Sa tentative d'explication du terme Yarusenai n'aurait pas pu être plus explicite et juste je pense.

J'ai eu l'impression de vivre des instants de vie avec Jake Adelestein et terminer ce roman est un petit peu comme dire au revoir à un ami...alors bonne route mon ami et s'il te plaît, pense à mettre des chaussettes unies.
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Tokyo Vice : L'histoire
Mais quel plaisir de lire cette non-fiction qui m'a rappelé l'excellent Baltimore de David Simon !
L'auteur, Jake Aldestein, raconte sa vie en tant que journaliste au Yomiuri Shinbun, un des grands quotidiens japonais. C'est le premier américain à intégrer l'équipe de journalistes d'un quotidien japonais. Nous suivons donc l'histoire de ce « gaijin » de son arrivée au journal jusqu'à l'époque où il écrit son livre.
Le livre est coupé en 3 parties qui sont : le Soleil Levant, le Zénith et le Crépuscule.
Dans la première, Jake raconte comment il a eu sa place de journaliste et commence à intégrer les coutumes japonaises comme les remises de carte de visite. Il découvre les liens entre la police, les journalistes et les yakuzas à travers plusieurs affaires criminelles.
Dans la seconde partie, on le retrouve en journaliste plus expérimenté. Il est muté à Tokyo pour s'occuper des affaires de moeurs et il découvre les quartiers chauds de Kabukicho (plutôt réservé aux japonais) et Roppongi (pour les étrangers et beaucoup plus sordide).
Ca sera l'occasion de découvrir le fonctionnement du trafic d'êtres humains régi par les yakuzas et de découvrir les moeurs japonaises. J'ai vraiment adoré cette partie.
Dans la troisième, Jake sera confronté à l'affaire de sa vie. Il s'intéresse au blanchiment d'argent et à une opération du foie réalisée aux Etats-Unis sur Goto, le chef d'un des plus gros gangs de yakuzas. Sa vie et son entourage seront menacés et il est obligé de quitter son poste de journaliste au Yomiuri. Il poursuivra quand même son enquête tout en découvrant les impressionnants liens tissés par les yakuzas à l'intérieur et à l'extérieur du Japon.
J'ai dévoré ce livre qui est très bien écrit et qui a été admirablement bien traduit.

Tokyo Vice : L'objet
Le livre est magnifique. le premier contact se fait avec très belle illustration de couverture réalisé par un membre de la maison d'édition. Ensuite, on découvre la mise en page très travaillée avec les titres de chapitres écrits à la verticale. le papier est également très agréable et j'ai adoré la toute dernière page du livre où tout est détaillé avec humour : le poids du livre, le papier utilisé, … Un magnifique ouvrage !

Tokyo Vice : La maison d'édition
Tokyo Vice est le premier titre des Editions Marchialy, petite maison d'édition française qui souhaite se spécialiser dans les ouvrages de « creative non fiction ». Bon courage à eux.


Merci à Babelio et aux Editions Marchialy pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de « Masse Critique ». J'ai été tellement content de ce livre que je me suis empressé d'acheter leur second ouvrage édité, Une femme chez les chasseurs de tête écrit par Titaÿna
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J'ai bien aimé les détails graphiques inhabituels dans un livre : les têtes de chapitre écrites verticalement, des notes explicatives en encart et non en note de bas de page, les caractères sont assez gros et bien lisibles... ce sont des détails mais quand on prend un pavé ce sont des choses qui comptent sur la longueur. D'ailleurs le livre est bien moins un pavé qu'il n'y paraît avec un peu moins de 500 pages, le papier est en fait très épais.
Il se lit très facilement, avec toutefois des arrêts sur les mots japonais auxquels nous ne sommes pas habitués, mais l'auteur réussi parfaitement le challenge difficile de redynamiser avec sa plume qui semble courir le plus naturellement du monde à grande vitesse comme le Shinkansen (TGV japonais), il fait aussi preuve d'humilité et d'humour, ce qui donne un très bon mélange vif, dynamique et facile à lire. Il se lit comme un bon roman pas comme un documentaire lourd ou pesant de détails. L'auteur a aussi réussi à parler des horreurs des mafias sans tomber dans les détails immondes, j'ai apprécié cette pudeur, ce respect.
J'ai beaucoup ris, pleuré aussi et ressenti de grosses colères. Je suis passée par toutes sortes d'émotions, et c'est justement ça la vie. Ce livre est une partie de la vie de l'auteur et cela se ressent.
Une fois le livre refermé je n'avais qu'une envie : ne pas l'avoir encore lu pour pouvoir le redécouvrir à nouveau, mais c'est impossible alors je l'ai passé à mon mari en pensant déjà le prêter à ma mère... je crois que c'est le plus beau compliment qu'on puisse faire au sujet d'un livre : avoir envie de le partager.
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Quais du polar aura été riche en rencontres. Et celle-ci n'est pas des moindres. Jake Adelstein ! Il sera le premier journaliste occidental à travailler pour le Yomiuri Shinbun, un quotidien japonais qui compte dans le pays. Dans la vie comme dans le livre, son cynisme et son ironie transparaissent. Un journaliste à l'ancienne, qui fume des cigarettes aux clous de girofle, fréquente les bars à hôtesses, fait ami-ami avec la police, délaisse sa famille. Tout pour l'actu, le poids des mots, le choc des photos.

Ce n'est pas pour rien que le texte est publié au départ aux éditions Marchialy (avec une traduction de Cyril Gay). Pas de polar ici, mais une non-fiction qui nous plonge dans les bas-fonds du Japon. Un bain culturel étonnant, assez loin de l'idée que je me faisais des yakuzas (j'en étais restée aux tatouages et à l'amputation des doigts) et surtout des moeurs du pays. le fait que lui-même soit étranger (pourtant totalement intégré) aide beaucoup à cette immersion. Assez vite, on comprend que le crime organisé à les mêmes bases partout dans le monde et pour reprendre une citation d'Elise Costa, que le meurtre à trois raisons : l'argent, le sexe ou le pouvoir. Les yakuzas manient plutôt très bien les trois items.

Et Jake Adelstein fait son trou, d'un scoop à un autre, d'un flic à un ancien yakuza, il recueille les témoignages, et ce n'est pas rare qu'il le fasse avec une hôtesse sur les genoux. Parfois, on se demande même s'il n'est pas plus flic que les flics. Là encore, découverte totale d'un système judiciaire assez aberrant où l'on peut juger un homme pour avoir démembré un cadavre mais sans traiter la question du meurtre avant. Sans compter que le véritable système judiciaire est interne aux groupes mafieux.

@jiemde et @b.a.books vous diront que j'ai traîné dans cette lecture commune mais pas par manque d'intérêt, loin de là. Ce n'est pas un polar, c'est un récit journalistique consistant et je n'avais pas envie de le survoler. Depuis que je lis du noir (longtemps déjà) je sais qu'on ne connaît bien une culture qu'en s'attaquant à sa face sombre. Preuve en est encore une fois.
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