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sur 882 notes
Tokyo Vice n'est pas un polar (comme je le pensais), mais plutôt un documentaire sur la vie de journaliste de l'auteur, qui mène progressivement le lecteur dans les bas-fonds de Tokyo.

Ce beau pavé se divise en trois grandes parties. La première raconte comment ce juif du Missouri a réussi à se faire une place au Yomiuri Shinbun, quotidien nippon le plus diffusé au monde. C'est avec un mélange d'amusement et d'étonnement que le lecteur suit la période d'apprentissage de ce gaijin qui fait progressivement une croix sur toute vie privée afin d'embrasser pleinement cette carrière de journaliste dans un pays qui n'est pas le sien. Premier étranger à occuper un tel poste, il découvre petit à petit le milieu de la presse nippone et les coutumes japonaises, tout en s'intéressant peu à peu aux yakuzas.

Dans la seconde partie, notre journaliste, déjà beaucoup plus expérimenté, se retrouve muté à Tokyo, où il plonge de plus en plus dans les quartiers chauds de Kabukichō et Roppongi. Après avoir couvert la politique locale à Saitama, il se retrouve en effet lié à la brigade des moeurs de Tokyo, où bars à hôtesses, salon de massages, alcool, drogues et yakuzas sont légion. Dévoilant son côté plus obscur et devenant progressivement une véritable « pute de l'info », prêt à tout pour dénicher un scoop dans les bas-fonds tokyoïtes, il commence à s'intéresser de plus près au trafic d'êtres humains…

La dernière partie est dédiée au scoop de sa vie, celui qui lui vaudra de nombreuses menaces de mort de la part du Goto-Gumi, branche du Yamaguchi-Gumi, le plus important gang yakuza du pays. Poursuivant son enquête sur le trafic d'êtres humains, Jake découvre en effet que l'un des plus puissants yakuzas a eu droit à une greffe de foie aux États-Unis, le tout avec l'aval du FBI et en utilisant de l'argent blanchi par les casinos de Las Vegas. Sa tête se retrouve du coup mise à prix et il se voit contraint de quitter son poste de journaliste au Yomiuri.

Outre le ton drôle et le regard différent et plein d'innocence d'un américain qui découvre progressivement la culture, les moeurs et les dérives de son pays d'accueil, « Tokyo Vice » offre également un plongeon intéressant dans les bas-fonds de la société nippone, dévoilant au passage les liens entre les yakusas, les journalistes, les politiciens et les forces de l'ordre. Je ne suis par contre pas fan du style un peu maladroit de l'auteur. Si l'introduction ne manque pas de mettre l'eau à la bouche grâce à une menace yakuza sur sa personne, il faut cependant attendre le dernier tiers du récit pour arriver au coeur de cette menace, l'auteur se perdant souvent dans de nombreuses digressions et anecdotes, certes amusantes ou didactiques, mais qui prêtent un peu à confusion et font perdre le fil rouge du récit au lecteur.

Bref, un témoignage enrichissant, mais pas fan du tout du style !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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C'est un témoignage assez étrange que celui de Jake Adelstein. Un étranger, de surcroît américain, qui va devenir journaliste au sein de l'un des plus grands quotidien nationaux japonais. Avec humour et lucidité, Jake va nous conter son parcours jusqu'à sa rencontre avec le milieu des Yakuza.

Pourtant, j'ai décroché en cours de route. Les chapitres sont assez longs, une haute dose d'informations (très intéressantes ceci dit) mal réparties... Bref, j'ai eu du mal à suivre et à me passionner.

Autant laisser ce livre, emprunté à la médiathèque, trouver son chemin vers d'autres lecteurs.

Bonne lecture :)
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"Tokyo Vice" est le récit de l'expérience par son auteur des années qu'il a passées au Japon en tant que journaliste, au sein de la rédaction du prestigieux Yomiuri Shinbun, quotidien non seulement le plus lu du Japon, mais aussi le plus vendu de la planète.
Il faut préciser que Jake Adelstein, comme son nom l'indique, n'est pas japonais, mais américain, et qu'il fût le premier étranger à intégrer un tel poste.
Embauché au service police-justice du journal, il couvre pendant une dizaine d'années faits divers, crimes..., se familiarise avec les bas-fonds de Tokyo, univers de l'exploitation sexuelle, du trafic de drogues, du blanchiment d'argent, et en vient à s'immiscer dans le monde du crime organisé, en côtoyant des yakuzas.

