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3,85

sur 207 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
30 courtes notes de quelques lignes à quelques pages sur le deuil de son père, décédé pendant le premier confinement, avec une famille éparpillée à travers le monde et des obsèques repoussées plusieurs fois. Chaque culture a sa façon d'aider à faire son deuil, et partout les deuils ont été perturbé par le Covid. Je m'attendais à un récit sinon plus intime, du moins plus personnel, moins neutre, et paradoxalement aussi, de plus universel. Peut-être ce texte a-t-il été écrit trop tôt, trop près du deuil ? Les pages qui m'ont le plus marquées sont celles où elle éprouve le côté physique du chagrin, le besoin de s'isoler encore plus, le déni, la colère. Mais j'aurais aimé qu'elle parle un peu plus des coutumes de deuil igbo, on n'en entrevoit que quelques éléments ici ou là. Bref, un peu décevant...
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Ce midi, je lisais dans « Anne et sa maison de rêve » un passage sarcastique sur les avis de décès qui décrivent tous des modèles de vertu. Aucune ironie sous la plume de Chimamanda Ngozi Adichie : son « Daddy », décédé brusquement, a vraiment l'air d'avoir été ce qu'on peut appeler un homme bien, et on ne peut que comprendre son chagrin.
Il y a des phrases percutantes, la première arrive très tôt, quand elle note qu'elle « [ne savait pas] qu'on pleurait avec ses muscles » ; ou quand elle parle de l'irrémédiabilité de la perte d'un être aimé.
« Notes sur le chagrin » (« sur mon chagrin » aurait peut-être mieux convenu) est un bel hommage à son père, même si je ne pense pas en retenir autre chose que les phrases dont je parle plus haut (ce qui est déjà bien).

#challengesolidaire2024
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Chimamanda Ngozi Adichie nous raconte la douleur et l'incrédulité face au deuil soudain et à l'absence qui en résulte. Deuil d'autant plus douloureux que c'est arrivé pendant le premier confinement, elle aux États-Unis, son père mort au Nigeria, pas d'avions, aéroports fermés.

J'espérais de l'émotion, très forte, pour me rapprocher de mon propre deuil que je ne cesse de vivre depuis 1992. Hélas je n'ai pas été touchée. J'ai trouvé tout très froid, factuel, je n'y ai ressenti aucune émotion. Ça n'a rien réveillé en moi, peut-être parce qu'elle dit "parti" au lieu de "mort". Ça édulcore et de fait ça rend les choses ni douloureuses, ni tragiques, et peut-être même pas réelles. Partir implique un retour possible…

Je m'attendais à trouver dans cette lecture un gros serrement de coeur, je suis complètement passée à côté, ça m'a laissée de marbre.. peut-être trop peu de page pour réussir à faire ressentir l'ampleur du désarroi. J'ai trouvé que l'autrice sautait trop souvent du coq à l'âne : du chagrin, de la colère, des souvenirs, des faits, du chagrin, de la colère et ainsi de suite, trop vite, sans que jamais rien n'aie eu le temps de me toucher.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Chimamanda Ngozi Adichie a fait sa place dans le monde la littérature grâce à son roman : "Americanah". Depuis, elle a écrit de nouvelles choses et dernièrement, elle publie une histoire très personnelle. Sa famille est très importante pour elle qu'importe où se trouvent les membres dans le monde. Mais voilà que son père vient à mourir en pleine période de pandémie en Afrique. Elle est au Etats-Unis. Comment accepter cette nouvelle qui semble si improbable? Pourtant elle a vu via Zoom le corps sans vie de ce dernier. L'idée est complétement inacceptable et l'accepter la rendrait réelle. Seulement voilà tout prouve que c'est vrai, indiscutable. Un vide intérieur et des larmes l'habitent totalement. En plus, impossible de pouvoir se rendre sur place. Pour enterrer le défunt c'est tout une organisation car il faut l'accord des communautés qui ont besoin d'argent et de nourriture. Tout se complique et pourquoi demander de l'aide? L'acceptation mettra du temps à venir ce qui demande de changer de temps de l'action. Un ouvrage qui touchera tous ceux qui ont perdu quelqu'un de proche ce qui a été très fréquent ces deux dernières années. Rire et faire face à sa souffrance demande du temps et de la raison. Une démarche longue, pénible et nécessaire pour avancer. Apprendre à garder de beaux souvenirs en mémoire du défunt, voilà ce qu'il faut cultiver. Un moment touchant qui pourra parler à tout le monde.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Elle m'avait dit : « Lis-le, moi ça m'a aidée ».
Que dalle, lecteur, moi ça m'a enfoncée.