Le récit est découpé en trois parties, évoque dans un premier temps la découverte de ce milieu particulier qu'est celui de la presse, mais aussi de la société japonaise en général, s'attarde sur la manière dont Jake s'y immerge, et conclut sur ce qu'il intitule "sa chute", l'épuisement et l'omniprésence du danger le poussant finalement, après une dizaine d'années d'exercice de cette profession qui s'apparente à un sacerdoce, à rentrer aux Etats-Unis.

Le métier de journaliste japonais nécessite en effet une grande capacité d'adaptation : le turnover d'un service à l'autre, favorisé par le fait que les articles ne soient pas nommément signés, y est constant. Les journées de travail s'achèvent souvent dans le courant de la nuit, ponctuées des tâches ingrates (faire-parts de naissances, compte-rendus sportifs) dévolues à tout débutant.

L'étroite collaboration avec la police qu'implique l'exercice de la profession de journaliste au service police-justice se matérialise, à Tokyo, par la présence dans le commissariat de chaque quartier d'un "Press club", où cohabitent quasiment jour et nuit les représentants des divers organes de presse. Ainsi, les journalistes qui y officient, davantage au contact des employés des forces de l'ordre que de leurs collègues, sont pour ces derniers des étrangers. Jake se soumet aux particularités et aux contraintes de cette organisation, et fait siennes les méthodes locales, empreintes de la rigidité protocolaire qui régit les relations aux sein de la société japonaise. Ainsi, le réseau des contacts se tisse au fil de rencontres dont les horaires, les modalités sont fixées par des règles précises et incontournables. A coups de cadeaux, de politesses, l'américain parvient à créer des liens parfois solides avec certains policiers. Les informations s'échangent contre des scoops, sachant que là encore, toute publication est astreinte à un ensemble de conventions implicites et contraignantes.

Mais c'est surtout lors de sa mutation dans le quartier de Kabukicho que Jake va devenir, selon ses propres termes, une véritable "pute de l'info". Véritable échantillon des pratiques déviantes japonaises, Kabukicho concentre dans la multitude de ses bars à hôtesses, de ses rues mal famées, danger, aventure et érotisme. Ayant décidé de s'attaquer à la problématique de l'exploitation sexuelle, qui suscite indifférence et acceptation tacite des autorités, puisque ses victimes sont des étrangères, le journaliste devient pour les besoins de son enquête un habitué des bas-fonds tokyoïtes.



Sa vie privée en pâtit. Marié à une japonaise dont il a deux enfants, Jake est constamment absent, et engloutit une partie de son maigre salaire dans l'alcool et les frais qu'engendre sa trépidante vie nocturne. La fréquentation de victimes de l'industrie du sexe l'amène de plus à se désintéresser de la sexualité, qu'il finit par associer à la saleté et la brutalité.
Son combat pour faire éclater au grand jour le scandale de cet esclavage moderne attire sur lui l'attention de membres du crime organisé, impliqués dans le trafic de jeunes étrangères.

A l'époque où Jake Adelstein arrive au Japon, le profil des yakuzas a changé. Les truands couverts de tatouages et à l'auriculaire manquant ont fait place à des entrepreneurs en costume d'hommes d'affaires. En 2007, l'Agence Nationale de la Police lance un signal d'alarme : la mafia japonaise, en se lançant dans l'immobilier et en investissant dans des centaines d'entreprises, menace de devenir "un cancer qui va gangrener les fondations économiques" du pays.
Pour autant, les autorités adoptent toujours une position équivoque vis-à-vis de ce fléau. L'efficacité des lois anti-gangs mises en place dès le début des années 90 est annihilée par le manque de moyens mis à disposition des brigades chargées de lutter contre le crime organisé, et par un contexte juridique volontairement flou : l'état ne condamne pas l'appartenance à une organisation criminelle... Il faut dire que les yakuzas entretiennent avec le parti majoritaire, qui les a longtemps considérés comme un mal nécessaire -voire comme un second service d'ordre vidant les rues de la petite délinquance- des liens historiques profonds...
La mafia japonaise est ainsi, à certains égards, plus puissante que jamais, véritable empire dont les membres (des dizaines de milliers) constitue une gigantesque toile d'araignée.
En s'attaquant à l'organisation, le journaliste met la main dans un nid de guêpes...

L'intérêt de "Tokyo Vice" est purement documentaire.
L'auteur porte sur la culture et les moeurs de son pays d'accueil un regard à la fois curieux et détaché, et brosse un portrait sans complaisance des dérives de la société japonaise. Mais hormis le fait qu'il permet une incursion intéressante dans l'univers tokyoïte, "Tokyo Vice" est aussi un constant rappel qu'un bon reporter ne fait pas nécessairement un bon écrivain. J'ai souvent trouvé le récit confus : la complexité de l'organisation journalistique japonaise, qui nous fait transiter d'un service à l'autre, a tendance à perdre le lecteur, l'auteur lui-même passant parfois d'un épisode à l'autre sans achever celui qu'il a commencé. de même, le style est terne, voire parfois maladroit.

Malgré tout, je ne regrette pas cette lecture, qui reste un témoignage souvent enrichissant et l'occasion d'une immersion dans un univers différent.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Belle édition pour cette ouvrage qui a été vendu comme LE livre sur la pègre japonaise. En lieu et place, l'auteur nous plonge surtout dans sa vie de journaliste, dans une rédaction, et évoque les liens qui existent dans la société japonaise entre les yakusa, la politique, et la police (sans oublier le FBI !). Il nous emmène avec lui dans ses enquêtes journalistiques qui montrent le Japon des clubs, du meurtre, des prostituées, du traffic d'humain... On comprend que sa vie personnelle ait pu être pertubée par la tristesse de l'envers du décor nippon. Jake Edelstein nous parle aussi des belles rencontres qu'il a fait dans ce pays. Pourtant, il manque un petit quelque chose au livre, même si le journaliste a un talent certain pour la narration. Il faut d'abord attendre un bon tiers du livre pour arriver aux quartiers chaud de Tokyo et quasi la fin du livre pour que la mafia lui gâche vraiment la vie. L'auteur explique à la fin sa difficulté à écrire ces mémoires sans trahir ses sources. C'est sans doute ce qui explique ce petit sentiment d'inachevé... un livre à lire toutefois pour ne pas oublier que le Japon n'est pas que beauté (comme tous les pays bien sûr).
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J'ai adoré ce livre, avalé en très peu de temps et quelle découverte!! Quel bonheur de découvrir le Japon, pays qui m'intrigue, à travers la plume de ce journaliste qui a tout donné au boulot ! Et quels risques il a su prendre!! Cette histoire vraie est passionnante!
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- Les ombres du soleil levant 👹

Loin d'être mon style de prédilection, Tokyo Vice m'a d'abord attiré par sa très belle couverture, et par le fait qu'il raconte -si j'ai bien compris- une histoire vraie : celle de Jake Adelstein, jeune journaliste américain s'installant au Japon pour y devenir journaliste d'investigation.
Nous découvrons dans ce livre ses débuts et son apprentissage des ficelles du métier, au travers de quelques enquêtes diverses et très intéressantes. le ton est donné dès les premières pages, avec une rencontre sous haute tension entre le journaliste et un haut placé de la mafia japonaise.

Si les enquêtes sont palpitantes et très instructives au sujet de la culture japonaise, je regrette néanmoins le style trop « journalistique » de l'auteur. Tout est décrit de façon très claire, l'ambiance est très bien installée, mais j'ai trouvé difficile de s'attacher aux personnages et de s'impliquer émotionnellement dans les péripéties du protagoniste, malgré le grand respect qu'inspire l'auteur pour son travail.