Enfoncée dans mon chagrin en mettant des mots là où je n'arrivais pas à en poser. Engoncée dans l'incompréhension la plus totale, empoigné ce sentiment d'injustice. Un aquoibonisme absurde qui colonise, désormais, tous les domaines de ma vie. « Jamais » est entré dans ma vie et ne la quittera plus. Je dois parler de lui au passé et j'y crois pas que je parle de lui au passé, lecteur. « Est-ce que ce monde est sérieux ? », je me répète chaque jour, et chaque petit plaisir que je prends a ce goût infâme du regret, de l'absence, de l'hébétude et de la sidération. « Laisse le temps faire son oeuvre » qu'on me dit, comme si l'attente me serait d'un grand secours… « essaie la méditation » qu'on me dit, comme si j'avais besoin de laisser mes pensées m'envahir le temps d'un tour de karma… « Sors, profite de la vie et offre-toi de petits plaisirs au quotidien ». Je jette la pierre au premier qui me pousse vers le bonheur, lecteur, et Chimamanda Ngozi Adichie décrit avec une acuité déconcertante cette envie de s'isoler et se recroqueviller sur soi-même qui nous tenaille lorsqu'il est temps de « faire son deuil ». Je vomis ces belles paroles, je fuis la bienveillance, je maudis la gentillesse. Et cette auteure qui m'était une inconnue notoire jusqu'alors est devenue mon double, ma soeur, mon âtre que je ne veux plus quitter. Car comme elle, c'est pas seulement dans mon coeur et dans ma tête que je suis malade. Mon corps aussi me lâche, lecteur, honteusement, cet enfoiré abdique lui aussi. le pas est lourd, la respiration coupée, la digestion impossible, le sommeil agonisant… Un de mes bras a disparu à jamais, et c'est le gauche, celui dont je n'avais pas conscience de me servir aussi souvent, celui qui tient mon livre pour que le droit tourne les pages, celui qui tient la feuille quand j'écris...

Et toi, tu crois qu'on peut continuer de vivre avec un bras fantôme, lecteur ?
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"Émotionnellement, nous pataugeons aussi. Nous avons eu cette chance folle d'être heureux, d'être pris dans une cellule familiale intacte et sécurisante, de sorte que nous ne savons pas quoi faire de cet éclatement. Jusqu'à présent, le chagrin appartenait à d'autres. L'amour apporte-t-il, même inconsciemment, l'arrogance trompeuse de croire qu'on ne sera jamais touché par la douleur de la perte?".

Le 10 juin 2020, en pleine pandémie mondiale, Chimamanda Ngozi Adichie perd son père. Elle vit aux États-Unis, il vit au Nigéria. Les aéroports fermés et les mesures sanitaires empêchent les obsèques. Ils empêchent aussi le rassemblement des proches, le soutien véritable.

Dans Notes sur le chagrin, l'autrice partage avec nous une sorte de journal intime de son effondrement, de sa douleur, de sa colère.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas été touchée, ce serait faux, mais je pense que je m'attendais à tout autre chose, quelque chose de peut-être plus universel. Ce texte est véritablement très personnel, l'autrice y relatant beaucoup de souvenirs avec son père adoré, admiré. J'ai donc lu (et ressenti) son chagrin extrême, mais pour être tout à fait honnête, je ne sais pas ce que je retiendrai vraiment de ma lecture...
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