C'est malgré cela un bel ouvrage que je recommande surtout pour les amateurs du genre, je lirai probablement les suites de ses aventures avec intérêt, mais, malheureusement, sans passion ardente.
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Autant je comprends qu'on se laisse porter par le récit, autant la partie véracité parait très douteuse. Que l'auteur romance le récit peut se comprendre, sauf qu'il nie avoir exagéré ou inventé certaines choses. Malheureusement, même des passages durs (et au final inutiles au récit si ce n'est de vouloir choquer le lecteur) autour du suicide semblent avoir été inventé par l'auteur. Ce que je n'apprécie pas c'est qu'il joue beaucoup trop la carte de l'exotisme du Japon, pour alpaguer les gens qui ne connaissent pas si bien le pays; il en arrive à essentialiser les japonais. Certes le fond de l'histoire existe, mais la plupart de ses péripéties semblent plus sortir de la série de jeu Yakuza (qui a le bon gout d'assumer d'être une fiction) que du reportage de terrain.

Quelques sources sur les sérieux doutes qui plannent sur le récit:
https://tokyovicefactchecked.wordpress.com/about/
https://www.hollywoodreporter.com/movies/movie-features/tokyo-vice-problematic-source-material-1235135828/
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Je ne lui mettrais pas de note. J'ai pas réussi à le finir alors qu'il est bien!
Il est bien écrit, si on s'intéresse à la culture japonaise il est parfait, il y a beaucoup d'informations très intéressantes que j'ignorais.
Ce qui m'a fait abandonner c'est que chaque chapitre se lit en mode nouvelle, chaque chapitre, il se passe une chose différente avec les infos qui vont avec. J'avais juste pas envie de lire un guide du japon en tant que journaliste.
Ensuite les noms... Bordel que c'est compliqué. Tous les prénoms se ressemblent (pourtant je suis une habituée, les noms japonais ne m'ont jamais dérangé) l'auteur te dit une seule et unique fois le prénom et t'es sensé te rappeler du perso 100 pages après... Y a aucun rappel de prénom et dieu sait tous les personnages qu'il y a dans ce livre. Ça aurait été sympa de mettre une piqure de rappel quelques fois pour la compréhension du texte.
Les histoires sont parfois décousues... de mardi matin on se retrouve à mercredi soir dans le bureau pour se retrouver à lundi après-midi... En soi ça dérange pas vraiment par contre ça m'a fait sortir du texte plusieur fois.
Bref. Il m'a pas plu tant que ça mais ça reste un bon bouquin
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Une histoire du crime japonais.

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🎎 Jake Adelstein a 24 ans lorsqu'il quitte le Missouri pour rejoindre le Yomiuri Shinbun, le plus grand quotidien japonais. Celui qu'on appelle le “gaijin” (l'étranger) ne connaît pas encore les codes de l'énigmatique société nippone qui vient tout juste de lui ouvrir ses portes.

🕴Pendant des années, Jake va infiltrer la mafia japonaise en devenant l'informateur de la police locale. Un double jeu extrêmement risqué lorsqu'on connaît l'emprise des yakuzas sur la société. Plongée au coeur des quartiers rouges de la capitale, où la décadence et le vice règnent.

👨‍💻 Une enquête journalistique effarante racontée comme un polar mafieux, qui met en exergue la corruption qui gangrène le pays du soleil levant. Menacé de mort par les yakuzas, Jake renonce à publier son article et quitte le pays. Mais il n'abandonne pas le combat, et continue son investigation pour publier en 2009 “Tokyo Vice”, en dépit des menaces de Tadamasa Goto, l'un des dirigeants yakuzas les plus influents de l'archipel.

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Tokyo Vice” n'est pas seulement un livre passionnant, extrêmement bien rédigé et documenté. C'est aussi un acte de bravoure sensationnel, de la part d'un journaliste qui n'a pas cédé sous la pression des yakuzas et a oeuvré toute sa vie pour la justice.

https://youtu.be/jKx8FFRrlN0
Lien : https://www.instagram.com/el..
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Belle plongée dans la noirceur des bas-fonds japonais. Toujours intéressant d'en savoir plus sur ce pays si différent, si codifié. La description des relations que l'auteur avec ses informateurs policiers ou yakuza sont passionnantes et décalées à limage de la dégustation de glace qu'il a avec son futur mentor. Un peu sordide et voyeuriste comme on peut l'être nous-même.
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